G. Matthieu Maureau ► Tayler Lautner

Une présentatrice de télévision se tenait assis sur un de ses fauteuils très luxuriants et très confortables. Un sourire sur les lèvres, elle regardait la caméra en passant sa main dans ses cheveux blonds. Elle représentait tout de la grande pute assoiffée de commérages tapis dans l’ombre d’une présentation qui faisait la fille bête et inculte. Tu soupirais déjà d’avance à l’envie de lui coller une baffe pour la réveiller. Mais non, tu étais dans les « coulisses » à attendre qu’elle te présente. Tu soupiras une nouvelle fois, tu n’étais pas à l’aise, tu avais l’air d’un homme d’affaires totalement dépourvu de sentiments qui voulait écraser tout le monde pour devenir le plus grand, le plus beau. Tu n’aimais pas ça, tu ressemblais à ton père dans cet accoutrement. Tu tournas la tête vers la présentatrice, un énorme sourire aux lèvres, parler de son émission et tu entendis enfin. « Et notre invité principale dans cette émission n’est autre que Matthieu Maureau. » Tu soufflas deux fois pour commencer à avancer sur le plateau, tu avais gardé ta petite barbe de trois jours que tu avais taillé correctement, enfin les maquilleuses avaient bien fais le travail quoi. Tu n’aimais pas ça, mais tu souris quand même, faisant un signe aux téléspectateurs. Tu ajoutas une poignée de main à la présentatrice qui t’invita à t’asseoir par la suite. Tu t’exécutas pour essayer de prendre la posture qui ne te faisait pas passer pour un sans cœur, un connard et encore plus, pour un Maureau abus de pouvoir. « Je suis heureuse de vous recevoir sur mon plateau Matthieu, comment allez-vous ? » Elle avait l’air stressé, en fait, elle l’était. Tu voyais ses doigts qui tenaient fermement ses fiches, elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire nerveusement et de rire nerveusement quand tu ouvris la bouche. « Je vais bien merci, heureux de me retrouver sur votre plateau et vous ? » A ton retournement de question, tu vis qu’elle était surprise. Sans doute que personne n’osait lui retourner la question ou la questionner elle-même sur son état mental. Mais elle sourit en répondant la même chose à peu près que toi. C’était pour ça que tu n’aimais pas ce genre de plateau de télévision. Tout le monde te semblait faux et tu n’aimais pas cela. Elle tourna alors fiche. « Vous êtes ici pour nous parler de ce que vous faites en ce moment. Mais avant de commencer cela, pouvez-vous nous parlez de vous ? » Tu fronçais quelques secondes les sourcils pour commencer à parler. Tu n’avais pas l’habitude de parler de toi comme ça, devant les caméras. Mais pourtant, tu la regardas simplement, ajoutant un sourire pour commencer le monologue. « Bien sur oui. Je suis donc Matthieu, j’ai vingt-quatre ans et je le vis bien d’ailleurs.. » Tu entendis des rires s’élever dans le public. « Je suis actuellement étudiant à l’université d’Harvard en sport et langues étrangères. » Tu ajoutas bien sur, ce fameux sourire, celui que tout le monde adore à la fin de cette phrase pour passer ta main dans tes cheveux bruns noirs. La présentatrice ajouta un énorme sourire, elle avait l’air charmer mais pourtant, elle se reprit aussitôt. « Vous êtes donc dans l’humanitaire, depuis vos dix ans, qui vous a fait connaitre ce monde ? » L’humanitaire était devenu une partie de toi assez importante. Tu étais assez sensible face aux malheurs des autres et il était vrai que le directeur de l’université avait été assez indulgent pour que tu puisses quitter Harvard chaque année en mai pour ton voyage de quatre mois dans les différents pays dans le besoin avec ta mère. Tu écoutas dans la question avant d’hocher légèrement la tête. « L’humanitaire n’est pas un monde à part entier. C’est plus une vocation, une chose que j’adore faire dans mon temps libre. Passer du temps avec les personnes qui ont besoin d’aide, m’aide aussi. Je dirais que c’est une passion, plutôt qu’un monde dont je fais partis. C’est ma mère qui m’a fait rentrer à mon premier gala de charité, celui de la princesse de Monaco, celui de L’UNICEF dont elle a la gentillesse de nous inviter tous les ans, depuis cette première rencontre. J’ai adoré ce genre d’endroits, les présentations des lieux, le fait de pouvoir aider un maximum les personnes plus pauvres. Aujourd’hui, je défends toujours cette cause qui m’est cher à mes yeux. Je suis d’ailleurs toujours bénévole à l’hôpital pour certaines lectures ou certains besoins, et nous recherchons toujours du monde pour nous aider, en passant. » Elle avait l’impression d’être ailleurs, du moins, c’était ce que tu voyais de sa tête, de ses yeux et même de sa bouche légèrement ouverte. Tu compris que tu avais peut-être un peu trop développé la question par rapport à la première. Tu affichas un sourire quand elle revient à la raison, sans doute grâce à son oreillette, merci les gens derrière. « Vous avez l’air très proche de votre mère, Hélène. Sur les réseaux sociaux, vous postez souvent des photos d’elle avec vous ou même de ce que vous faites en dehors de votre statut d’étudiant. Quant est-il de la relation avec votre autre parent, votre père, Jean ? » Pour une journaliste, elle avait l’air de savoir qui étaient tes parents. Tu te notes d’ailleurs dans un coin de ta tête, de mettre ton compte Instagram, Twitter en pause quelques temps. Même si tu sais que tu ne tiendras que quelques heures pas plus. Néanmoins, tu ne parlais pas beaucoup de père, trop occuper à son affaire familiale surtout. « Mon père est quelqu’un aussi de très important dans ma vie, il m’a appris à vivre, à marcher. Même si aujourd’hui, nous ne sommes pas aussi proches que je l’espérais, je l’aime plus que tout au monde. Nous sommes assez différents, sur le plan de ma vie, et je conçois d’ailleurs que l’arrivée de sa maladie dans la presse n’a fait qu’aggraver notre relation. Je pense que pour la qualifier, je dirais qu’elle est compliquée. Néanmoins, la relation que j’ai avec ma mère est plus fusionnelle. Contrairement à mon père, je suis toujours avec elle, que ce soit pour les galas, les œuvres, les diners importants. Et ce qui nous d’ailleurs rapprocher, c’est l’humanitaire. » Elle te regarde, tu commences vraiment à penser que tu aurais mieux fait de laisser ta mère parler de cette foutue annonce ici, plutôt que te proposer. Mais bon, c’est trop tard. Tu regardes la caméra, alors que ton regard se pose de nouveau sur elle, elle reprend bien sur. « D’ailleurs, vous pouvez compter sur d’autres personnes dans votre entourage ? » Tu hésites. Cette question est quand même délicate, surtout depuis la mort de ta cousine depuis quelques années, le jour des explosions à l’université. Mais tu avais toujours la même carrure, aucun trait de ton visage ne pouvait trahir tes sentiments ou tes émotions. Une chose que ton père t’avait appris et qui servait pour une fois. « Oui, je peux compter sur pas mal de personnes qui me poussent à aller plus loin. En plus de ma tante, avec qui je suis proche, mes cousines. Il y a aussi mes amis, en qui j’ai énormément confiance et quelques personnes en plus » Tu affichais quand même un petit sourire, disons que parler de sujets sensibles, ce n’était pas souvent de ton domaine, mais c’était souvent difficile. Tu te souviens d’ailleurs de ce jour-là, où tu avais vu les bâtiments légèrement ruine à la recherche de des personnes importantes dans ta vie et une manquait à l’appel. Tu t’étais juré que faire attention à chaque personne de ton entourage en plus de ceux que tu t’occupais et malgré tout, tu pensais que tout cela était de ta faute. La mauvaise confiance en soi comme dirait ton père. Tu relevas la tête vers la présentatrice ne te rendant pas compte qu’elle te parlait encore. « Pardon, excusez-moi, j’étais dans mes pensées, vous disiez. » Elle te sourit pour reprendre. « A qui pensez-vous ? » Tu fus un peu déstabilisé par cette phrase avant de sourire doucement comme si de rien était. « Je pense à ma cousine, qui me manque. Cela fait un petit moment que je ne l’ai pas vu, et elle ne pourra pas regarder cette émission. Ce qui est dommage. J’espère juste qu’elle est heureuse là où elle est. » Tu ajoutas de nouveau un sourire à ses paroles pour reprendre ton visage habituel. Tu avais été affecté par son décès ce qui est normal, et malgré que tu es toi aussi été touché par ses explosions, tes blessures avaient été bien moindres que certaines personnes. Tu soupiras alors doucement, et discrètement pour l’écouter. Tu en avais déjà finalement. Tu n’aimais pas forcément parler de toi et cela était gênant de parler de toute ta vie devant autant de personnes. « Quel était le métier que vous vouliez faire plus tard quand vous étiez enfant ? » Tu ris doucement à cette question. La question pourrie bordel, mais tu ajoutas un grand sourire a ton visage pour répondre. « Quand j’étais petit, je voulais être footballeur professionnel, comme tous les petits garçons en fait je pense. J’ai vite changé quand j’ai vu que j’étais plutôt bon à l’école. Après, je voulais faire médecin, mais disons que je n’avais pas envie une dizaine d’études pour faire ça. Et puis, tout me passionnait, mais ce qui a retenu mon attention, c’est surtout les cours de langues. Je faisais plusieurs sports durant mon enfance, en plus. J’ai du en faire une petite dizaine. football, natation, athlétisme, boxe, tir à l’arc, basketball, équitation, handball aussi. Je l’ai plus du tout en tête là. Et finalement, j’ai gardé le sport et les langues pour mes projets humanitaires. »   « Et vous parlez combien de langues ? » Tu réfléchis quelques secondes. « J’ai pris allemand en seconde langue, en plus de l’anglais. Je parle couramment français, j’ai quelques notions en portugais. Je me débrouille bien en Italien et Espagnol. Et j’étudie actuellement en cours, le portugais, pour approfondir mes notions et le Russe dont je me débrouille aujourd’hui. » Elle avait l’air impressionné mais tu ne te rappelais pas d’avoir parlé de ta capacité à être plus intelligent que tout le monde. Le petit surdoué avait été ton surnom durant ton enfance, mais cela ne t’empêcha pas d’avoir des amis et heureusement. Tu continues de sourire alors qu’elle enchaina ensuite. « Avez-vous songé à faire de la politique ou à suivre les traces de votre père dans la compagnie familiale ? » Oh la question qui fâche, tu réfléchis quelques secondes, que répondre à ça, tu n’avais pas l’habitude de ce genre de question, disons que quand tu osais venir ici, c’était surtout pour parler de ton projet humanitaire ou pour parler de la pluie et du beau temps. Tu passas ta main dans te cheveux. « Je ne sais pas. La politique ne m’intéresse pas, et ne m’intéressera jamais. Je suis incapable de parler derrière le dos des gens et de dire des choses sans les faire. Je n’ai qu’une parole. Et reprendre les traces de mon père, c’est compliqué aussi. Je n’ai rien en commun avec le monde de la mode. Mon père est créateur, ma mère mannequin, cela compliqué quand ils partiront dans un autre monde meilleur. Je ne sais ni dessiner des vêtements et encore moins défiler sur un podium.. » Tu commences à rire, voyant bien que la présentatrice enchaina avec toi sur un rire unique. Tu la regardas ensuite. « Néanmoins, vous avez défiler pour des œuvres caritatives durant votre dernier séjour à Monaco. » Tu haussas les épaules. « Ce n’était pas la même chose. Le gala de charité était en faveur des enfants. La vente d’un vêtement rapportait de l’argent pour l’association dont je suis membre l’AMADE et malheureusement, l’enfant qui devait passer avait peur de faire le podium. Alors je l’ai accompagné gentiment en lui tenant la main, c’est tout. Je ne suis pas très doué pour faire ça. Et j’avais l’air vraiment pas doué à le faire. » Tu continuais de sourire, tu te sentais quand même bête de cette question. Cette soirée avait été parfaite et l’argent récolté avait permis de faire plusieurs écoles dans les pays africains. Tu n’avais même idée qu’elle pose ce genre de question pour un défilé aussi important. « Et comment était votre enfance et votre adolescence alors ? » Ce genre de question te gênait, tu n’avais pas eu une enfant facile avec ton père qui te dictait ta conduite et ta mère qui essayait d’être là un maximum et puis voilà. Tu étais un peu chiant aussi. Tu hochas les épaules. « J’ai eu une enfance plutôt heureuse, c’était strict comme dans chaque famille. Il y avait des règles et des moments de jeux, de détente. Comme je l’ai déjà dis, j’étais plutôt bon à l’école, donc tout était facile et j’avais ces moments à la maison qui était plus compliqué. Quand on possède des parents importants, il faut toujours parfait, et je pense que j’ai du l’être. Sans me vanter ou quoi que ce soit bien sur. J’étais calme, j’étais dans mon coin, avec mes amis. Rien de plus, rien de moins. Néanmoins, mon adolescence était un peu plus chaotique. Mes parents et moi-même ont du déménager en Amérique. Donc je quittais mes amis, mes repères, toute ma vie, c’était compliqué au début. Et puis maintenant ça va bien mieux je pense. Du moins, j’espère. » Tu ajoutais un rire à cela, tu passas en même temps ta main dans tes cheveux, comme un signe naturel mais ce ne l’était pas vraiment. Tu espérais juste que tout se termine rapidement et tu entendis avec joie. Ton sourire s’agrandit. color=#f005f5] « Merci en tout cas pour vos réponses. Vous êtes néanmoins ici pour autre chose, vous êtes ici pour représenter l’association Unicef dont vous êtes un membre depuis maintenant quelques années. Néanmoins depuis deux semaines, vous êtes devenus l’un des ambassadeurs de bonne volonté de l’association, qu’est que cela vous fait ? » [/color] Tu hochais plusieurs fois la tête. « En fait, je n’arrive pas à réaliser que ceci est réel. J’ai toujours admiré les personnes qui travaillaient sur cette association, j’ai participé à énormément de projet avec ma mère en partenariat avec l’UNICEF et là, je suis assez heureux du travail que l’on a obtenu et que l’on a fait. Je pense encore qu’il s’agit d’un rêve. J’ai toujours adoré les enfants, et dès mon plus jeune âge, j’étais en Afrique à essayer de leur apprendre à lire et à écrire. J’étais surtout très enthousiasme à l’idée d’être un jour ambassadrice comme ma mère, que cette idée s’est réalisée. » Tu ajoutas un énorme sourire. Les actions humanitaires ont toujours été là, et malgré que tu manquais de temps quelques fois pour rendre tes travaux de cours, tes derniers mois allaient quoi qu’il arrive de te remonter le moral. Tu vis alors la présentatrice terminée ce qu’elle avait à dire. Tu n’écoutais plus rien, tu n’avais jamais autant parler de toi en peu de temps, il est vrai que cela t’avait légèrement fatigué. Mais tu étais ainsi. C’était comme ça qu’était réglé ta vie.