Il ne se laissait pas impressionner par les événements qui allaient arriver, il avait arrêter de craindre, de vouloir un retour en arrière, Leo avait arrêté d'essayer de redevenir celui qu'il avait pu être. Il avait essayé pendant un moment, mais c'était peine perdue, il devait aller de l'avant. Et maintenant, avec Caly auprès de lui, il était prêt à le faire. Elle parlait souvent de ce qu'il lui avait apporté, mais elle en avait fait tout autant avec lui. Il riait, ils se souriaient avec légèreté, ils étaient heureux, ça se sentait, ils n'avaient plus rien à craindre, ils se faisaient confiance, ils s'aimaient, ils étaient prêts à partir, des milliers de projets dans la tête. Leo retrouvait sa Caly, celle qui s'était perdue à travers sa tumeur. Il la voyait maintenant quand elle jouait avec lui comme ça, qu'elle ne semblait pas prête en se briser en mille morceaux lorsqu'elle lui parlait. Elle n'était pas tout à fait réparée sa Thomspers mais ils allaient faire ce qu'ils pouvaient, il voulait continuer de la voir sourire. « Je vois pas pourquoi tu aurais besoin d'une piscine pour autre chose. » lui répondit-il innocemment comme si de rien était. Il l'écoutait parler un peu moins concentré maintenant, louchant sur ses lèvres avant de prendre un air modeste. « Tu me détestais mais je savais déjà à l'époque que tu pourrais pas t'empêcher de m'aimer, du coup je te pardonnais tu sais. » Leurs baves se mélangeaient toujours aussi bien, et il se disait simplement que ce serait ça son quotidien toute sa vie. Caly sur son canapé, dans son lit, en train de faire une tentative de cuisine, elle était sans doute la plus belle chose qu'il puisse avoir, ça ne pouvait pas exister mieux. Enfin Leo s'était lancé, pris d'une envie, d'une prise de conscience aussi, comme si ça lui avait sauté aux yeux au milieu de cette conversation. Ce n'était pas un sujet qu'ils avaient déjà abordé et il avait craint un instant que ça lui paraisse précipité, qu'elle ne veuille tout simplement pas se lancer dans ça maintenant. Elle ne bougea pas pendant un instant et il avait presque envie de retirer ce qu'il venait de dire. Mais elle se remit à bouger et elle acceptait sa proposition. Un large sourire aux lèvres, il ferma les yeux pour l'embrasser longuement, pour une fois, il laissa les larmes de Caly couler. Il les aimait celles-là, il était heureux de les provoquer celles-ci, même fier. Il l'écouta sans parler, il n'avait plus besoin de le faire, il se sentait entier, complet, il n'avait plus rien d'autre à attendre de la vie. Rien de mieux et de plus merveilleux ne pouvait lui arriver que ce moment. Ce n'était même pas la demande, c'était tout, le bonheur dont Caly lui faisait part, leur mariage à portée de main, leur départ. Ils avaient tellement eu de mal à se retrouver, elle avait eu tant à surmonter, ils avaient le droit d'être heureux, ils en avaient le devoir. Halberstam l'embrassait sans relâche avant d'appuyer simplement son front contre le sien, caressant avec délicatesse ses joues. « J'ai envie qu'on soit ridicules ensemble, toute notre vie, j'ai pas peur de l'être Caly, j'ai passé tellement de temps à m'efforcer d'être un parfait idiot avec toi que je vais te dire que je t'aime et que tu es l'amour de ma vie continuellement. » Ils ne seraient plus qu'une seule entité, bien sur il y avait le juridique, tout ça, mais c'était bien plus significatif à ses yeux. Des années avant, il s'était précipité dans les bras de la première venue maintenant il savait parfaitement l'erreur qu'il avait fait à l'époque. Parce que ce qu'il ressentait à cet instant, son amour pour Thomspers, la joie qu'elle ait accepté, le bonheur d'envisager sa vie entière à ses côtés, il n'avait jamais rien eu de pareil auparavant. « J'ai l'impression que tout a été fait pour me mener ici, comme si c'était quelque chose auquel je peux pas échapper, comme si je suis né pour cette raison. Pour qu'un jour je t'aime. » Son appartement d'étudiant bordélique résonnait pour l'une de ses dernières fois de l'amour qu'ils se portaient, comme s'il était devenu trop grand pour ce que Leo et Caly étaient destinés à faire de leur vie, sans le s, sans pluriel, ils n'avaient plus qu'une seule et même vie à partager.