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Bordel ! T'étais sous tension, t'en pouvais plus de ce rythme d'vie que tu t'tues à arborer, il fallait que tu changes ces mauvaises habitudes, te coucher à pas d'heure, te lever tôt beaucoup trop tôt et, ça c'quand tu te lèves, tes notes sont en chute libre, tes profs ne peuvent plus t'voir en peinture, tu te demandes même comment t'as pu arriver jusque là avec c'genre de comportement.. Faut pas crier victoire trop vite, bientôt tu recevras une lettre qui dit que tu passes en conseil et qu'il faut que tu fasses tes valises illico presto avec un billet d'avion en prime, tout droit en taule p'têtre bien. T'as un mal d'tête, t'es en cours, t'écoute à peine c'que cette bonne femme en face de toi peut bien raconter, t'en as rien à battre en faite, l'alcool de la veille tourne toujours dans tes veines et le sommeil te guette, tu sens que t'es en descente et t'as juste besoin d'un petit remontant. Les poings serrés, à moitié allongé sur la table, tu serres la mâchoire à en faire ressortir les muscles de la tempe, sa voix t'insupporte et tu ne peux rester une minute d'plus dans cette putain d'pièce. Tu prends alors la parole en levant furtivement la main d'une moue inclassable. - J'ai b'soin d'aller aux toilettes. Tu ne lui laisse pas vraiment l'temps de répondre ni même de donner son avis, tu prends ton sac et le jettes par-dessus ton épaule tout en te levant et avançant vers la porte, l'ouvrant en grand sans jeter un regard en arrière tu sors en la refermant avec nonchalance. Tu soupires de soulagement, putain c'que ce silence des couloirs pouvait te procurer le plus grand bien à cet instant présent. Tu succombais à la solitude ces derniers temps, t'as plus trop la foi ni l'envie d'voir du monde, tu mets le peu d'potes que t'as d'côté tout en continuant à sombrer tout doucement. Tes cauchemars n'avaient pas cessé, ils s'étaient même amplifié et tes nuits devenaient un véritable supplice, alors tu préférais largement te noyer dans la débauche plutôt que d’affronter dignement tes démons, ton père qui n'arrête pas de te hanter. Tu pousses la première porte sur ton passage, regardant brièvement que personne n'y est, à première vu tu es seule, tu connais que bien trop ce sentiment. Tu lâches ton sac à tes pieds, il fait un léger bruit sourd à l’atterrissage, tu te regardes dans le miroir, une vision d'horreur, un zombie, tu ne ressembles plus à rien depuis quelques jours, tes yeux sont cernés, tes cheveux enroulés en forme de vulgaire chignon, tu lances un regard noir avant de t'agenouiller pour chercher ton pochon plein d'farine et une carte. C'était pas la bonne solution, non, mais t'as trouvé qu'ça pour tenir le coup en fait.. Tu étales la poudre blanche sur le lavabo, prenant soin de bien dessiner tes traits, des traits bien épais et hop un coup de narine, puis un deuxième rapidement et.. T'es coupé dans ton élan quand tu vois un brun débarqué, il a pas vraiment l'air dans son état, t'étais même prête à partager avec lui quand t'entends son intonation. Ton regard se pose sur ta poitrine instinctivement, t'étais donc dans les chiottes des mecs et alors ? Peu importe, combien d'étudiants s'envoient en l'air par ici, chacun son truc. Tes lèvres se décrispent pour y laisser place un sourire forcé en sa direction.- Et alors il est où l'problème ?! J'suis sûre que j'suis plus un mec que toi.. Tu veux p'têtre vérifier ducon ? Tu dis de façon je m'en-foutiste avant de te retourner pour taper ton dernier rail encore présent. Il y a bien longtemps que tu prenais plus en compte le regard des gens sur toi. Il rapplique une nouvelle fois, en grognant comme un clébard enragé, putain, tu quittes ta prof pour entendre un intello gueuler dans tes oreilles.. - Ouuuh, pourquoi ? T'as peur d'être envoyé chez le proviseur ?! Tu lances avec un mince sourire et une voix enfantine, le narguant au passage. Tu croises les bras sur ta poitrine et tu avances vers lui d'un pas.- Bon et sinon quoi ? Tu viens ici pour regarder les murs ou pour aller chier ? Si c'est ça que t'gênes tant, de faire la grosse commission en ma compagnie y'a pas d'problème tu peux y aller, j'suis pas douillette. Tu pouffes un petit rire avant de te retourner vers le lavabo, il t'as motivé pour un deuxième round.
Et te voilà, pathétique, au beau milieu de ces toilettes pourris Sales, tout comme toi, t'es salis par la honte, le remords, la culpabilité, tes mains baignent dans le sang de ta victime, celui qui t'as donné un coeur qui bat, ses yeux, les mêmes que les siens, cette bouche, la même que celle que tu as voulu protéger et, qui a succombé sous les coups de la rage, du mépris et d'une colère incompréhensible, incohérente, mortelle. Le spectacle d'un vieux film hollywoodien sous ton toit, la mort d'un être qui t'as détruite en milles morceaux, qui t'as envoyé six pieds sous terre dans les ténébres de l'enfer. Ta vie était vouée à l'échec dès lors de la naissance, il était inscrit sur ce journal invisible, celui du destin, un destin meurtrier et dévastateur au plus haut point. Tu souffres depuis des années, tu as dessiné un masque, un masque bien trop dur à porter, pas assez imposant face au poids de tes erreurs irréversibles. Tu pues la défaite à des kilomètres à la ronde, et souvent.. Souvent tu te demandes pourquoi toi ? Pourquoi c'est ta vie qu'on a décidé de foutre en l'air dès ton plus jeune âge, tu en veux à ce à qui tout réussit, à qui tout leur est donné sur un plateau d'argent sans faire aucun effort parce qu'ils ont une certaine notoriété que toi, tu n'auras jamais. Tu leur en veux de toutes tes forces à ceux-là, à ceux à la vie paisible et royale et, pourtant, au fond tu les envies tellement, tu aimerais prendre leur place juste le temps d'une journée, le temps de rêver, de ressentir au moins une fois une once de bonheur, ce sentiment dont tu n'as qu'entendu parler sans vraiment en connaître la sensation. C'est beau, ça fait du bien paraît-il, tu te sens léger, bien dans ta peau et tu as l'impression d'avoir le monde au creux de tes mains mais, bordel, pourquoi pas toi ?Et tu écoutes les paroles de ce mec face à toi, il te méprise, tu le vois dans son regard, tu le ressens dans sa voix, tu connais que tellement bien ce regard, ce ton, tu lui as fait face des millions de fois, aujourd'hui plus rien ne te fait effet. Tu souris, ouais, tu préfères en rire, ses mots glissent sur ta personne, t'en as rien à foutre du jugement d'un brun inconnu au bataillon. Tu hausses les épaules, pourquoi ? Pensait-il vraiment que tu étais le genre de meuf à opter pour l'élégance ? Une meuf de son milieu probablement. - Oh, excuse-moi pour mon langage, papa t'as sûrement dit que les gros mots c'est pas bien, c'est interdit ! Autant pour moi. Tu continues de le défier sous un ton arrogant, tu lui parles comme si c'était un gosse, mais tout ce cinéma te fait perdre patience, tu n'as pas le temps de jouer au chat et à la souris avec un abruti. Tu rigoles littéralement quand il s'agite sous tes yeux, oh, tu as offensé le vilain monsieur, malgré sa posture brute tu ne peux t'empêcher de retenir tes éclats de rire. Tu mets ta main sur ta bouche comme pour lui dire que tu es désolé, tu te pinces les lèvres pour résister à la tentation mais, son air sérieux, son air de caïd raté ne t'aide pas. - Toi, par contre t'en as aucun ! Pète un coup ça t'fera sûrement beaucoup d'bien. T'es là à te la jouer mauvais garçon alors que tu baignes sous l'pognon de papa et maman. Tu fronces les sourcils en visant sa main où orné une belle chevalière à son doigt, nan, t'as plus envie de t'amuser, t'as plus envie d'rentrer dans son jeu à la con. - Va faire ton sketch de gamin d'cité à d'autres, ça marche pas avec moi, et même en haussant la voix j'te crains pas, tu m'provoque ni peur ni haine, juste une indifférence sans limite. Ridicule, voilà ce que tu pensais de lui. Vous êtes proches l'un de l'autre à cet instant, tu avais réduit la distance de vos deux âmes déchues comme pour signe d'affrontement. Tu le vois réagir, tu vois les muscles de son visage se contracter et tu le scrutes sans gêne, un visage carré, dur, noircit pas une rage, tu sais reconnaître les personnes en miettes intérieurement. Vos regards se détournent en aucun cas, nan, vous êtes dans un duel sans fin, tu le sais, t'en es consciente. Tu sens les mouvements de ses mains, directement on regard se baisse, tu fronces les sourcils, qu'est ce qu'il fout là ?! L'idée du viol te passe même dans la tête à ce moment-là, avant même que tu ne puisses reculer il passe à proximité de toi, t'effleurant d'un coup d'épaule au passage qui te fait te pousser de quelques centimètres. Tu le regarde, un regard dénigrant, le dévisageant, tentant de décrypter ses intentions. - Tu fais quoi là ?! Tu demandes même si tu te doutes qu'il ne va pas te donner la réponse. Tu continues d'observer chacun de ses faits et gestes, il avance lentement vers le lavabo comme pour torturer ton esprit de suspens. Tu ne bouges pas, tu sais pas à quoi t'attendre, tu ne sais pas ce qu'il compte faire, tu ne sais rien de lui, est-ce peut-être un psychopathe ? Un violeur ? Il en serait déçu vu tes connaissances à la matière, ta première fois était lors du Spring Break et, avec ton meilleur ami en prime.. Ta bouche s’entrouvre soudainement, dépité de ce comportement puéril, tu le regardes sortir son engin sans aucune honte, toi tu évites de croiser son membre génital exposé au grand jour. Il pisse sur le lavabo, nettoyant de la même façon ta poudre et termine sur ton sac. Tu montes dans une haine sans nom, tu serres les dents, elles grincent avec l'effet de la drogue dure, il recule fièrement, seulement un sentiment de dégoût te submerge et finit son geste par un pique amer. - Pauvre con.. Tu lui lances alors un regard noir, ta voix se veut sèche et ton regard dérive sur tes affaires bonnes à jeter. Soudain, une idée te vient à l'esprit, tu tapotes la poche de ton jeans pour en tirer ton portable que tu déverrouilles. Tu passes ton regard partout dans pièce et tu enclenches l'appareil photo. - Et voilà ! Tu regardes fièrement ta photo et tu met ton portable dans ton soutif. Vieille technique de meuf toujours infaillible. - Que dirait le doyen ou encore pire Papa connard de voir une preuve photo de son fils, dans les chiottes, avec un pochon de coke sur le lavabo baignant dans sa pisse ? Hein ? Dit moi ? Tu arques un sourcil, un sourire vicieux au coin des lèvres, tu t'avances alors vers lui à ton tour pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. - Effectivement oui, t'es bien un mec mais, bientôt tu seras un mec sans université. Tu lâches un rire dans un souffle au creux de sa nuque, lui rendant son coup d'épaule au passage avant de te diriger vers la porte de sortie. Bon vent amigo.
Tu passes nerveusement ta langue sur tes dents, furtivement signe de mépris, de dédain, sa remarque tape une première fois dans le mile, reflétant parfaitement ton entourage inexistant, ce manque maternel et l'amour paternel qui n'a jamais été tout au long de ta triste vie pathétique. Tu avales ta salive péniblement, difficilement, comme si tu ravalais ta souffrance, que celle-ci t'écorchait la gorge par ses lames acérées, ta respiration se coupe, t'es en apnée pendant seulement quelques secondes, une mini expression difficile à remarquer à l’œil nu. Tes expressions corporelles montrent à quel point tu es au plus bas, qu'il a réussi à toucher LA corde sensible mais tu restes impassible face à ses mots qui te font l'effet d'un marteau piqueur dans la poitrine. Et tout te revient en tête, absolument tout, le jour de ton huitième anniversaire où en cadeau tu as le droit, le privilège une énième fois à restée dans le placard, planqué pendant de longues minutes interminables, les cris, les pleurs de celle que tu as le plus aimé au monde et, tu ressens même ce sentiment de peur incontrôlable qui t'obligeait à ne rien faire, à la laisser se faire massacrer littéralement sous tes yeux sans avoir ni la force, ni le courage de t'implanter, de la protéger comme elle a pu te protéger un nombre incalculable de fois, où elle s'est interposée pour prendre le résultat de sa colère qui déformera sa bouche, qui donnera des couleurs à sa peau à ta place.. T'as honte, tu as fui ton pays d'origine mais ton passé ne partira jamais, tes souvenirs resteront intacts à vie. Ton regard se fait perçant, tu le fusilles presque mais, lui donner l'honneur d'apercevoir un signe de faiblesse de ta part te tuerait. Non, tu ne veux pas, tu ne veux plus paraître faible, tu l'as tellement été pendant des années durant et, ça a coûté la vie de ta moitié. - Les bonnes manières ne t’emmèneront nulle part, réveilles toi. Et pour répondre j'pas besoin qu'on s'soucie d'moi, ni même de susciter l'intérêt des autres, j'm'en contre fou moi, j'vis bien sans, j'laisse ça pour les gens comme toi.. Comme vous. Ouais, ils se pensaient plus fort, mieux, plus intelligent que tout l'monde, mais tout était faux, tout ça n'est qu'un leurre, leur vie en est une, il se cache derrière l'argent et les voitures de rêve mais, au fond d'eux ils sont tout aussi morts que toi et d'autres ! La différence entre vous deux deux c'est que lui, peut réussir à le masquer avec la fortune et, toi tu n'as pas d'autre choix que d'assumer. Au moins, on a, nous, la délivrance. La délivrance de l'âme torturée, on a pas besoin de jouer un rôle tous les jours, on a pas besoin de se cacher indéfiniment de nos peines, imaginez comment cela doit être dur ? Ce serait comme se noyer chaque jour, voir du monde, cacher sa véritable nature, sa véritable façon d'être sous un costume pré-crée et, rentrer chez soi, se retrouver complètement seule avec nous-même, se demandant si notre vie à un sens, se demandant qui on est ? Ne plus savoir car on refoule pendant tellement de temps tous nos chagrins. Et là, se dessine le chemin vers l'apocalypse, où le cerveau et la conscience se battent de toutes leurs forces pour défendre ses arguments sans jamais n'avoir de vainqueur. Tu secoues la tête, passant ton doigt sur ton nez comme pour effacer toutes preuves de ce qu'il avance, malgré que tu saches qu'il a tout vu. C'est une réaction bête et humaine. - Toi c'est encore mieux, t'as les moyens d'prendre beaucoup plus fort que ça, tu devrais essayer, sûrement que ça t'aidera. Tu te défends comme tu peux, parlant inconsciemment de ce que t'as pu remarquer quelques minutes plus tôt. Sa détresse. Son mental était au bord du désespoir, cela pouvait se lire dans ses signes nerveux, la façon qu'il a de serrer les dents, de renfermer ses poings, ses beaux yeux gâchés par la souffrance d'une vie, d'une période, d'un quotidien désastreux, d'une histoire. Tu es mitigé, tu hésites à vouloir soigner ses plaies ou à au contraire les approfondir, le torturer jusqu'à son dernier souffle ou lui faire tout oublier.. Mais sa voix vient une nouvelle fois te rappeler à quel point il est néfaste, con et riche ça va bien ensemble de toute façon. Au moins vous étiez d'accord sur ça. Tu préfères rester muette sur sa façon à lui de te rappeler que tu n'es qu'une vulgaire poussière sur son passage, que tu respires l'agonie et, lui le dernier parfum Burberry. Il cumule les faux pas sous tes yeux admiratifs ? Haineux ? Tu es partagé entre l'attirance et le désintérêt. Qui gagnera ? Qui fera le plus de mal à qui ? C'est un mauvais jeu, un jeu dangereux auquel on perd à chaque fois. Tu t'es juré de ne plus rien ressentir, de fermer les portes qui mènent à fébrilité, pourtant, les palpitations qu'il déclenche en toi lorsqu'il te plaque contre ce mur, ne laissant qu'une faible distance entre vous deux. Tu as voulu miser, il t'as suivi mais lequel de vous deux se retrouvera au tapis à la fin ? Tu déglutis, une boule dans ton ventre se noue, tu veux lui crier de te lâcher, de te laisser partir mais une partie de toi t'en empêche, une partie de toi te force à rester cloué au sol, face à lui, à sa bouche, tu en mordilles ta lèvre inférieure. Il te menace une nouvelle fois, tes yeux cherchent les siens, sa main se pose sur ta hanche, tu sursautes légèrement à son contact.. Ton corps ne répond plus de rien, dans ta tête c'est le chaos. Il provoque des attentats internes en toi et, tu n'as qu'une seule envie.. D'être sa victime. - Tu n'auras rien.. Tu dis hésitante, tu sais que tu fais le mauvais choix, que ne t'en sortiras pas. Il fait glisser sa main sous ton haut, doucement, tout doucement, tu en trembles, ton ventre fait des ondulations à sa peau contre la mienne. Désir ? Oui. Les battements de ton coeur s'emmêlent, tu poses ta main sur la sienne pour l'empêcher de remonter. Tu n'es pas convaincante mais tu fais de ton mieux. - Arrête.. Non. Continue. Voilà la réalité, tu veux qu'il continue, qu'il ne s'arrête jamais, tu ne sais plus ce que tu fais, tu n'es plus maître de toi même, il te contrôle.. Lui, que tu ne connais même pas. Lui qui t'intrigue, sur qui tu veux en savoir plus.. Découvrir qu'est ce qui a fait de la Bête, La Bête. Ta respiration divague à son tour, tu as du mal à te contenir, sa main grimpe un peu plus haut, la tienne la repousse comme elle le peut. - A quoi tu joues ?.. Tu dis alors dans un son à peine audible.
Plus rien n'a d'importance, juste toi, juste lui et, quelques centimètres, quelques sacrifices. Tout est allé tellement vite, beaucoup trop vite, une scène passée en mode rapide, comme si on avait appuyé sur l'accélérateur. T'es en émoi, complètement perdue, comme si t'avais besoin de ça, de quelque chose ou en l'occurance quelqu'un qui vienne troubler ton monde.. Tu commençais à te relever de ta dernière déception, tu voulais prendre du plaisir, juste t'amuser rien de bien méchant mais, là, en face de cet être si méprisant, l'idée de vouloir le voir encore et encore, chaque jour que dieu te donne encore te vient à l'esprit. Comme si depuis qu'il a mis un pied ici il t'avait kidnappé, il t'as prise en otage, prisonnière de La Bête. Tu veux passer de folles nuits en sa présence, tu veux rêver d'un monde meilleur avec lui, faire renaître des rires sincères dans les siens, pourquoi cette vision de bonheur intense te traverse la tête ? Et pourquoi c'est avec son visage que tu l'imagines.. La tension est à son comble, sa main sur ta peau te fait l'effet d'un électrochoc violent, tu sursautes d'abord à son premier contact, la surprise, la découverte de l'un et de l'autre, tu regardes son visage sans relâche, comme si tu voulais marquer tous les détails, la petite ride au-dessus de son front quand il fronce les sourcils, ses narines qui se déploient légèrement quand tu titilles son énervement. Il t'attire, une chose est sûre, il t'attire. Il se fout de tes demandes, sa main continue sa route sur mon corps, tu en frissonnes, tes mains en deviennent moites, tu clignes des yeux beaucoup trop de fois. Il force légèrement poussant l'obstacle que tu venais mettre entre lui et ta peau, remontant jusqu'à ton soutient-gorge, tu ne réfléchis plus, ton cerveau est en déconnexion la plus totale. Tout ce que tu sais c'est que tu le veux, lui. Juste lui. Jamais tu n'as eu l'occasion de ressentir ça, même pas avec Sloan, non, avec Sloan tout restait enfantin et tu t'en rends compte qu'aujourd'hui. Tu le détestes pour ce qu'il te fait subir, tu le détestes de réussir à briser si facilement cette barrière, son visage se rapproche du mien, son souffle effleure mon visage et balaye toute la force que je met en oeuvre pour résister, ne jamais succomber à mes envies, mes sentiments et, il est là, en un claquement de doigt, avec son air hautain scotché sur son visage magnifiquement bien dessiné, il détruit tout ce que j'ai mis si longtemps à bâtir. Il crache sa flamme sur ma forteresse que je pensais pourtant indestructible. Tu te met sur la pointe des pieds sans t'en rendre compte, tu approches tes lèvres un peu plus près des siennes sans vraiment le vouloir, tes pas sont guidés par la force de son charme, charme auquel tu n'arrives pas à dire non. La main sous ton t-shirt effleure ta poitrine, tu en trembles un peu plus sauvagement, l'envie monte d'un cran, tu poses un de tes mains sur son bras tendu contre le mur. Tu veux toi aussi le sentir sous tes doigts, pouvoir apprécier le goût du toucher de sa chair. Découvrant les multiples tatouages, sentant des petites cicatrices sous la noirceur de l'encre. Tu fermes les yeux durant quelques secondes, tu sens ses lèvres si proches, tellement proches des tiennes et tu n'as qu'une envie venir les capturer.. Mais, mais tout s'arrête il recule, les traits de son visage fermés, tu le regardes avec incompréhension et une pointe de gêne quand il s'écarte, mettant fin à cette attraction sensuelle entre nous, ton portable entre ses doigts. Tu baisses la tête naïvement, tu t'en veux d'avoir eu ses dernières pensées, tu pensais qu'il avait baissé sa garde, que tes questions étaient aussi les siennes mais, non, non, et non, il n'est qu'un pourri de calculateur. Il te blesse, tu te mords une nouvelle fois la lèvre avec plus de férocité, le regardant s'adosser sur le mur, concluant que tu ne lui donnerais jamais ton code.. Il avait raison. Tu le regardes de haut sans un mot, nan, il devenait trop dur pour toi de parler, parce que ce que tu avais envie de dire et que tu ne laisses sortir risquerais de te porter préjudice, de lui procurer trop de satisfaction. - Bravo. Tu applaudis à contre coeur, tendant la main pour qu'il te rende ton portable et que tu puisses enfin te casser de là aussi vite que tu y es venu. Il en décide autrement, il se faufile dans les premiers toilettes qu'il croise, bordel, tu devines rapidement ses intentions. Tu le suis dans cet endroit étroit, tu arrives trop tard, ton portable baigne au fond de la cuvette. Tu le pousses alors violemment contre le mur sans réfléchir, juste un élan de haine, étais-ce à cause du portable ? Vraiment ? Ou de la frustration que tu ressens de t'avoir séparé de lui aussi vite. - Va te faire foutre ! Ton regard en devient noir, nan, t'es plus la même personne qu'au début de cette rencontre, tu lui montres une autre facette de toi, plus violente, moins drôle. Les émotions que tu as pu ressentir à son approche ont fait remonter tellement de choses en toi, tu te sens ridicule. Honteuse. T'as qu'une envie c'est de te barrer. Tes mains posées sur son torse pour le maintenir contre la paroi, le temps d'un instant, le temps de regarder une dernière fois ses yeux, cette bouche.. - Pourquoi ?! Pourquoi t'es un bâtard fini ? Tu voulais te taire mais ton cerveau en a décidé autrement, tu passes désespéramment ton regard sur lui pour essayer de capturer une émotion, n'importe laquelle autre que la rage, voir qu'il n'est pas celui qu'il montre. Espérer.
- Spoiler:
PS : https://www.youtube.com/watch?v=lhDTxenpwqk Moi j'ai écris sur ça