still take you home
— skylow
Le téléphone qui vibre. La fesse avec. Le téléphone enfoui dans le canapé, son mon gros cul étalé. La limace. Comme d’habitude. Yeux rivés sur le plafond, à regarder les finitions sans même s’apercevoir des détails. Juste fixer. L’air, la poussière. Oublier cette sensation de gratouillis en provenance du téléphone. Le cancer qui m’colle la peau, qui va m’frapper, d’tous les côtés. La fenêtre ouverte. L’air frais du soir. L’air frais, qui s’colle sur mes jambes à peines habillées, carrément dénudées. Cartwright t'as trente secondes pour être dehors ! Putain. Je roule des yeux. Un bruit carrément inaudible à la ressemblance frappante avec un chien qui grogne qui ressort d’entre mes lèvres. Cette voix aussi chiante que rassurante. Je me lève difficilement, le soupir lassé. Déjà énervée. Je pourrais rester la. Couchée, la limace. Je sais. Je sais très bien qu’il va venir pour m’tirer, m’porter pour m’foutre dehors, m’faire ce qu’il veut. Manipulateur et son regard ravageur. Trop sensible à cette merde. Aux yeux. Un bleu m’rend folle, un sombre m’affole. Je me lève. Les jambes trainées. La porte dépassée, fermée à clefs, vulgairement remise dans la poche de mon sweatshirt surdimensionné. Plus que dix-neuf huit sept si... Eh beh enfin. Le froid sur mes jambes. Juste habillée d’un simple sweat, trop grand. Aux allures de robe. Courte, trop courte. Rien à foutre. Je le regarde, sans un sourire, sur ses yeux à éviter, en premier. Son visage qui à toujours la même forme à donner envie d’lui mettre des claques. Ta gueule Harlow. Sa voix m’énerve. Sa présence m’énerve. Mais il est là. J’aime qu’il soit la. Je m’approche de lui, machinalement, la main qui se rentre dans la poche de son jean pour tirer son paquet de clopes. Comme une habitude. L’cancer entre les doigts, le temps d’embraser le bout. D’allumer la mort à mes poumons. Qu’est ce tu veux ? La fumée, qui s’échappe au gré du vent. Sur son visage, en face de moi. La provocation. Il m’connaît. J’ai pas ouvert les services p’tite pute Skyler ce soir, désolée. La rancune de ses mots. A m’traiter d’fille facile.