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Bien calé dans l’un des sièges qui jouxtait une petite table, à l’intérieur du StarBuck, il était à peine 8h00 lorsque j’avais pénétré ce lieu très prisé des étudiants de Harvard pour savourer un café noir et un croissant au beurre. Affublé d’un tee-shirt à fleurs et d’un pull bleu canard, d’un pantalon beige et d’une paire de santiags, sans oublier mon légendaire écharpe multicolore, je n’avais pas été étonné lorsque la jeune serveuse m’avait demandé si je m’exerçais pour un numéro de clown. Très sérieusement, qui plus est. Les traits encore tirés par l'après-bal, une nuit qui s'était avérée plus blanche que prévu à bien y réfléchir, je me prélasse sur mon siège, ouvrant les premières pages d'un journal que je venais tout juste d'acheter. J'étais loin de me douter que, comme la veille, j'allais me retrouver face à face avec un poussin bien connu de mon enfance, avec lequel je n'avais hélas pas eu le temps pour de longues retrouvailles, puisque mon déguisement me l'avait alors interdit.

© belzébuth


@Apollinna E. M-Austen
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Tu avais enlevé cette jolie et belle robe de bal la veille juste avant de te coucher. Tu devais reconnaître que tu t'étais bien amusée. Tu avais pu danser et parler avec ton frère ainsi que faire plus ample connaissance avec Félix puisqu'il t'avait invité au bal en devenant sa cavalière. Chose qui n'avait pas plu à Lawrence puisqu'il l'avait accueilli d'une façon pour le moins amicale. Autant, il pouvait être le meilleur grand-frère du monde, mais de l'autre à vouloir me protéger de tout le monde. C'était son plus grand défaut. Malgré l'heure très tardive à laquelle tu t'étais endormie, tu avais tenue à aller chercher ton chocolat viennois classic au starbucks. Chose que tu raffoles. Une fois le plateau entre tes mains, tu cherches une place quand tu penses avoir vu Lawrie le journal entre les mains. « La place est libre ? » Tu fais un grand sourire et n'attends pas sa permission pour s'asseoir en face de lui. Mais avant de le faire, tu lui fais un bisou sur la joue. Commençant à savourer la boisson chaude.

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Je ne l’avais pas entendue entrer. Mon sens de l’observation me faisait-il défaut ? Non, sûrement la fatigue de la veille. En attendant, elle n’avait pas eu besoin d’attendre ma réponse pour me rejoindre. Un petit sourire aux coins des lèvres au baiser que ma joue reçue, je soupire devant cet air enfantin que je lui trouvais toujours, avant de reposer mon journal pour mieux la contempler. « Tu es bien matinale, poussin. » énonçai-je à demi-mots pour éviter que tout le Starbuck ne nous entende. Primo, parce que je ne pense pas qu’elle apprécierait que le monde entier sache le surnom que je lui avais donné depuis que nous étions enfants. Secundo, personne n’avait non plus besoin de savoir notre relation. Du moins, telle n’était pas mon intention de départ. « Que veux-tu manger ? » lui demandai-je ensuite en rappelant la serveuse de la main. Parce qu’il était bien évident que je n’allais pas laisser ma petite sœur mourir de faim avec juste un chocolat chaud dans l’estomac.

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@Apollinna E. M-Austen
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Juste après lui avoir fait un bisou sur la joue, tu viens t'installer sur le siège qui se trouvait juste en face de ton grand-frère. Avalant quelques gorgées de ton chocolat viennois, tu poses ce dernier sur la table basse en lisant rapidement la couverture du journal de Lawrie. Poussin était un surnom affectueux que l’aîné de la famille Austen te donnait depuis que tu as débarqué dans sa vie. « C'est sûrement parce que je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. » Tu faisais référence au bal de fin d'années. Tu n'avais rien fait de mal, si ce n'est que danser toute la nuit en mangeant et buvant du soda, sur soda en faisant la connaissance de Félix. En parlant de garçons, Lawrence pouvait s'avérer très protecteur envers moi. L'homme de trente-deux ans avait sûrement peur que tu souffres ou te faire manipuler par eux. Ce qui est mignon mais soûlant à la fois, puisqu'il arrive à les faire fuir. Réfléchissant à la question, tu réponds presque aussitôt. « Un muffin à la vanille et aux pépites de chocolat. » Tu souris avant de taper dans le journal pour l'embêter un peu. « Je voudrais te parler de quelque chose, mais promet-moi de ne pas t'énerver ni de te venger. » Tu lâchais ça comme une bombe. En soupirant, tu remets tes lunettes droites. Comment lui avouer que tu avais victime d'une attaque d'une bande de filles qui t'avaient lancé des oeufs et que Félix t'avait juste aidé et servit de bouclier à ce moment-là ? Tu ne le savais pas.

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Libérant mon journal une fois ma sœur assise face à moi, un froncement de sourcils accompagne aussitôt son commentaire sur la nuit qu’elle venait de passer. Je crois me souvenir qu’au bal, elle était accompagnée d’un certain Félix, non ?! Nul besoin de lui faire comprendre là où je voulais en venir, mon regard, mes lèvres pincées et mes mâchoires crispées parlaient pour moi. Si ce jeune homme avait posé les mains sur ma petite sœur, il allait entendre parler de moi très rapidement. Au fond, ce n’est pas que je n’avais pas confiance en Apollinna. Sur ce point, je savais que c’était une jeune femme qui avait la tête sur les épaules et qui n’offrait pas son corps au premier venu, thanks God. Sauf qu’elle était jeune, des hormones plein la tête, et une fâcheuse tendance à attirer les garçons comme une fleur les abeilles. Or, je n’avais pas du tout envie qu’elle se fasse piquer. Ni aujourd’hui, ni demain. Bref. Laissant la serveuse prendre la commande d’Apollinna pendant que je réglais, avec un généreux pourboire à la clé, je demeure grave, quoiqu’en apparence indifférent, lorsque j’entends la suite de l’histoire. « Hum. Je ne m’énerve jamais. » corrigeai-je en buvant une gorgée de café, mes yeux fixant son visage avec grand intérêt. Jamais, ou presque. Quant à la vengeance…passons. « Dis-moi la vérité, c’est au sujet de ton cavalier d’hier soir ? » lui demandai-je très calmement en reposant ma tasse sur sa soucoupe.


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@Apollinna E. M-Austen
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Tu savais quelquefois, tu faisais tomber la tête des garçons grâce à ma douceur et tout un tas de qualités. Sachant que Lawrence te couvrait telle du lait sur le feu, il ne veut pas que tu te mettes avec un garçon. Peut-être par peur te ramasser à la petite cuillère pendant un chagrin ? Laissant le Dunster rajouter le muffin à la commande, tu le regardes dans les yeux sans ciller pour lui faire comprendre qu'en effet, tu voulais parler de Félix. « En effet et d'autres choses. » Tu soupires en croissant les jambes mettant tes mains sur tes jambes. « Il y a quelques jours, disons que je me suis fait attaquer par des filles qui m'ont lancé des œufs. Disons que Félix a été présent au bon endroit, au bon moment. Il a fait le bouclier. » Le regardant toujours, tu attends une réaction, une parole de la part de l'homme âgé faussement d'une trentaine d'années. Tu savais qu'à ses yeux, ça allait être toujours le con, le connard du service. Pire qu'un garçon amoureux de sa copine, femme. Un père avec sa fille en quelques sortes. Sauf que là il s'agissait de ton frangin aîné. Voyant la serveuse revenir avec ton muffin, tu la remercies puis croque dedans pour le manger en mâchant lentement histoire de prendre ton temps pour répondre au futur interrogatoire.

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La stricte vérité…mais en partie seulement. Non seulement je n’avais pas envie que ma petite sœur ne souffre à cause d’un chagrin d’amour – faisant de moi un criminel pour avoir tué l’audacieux qui avait osé commettre ce sacrilège – mais surtout, je pensais qu’elle avait le droit à un homme bien. Or, à son âge, les hommes biens ne courent pas les rues. Ils sont tous plus ou moins obnubilés par leurs hormones et l’envie de plaire plutôt que de se ranger. Ce qui est normal, soit, mais qui ne me plaisait pas. Ma sœur n’est pas une fleur que n’importe qui se donne le droit de butiner tel un papillon avant de voler vers d’autres pâquerettes. Evidemment, je me doutais bien que la jeunesse ne voyait pas les choses sous cet angle. Au récit de son histoire, je laisse ma tasse, la dévisageant un moment sans mot dire. Le temps de donner un généreux pourboire à la serveuse qui s’éloignait déjà pour recompter les billets, et je me lance, songeur. « Des œufs ? Pourquoi ? » Parce qu’il y avait forcément une raison logique. On ne balance pas des œufs sur quelqu’un comme ça, si ?! God, jeunesse perdue, génération que je comprends de moins en moins. « Ma foi, Félix semble être un homme tout à fait…gentleman. » ne fis-je que soupirer en sachant qu’elle s’attendait sûrement à ce que je le remercie alors qu’au fond son comportement fut pour moi, celui que devrait avoir tout homme sain d’esprit avec un tant soit peu d’éducation. « Alors, c’est ainsi que tu as fait sa connaissance ? Charmant. » ajoutais-je ensuite en reprenant une gorgée de ma tasse. « Tu as eu donc pitié de lui après cette histoire et tu as donc accepté de l’accompagner au bal quand il te l’a demandé même si tu n’as absolument pas l’intention de le revoir maintenant que c’est terminé. » concluais-je ensuite, fier du scénario que je venais de monter de toutes pièces. Je savais au fond que c’était faux, mais grands dieux, j’aurais tant aimé que ce soit vrai. Qu’elle ne revoit plus ce garçon au prénom de chat de bande dessiné.


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@Apollinna E. M-Austen
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Souffrir d'un chagrin d'amour fait partie de l'épreuve de la vie. Mais celle-ci pouvait être beaucoup difficile si on se sent entourée. Ce qui est le cas pour toi. Sûrement que Lawrie n'avait pas envie de te voir pleurer pour un garçon ce qui est compréhensible. Mais, tu avais envie de faire tes propres expériences par toi-même sans que ton grand-frère soit dans les parages. Et tant pis, si tu pleures. Ce qui ne tue pas, rends fort. C'est bon, tu lui avais avoué cette histoire comme quoi, tu avais été victime d'attaque d'œufs par une bitch de premier nom. « Je ne sais pas. Sûrement parce que je ne suis pas habillée comme la mode le voudrait. Ou parce que je l'énerve. » Avalant ta bouchée de Muffin, tu poses ce dernier sur la table et tu t’essuies la bouche. Même si ce n'était pas vraiment un compliment, tu le vois que ça l'embêter presque. Peut-être que le Dunster aurait voulu qui soit un vrai connard pour que tu puisses plus l'approcher au grand plaisir de l'aîné Austen ? Tu ne fais qu'approuver par un signe de tête comme quoi le Dunster était un gentleman ainsi que tu aies fait sa connaissance ainsi. Reprenant ton gobelet de chocolat chaud, tu en bois quelques gorgées avant de rester le plus calme possible. « Je n'ai pas eu pitié de lui, parce que j'avais envie de l'accompagner au bal. Comme toi avec ta cavalière mystère. Je ne pense pas que tu es allé par pitié ou bouche-trou. » Ne préférant même répondre à la conclusion de son histoire parce que tu sais très bien que tu avais envie de revoir Monsieur Zenetti. Tu l'observes un instant en ne le lâchant pas du regard. « Peut-être qu'on devrait faire quelque chose de marrant entre frère et sœur. Comme par exemple aller au bowling ou un karaoké où je te mettrais bien la pâté. Qu'en penses-tu ? » C'est ça, changeons de sujet et puis tu avais vraiment envie de sortir avec ton grand-frère, faire des activités amusantes.

HJ : Sorry pour le retard (fb) Everything all for you. 1839924927

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Les sourcils légèrement froncés tandis que j’écoute ma petite sœur me faire le récit de ses mésaventures, je repose aussitôt ma tasse sur sa soucoupe, tandis qu’un sourire étire alors mes joues. « Pour ce qui s’agit de tes relations avec les membres de ton propre sexe, je ne peux hélas rien y faire, ce ne serait pas…convenable de la part d’un homme bien élevé. » murmurais-je. Elle voyait sûrement là où je voulais en venir. L’éducation que nous avions reçue avait été assez stricte en ce qui concerne les bonnes manières, et particulièrement quant à celles dont un homme doit faire preuve à l’égard d’une femme. « En revanche, sans prétendre connaître la « mode », je peux t’aider pour ton style vestimentaire. » énonçai-je toujours avec le sourire. « Même si je ne trouve rien à en redire, personnellement. » Mais bon, sachant que c’est à cette période de la vie que l’on construit ses plus importants liens amicaux et professionnels, si tel était le désir d’Apollinna de mieux paraître, je ne pouvais décemment que lui apporter mon aide.

« Je…non, tu as raison. » Un point pour toi, petite sœur. « J’y suis allé parce qu’en tant qu’étudiant d’Harvard, j’étais censé m’y rendre. » lui répondis-je au cas où elle aurait eu une autre idée en tête quant à la raison de ma présence au bal ce soir-là, et plus encore quant au fait que j’y suis allé accompagner. « Elle a ton âge, à propos. Je crois que cette information suffit pour me dédouaner de toutes accusations. » concluais-je en buvant une autre gorgée. Ce que devait comprendre Apollinna étant que, puisque ma cavalière n’était âgée que d’une vingtaine d’année, je ne la considérais au fond que comme une enfant et l’avait traité comme telle. Sûrement pas comme une conquête potentielle. « Un bowling ou un karaoké. Hum, difficile de choisir devant cette profusion d'activités intéressantes. » la taquinais-je en riant. Non, je ne chanterais pas, et encore moins devant des gens hors de question. Quant au bowling, n’est-ce pas le sport typique des américains moyens ? « Et pourquoi pas une randonnée plutôt ? Ou un séjour à la plage ? » Quelque chose de moins « remarquable » et de plus calme, c’est possible poussin ?


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@Apollinna E. M-Austen

Hj : ce n'est pas grave, t'en fais pas (fb) Everything all for you. 1001568715
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