CAMILO M. DOMINGUEZ ► arthur sales

Je ne fus pas gâté lors de ma chérie enfance, enfin c'est vu d'un point de vue relatif.

C'est lors d'une nuit humide et chaude d'octobre que Braùlio Dominguez alla pour sa première fois faire du night-clubbing, à l'âge exact de dix-neuf ans. Il faut dire aussi que l'éducation rude et stricte offert au petit Braulio au courant de son enfance ne lui laissait que très peu de portes ouvertes. S'en allant donc à pied en boîte, il rencontra les plaisirs de la vie, comme il s'amuse si bien à les décrire. La première qu'il me racontait l'histoire, "les plaisirs de la vie" était à ses côtés, n'appréciant pas le surnom malgré qu'il fût porté par celle-ci pendant plusieurs années. Mais les plaisirs de la vie cessèrent de s'amuser lors d'un séisme qui frappa tout le Tarapacà. Que Dieu la préserve.

Pour ma part, j'ai grandi dans un appartement normal de la classe moyenne près de la plage d'Iquique, et les souvenirs majeurs que j'avais de la ville, du port, du sable, ces souvenirs gravés dans mon esprit furent tous négatifs, contrairement à ce que l'on pourrait y croire. Je n'eus pas toujours une assurance apollone, fort malheureusement pour moi, et mon physique que certains pourraient considéré comme béni des dieux fut travaillé pendant maintes années. Pour arriver à mes fins, rien ne me fut offert malgré que j'aies eu la chance d'avoir tout ce que je voulais étant plus jeune.

Un Camilo Matìas du passé, sachant que mon second nom me fut offert par "les plaisirs de la vie", ne ressemblait à rien de très commun. De fines joues molles et creuses et des cheveux frisés virevoltants reposant sur un cuir chevelu mal en santé, des problèmes morphologiques inimaginables (non pas que j'étais en surpoids, mais plutôt tout le contraire), bref rien de positif. Une reprise en main réussie avait néanmoins été accomplie pendant ma jeune adolescence, le tout surtout motivé par un déménagement vers le rêve américain. Une décision fructueuse pour moi, mais qui fut fatale pour mes parents. Mais pourquoi avions nous quittés une des plus belles villes du continent pour vivre dans un souk de Miami?

Les images me reviennent encore à la tête mais je ne peux me faire à cette idée. Pourtant tout est bien clair. Le sable frissonait et grelotait malgré la température incroyablement chaude et des gens dormaient sur le sol. Enfin, c'était une métaphore que papa m'avait dite sur le coup, même si j'avais appris que c'était un sommeil éternel et paisible. Aujourd'hui encore, j'ai cette image de maman, giser sur le sol, sans jeter un seul regard ou de quelconque clin d'oeil vers moi. Juste une expression fixe, qui se veut pleine de pitié mais qui faisait surtout ressortir des remords incommensurables au sein de moi. Mais comme mon coeur, mon cerveau ne pouvaient les exprimer, mes yeux prirent les devants, et mes larmes lavaient alors le sol sale et le corps ensanglanté de maman.

En déménageant à Miami, j'intégrais un collège du quartier totalement normal et ma vie extra-familiale se déroulait pour le mieux. Moi qui n'avait jamais eu de copine, je trouvais mon bonheur en Floride et commencait à vivre un jeune American Dream. Je développais cette confiance et assurance que peu de personnes pouvaient imiter et un certain charisme qui en faisaient trembler certains. La rumeur disait même qu'un mec était devenu gay le jour où il m'a vu. Non je déconne.

J'avais passé le test d'admission et une entrevue avec le Doyen de la plus vieille institution d'enseignement supérieur du pays après avoir montré de belles abiletés sportives et académiques. Je ferai mon entrée dans l'établissement de l'Ivy League au moins de septembre prochain en tant qu'undergraduate. Quelques semaines seulement avant mon dix-neuvième anniversaire. Tout se passait pour le mieux, et j'avais atteint des objectifs incroyables que j'avais je n'aurais pu atteindre sans déménager. Mais je vise toujours plus haut.