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Alcide C. Van Stexhe
Fiche d'identité
Nom van StexhePrénom(s) Alcide Callum FrederickÂge 26 ansDate de naissance le 6 mai 1990Lieu de naissance BruxellesStatut amoureux célibataireOrientation sexuelle hétéroClasse sociale aiséeÉtudes majeures langues et littératures françaises et romanesÉtudes mineures philosophieJob Assistant en cours de littérature française Choix de groupe #1 Student Choix de groupe #2 Student, j’ai ditStudent.
Les confréries, sororités et compagnie, j’ai eu l’occasion d’en bouffer par le passé. J’ai vu ce que ça donnait d’être baptisé, puis d’être comitard. J’ai vécu tout cela, j’y ai participé pendant quelques années, mais j’ai fait le tour de ce qu’il y avait à prendre et à laisser. Et je pense en avoir fini pour de bon avec ce moment de ma vie.
Être catalogué, recevoir une étiquette réductrice, très peu pour moi. D’ailleurs, je trouve que le système, s’il doit perdurer, devrait être revu un peu autrement. N’est-il pas terriblement réducteur de considérer une personne selon un seul aspect de sa personne ?
Je ne veux pas d’étiquette de ce genre, pour ma part...
Les confréries, sororités et compagnie, j’ai eu l’occasion d’en bouffer par le passé. J’ai vu ce que ça donnait d’être baptisé, puis d’être comitard. J’ai vécu tout cela, j’y ai participé pendant quelques années, mais j’ai fait le tour de ce qu’il y avait à prendre et à laisser. Et je pense en avoir fini pour de bon avec ce moment de ma vie.
Être catalogué, recevoir une étiquette réductrice, très peu pour moi. D’ailleurs, je trouve que le système, s’il doit perdurer, devrait être revu un peu autrement. N’est-il pas terriblement réducteur de considérer une personne selon un seul aspect de sa personne ?
Je ne veux pas d’étiquette de ce genre, pour ma part...
APRÈS LA BOMBE.
En janvier 2013, je n’étais pas encore à Harvard. A l’époque, j’ai, comme tout le monde, appris la tragédie aux informations télévisuelles, j’ai lu des articles sur la bombe et j’ai été touché par des témoignages prenants. Je me suis senti un peu concerné puisque, à 23 ans, j’aurais pu, moi-même, me retrouver dans la situation…
Mais cela se passait loin d’où j’étais : à ce moment-là, j’approfondissais un peu la vie à l’anglaise, du côté de Cambridge où j’ai étudié deux ans.
En janvier 2013, je n’étais pas encore à Harvard. A l’époque, j’ai, comme tout le monde, appris la tragédie aux informations télévisuelles, j’ai lu des articles sur la bombe et j’ai été touché par des témoignages prenants. Je me suis senti un peu concerné puisque, à 23 ans, j’aurais pu, moi-même, me retrouver dans la situation…
Mais cela se passait loin d’où j’étais : à ce moment-là, j’approfondissais un peu la vie à l’anglaise, du côté de Cambridge où j’ai étudié deux ans.
APRÈS LES AGRESSIONS ET LA PRISE D'OTAGES.
Je suis arrivé à Harvard en 2014, avec pour but de pouvoir approfondir encore mes domaines de prédilection. Je n’ai pas été personnellement agressé, mais, comme tout le monde, ces histoires ne m’ont pas laissé indifférent.
J’ai toujours eu du mal avec le concept même du viol. J’adore le sexe, mais je ne vois pas comment on peut imaginer prendre du plaisir en forçant une personne… Enfin, moi je ne comprends pas comment c’est possible. Je suis plutôt du genre à prendre la défense des agressés, dans ce genre de situation…
Pour la prise d’otages, je n’étais pas présent, ça s’est passé au moment où mon père est décédé, j’ai dû retourner à Bruxelles, auprès de ma famille…
Je suis arrivé à Harvard en 2014, avec pour but de pouvoir approfondir encore mes domaines de prédilection. Je n’ai pas été personnellement agressé, mais, comme tout le monde, ces histoires ne m’ont pas laissé indifférent.
J’ai toujours eu du mal avec le concept même du viol. J’adore le sexe, mais je ne vois pas comment on peut imaginer prendre du plaisir en forçant une personne… Enfin, moi je ne comprends pas comment c’est possible. Je suis plutôt du genre à prendre la défense des agressés, dans ce genre de situation…
Pour la prise d’otages, je n’étais pas présent, ça s’est passé au moment où mon père est décédé, j’ai dû retourner à Bruxelles, auprès de ma famille…
ITEM LIBRE (FACULTATIF).
J’ai pas mal voyagé après mes 18 ans, et j’ai fréquenté plusieurs universités, pas toutes prestigieuses, mais toutes intéressantes… c’était encore une époque où il fallait mettre en évidence des principes de la vieille école : Tradition, honneur, discipline et excellence… Mouais, j’ai fait ce qu’il fallait, mais je n’étais pas vraiment convaincu. En dehors du campus, je dois dire que j’ai eu du mal à m’y retrouver dans la ville… mais bon, c’est moins grand que San Francisco (c’est pas vraiment le même climat non plus) et je pense que je pourrais m’y plaire facilement. De toute façon, il le faut, ou ma mère ne me le pardonnera jamais !
J’ai pas mal voyagé après mes 18 ans, et j’ai fréquenté plusieurs universités, pas toutes prestigieuses, mais toutes intéressantes… c’était encore une époque où il fallait mettre en évidence des principes de la vieille école : Tradition, honneur, discipline et excellence… Mouais, j’ai fait ce qu’il fallait, mais je n’étais pas vraiment convaincu. En dehors du campus, je dois dire que j’ai eu du mal à m’y retrouver dans la ville… mais bon, c’est moins grand que San Francisco (c’est pas vraiment le même climat non plus) et je pense que je pourrais m’y plaire facilement. De toute façon, il le faut, ou ma mère ne me le pardonnera jamais !
Kathou
Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Kathou et j'ai 30 ans. Je suis belge et j'ai connu le forum grâce à une super pote à l'avatar super sexy. Suite à l'une ou l'autre visite en touriste et suite à de bonnes impressons, j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Sean O'Pry comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Lofticriers. Je fais environ 600-1000 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.
Mot de la fin ? ▲Euh… Lore Ipsum ?
Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
v adhérer un flood d'intégration (?)
x je veux être parrainer si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)
Mot de la fin ? ▲Euh… Lore Ipsum ?
Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
v adhérer un flood d'intégration (?)
x je veux être parrainer si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)
Once upon a time
Né le 6 mai 1990, à Bruxelles, Alcide a vécu sa petite enfance entre un père et une mère très occupés. C’est le moins qu’on puisse dire. Les premières années de sa vie, il les a partagées surtout avec son frère aîné, Eric, tandis que Philippe et Kate se tuaient à la tâche pour faire vivre leur petite famille, l’un travaillant dans la traduction, l’autre dans les affaires. Gwendoline, la petite dernière de la famille, est née lorsqu’Alcide avait deux ans. Visiblement, les parents van Stexhe avaient calculé pour avoir un enfant tous les deux ans. Un écart d’âge qui permettait un tas de choses.
Tout aurait pu être simple. Alcide et Eric auraient très bien pu grandir comme cela, sans que leurs parents soient vraiment présents. Ce sont des choses que l’on voit tous les jours, après tout. Mais quand Eric eut six ans (Alcide en avait alors quatre et sa petite sœur, Gwendoline en avait à peine deux), il fit une chute dans les escaliers de la demeure familiale. Rien de cassé, rien de bien grave à part quelques plaies et bosses… Toutefois, les hématomes ne se résorbèrent pas rapidement, ce qui inquiéta Kate. Après une visite chez le médecin de famille et des analyses, le diagnostic tomba, tel un couperet : Eric avait contracté une leucémie.
La maladie, encore peu connue à l’époque, poussa Kate à cesser ses activités professionnelles pour se rendre au chevet de son fils aîné le plus souvent possible, délaissant ses deux autres enfants par là même. Alcide et Gwendoline se retrouvèrent ballotés d’une nounou à une autre, leur père travaillant dur pour pouvoir payer le traitement de l’aîné.
Cette vie dura quatre ans. Quatre années durant lesquelles Alcide perdit sa joie de vivre et se renferma sur lui-même. Il ne cherchait plus qu’à protéger sa petite sœur, la seule famille qui était toujours présente à ses côtés. Et le soir, lorsque Kate rentrait, éreintée par l’atmosphère lourde caractéristique des hôpitaux, Al’ ne pouvait réprimer sa colère et il n’hésitait pas à la frapper en lui disant qu’elle était une méchante maman qui n’était jamais là.
C’est peu de temps après l’anniversaire d’Alcide qu’Eric regagna, après une deuxième rechute, les soins intensifs. Les médecins l’endormirent, soit disant pour qu’il ne souffre pas du traitement. Le lendemain, 28 mars 1998, l’aîné des van Stexhe expirait, laissant derrière lui des parents orphelins ainsi qu’un petit frère – qui refusa toute sa vie d’être considéré comme l’aîné – et une petite sœur.
Cette épreuve brisa le couple de Kate et Philippe. Kate Higgins regagna sa Cambridge natale, laissant Philippe s’occuper des enfants.
Elevés par un père peu présent, Alcide et Gwendoline resserrèrent leur lien, déjà fort. Le grand frère s’occupait de la petite. Jusqu’à ce qu’il eut quinze ans et elle treize, Al’ occupa pour elle la place d’un tuteur tombé du ciel. La complicité qui s’installa entre eux ne s’est jamais brisée et, aujourd’hui encore, Alcide n’a de cesse de jouer son rôle de protecteur, quoi qu’il arrive et quelle que soit la situation.
À quinze ans, Alcide étudiait les langues modernes (anglais, néerlandais et espagnol) et le latin. Son professeur titulaire convoqua Philippe van Stexhe et lui tint ce discours :
"C’est un drôle de petit gars, Alcide. J’ai beau le connaître depuis quelques mois déjà, je ne sais toujours pas ce qu’il a dans le crâne. Si je lui demande où il se trouve le mieux, il me répond «Ailleurs! ». Son vœu le plus cher ? «Qu’on me fiche la paix !»
Je le soupçonne de le faire exprès !
Il est comme ça, Alcide. Peut-être que c’est un genre qu’il se donne… Et puis toujours à aller à gauche et à droite… Jamais bien longtemps au même endroit, ou alors c’est qu’il y a trouvé quelque chose d’intéressant…
Mais que cherche-t-il ? Bien malin qui pourrait le dire !
Il est du genre paisible en surface, parfois renfermé, qui vous regarde sans rien dire et le regard perdu on ne sait où... mais il n’en pense pas moins.
S'il garde parfois le silence, c’est qu’il aime rebondir sur les arguments des autres pour démolir plus aisément leur raisonnement.
C’est une nature un peu sadique, parfois cynique et sardonique… mais si vous le connaissiez comme je le connais, vous sauriez bien que souvent la maladresse dont il peut faire preuve est involontaire et les paroles dépassent la pensée en même temps qu’elles passent les lèvres d’Alcide.
A part cela, votre fils, c’est un garçon bien. Il est toujours prêt à donner un coup de pouce à qui en a besoin, à condition qu’il apprécie la personne…
Vous comprenez bien que dans de telles conditions, je ne peux pas le garder dans ma classe..."
La paire de claques que l’adolescent reçut chez lui après l’entrevue de son père avec son titulaire ne changea rien. Alcide dut se résoudre à trouver une autre école. L’enseignement des jésuites, voilà qui allait être sa nouvelle vie.
Devenu interne dans un collège de garçons où les frères étaient tous plus affreux les uns que les autres, Alcide dut se résigner. Il avait trois ans à tirer dans cet environnement nouveau. Trois années… c’était moins que le temps qu’avait duré la maladie d’Eric. En serrant les dents et les poings, il devait y arriver. Pour Gwendoline, pour rester le grand frère qu’elle avait toujours connu…
Les années passèrent, sans éclat majeur. Les amis d’Alcide n’en étaient pas vraiment. Il savait très bien que les gars de la bande avec qui il traînait, il ne les reverrait plus jamais une fois qu’il aurait quitté ce collège. Bien sûr, grâce à eux, l’internat était moins sombre que ce qu’il pouvait paraître. Il put avec eux s’amuser un peu en fouillant les chambres des frères lorsque ceux-ci étaient à leur veillée de prière, il put commettre quelques écarts de conduite, comme il se doit, faire le mur pour aller à la rencontre des filles du collège des Dames de Marie, les emmener dans des endroits quelconques pour leur faire la cour et les laisser tomber une fois qu’il avait obtenu ce qu’il voulait. Faire les quatre cents coups, en douce, c’est ainsi que l’on peut résumer les années collège. Ceci n’empêcha pas Alcide de réussir sa dernière année et de sortir du collège à dix-huit ans, muni d’un diplôme lui ouvrant de nouvelles portes. Se posa alors la question de l’avenir : qu’allait-il faire de sa vie ? Refusant catégoriquement de faire l’armée, que lui conseillait son père, Alcide se posa en objecteur de conscience. Pourquoi manier une arme alors qu’il n’était même pas nécessaire d’être adulte pour mourir ?
La vie était injuste. Elle l’avait toujours été. Alcide passa les dix-huit mois suivant à manifester pour un tas de raisons, meilleures les unes que les autres. Entre les manifs aux quatre coins du pays, pour des causes qu’il jugeait justes, le jeune homme continuait, évidemment, de voir sa petite sœur et son père. Il lui arrivait aussi, trois à quatre fois par an, de se rendre à Londres pour voir sa mère qui avait refait sa vie avec un commerçant de chez Harrod’s. C’était la fin des années 2010 et Alcide avait à l’époque quelques conquêtes amoureuses à son actif. L’une à Londres, une autre à Bruxelles, deux autres en province… On peut dire sans se tromper qu’il multipliait les excès et les aventures.
Le temps de l’objection de conscience passé, Alcide put entamer des études qui l’intéressaient. Ayant eu le loisir d’envisager une carrière dans l’enseignement, il commença par étudier les langues romanes et la philosophie, dans la faculté de philosophie et lettres de l’université prestigieuse de Cambridge. Durant ces années-là, le jeune homme sembla ne se consacrer qu’à ses études. Son père et sa mère avaient suffisamment trimé pour pouvoir lui offrir cette opportunité, il ne fallait pas les décevoir. Quant à Gwendoline, elle avait opté pour des études plus courtes, débouchant sur la profession d’assistante sociale.
Une fois majeur, Alcide, qui jusque là avait vécu en ayant la nationalité de son père et celle de sa mère, finit par choisir la nationalité britannique, par respect et comme un hommage pour sa maman qu’il ne voyait que bien peu.
Les années passèrent, durant lesquelles van Stexhe parvint à réussir chaque année d’études sans avoir à recommencer. Eventuellement l’une ou l’autre seconde session pour des examens qui avaient le don de le laisser sans voix, mais mis à part ces quelques exceptions, l’homme n’eut aucun problème de parcours. Il faut dire qu’il avait subi le bizutage, ce qui lui permit d’obtenir facilement des notes de cours complètes. Surtout une fois qu’il devint lui-même un «comitard». Quelques aventures, essentiellement des coups d’un soir, peuplèrent cette vie estudiantine faite de cours, de bière et de sorties. Car oui, si en journée Alcide était un jeune homme très sérieux, le soir venu, il changeait du tout au tout et faisait la fête comme si c’était le dernier jour de sa vie. Comment expliquer sa réussite ? Tout simplement par une capacité à s’adapter et à rebondir au bon moment.
Tout aurait pu être simple. Alcide et Eric auraient très bien pu grandir comme cela, sans que leurs parents soient vraiment présents. Ce sont des choses que l’on voit tous les jours, après tout. Mais quand Eric eut six ans (Alcide en avait alors quatre et sa petite sœur, Gwendoline en avait à peine deux), il fit une chute dans les escaliers de la demeure familiale. Rien de cassé, rien de bien grave à part quelques plaies et bosses… Toutefois, les hématomes ne se résorbèrent pas rapidement, ce qui inquiéta Kate. Après une visite chez le médecin de famille et des analyses, le diagnostic tomba, tel un couperet : Eric avait contracté une leucémie.
La maladie, encore peu connue à l’époque, poussa Kate à cesser ses activités professionnelles pour se rendre au chevet de son fils aîné le plus souvent possible, délaissant ses deux autres enfants par là même. Alcide et Gwendoline se retrouvèrent ballotés d’une nounou à une autre, leur père travaillant dur pour pouvoir payer le traitement de l’aîné.
Cette vie dura quatre ans. Quatre années durant lesquelles Alcide perdit sa joie de vivre et se renferma sur lui-même. Il ne cherchait plus qu’à protéger sa petite sœur, la seule famille qui était toujours présente à ses côtés. Et le soir, lorsque Kate rentrait, éreintée par l’atmosphère lourde caractéristique des hôpitaux, Al’ ne pouvait réprimer sa colère et il n’hésitait pas à la frapper en lui disant qu’elle était une méchante maman qui n’était jamais là.
C’est peu de temps après l’anniversaire d’Alcide qu’Eric regagna, après une deuxième rechute, les soins intensifs. Les médecins l’endormirent, soit disant pour qu’il ne souffre pas du traitement. Le lendemain, 28 mars 1998, l’aîné des van Stexhe expirait, laissant derrière lui des parents orphelins ainsi qu’un petit frère – qui refusa toute sa vie d’être considéré comme l’aîné – et une petite sœur.
Cette épreuve brisa le couple de Kate et Philippe. Kate Higgins regagna sa Cambridge natale, laissant Philippe s’occuper des enfants.
Elevés par un père peu présent, Alcide et Gwendoline resserrèrent leur lien, déjà fort. Le grand frère s’occupait de la petite. Jusqu’à ce qu’il eut quinze ans et elle treize, Al’ occupa pour elle la place d’un tuteur tombé du ciel. La complicité qui s’installa entre eux ne s’est jamais brisée et, aujourd’hui encore, Alcide n’a de cesse de jouer son rôle de protecteur, quoi qu’il arrive et quelle que soit la situation.
À quinze ans, Alcide étudiait les langues modernes (anglais, néerlandais et espagnol) et le latin. Son professeur titulaire convoqua Philippe van Stexhe et lui tint ce discours :
"C’est un drôle de petit gars, Alcide. J’ai beau le connaître depuis quelques mois déjà, je ne sais toujours pas ce qu’il a dans le crâne. Si je lui demande où il se trouve le mieux, il me répond «Ailleurs! ». Son vœu le plus cher ? «Qu’on me fiche la paix !»
Je le soupçonne de le faire exprès !
Il est comme ça, Alcide. Peut-être que c’est un genre qu’il se donne… Et puis toujours à aller à gauche et à droite… Jamais bien longtemps au même endroit, ou alors c’est qu’il y a trouvé quelque chose d’intéressant…
Mais que cherche-t-il ? Bien malin qui pourrait le dire !
Il est du genre paisible en surface, parfois renfermé, qui vous regarde sans rien dire et le regard perdu on ne sait où... mais il n’en pense pas moins.
S'il garde parfois le silence, c’est qu’il aime rebondir sur les arguments des autres pour démolir plus aisément leur raisonnement.
C’est une nature un peu sadique, parfois cynique et sardonique… mais si vous le connaissiez comme je le connais, vous sauriez bien que souvent la maladresse dont il peut faire preuve est involontaire et les paroles dépassent la pensée en même temps qu’elles passent les lèvres d’Alcide.
A part cela, votre fils, c’est un garçon bien. Il est toujours prêt à donner un coup de pouce à qui en a besoin, à condition qu’il apprécie la personne…
Vous comprenez bien que dans de telles conditions, je ne peux pas le garder dans ma classe..."
La paire de claques que l’adolescent reçut chez lui après l’entrevue de son père avec son titulaire ne changea rien. Alcide dut se résoudre à trouver une autre école. L’enseignement des jésuites, voilà qui allait être sa nouvelle vie.
Devenu interne dans un collège de garçons où les frères étaient tous plus affreux les uns que les autres, Alcide dut se résigner. Il avait trois ans à tirer dans cet environnement nouveau. Trois années… c’était moins que le temps qu’avait duré la maladie d’Eric. En serrant les dents et les poings, il devait y arriver. Pour Gwendoline, pour rester le grand frère qu’elle avait toujours connu…
Les années passèrent, sans éclat majeur. Les amis d’Alcide n’en étaient pas vraiment. Il savait très bien que les gars de la bande avec qui il traînait, il ne les reverrait plus jamais une fois qu’il aurait quitté ce collège. Bien sûr, grâce à eux, l’internat était moins sombre que ce qu’il pouvait paraître. Il put avec eux s’amuser un peu en fouillant les chambres des frères lorsque ceux-ci étaient à leur veillée de prière, il put commettre quelques écarts de conduite, comme il se doit, faire le mur pour aller à la rencontre des filles du collège des Dames de Marie, les emmener dans des endroits quelconques pour leur faire la cour et les laisser tomber une fois qu’il avait obtenu ce qu’il voulait. Faire les quatre cents coups, en douce, c’est ainsi que l’on peut résumer les années collège. Ceci n’empêcha pas Alcide de réussir sa dernière année et de sortir du collège à dix-huit ans, muni d’un diplôme lui ouvrant de nouvelles portes. Se posa alors la question de l’avenir : qu’allait-il faire de sa vie ? Refusant catégoriquement de faire l’armée, que lui conseillait son père, Alcide se posa en objecteur de conscience. Pourquoi manier une arme alors qu’il n’était même pas nécessaire d’être adulte pour mourir ?
La vie était injuste. Elle l’avait toujours été. Alcide passa les dix-huit mois suivant à manifester pour un tas de raisons, meilleures les unes que les autres. Entre les manifs aux quatre coins du pays, pour des causes qu’il jugeait justes, le jeune homme continuait, évidemment, de voir sa petite sœur et son père. Il lui arrivait aussi, trois à quatre fois par an, de se rendre à Londres pour voir sa mère qui avait refait sa vie avec un commerçant de chez Harrod’s. C’était la fin des années 2010 et Alcide avait à l’époque quelques conquêtes amoureuses à son actif. L’une à Londres, une autre à Bruxelles, deux autres en province… On peut dire sans se tromper qu’il multipliait les excès et les aventures.
Le temps de l’objection de conscience passé, Alcide put entamer des études qui l’intéressaient. Ayant eu le loisir d’envisager une carrière dans l’enseignement, il commença par étudier les langues romanes et la philosophie, dans la faculté de philosophie et lettres de l’université prestigieuse de Cambridge. Durant ces années-là, le jeune homme sembla ne se consacrer qu’à ses études. Son père et sa mère avaient suffisamment trimé pour pouvoir lui offrir cette opportunité, il ne fallait pas les décevoir. Quant à Gwendoline, elle avait opté pour des études plus courtes, débouchant sur la profession d’assistante sociale.
Une fois majeur, Alcide, qui jusque là avait vécu en ayant la nationalité de son père et celle de sa mère, finit par choisir la nationalité britannique, par respect et comme un hommage pour sa maman qu’il ne voyait que bien peu.
Les années passèrent, durant lesquelles van Stexhe parvint à réussir chaque année d’études sans avoir à recommencer. Eventuellement l’une ou l’autre seconde session pour des examens qui avaient le don de le laisser sans voix, mais mis à part ces quelques exceptions, l’homme n’eut aucun problème de parcours. Il faut dire qu’il avait subi le bizutage, ce qui lui permit d’obtenir facilement des notes de cours complètes. Surtout une fois qu’il devint lui-même un «comitard». Quelques aventures, essentiellement des coups d’un soir, peuplèrent cette vie estudiantine faite de cours, de bière et de sorties. Car oui, si en journée Alcide était un jeune homme très sérieux, le soir venu, il changeait du tout au tout et faisait la fête comme si c’était le dernier jour de sa vie. Comment expliquer sa réussite ? Tout simplement par une capacité à s’adapter et à rebondir au bon moment.
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