CAMERON MELLER ► Gillian Zinser

Je me lève tout doucement et cherche mon portable sur ma couette complètement en bordel. J'éteins mon réveil et prends mon premier cachet d'amphétamine.

Il y a vingt-trois ans de cela je me réveillais pour la première fois après neuf mois d'ennui. Je parle que très peu de ma famille. Mes parents ne m'ont jamais supporté et c'était tout à fait réciproque. Je me suis mise dans la tête, qu'ils n'ont jamais aimé l'idée que je sois super proche de mon frère qu'il était prêt à désobéir pour la première fois à ses parents juste pour me chercher à la sortie des soirées, car j'étais bien trop déchirée pour trouver le chemin moi-même. J'ai commencé à tomber dans la débauche à l'âge de quatorze, juste après avoir fait la rencontre d'un mec adorablement mignon, qui en fait, était juste un pauvre con comme la plupart des garçons j'ai envie de dire. Mon frère, voilà quelqu'un de censé et que j'aurais dû écouté, mais en faisant qu'à ma tête, je préférais me fier à mon instinct.

Mon adolescence fut extrêmement perturbée. Pendant que mon frère s'inquiétait pour moi et que soit disant mes parents aussi, il m'arrivait de ne pas rentrer chez moi durant plusieurs jours avant de me faire ramener chez moi par la police. La loose, je le sais. Mais je ne suis pas une fille à problèmes, n'allait pas croire ça. Comme toutes les petites filles, j'avais un rêve et pas celui de rencontrer le prince charmant. Non, celui de voyager pour prendre des milliers de photos. La photographie a toujours été pour moi, ma grande passion. Dès la seconde où j'ai tenu mon premier appareil photo, j'ai su que j'allais adorer ça. Il se peut que je vous prenne en photo dans la rue, car je trouve que vous avez quelque chose d'original. Je prends un peu tout et n'importe quoi à vrai dire. Durant mon adolescence je me suis souvent fait traiter de folle, mais j'en avais que faire, j'avais bien mieux à faire que de me mêler à eux dans un monde où les autres ne font que critiquer. J'en ai vu des vertes et des pas mures et c'est d'ailleurs pour l'une des raisons que je ne me mélange plus aux autres.

Mes amis je sais les choisir avec précision. Les filles qui prennent une heure à s'habiller et à se maquiller comme si elles allaient à un concours de miss ne m'intéresse pas. Je suis une fille simple. Le premier pantalon et débardeur ou chemise que je trouve je le mets et si ça ne vous plais pas je vous emmerde profond. Je ne suis pas là pour plaire aux autres et même si j'ai fait auparavant des efforts pour le mec qui m'a tiré dans la débauche, j'ai très vite changé d'avis après ma cure et mon overdose lorsque j'avais dix-sept ans et que je suis alors aperçue qu'il n'était pas là. Il y aura apparemment toujours des gens pour vous baiser dans tous les sens du terme. En grande libertine je sais ce que ça veut dire. Je change de conquête comme de chanson. En fait ça ne pourra pas durer plus de trois jours, car je finirais sans doute par m'en lasser et il finira par vouloir en savoir plus sur moi.

Si aujourd'hui je suis à Harvard c'est pour devenir indépendante et ne plus dépendre de mon frère. Il a beau être dans la même université que moi, je préfère l'éviter pour ne pas à avoir à lui mentir ouvertement en le regardant dans les yeux. Encore addict aux amphétamine, je risquerais de mourir sur place s'il venait à le savoir. En entrant dans cette université je serais au moins débarrassée de mes parents. Si j'ai décidé d'intégrer aucun groupe c'est juste que je déteste être dépendante d'un groupe de personnes. Ne serait-ce qu'une personne je ne le supporte pas. J'aime vivre ma vie comme je l'entends. Si je veux aller à des fêtes j'irais seule, je trouverais quelqu'un sur place, car ce n'est pas la loose de ne pas vouloir être dépendante de quelqu'un, sachez-le, vous, petits stéréotypes de l'enfant bourgeois qui lisent mon récit.