bang bang, u shot me down - CÉLESTINE&LEWIS

Le départ pour Toronto était imminent. Le bal était passé, j'avais rempli toute la paperasse pour mon année prochaine, avec tout ce qui était réorientation et tout le bordel monstre qui s'en suivait. Je m'étais énervée tout naturellement contre les employés car personne n'avait le droit de me faire attendre au même titre que les autres étudiants. Mais au moins c'était fait, voilà, j'étais réinscrite dans un nouveau cycle à harvard, de quoi faire encore dépenser un peu d'argent à Maman chérie, mais c'est pour mieux l'aider au quotidien voyooons. Sérieusement, je n'étais juste pas prête à être déjà sous ses ordres constamment, à être la parfaite héritière. J'avais encore ce besoin d'être dans mon monde, dans les études. Définitivement. Néanmoins, j'allais devoir retourner au bercail, au siège social de l'entreprise et rien de mieux qu'un petit cadeau pour faire plaisir à la marâtre histoire de la mettre de bonne humeur. J'avais presque fini tous mes achats, allant de l'ascenseur, checkant mes mails pour savoir si j'avais raté des choses dans l'entreprise, jusqu'à qu'un Bip, bip, bip. se fit entendre me faisant froncer des sourcils. "Et merde" Je me tournais vers la personne qui venait de prononcer ces quelques mots, avant d'avoir un sourire moqueur sur les lèvres. Je me disais bien que cette voix nasillarde me disait quelque chose. Je levais les yeux au ciel, dépitée de me retrouver avec ce cas social que je ne pouvais pas supporter. J'appuyais sur les boutons, tentant d'entrer en contact avec le concierge ou wtv, mais quelqu'un qui pouvait nous aider. Une fois que c'était fait, je reculais et je donnais un coup de sac, malheureux à la base, à cet abruti qui s'était approché. J'aurai presque pu dire désolée.

Se retrouver enfermée dans un ascenseur, je m'en foutais un peu. Car dans le fond, ce n'était pas moi qui allais avoir un procès sur le dos pour défaillances dans les examens techniques de mes biens. Je savais qu'en les menaçant, en leur disant comment je m'appelais, je serai sortie assez rapidement. Non, en fait, ce qui m'agaçait assez fortement c'était me retrouver avec ce genre de déchets que la terre pouvait avoir. C'était dégradant pour ma personne de respirer le même air que ce mather dégoûtant, qui devait avoir dormi sous un pont vu sa gueule digne des cadavres les plus réalistes. Apparemment, l'honneur était réciproque. La haine était palpable. "C'est étonnant, j'pensais qu'après tout ce temps quelqu'un aurait pris le temps de te planter. Ça m'aurait rendu plus que service" Je laissais échapper un ricanement. Ils sont tellement adorables, aussi choux que des puppy qui tentent d'aboyer pour la première fois, à faire ce genre de menaces. Ils ont tous finis en prison.. ou six pieds sous Terre. Faut croire qu'il reste pu que toi pour mettre à exécution ce délicieux projet. lui répondis-je avec un sourire bien colgate comme on m'avait appris le faire, avant de lui donner un coup de sac plutôt fourbe. Ca avait l'air de l'énerver. Il était tellement mignon à essayer de faire le caïd, alors qu'il était aussi petit qu'un gamin de 12 ans qui commençait à peine sa puberté. C'est d'une tristesse. Mais ça résumait bien sa vie: inachevée. "Arrête de faire ta maline, sale conne. T'es rien ici." Sa voix m'insupportait, vraiment. Sa face remplit d'acné également. Ca me dégoûtait. Rectification, je serai toujours mieux que toi. A toi de voir si tu souhaites être rien. La voix de notre interlocutrice se fit entendre à mon plus grand bonheur. "Venez vite débloquer l'ascenseur sinon je sens que certains vont pas y passer" Je levais les yeux au plafond reprenant la parole. A chaque minute qui passe, mes avocats vous soutireront un peu plus de dommages et intérêts et Dieu seul sait à quel point cette expérience va en coûter. Je me posais contre mon mur, le regardant de bas en haut. T'es encore plus minable que dans mes souvenirs. T'as donc vraiment pas réussi à t'élever un peu dans l'échelle sociale ? Ca va, tu déprimes pas trop à l'idée que tu vas rester un mec qui échoue tout dans sa vie ? Je ne pouvais vraiment pas le saquer ce mec, c'était physique.