What's the problem with you ? - Charlie & Adam

En termes de lourdeur, je peux être un vrai champion. Et à vrai dire, ça m’amuse plus qu’autre chose. Ce que pensent les gens de mes agissements ? Je n’en ai strictement rien à faire. Ils ne sont pour moi qu’un tas de viande en putréfaction sans aucune consistance ni intérêt. Et quand on s’affranchit du regard des autres, on se sent plus libre et libéré. On se fiche de tout. On agit à l’instinct, on se montre imperturbable, impassible, entier. On n’hésite pas à dire ce qu’on pense, à faire ce qu’on a envie de faire à l’instant où la pulsion nous gagne. Et puis, depuis quelques temps, j’ai pris conscience d’une chose fondamentale : je suis un jeune héritier de 21 ans plein aux as. Qu’est ce qui pourrait me freiner ? Je peux tout me permettre et je me permets tout. Comme feindre la maladresse pour bousculer de l’épaule ce mec et attirer l’attention de Charlie. La fille du taxi, séduisante, charmante, attirante. Je n’ai pas besoin de me mentir, je le reconnais, elle me plait. Et faire preuve de zèle ou de tact, ce n’est pas dans mes habitudes. « Fais attention la prochaine fois ». J’ignore complètement la remarque du jeune homme que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam (lol) et me met face à Charlie, barrant la route à ce semblant de couple pressé. Plus ils s’impatientent, plus je prends mon temps, c’est inné, l’esprit de contradiction c’est mon préféré. Mes airs insolents et mesquins, plein de condescendance ont raison de la sympathie que je pourrais inspirer. Et une fois de plus, je n’en ai rien à faire : « Je t’avais prévenu, je suis quelqu’un d’assez têtu, quand je veux quelque chose, je fais tout pour l’obtenir ». Sourire taquin, regard complice. Phrase ambigüe qui voulait dire : je t’avais dis qu’on allait se revoir, alors je ferais en sorte qu’on se revoit. Mais qui pourrait aussi être interprétée d’une toute autre manière qui pouvait ne pas plaire à ce jeune homme étant donné la façon qu’il a de me regarder. Court temps de pause dans mon phrasé pendant lequel je dévisage Charlie à demi-mot. Elle est encore plus jolie à la lumière du jour. Lorsqu’elle me présente au jeune homme qui l’accompagne, j’acquiesce d’un signe de tête avant d’ajouter : « Un taxi et quelques mots doux. », un brin provocateur, plein de sous entendus, avant de tendre ma main hypocrite à Adam pour la lui serrer : « Tu as beaucoup de gout en termes de compagnie jeune homme », histoire de complimenter Charlie indirectement avant de reprendre : « Noah d’Aremberg ». Et tandis que ma main reste tendue attendant d’être serrée je tourne la tête vers Charlie : « Toi en revanche, tu aurais été bien plus embellie à mon bras ». La condescendance à l’état pure, ignorant toute notion de respect à l’égard du jeune homme qui l’accompagne. Le respect, c’est surfait. Comme je viens de le dire, je suis Noah d’Aremberg et je fais ce qu’il me plait. ça n'enlève rien à mon charme non ?

Je m'impose à la situation avec toute l'élégance et l'arrogance de l'Eliot : roulant des mécaniques, faisant comme si tout m'était dû, comme si en dehors de moi et de ma personne rien n'avait d'importance. Et le fait que ce mec là soit au bras de Charlie n'allait pas m'arréter. Bien au contraire, je le prenais comme un défis personnel. J'avais dit à Charlie le soir où nous nous étions rencontrés dans un taxi que je la retrouverais coûte que coûte et qu'elle finirait par céder à mes charmes. Alors, il était hors de question que je me fasse mentir. Hors de question que je laisse tomber et ne pousse pas le vice jusqu'au bout.

Mon sourire orgueilleux reste figé, j'ai le visage de l'insolence, de l'homme qui se sait impertinent et qui pour autant n'a pas l'intention de s'arrêter. Je regarde à peine le mec à côté de Charlie, le peu de fois où je pose mes yeux sur lui, c'est pour le jauger de la tête au pied, lui faire comprendre sans avoir à le dire qu'il ne vaut pas mieux que moi. Je me délecte de sa colère naissante lorsque la voix de Charlie me fait brusquement tourner la tête vers elle. Un sourire satisfait, je lui réponds : "Non, je n'ai pas encore déjeuné". Satisfait, plus que satisfait. Je sens la colère du mec grimper et j’observe avec impertinence Charlie s'enfoncer dans sa bourde. Je sais bien qu'elle ne fait ça que par politesse, qu'elle préférerait retirer derechef sa proposition, mais ce serait dommage pou moi de ne pas sauter sur l'occasion : "Je me joins à toi avec plaisir". Je cesse au même moment de fixer Charlie pour reporter toute mon attention sur le garçon qui l'accompagne. Et comme pour reprendre la phrase de la jeune fille, avec un brin d'ironie qui affirmait clairement mes intentions : "Ou ... toi et moi, Charlie, pourrions faire plus ample connaissance encore ...", je lance un regard provocateur au jeune homme avant de me tourner vers elle : "J'avais trouvé le temps du taxi presque trop court. Voilà une bonne occasion de nous rattraper". Sourire faussement mielleux, élargit, avant de dire en me poussant sur le côté comme pour lui laisser ouvrir la marche : "Je te suis".