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Je n'aime pas trop mon métier, faut dire que je fais ça uniquement pour pouvoir payer le loyer de ma chambre, car franchement livreur de pizzas ce n'est pas un job gratifiant, puis voyons franc, ça ne paie pas non plus énormément, mais pour un mec comme moi qui débarque de sa Californie profonde, qui ne connait personne dans le coin, c'est plutôt une bonne option au final. Bref, ce soir mon service prend fin assez tard, heureusement j'arrive à ma dernière commande. Je laisse le moteur de la voiture tourner devant l'appartement et je monte les quelques escaliers avant de sonner à la porte, mais aucune réponse au bout de quelques longues secondes. Bonsoir, c'est le livreur de pizzas ! disais-je assez fort pour que la personne derrière la porte puisse m'entendre, mais les secondes passaient et aucune réponse. Je fronçais les sourcils, regardant sur mon papier l'adresse afin de vérifier si je me suis trompé ou non, ne connaissant pas encore très bien la ville je me suis peut-être gouré, mais non, j'étais bien à la bonne adresse. Je sonne une nouvelle fois .. Toujours aucune réponse, je commence doucement à perdre patience. Il y a quelqu'un ?! demandais-je en toquant à la porte d'entrée. Je sens que c'est encore un petit plaisantin qui s'est amusé à passer une fausse commande. Je reste donc droit devant la porte encore quelques secondes, si dans une minute personne n'ouvre, je pars et je dirais à mon patron que personne ne m'a répondu.
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Bruna ♦ everybody needs help sometimes 3xz2BEJVjELRy1uHUA
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Je rentre et claque la porte en retirant mes talons. Ils me tuent les pieds depuis ce matin, j'ai l'impression qu'ils sont à deux doigts de se péter, je ne veux plus les voir. Je ne les range pas, et m'arrache presque ma veste, mon collier, mes boucles d'oreilles, et mes bagues en éclatant en sanglot. Je n'en peux plus. J'ai l'impression d'étouffer. Je retire ma ceinture, et retire ma jupe. je finis comme ça en shorty et en débardeur, et j'ai toujours l'impression d'étouffer. Pas moyen d'arrêter mes larmes non plus, qui foutent du liner et du mascara partout sur mes joues. Un coup d’œil dans le miroir et je constate que j'ai une vraie tête de ratée. Peu importe. J'ai l'impression de rater tout ce que je fais. Je me faisais une vraie joie de déménager à Cambridge et de repartir de zéro, et j'ai l'impression que mon passé me colle à la peau, quoique je fasse. J'entends qu'on toque à la porte. C'est le livreur d'une pizza. Ah c'est vrai, j'avais commandé en chemin. Il ne peut pas me voir comme ça. J'enfile une veste en jean, et essaie tant bien que mal d'essuyer mes larmes, sans grand succès. J'attrape un cadre de photos qui traîne sur une table basse et je le jette contre le miroir, qui se fissure. Je finis par laisser tomber, au bout de quelques minutes, me dirige, soudainement lasse vers la porte, et ouvre au livreur. Le pauvre doit être tenté de partir en courant rien qu'en voyant ma tenue et mon maquillage qui coule, encore. « Je...» J'ai la voix cassée, génial. e tenté de partir en courant rien qu'en voyant ma tenue et mon maquillage qui coule, encore. « Je vous dois combien?»
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Je commençais à perdre patience, je suis pas méchant comme mec, mais faut pas non plus me prendre pour un lapin de six semaines, du coup je m'apprête à partir jusqu'à ce que la porte s'ouvre, je suis à deux doigts d'engueuler la personne, mais lorsque mon regard se pose sur cette jeune femme en train de pleurer, ou du moins qui venait tout juste de pleurer, je ne pouvais m'empêcher de la regarder sans rien dire, inquiet pour cette inconnue. À mes yeux aucune personne et encore moins des femmes devraient pleurer, la vie est trop courte pour qu'on se morfond sur son sort et je sais de quoi je parle, j'ai passé quelques jours fut un temps à déprimer à cause d'une histoire d'amour. Cependant là ce soir, devant cette demoiselle je n'arrivais pas à trouver mes mots, ni même à lui dire le prix de sa pizza. C'est .. Euh .. Mais mon regard restait bloqué sur ses yeux. C'est plus fort que moi, je sais que je devrais la faire payer et partir de suite, mais je peux pas, parfois je me dis que je ferais un meilleur quincy que winthrop, mais qu'importe. J'vous l'offre si vous me dites ce qui vous arrive. lui disais-je avec un faible sourire qui se voulait surtout rassurant. Bon si je commence à offrir des pizzas à toutes les femmes en larmes que je croise, je vais me faire renvoyer plus rapidement que prévu, mais je m'en fiche pas mal, je continuais de regarder la jeune femme en attendant sa réponse.
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Le livreur commence à bredouiller quelque chose que j'écoute à peine. J'ai l'esprit embrouillé, mille pensées qui se bousculent dans ma tête et j'e regarde autour de moi histoire de repérer mon portefeuille, ou au moins mon sac dans le salon, délaissant le jeune homme quelques instants. Mes gestes sont lents, et j'ai perdu toute motivation. Je ne sais même pas comment je me motiverais à manger cette pizza. Je sens les larmes qui m'emplissent les yeux à nouveau quand j'entends derrière moi " J'vous l'offre si vous me dites ce qui vous arrive." Je regarde le livreur, immobile, quelques instants, avant de me mettre à sangloter doucement. Je ne sais pas, c'est sûrement le trop plein d'émotions, ce qu'il vient de dire, le fait qu'il existe encore des gens aussi gentils sur cette terre, je ne sais pas, mais je craque. Je laisse échapper tout ce que je retenais depuis quelques heures, depuis même quelques jours. Tout ça à cause d'une petite phrase. Je renifle plusieurs fois et essuie mes joues de mes mains, en me posant sur mon sofa, et en m'asseyant sur mes jambes. C'est ridicule, c'est pas comme si je pouvais pas me payer une pizza, mais c'est vraiment tout ce qu'il me faut, là maintenant, juste quelqu'un pour m'écouter... Je respire par à coups et essaie d'aligner deux mots à la suite. « Vous pouvez... » Merde, je dois vraiment ressembler à une gamine de 5 ans « vous asseoir quelques minutes? »
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Je n'aime pas voir les gens tristes, surtout les femmes, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs mais j'ai toujours eu un faible pour les femmes, comme si j'étais obligé de jouer au chevalier servant à chaque fois. Elle pleure, ça me fait mal au cœur de voir ça mais je n'ose pas trop m'avancer et la rassurer, je suis un inconnu, j'ai pas envie qu'elle se braque si j'essaie de la réconforter, du coup lorsqu'elle me demande si j'ai quelques minutes à lui accorder, je lui fais un petit signe de tête pour lui faire comprendre que ça ne me posait absolument aucun problème. Oui bien sûr, de toute façon j'ai terminé mon service avec vous. Lui disais-je avec un sourire qui se voulait rassurant, elle est la dernière cliente que je livre ce soir, je dois juste rentrer pour donner l'argent et déposer la voiture de service, mais ça attendra. Je la suis dans son salon, me sentant quand même un peu de trop mais si cette demoiselle a besoin d'une oreille, je suis là pour elle, car si j'étais à sa place j'aurais aimé qu'on soit là pour moi. Alors .. Racontez moi ce qui se passe. lui demandais-je en m'installant sur le canapé, posant mon regard sur celui de la demoiselle à mes côtés, cette situation est quand même étrange, mais ça me fait plaisir d'être là pour elle.
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