wherever I go there’s a shadow of you x jusia

Ok d'accord... Jules ne s'attendait pas à ce genre de réaction de la part de la jeune femme, il ne comprenait vraiment pas là. Finalement, ce qu'elle venait de lui dire par rapport à Artur, ce n'était pas juste pour l'embêter puisque maintenant, elle le repoussait. Et ça, ça faisait mal, clairement. Parce qu'elle semblait, en plus, se foutre de sa gueule. L'égo en prenait un coup, même celui du mather qui semblait pourtant si... intouchable. Bien sûr, il ne montrait rien, comme toujours, mais ça ne l'empêchait pas, à l'intérieur, de penser, de ressentir ? Enfin, disons qu'il ne s'en fichait pas, qu'elle le laisse en plan sans aucune explication. C'était quoi le problème, elle ne voulait plus de lui, elle voulait qu'ils arrêtent ? Parce que si c'était ça, autant le lui dire franchement et maintenant plutôt que de le lui faire deviner seul. Et même si ça n'était pas ça, en fait. Pour une fois, Jules n'avait pas l'impression d'avoir dit ou fait quelque chose de complètement stupide comme il en avait l'habitude. Faire foirer, c'était son domaine mais pour le coup, les agissements de la blonde restaient un mystère. Non, il n'essayait pas de prouver quoi que ce soit ou peut-être que si, en fait, mais lui-même n'en savait rien. Il voulait simplement lui rappeler qu'il était là, aussi, mais apparemment sa présence n'était pas si désirée que ça... Alors il la regarda passer devant lui, silencieux, sans broncher, serrant la mâchoire, légèrement irrité - ou blasé, plutôt - par la situation. Tournant d'abord la tête vers Ana qui était en train de s'éloigner, il décida finalement de la rattraper, lui attrapant le bras pour qu'elle s'arrête et se retourne. "Ok, c'est quoi le problème Ana ?" Si elle croyait qu'elle allait s'en sortir si facilement, en fuyant une fois de plus, elle avait tort. Y avait un truc qui la dérangeait, c'était certain et Jules voulait savoir ce que c'était. Il avait le droit, après tout, non ? Puisque ça le concernait visiblement, sinon elle ne l'aurait pas rejeté comme elle venait pourtant de le faire.

Alors que le jeune homme s'approchait un peu plus, plongeant son visage dans mon cou pour venir l'embrasser, un léger sourire apparut sur mes lèvres. Un sourire triste néanmoins. Je profitais de l'instant qu'il m'offrait sans réfléchir et quand il se redressa pour y mettre fin, je décidais de m'éclipser. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? J'avais du mal à mettre des mots sur ce qui arrivait. Je le voyais avec Jules depuis le début du bal et il n'y avait rien à faire : je détestais ça. J'avais un super cavalier et j'étais certaine de pouvoir profiter de la soirée avec lui, oublier le reste avec lui. Mais finalement, la seule chose que j'arrivais à faire, c'était l'utiliser comme attaque contre Jules. C'était bas, ça ne me ressemblait pas vraiment et je sentais que je perdais mes moyens. Autant partir. Jules en décida autrement puisqu'il vint me rattraper par le bras, m'obligeant à lui faire face. Quel est le problème ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond ? « Je suis jalouse » lui affirmais-je de plein cœur en fronçant légèrement les sourcils. Voilà ce qui était en train de m'arriver. Du moins, je le crois. Je n'étais pas très douée avec ce genre de chose, je crois bien que c'était la première fois que je le ressentais, mais je savais que c'était bel et bien de la jalousie que je ressentais parce que je détestais de le voir avec Sage. J'étais jalouse. Voilà pourquoi j'agissais de cette manière. Je voulais savoir si ça lui faisait du mal à lui de me voir avec un autre homme, mais Jules ne ressentait rien.

Jalouse ? Ana était jalouse ? Et bah, s'il s'y attendait à ça. En fait, il ne comprenait même pas ce qu'elle voulait dire par-là. Jalouse de qui, par rapport à quoi ? Ne venait-elle pas de lui faire comprendre qu'elle passait une bonne soirée avec Artur, son si cher et adorable cavalier ? Alors que pour lui, la soirée était pas terrible et encore, ça ne s'arrangeait décidément pas au fil du temps. Bon, ça elle ne pouvait pas le savoir puisqu'elle ne lui avait pas posé la question - tant mieux d'ailleurs - mais bref, il ne comprenait pas ou plutôt, ne voulait pas comprendre. Ouais c'était ça, il faisait semblant, sans s'en rendre compte, même si au fond, à l'intérieur de lui, Jules savait de quoi il s'agissait. "Pourquoi ?" finit-il par demander en fronçant légèrement les sourcils, regardant toujours Anastasia dans les yeux. C'était quoi le rapport en plus, avec ce qu'il venait de se passer ? Elle l'avait repoussée, comme si elle ne voulait plus de lui. D'où la jalousie avait à voir là-dedans ? Au lieu de répondre à sa question, la blonde ne faisait que lui en donner des nouvelles. "Tu viens de dire que la compagnie d'Artur te rendait heureuse." Plus heureuse que la sienne, surtout. Alors c'était plutôt lui qui devrait la repousser et lui reprocher quelque chose, pas l'inverse. Mais ça ne marchait pas comme ça. Ana venait de lui avouer être jalouse et Jules n'était pas certain de savoir ce que cela voulait dire. En tout cas, ça n'annonçait rien de bon. Déjà que leur conversation n'était pas des plus amusante, le mather craignait le pire là. Mais pas question de s'enfuir ou d'éviter le sujet, c'était lui qui avait posé la question à la jeune femme. Et il voulait savoir ce qui n'allait pas. Elle en avait trop dit pour se taire, il était trop tard pour revenir en arrière, désormais.

Je ne pensais pas que nous en arriverions là ce soir. Je ne pensais pas que j'en arriverais à perdre le contrôle et à ne plus savoir quoi faire. J'avais l'impression d'agir de manière totalement décousu et que finalement, je faisais n'importe quoi ce soir, au point de partir. Je le laissais en plan, mais Jules me rattrapa pratiquement aussitôt. Quel était mon problème ? J'étais jalouse. Je l'avais compris ce soir, que ce sentiment alors inconnu jusqu'ici était de la jalousie. Il continua dans sa lancée, me demandant toujours plus d'explications. Il était aveugle ? Il ne voyait pas qu'il se passait un truc autour de nous ? Non, au lieu de ça, il me parlait d'Artur. Il avait raison, j'avais dit cela et je le pensais encore. Par contre, ça n'empêchait pas que je pouvais commencer à ressentir certaines choses à l'encontre de Jules. « Je n'aime pas te voir avec elle et avec aucune autre d'ailleurs. Je déteste la façon dont tu as de poser ta main dans son dos, la façon, dont tu te penches vers elle pour lui dire des trucs. Je déteste te voir partager des moments avec elle. Je suis jalouse dans ce sens-là. » lui affirmais-je en m'énervant un peu. Vous n'allez pas me faire croire qu'il ne comprenait pas ? Nous savions tous les deux que s'il était comme ça, c'était parce qu'il voulait ne pas comprendre, qu'il tentait certainement de fuir la situation. En tout cas, il était certain qu'il fallait que ça sorte un jour, qu'il fallait en parler. Et je supposais qu'après ça, notre relation allait en prendre un coup.

D'accord, c'était Sage le problème alors. Enfin non, pas que Sage apparemment. Mais c'était n'importe quoi, Ana n'avait pas à être jalouse de son amie, qui était aussi celle du mather d'ailleurs. Et il le lui avait précisé par sms avant le bal, auquel la blonde avait répondu en lui disant qu'il était libre de faire ce qu'il voulait. C'était d'ailleurs, la base de leur relation, à eux deux, non ? Oui, ils s'appréciaient, oui ils couchaient ensemble, mais c'était tout. Rien qui ne puisse mener à de quelconques problèmes et encore moins une histoire de jalousie. Pourtant, c'était exactement tout le contraire. Déjà au springbreak, il y avait Sage qui lui reprochait de privilégier la Reynolds à elle et maintenant, c'était en quelque sorte l'inverse. Quelle merde. C'était vraiment une situation merdique, ça ne pouvait pas être pire. Ah si, ça pouvait l'être, avec son ex à la même table qu'eux et qui lui en voulait encore pour ce qu'il avait fait il y a environ six ans. Des reproches, de tous les côtés, Jules s'en prenait plein la tronche, encore et toujours. Et il ne savait vraiment pas quoi faire ou dire. Ana venait de lui avouer qu'elle n'aimait pas le voir avec sa colocataire, ce qui n'était pas très logique. Sage était sa cavalière, c'était normal qu'il passe du temps avec elle, ce soir. Et entre les deux, si quelqu'un avait embrassé son partenaire de la soirée, ce n'était pas lui hein. Bon, d'accord, il avait échangé un baiser avec la Lewis lors du springbreak, mais ça Ana ne le savait pas. Et valait mieux pas, apparemment. "Tu ne devrais pas." Non, elle ne devrait pas être jalouse. Non seulement parce qu'il n'y avait aucune raison de l'être, il n'allait pas l'abandonner comme ça du jour au lendemain, sans rien dire. Et puis aussi parce qu'ils n'étaient pas en couple ou quoi que ce soit de ce genre, ils étaient juste des amis qui prenaient du bon temps ensemble. C'est ce qu'ils étaient censés être à la base, en tout cas. "Chacun fait ce qu'il veut, c'est ce qu'on avait dit." dit-il en fronçant les sourcils, le regard posé toujours sur la blonde. Il était con, ah ça oui, il l'était. Elle venait de lui annoncer être jalouse et lui, tout ce qu'il trouvait à dire, c'était qu'elle ne devait pas, que ça ne faisait pas partie du contrat. Réaction typiquement stupide de Jules face à une situation de ce genre, bien trop compliquée à son goût.

Il ne comprenait absolument rien à ce que je lui racontais. C'était déstabilisant et je comprenais finalement que j'avais fait une erreur en lui avouant ce genre de chose. Rien de grave en soi, je détestais juste de le voir avec une autre femme, j'aurais largement préféré qu'il m'invite moi à être sa cavalière. C'était égoïste dans un sens, mais je n'étais pas non plus à lui dire que j'avais des sentiments pour lui. Ça, je m'en passais très bien et dans tous les cas, je savais que je n'étais pas vouée à aimer un homme, je crois même que j'en étais incapable. Jules ne semblait pas saisir le sens de mes mots, me disant simplement que je ne devrais pas être jalouse. Qu'est-ce que ça voulait dire alors ? Nous couchions ensemble régulièrement au point d'être le seul homme à qui je m'offre, alors que faire en attendant ? Soit nous arrêtons, soit je prends sur moi pour faire taire cette jalousie ? Il venait de me confirmer ce que je venais de dire. Chacun faisait ce qu'ils voulaient. Je ne voyais pas vraiment comment je pourrais réagir autrement. Je me redressais alors pour reprendre un peu plus de prestance, du pouvoir et finalement, c'est avec le visage fermé que je m'adressais à lui : « Autant que cette non-relation prenne fin alors... Comme ça, il n'y aura plus aucun souci, tu pourras faire tout ce que tu veux, autant que tu le veux sans avoir de reproche. » Je pinçais mes lèvres et cette fois, je tournais les talons pour disparaître dans la foule. Il ne comprenait pas, il ne comprendra jamais.