ANDROLYTE • " Je t'aime une fois, je t'aime deux fois, je t'aime plus que le riz et les petits pois ! "

J'ai finalement réussi à embarquer Andrew dehors avec moi à l'abris de quelques regards histoire de nous retrouver un peu tous les deux. On avait plus eu l'occasion de passer un moment ensemble depuis qu'il était venu me chercher à l'aéroport pour mon retour à Harvard. Il faut dire que j'étais pas mal prise ces derniers temps, entre la maison et ses voyages, les cours et mes autres activités faites pour emmerder au mieux mon entourage. Je frissonne en sortant, sentant la brise d'air frais en cette soirée, elle venait à peine de commencer et j'étais déjà comblé d'éloges en obtenant un prix et, pas des moindres, la plus égoïste paraît-il. Cela me faisait légèrement sourire intérieurement. - Alors comment tu vas ? Dis-je tout en marchant près d'Andrew pour me diriger un peu plus loin de l'entrée. - Qu'est ce que tu es beau dit moi mon prince ! Le complimentais-je en souriant de pleine dent tout en le dévisageant de A à Z. - Qui essayes-tu de charmer comme ça ? Je ne savais pas encore qui était venu à son bras pour ce bal, qui était l'heureuse élue et si je la connaissais. J'aimais bien garder un œil sur mes proches histoire que personne ne s'amuse d'eux ou les utilisent, même si certaines personnes voyaient Andrew d'un mauvais œil pour moi il était comme un vrai frère.

Depuis le début de la soirée, Andrew n’avait guère cessé de bouger à droite et à gauche parce qu’il souhaitait passer du temps avec sa cavalière mais ses ami(e)s ne cessaient de l’accaparer pour une danse, une petite discussion et autre. Néanmoins la personne prioritaire c’était bel et bien sa cavalière ce soir et il espérait vraiment qu’elle passe l’une des meilleures soirées de sa vie, surtout qu’il n’aurait aucun événement qui pourrait tout bousiller comme l’année passée… Il n’avait plus du tout envie de revivre ce genre de soirées où il était clairement obligé d’user de sa force physique. Après une nouvelle danse avec sa cavalière, une jolie jeune femme vint le prendre avec elle. Il se tourna vers elle parce qu’il savait parfaitement qui c’était : Hippolyte. « Coucou toi. Bien sûr que ça va et toi ? » dit-il d’un ton amusé avant de la serrer tendrement dans ses bras puis une fois qu’il l’ait relâchée de son étreinte, il afficha un sourire quand elle le complimenta. Et sa petite question le fit rire. « Toi aussi tu es époustouflante ce soir. Tu dois en faire baver plus d’un… Regardes le gros là-bas comment il bave sur toi ». Sur ces mots, il désigna d’un simple signe de tête, un étudiant à l’embonpoint bien avancé et après avoir étouffé un petit rire, il reporta son attention sur celle qu’il considérait comme une deuxième sœur. « J’essaie de charmer personne. Et si c’est une façon subtile pour me demander qui est ma cavalière… Alors, elle s’appelle Amanda. Quincy, blonde et c’est une jeune femme douce et jolie. Je l’apprécie beaucoup. ».

Ce soir, j'avais décidé de passer une agréable soirée, de mettre un peu de côté ma nature de garce insociable que j'étais devenue au fil du temps. J'avais aussi besoin de retrouver Andrew, de lui parler, il était le seul avec Célestine à connaître le fardeau que je porte en réalité chaque jours, la véritable douleur qui se cache derrière cette robe au prix d'un loyer de tout un quartier défavorisé du coin, ce maquillage fixé sur mon visage pour me donner bonne mine.. Je me posais des questions, je ne sais pas pourquoi ni comment mais une personne avait à peine réussi à effleurer mon organe vital que je pensais mort. Il me prend dans ses bras et, je ressens la chaleur d'une amitié solide dont j'ai besoin en ce moment. - Je vais toujours bien moi ! Dis-je avec un grand sourire dépourvu de sincérité aux lèvres. Mensonges. Lui qui m'avait vu dans des états les plus pitoyables, dans des scènes d'horreur où je devenais complètement dingue.. Je trouvais quand même le moyen de jouer cette comédie avec lui aussi, comme machinalement, comme avec tout le monde. Ça n'était qu'un vieux réflexe. - En faire baver plus d'un ?.. Sûrement mais la personne que je souhaitais faire baver ce soir n'est pas encore venu me voir ! Lançais-je avec nonchalance en levant les yeux au ciel. Ça n'était qu'une question de temps sûrement, il était trop occupé à faire le guignol de la soirée en faisant son intéressant à chaque prix présenté au fur et à mesure. Je tourne la tête en suivant la direction qu'Andrew me désigne. Je manque de m'étouffer avec ma propre salive en votant le spectacle atroce qui s'offre à mes yeux. - Tu tiens tant que ça à ce que je perde la vue ?! Et puis niveau gros porc j'ai tout ce qui faut à l'intérieur ! Je soupirais longuement avant de reprendre. - Je suis venue avec Caesar ou le plus gros pervers d'Harvard qui doit avoir plus d'MST que tous les membres de la Mather réunis.. Je roulais des yeux en grimaçant légèrement, il devait sûrement être déjà en bonne compagnie dans la salle depuis que je ne suis plus dans les parages. Peu importe au fond. - Tu m'as démasqué ! Dis-je alors dans un élan de rire. - Hum ça m'a l'air pas mal.. Tu les aiment blondes alors ? Mais douce je ne pensais pas venant de toi vois-tu ! Oui, j'avais pensé à une femme plus sauvage pour Andrew à vrai dire. - À quand les présentations ?! Insinuais-je amusé.

Hippolyte était comme sa sœur et c’était donc son rôle de frère d’être là pour elle, comme il l’avait toujours été depuis toujours. Il ne l’abandonnerait jamais, même pour tout l’or du monde – de toute façon il n’avait pas besoin de ça vu sa fortune personnelle qui ne cessait d’augmenter au fil des années, et encore il n’avait pas encore réellement utilisé son fameux héritage – bref même si elle lui disait que tout allait bien, il ne pouvait pas être dupe. Il la connaissait mieux que personne et sous sa mimique, il pouvait clairement distinguer son doux mensonge mais il faisait mine d’ignorer cela. Néanmoins tôt ou tard, il lui en ferait la remarque bien sûr. D’ailleurs, il avait tendu une perche quand il avait parlé du fait que dans sa tenue elle allait en faire baver plus d’un ; oui une perche parce qu’elle lui avouait qu’elle avait quelqu’un en particulier en vue. « Et qui est l’heureux élu ? » demanda-t-il d’un ton curieux avant de poursuivre sur un ton plus amusé en montrant un gros lard qui était en train de reluquer la jeune femme comme si elle était un bout de viande. « Tu sais que Salade est l’un de mes meilleurs amis d’enfance et je suis d’accord sur le fait qu’il soit l’un des plus gros pervers. ». Il ne put s’empêcher de rire à cela, puis il retrouva légèrement son sérieux quand ce fut à lui de parler de sa cavalière. « J’aime toutes les femmes. Mais ma cavalière est une personne très spéciale et je compte profiter de chaque minute que je passerais en sa compagnie. ». En avouant cela, il reconnaissait pleinement le fait qu’il était heureux de passer ce bal en compagnie d’Amanda. D’ailleurs, il fallait qu’il retourne auprès d’elle parce qu’il avait envie. « Je te la présenterais après si tu veux. Dès que j’aurais accompli mon rôle de confident numéro un… Qu’est-ce qu’il y a chaton ? J’ai comme l’impression que beaucoup de choses te tracassent ce soir. »

L'heureux élu dit-il ? Je ne sais pas si on pouvait vraiment le qualifier de la sorte, je ne sais pas si on pouvait vraiment dire que c'était un heureux élu, parce que je n'étais pas du tout le genre de femme qui puisse combler un homme, autant sur le plan affectif que sur d'autres.. Pas vraiment une grande sentimentale dans l'âme, ni une grande romantique, j'étais devenue une personne qui calculé tout les pas que je pouvais faire au fil de ma vie. Tout était une question de calcule, tellement que j'en avais perdu le goût de vivre pour moi, je m'étais perdue en chemin. Je cache mon mal aise par un léger sourire, dur pour moi de faire ressortir à haute voix ce que je pensais.. - C'est malheureusement Tate.. Dis-je en soupirant longuement en levant les épaules. Mon regard fuyait, fuyait vers les millions d'étoiles étincelantes en ce soir-là. - Malheureusement parce qu'il y en a déjà deux sur le coup, je suppose que tu es courant de toute l'histoire.. Et.. Et que je ne suis pas certaine d'être celle qu'il lui faut non plus.. J'avais un brin de nostalgie dans la voix, un zeste de tristesse à peine audible. Je pense que j'étais faite pour personne en réalité, je suis devenue bien trop complexe, aigrie, notre histoire serait voué au chaos, à une histoire destructrice à tous les coups. - M'enfin ça n'est rien d'important, juste une petite histoire sans intérêt au fond. J'essayais de faire quoi là au juste ? De convaincre Andrew ? Ou encore de me convaincre moi ? Je me faisais honte, je m'écœuré d'être aussi faible. Il parle alors de salade, je ne comprends pas tout directement mais la suite de sa phrase me donne rapidement la réponse. Je ris en déviant mon regard dans le sien, secouant la tête de droite à gauche. - Ah oui ? J'ai manqué tellement de choses dans ta vie.. Lançais-je blasée, me pinçant les lèvres. - Au moins on est d'accord sur le pervers, c'est que j'ai de bons jugements sur les personnes que je côtoient. Je lâche un rire à nouveau avant de me ré concentrer sur ses paroles. Cette femme m'intrigué vraiment, j'étais curieuse de voir à quoi pouvait-elle ressembler. Je sens dans la voix de mon ami du bonheur et cela me fît sourire, j'étais contente qu'il trouve enfin quelqu'un pour se stabiliser.. Enfin, c'est un grand mot, rien n'est fait encore. - Je vois, vu comment tu en parles, elle a l'air d'être quelqu'un de bien et de te faire du bien à toi surtout ! Pour moi, c'était le principal. S'il elle lui faisait du mal par contre elle subira mes foudres et pas des moindres, alors, pour son bien et si elle veut avoir la vie longue il vaut mieux qu'elle se tienne à carreau. Je grimace légèrement quand il me demande si ça va, en fait j'avais besoin d'une oreille à l'écoute et, ce soir je la trouve chez Andrew et ça me faisait le plus grand bien. - Je sais pas trop Drew, j'ai l'impression d'être complètement perdue en ce moment, j'ai des périodes pas vraiment heureuses qui surgissent d'un seul coup comme ça.. Et je me pose tout un tas de questions ! Je cesse de marcher pour me planter face à lui un instant, l'esprit à moitié là. - Mais ça va t'en fais pas c'est juste un mauvaise passade ! On en parlera de façon plus développé dans d'autres circonstances. Oui, ça n'était pas vraiment le moment de broyer du noir ce soir. Pas ici.