Valentina ♦ le chantage, c'est mal.

J'ai beaucoup de mal avec mon boulot, vendeur de pizzas ce n'est pas le job le plus gratifiant, mais quand ton patron te prends pour un bon à rien car tu te perds dans une ville que tu ne connais quasiment pas, ce n'est pas facile. Mais j'ai besoin de ce boulot pour vivre, pour payer le loyer de ma chambre et pour me nourrir, bref ce travail aussi nul soit-il, est important pour moi. Ce soir je suis de livraisons, j'essaie de faire de mon mieux car le grand manitou m'a mis en garde .. Un nouveau client mécontent et je prends la porte. Sauf que voilà, à la dernière livraison de la soirée je ne trouve pas la bonne rue. Je soupire, je cherche durant de longues minutes en conduisant avant de trouver la bonne maison, enfin ! Je ne sais vraiment pas depuis combien de temps je cherche, mais j'ai envie réussi à trouver. Je sonne à la porte et j'attends qu'on m'ouvre, c'est une charmante demoiselle qui apparaît, j'espère qu'elle ne sera pas trop en colère à cause du retard, puis j'espère surtout que la pizza est toujours mangeable. Bonsoir .. Excusez-moi pour le retard. Disais-je en me sentant tout de même un peu con pour le coup, je lui tendais sa pizza en attendant l'argent. J'imagine que la pizza est un peu froide, mais j'espère tout de même qu'elle va payer, sans quoi je peux dire adieu à mon job, malheureusement mon sourire ne marche pas trop avec mon patron, va savoir pourquoi. J'suis nouveau dans la ville, je connais pas encore très bien les rues .. Je suis désolé. tentais-je de lui faire comprendre en restant devant la porte d'entrée.

Its hard to hold tears in eyes with fake smile, still I am doing it because I don't want people to know that you are the reason behind my tears. — Valentina aurait pu couper les ponts avec toute sa famille, avec tous ces mafieux, avec son père le meurtrier, sa mère sans aucun caractère qui accepte tout ce que lui dit son mari lui dit de faire, ses frères qui font tout ce que papa leur demande, sa soeur qui accepte sans broncher des taches ingrates. Elle était partie pour ça. Mais elle était partie grâce à un de ses frères qui avait compris qu’elle ne pouvait plus supporter toutes ces affaires. Ce frère là, elle ne pouvait décemment pas couper les ponts avec lui alors qu’il lui fournissait de quoi vivre.
Alors comme d’habitude, elle s’installa dans le salon, prête à recevoir un appel Skype de la part de son frère qui lui serait dans un café, pour éviter que le reste de sa famille ne puisse rentrer en contact avec Valentina.
Elle avait profité que Jezabel se soit échappé elle ne savait où -sûrement chez Jimenez- pour pouvoir se faire une soirée tranquille : skype, frère, pizza. Au moins, personne ne serait là pour se mêler de ses affaires. Même si la pizza mettait du temps à arriver, elle avait au moins son frère.
« Tina, tu as un homme pour te protéger ? »
Elle soupire. Non, son frère ne lui lacherait pas la grappe avec cette histoire de copain.
« Mais… »
« Tina ne reste pas seule enfin je me doute que tu n’es pas seule mais Tina… »
La sonnette retentit et elle se lève avec hâte.
« Deux secondes » dit-elle à son frère.
La pizza qu’elle n’attendait plus était là, et son livreur avec. Après de maintes et plates excuses, le sang de Tina ne fait qu’un tour, elle prend les pizzas, les pose sur la table et tire le livreur vers l’ordinateur. Sans qu’il puisse comprendre quelque chose évidemment, sans un mot non plus, parce qu’elle n’a pas le temps. Elle le fait assoir sur le canapé.
« Diego, je te présente mon copain… euh… »
Et elle attend que le livreur de pizza se présente.

Je tiens vraiment à garder mon boulot, du coup je m'excuse auprès de la demoiselle qui attrape les pizzas, je lui tendais donc la main pour prendre l'argent, mais elle ne semblait pas me payer la livraison, non au contraire elle attrapa ma main pour me forcer à entrer chez elle. Et ben les femmes d'ici sont beaucoup plus rapides que celles de Californie .. Mais non, fausse joie, elle ne m’emmena pas dans sa chambre mais devant son pc. Je regardais l'ordi sans rien comprendre, je me retrouvais en conversation avec un mec qui me regardait d'un air étrange, puis mon regard changea du tout au tout lorsqu'elle me présenta comme étant son petit-ami, non mais elle a fumée quoi la nana ? Pardon ?! Lui demandais-je en faisant de gros yeux. Je suis surpris, je comprends rien, est-ce que je suis tombé sur une folle qui me prend vraiment pour son mec ? Vous savez ce genre de folles qu'on voit dans les films et qui vous tortures à la fin .. Bon l'avantage c'est que j'aurais pu tomber sur beauucoup plus moche, mais pour le coup je suis quand même surpris. Je fronce les sourcils en voyant le regard de la demoiselle, bon ok je me tourne vers l'ordinateur pour parler à ce fameux Diego. Eden .. Je m'appelle Eden. Répondais-je avant de me tourner vers la demoiselle, chuchotant afin que le mec derrière son écran ne puisse pas nous entendre. C'est quoi ce bordel ? Non car moi à la base j'suis juste venu livrer des pizzas, pas me trouver une copine.

Its hard to hold tears in eyes with fake smile, still I am doing it because I don't want people to know that you are the reason behind my tears. — Il était vrai que comme ça, la situation était bizarre. Qu’est-ce qui était passé par l’esprit de Tina pour qu’elle décide de prendre le livreur de pizza par la main et de le faire passer pour son petit-ami ? Elle aurait pu simplement lui donner un billet de vingt dollars, lui dire de garder la monnaie et se réinstaller face à Diego, lui expliquer qu’elle n’avait pas besoin d’un homme ni pour être heureuse, ni pour se sentir protéger. Et puis même, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire qu’elle ait un copain ? Ses frères seraient limite capable de péter la gueule au dit copain pour être sûr qu’il ne ferait pas de mal à leur cadette.
Eden. Ok, elle a noté, inscrit dans son esprit qu’il s’appelle Eden. Eden est maintenant son faux copain aux yeux de Diego.
« Oui, voilà, Eden est mon » Valentina hésite quelque peu. Mais merde, il lui foutra la paix. « Copain. Eden est mon copain. »
Le fameux Eden se met d’ailleurs à demander en chuchotant se qui se passe. Oh, elle aurait très bien pu lui dire écoute mon coco, je suis la fille d’un mafieux, je me suis barrée de la maison familiale parce qu’il a buté quelqu’un sous mes yeux, mon frère veut me protéger et ne me lâchera pas la grappe tant que je n’aurais pas l’air plus en sécurité pour lui, désolé pour tes pizzas mec mais non, elle se contenta de lui répondre en murmurant :
« J’ai besoin d’un faux copain, et tu as sonné à la porte, si ça t’ennuie je te jure que je peux te payer. »
Mais au fond, elle s’en voulait déjà de l’idée stupide qu’elle avait eu.
Elle se remit à parler à Diego.
« Eden est étudiant en… » Elle se tourna vers Eden. « Chéri j’oublie tout le temps ce que tu étudies c’est dingue. »

Je ne sais vraiment pas dans quelle galère je me suis embarqué, non mais c'est pas tous les jours qu'en livrant une pizza on se retrouve dans le salon d'une inconnue à parler sur skype avec un mec qui pense que vous sortez avec sa frangine .. J'ai pas de sœur, mais si j'apprenais qu'un mec fréquente ma frangine, je prendrais le premier vol ou premier ticket de bus pour venir le rencontrer en face à face et lui casser les jambes au cas où ce mec se trouve être un vrai connard. J'ouvre grand les yeux quand la demoiselle m'expliqua le pourquoi du comment. Tant que tu me paies tes pizzas .. chuchotais-je en ne me sentant cependant pas très à l'aise, faut dire qu'en venant livrer mes pizzas, je ne pensais pas finir en couple avec une inconnue .. Du moins pour de faux. Elle essayait de jouer la comédie, mais se perdait tout de même dans ses propos, je passais donc mon bras autour de sa taille pour rendre les choses plus crédibles, tentant de sourire malgré tout. Des études d'Art plastiques et de sports, elle a tendance à jamais s'en souvenir, je commence à m'y faire. disais-je avec un petit sourire crisper avant d'embrasser furtivement le haut de son crane, sérieux mes heures de théâtres en étant gosse auront enfin fini par me servir à quelques choses. En tout cas vous pouvez venir quand vous voulez, on pourra se faire un resto tous les trois un de ces quatre. Oh putain .. Qu'est-ce que je viens de dire ? Pitié .. Faites qu'il n'accepte pas, sinon j'suis vraiment dans la merde et je serai obligé de revenir jouer au faux petit-ami et franchement, c'est pas trop ma tasse de thé.

Its hard to hold tears in eyes with fake smile, still I am doing it because I don't want people to know that you are the reason behind my tears. —Personne ne comprendrait pourquoi Diego était content de savoir Tina accompagnée. Et bien accompagnée en plus. Ce Eden n’avait, pour ce qu’elle en avait vu, rien d’une chiffe molle et pourrait passer le test du copain de la cadette de la famille s’il avait réellement été amené à être le cher et tendre de l’italienne. Mais où, la Tina rationnelle et réfléchie, mature et tout le tralala, avait eu l’idée de se jeter dans un mensonge pareil ? Elle commençait presque à la repérer, quand elle voyait Eden posé sur son canapé, très hésitant par rapport à la situation.
« Je payerai même celle que tu ne livreras pas parce que tu risques d’être ici pendant un petit bout de temps. » dit-elle entre ses dents.
Mais Eden rentre dans le jeu, contre tout attente. Il passe son bras autour de sa taille. Tina sursaute, presque gênée de ce contact avec un inconnu. Elle l’avait voulu merde.
« Tu vois Diego, maintenant c’est lui qui supporte mes petits oublis. » dit-elle en riant.
Il l’embrasse sur le haut du crâne, comme si c’était vraiment naturel entre eux. Ouais, Tina avait presque l’impression que c’était son copain, même si ça faisait tellement longtemps qu’elle n’en avait pas eu un qu’elle ne savait plus tellement comment ça faisait. Elle pose alors sa main sur la cuisse d’Eden. Elle aussi elle pouvait jouer à ça, et elle devait.
« Et puis il le voit souvent que je suis une tête en l’air, il est souvent à la maison, n’est-ce pas mon.. Amour. »
Elle rigole intérieurement de sa connerie mais elle sait surtout qu’elle vient de se lancer dans un sacré mensonge. Eden propose, sans le vouloir, un invitation à diner à Diego. La main de Valentina se crispe alors sur le genou d’Eden.
Encore une fois elle tente une aparté.
« Tu veux t’amuser à jouer ce rôle combien de temps ? » dit-elle alors qu’elle entend Diego accepter la proposition.
Elle pose alors sa tête sur l’épaule d’Eden, avec son sourire figé.
« Un restaurant…. Quelle bonne idée mon coeur. Vraiment. »
Elle hésite alors à fermer l’ordinateur et tout foutre en l’air, mais elle trouvait presque ça amusant, en prenant du recul.

Je laissais la jeune femme poser sa main sur mon genoux, bon c'est pas le plus désagréable on va pas se mentir, mais peu à peu on se perdait dans notre mensonge, allant même jusqu'à inviter son frère au resto, à ce moment-là je sentis la main de la demoiselle se fermer sur ma cuisse, me demandant combien de temps je voulais continuer à jouer la comédie. Le moins longtemps possible .. disais-je en serrant les dents. Plus les minutes passent, plus je me sens con d'avoir accepté d'entrer dans son jeu, je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête, soit l'envie de garder mon boulot, soit l'envie d'aider une charmante demoiselle .. Non sérieux faut vraiment que j'arrête de vouloir être sympa, ça me retombe toujours sur le coin de la gueule. J'essaie de garder mon sourire malgré le fait que le jeune homme accepte mon invitation .. Et merde. Et ben génial alors .. On se fait ça le week-end prochain ? lui demandais-je plus mal à l'aise qu'autre chose, je dois tout arrêter, ou du moins m'en aller .. Au final je récupère mon fric et je me casse, elle pourra dire à son frère qu'on a rompu dans la semaine non ? Je lâche doucement l'inconnue à mes côtés, prêt à me lever du canapé. Bon bah .. J'vais vous laisser entre vous alors, ravi d'avoir fait ta connaissance. Disais-je à l'intention du jeune homme derrière son écran avant de me tourner vers la demoiselle, je la regardais droit dans les yeux en mode 'sors-nous de cette histoire' en faisant bien attention que mon regard ne se voit pas à l'écran. J'vais prendre ma douche bébé. Disais-je en me levant une bonne fois pour toute du canapé, quittant le champ de vision de l'ordinateur avant d'attendre qu'elle termine son appel, ne faisant plus de bruit pour ne pas que son frère comprenne que je suis encore dans la pièce.

Its hard to hold tears in eyes with fake smile, still I am doing it because I don't want people to know that you are the reason behind my tears. —Intérieurement, Tina est clairement en train de mourir. De rire ou de honte, elle n’en a pas vraiment l’idée. En même temps, elle s’est foutue dans le pétrin là toute seule. Si seulement elle avait assumé le fait qu’elle n’avait pas besoin d’un homme pour se sentir bien, ou en sécurité. Elle qui se disait si mature avait fini par se jeter dans un mensonge digne d’une adolescente. Linetti ne dit pas grand chose et se contente de sourire quand il lui dit qu’il aimerait mettre assez vite fin à cette comédie. Mais lorsqu’elle entend la mention du week-end prochain pour ce fameux restaurant, Valentina se crispe. Il n’aurait pas pu laisser ça en plan, comme ça, quand Diego y aurait penser le mois prochain, elle aurait pu dire qu’ils avaient eu des différents et qu’ils s’étaient séparés. La semaine prochaine, c’était trop proche pour qu’elle puisse sortir une telle excuse, surtout vu leur comédie, on aurait vraiment pu dire un petit couple. Lorsqu’Eden se dégage en prenant l’excuse d’aller prendre une douche, Valentina hésite à lui pointer la salle de bain mais elle se rappelle que c’est juste une excuse pour sortir du champ. Elle sourit alors.
« Je vais te laisser Diego, on va passer la soirée ensemble avec Eden. Ciao. »
Elle n’attend pas sa réponse et ferme l’ordinateur. Elle se lève du canapé et hésite alors entre l’énervement et des excuses.
« Je suis vraiment vraiment désolée. »
Les excuses ça sera. Ça colle tout de suite mieux avec son petit côté doux.
« Je sais pas ce qu’il m’est passé par la tête, j’ai paniqué, t’étais là et puis. Je suis vraiment désolée surtout que maintenant tu vas devoir m’accompagner la semaine prochaine. »
Est-ce qu’elle était vraiment désolée ou contente d’avoir un joli garçon pour aller au restaurant ?