ASPEN HALBERSTAM ► zoey deutch

« Tu pèses pour une fille, faudrait penser au régime » et bam ! Un autre coup sur son épaule. Régime ? Foutaise ! La nourriture, c'est merveilleux, pourquoi s'y restreindre ? « Fait chier Aspen, dégage de là tu m'écrases » Deux autres coups sur son épaule. D'un parce qu'il a dit un gros mot et de deux, il n'a pas dit le mot magique. Vous devez sûrement vous demandez ce qui se passe ? Laissez-moi vous expliquer. Par une belle journée chaude et ensoleillée, à l'ouest de ce grand pays que nous appelons les États-Unis, nous retrouvons deux petits garnements, liés par le sang, une fille prénommée Aspen et un garçon au nom de Léo. Tous deux se chamaillent comme le feraient tous les enfants en pleine pré-adolescence. Pour quelle raison dites-vous ? Oh c'est simple. C'est afin de savoir lequel d'entre eux réussira à avoir le contrôle de la télécommande, donc le contrôle de la télévision. Décidée de prendre le dessus, notre chère Aspen s'est mise l'idée en tête que s'asseoir sur Léo lui permettra de le stabiliser. Elle a vu juste. Fascinant n'est-ce pas ? Bref, retournons à nos moutons. « Avec toutes tes conneries, tu vas me faire manquer tortue ninja » dis-je mécontente, ne bougeant pas d'un pouce de sur lui. « Franchement, t'a rien d'une meuf. Y'a de quoi avoir honte » je le frappe une fois de plus, outrée par son insulte. « Et toi tu devrais mieux traiter ta sœur bien-aimée. C'est moi l'aîné et toi le caneton, donc JE décide. », « Et TU devrais retirer tes grosses fesses de moi » , « Grosses fesses toi-même ! » dis-je en le martelant de coups. Vous venez d'assister à une scène régulière chez la famille Helbarstam. Intéressant non ? Poursuivons notre reportage sur cette famille tout à fait normale (et très proche de la perfection diras-je . Mes chevilles ? Ils sont en forme plus que jamais )

Commençons par le tout début. Qui suis-je ? Je me présente, je suis la merveilleuse, l'extraordinaire, l'incroyable, la magnifique, l'intouchable (wesh, rien que la pure vérité ) , Aspen Lorena Halberstam , deuxième et unique fille de la fratrie Halberstam. J'ai une mère et un père (logique, sinon comment aurais-je pu être sur terre ), officiellement citoyen américain (et non par contrebande), mais d'origine mexicaine. Leur rencontre ? Allons au plus simple. Un mec, un peu lourd niveau drague, et une meuf, d'une beauté saisissante qui fait tourner la tête plus d'un, se sont rencontrés dans un bar. Le mec joue les charmeurs, mais la meuf y voit clair dans son jeu et l'envoi balader. N'allez pas croire qu'il a abandonné pour si peu, il est du genre entêté et fait tout pour y arriver (sans toutefois dépasser les limites, c'est un gentleman tout de même). Il a fallu du temps, mais il est parvenu à obtenir un sourire et a empoché un rendez-vous. Depuis là, il ne l'a jamais laissé filer entre ses doigts. Et blablabla, ils se fiancèrent (avec un môme en cours de route), se marièrent et donnaient naissance à trois autres petits vauriens. Alors niveau enfance, rien qui sort de l'ordinaire. Trois enfants, trois emmerdeurs. On se fait chier l'un de l'autre, mais on s'aime tout autant. Oui j'ai dit trois, mais en fait, on est quatre. Aidan, c'est un peu un sujet tabou. On sait que c'est là, mais on ne veut pas en parler. En particulier moi. La blessure qu'il a laissée à mon père et ma mère se lisent dans leurs yeux même aujourd'hui et cela ne fait qu'attiser mon animosité. Bref, les larmes sont séchées depuis des lustres et ne valent plus la peine d'être coulées. Comme je le disais, il y a moi , Léo et Tom, point. C'est pas toujours facile de vivre avec des mecs, mais toujours mieux qu'avec des filles ( ouaip, je le confirme, les filles, c'est pas facile à encaisser. ).

Ah... l'adolescence, la pire souffrance qu'il y a sur terre. Entre les crampes durent aux règles, les poussées d'hormone, les seins qui pointent leur nez tardivement, le visage ravagé par des pustules, l'obligation d'un port d'un appareille dentaire et des binocles pour ma vue merdique. Je dirais que cette époque a été la crème de la crème de ma vie (sarcastiquement parlant bien sûre   ). N'oublions pas non plus le lycée. La jungle plutôt. Entre savoir si vous faites partie des rejetons ou des renommés, tombée amoureuse du mec le plus canon (tout en sachant que vous êtes clairement loin de faire le poids face à la chef des meneuses de claques   ), les diaporamas sur les MTS en cours de science avec la cassette vidéo sur l'accouchement (traumatisme assuré   ) et les leçons sur les relations sexuelles protégés (avec oscar, le pénis en bois   ),  on se demande bien comment sortir de cet enfer. J'ai beau rêvé qu'un vampire, aussi blanc qu'un bidet,  se matérialise et me transforme en créature d'une beauté béni par les dieux, mais soyons réaliste, twilight c'est du bidon, katniss c'est une badass et moi, je suis une gamine qui tente de trouver sa place. Non je ne me suis pas bourrée la gueule comme tous les autres l'ont fait. Non je ne me suis pas étouffée en fumant de l'herbe, normale puisque je n'ai point fumé. Ma première fois ? Horrible. C'était avec un matheux du club de science. Le membre aussi fin qu'un crayon et une éjaculation précoce lors de la première pénétration. Malgré cette expérience dérisoire, je suis parvenue à survivre au lycée et à garder la tête sur les épaules. (efin...presque   )  

« Alors c'est vrai ? Tu pars vraiment au Massachusetts ? » dis-je en regardant ses baguages et les boites d'emménagement parsemés un peu par là. En rentrant cette journée à la maison, j'avais vu ma mère s'affèrée dans la cuisine, signe qu'il avait quelque chose qui la perturbait. Quand je suis parvenue finalement à lui faire tirer les vers-du-nez, je suis montée au deuxième en vitesse (sans oublier de mentionner que j'ai faillis me ramasser la gueule dans les escaliers   ) pour retrouver Léo en train de faire ses valises. « Ne me regarde pas comme ça. Tu savais très que je voulais qu'on aille à Berkeley ensemble et tu me plantes à la dernière minute. Merci d'avoir fait passer le mot. » je refusais de le laisser me voir pleurer et m'enfermais dans ma chambre en claquant la porte derrière moi (bah ouais, il m'a mis vachement en colère l'autre   ). Je savais très bien que ma petite crise n'allait pas lui faire changer d'avis, c'est Léo. Je lui ai tout de même administré la loi du silence durant un certain moment. Je n'avais pas le pardon facile et il n'allait pas y faire exception. (Méchant frère  :doh: ). Intégré Berkeley sans Léo n'a pas été aussi pénible que je l'imaginais. Je me suis facilement faites des potes, eu un petit-ami (qui s'est avéré plus tard une vraie tête de con quand je l'ai pris en flagrant délit, le froc baissé avec une meuf qui lui mastiquait le manche  :jawdrop: . Charmant   ). Après quelques années, je me suis lassée, pris mes clics et mes claques pour me barrer au merveilleux état qu'est le Massachusetts. Au revoir séance bronzage à l'improviste et bonjour aux joies des temps pluvieux. Il est temps de rejoindre la fratrie Halberstam à Harvard.