DENITSA REYNOLDS ► doutzen kroes

Née à Tokyo, au Japon, je suis bien loin du physique type de l'asiatique, mon père est américain, qui décida de s'installer dans cette grande ville afin de poursuivre ses affaires professionnelles, montant ainsi sa propre boîte. Ma mère, quant à elle, grande artiste partie dans ce pays par amour de la culture. Je suis le premier enfant de la famille Reynolds, si parfaite que c'est ainsi que mes parents ont décidés de se construire une plus grande famille avec la naissance des deux suivantes. Parfaite... j'en ajoute, j'ai probablement hérité du physique de ma mère, mais le caractère de mon père, ce n'est peut-être pas forcément mieux. J'ai toujours plus ressemblé à mon paternel, lui et moi, on se comprend bien, il m'a toujours soutenu et poussé au meilleur de moi-même. Ma mère, plus frivole et libérée, quand bien même fière de moi, elle me poussait plus souvent à profiter des choses que pouvait m'offrir la vie... c'est Ana' qui ressemble à notre mère j'imagine. Quand bien même, je me suis toujours très bien entendue avec les deux, je voulais les rendre fier et je pense avoir réussie dans cette tâche, mon père était fier de moi quand j'ai reçue cette lettre pour mon entrée à Harvard, vu l'étendue de mes notes, il n'avait aucun doute sur ma réussite, ma mère était contente pour moi aussi, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de pleurer à l'idée qu'une de ses filles quittait déjà le nie. Il fallait bien s'y attendre un jour.

Cachée dans l'armoire, un roman dans les mains, j'étais concentrée sur cette histoire, je ne pouvais pas m'en détacher, m'imaginant déjà à la place de cette héroïne, c'est mon visage que je voyais. Le sourire aux lèvres, je dévorais chaque page dans le plus grand silence "Deni..." Je coupe ma respiration, relevant mes yeux, je reste cloîtré dans mon coin. Pourvu qu'il ne me trouve pas, pourvue qu'il ne me trouve... "HAHA! Te voilà enfin" Les portes du dressing venaient de s'ouvrir en grand, ma petite tête cachée entre quelques manteaux de fourrures, il me tire par les mains me poussant à quitter ma cachette "J'ai pas envie!!" Grognai-je tandis qu'il s'évertuait à me tirer par les deux mains pour m'emmener dans la suite. Cette chambre n'était pas la mienne, ni la sienne, mais l'hôtel appartenait à sa famille. Son père, associé du mien, on a pour ainsi dire, grandit ensemble. "Pourquoi? Ça va être amusant! Dépêche toi elle ne va pas tarder à rentrer" La vieille dame qui avait élue domicile dans cette suite, toujours en déplacement, je prenais pourtant plaisir à venir traîner dans cette chambre, toujours curieuse de découvrir cette nouvelle garde robe qu'elle s'offrait chaque mois. "C'est pas mon truc" Grognai-je en traînant des pieds, il me pousse hors de cette chambre "Si tu passais plus de temps à sortir que le nez dans tes bouquins, tu me supplierais de t'emmener avec moi" Peut-être qu'il a raison, je suis plus casanière, toujours cloîtrée dans un coin à bosser ou dévorer mes nombreux bouquins. Ce n'est pas la première fois pourtant qu'il me demande de l'accompagner. Pas que je sois timide, mais j'ai toujours mieux à faire que sortir faire la fête, comme mes études par exemple, elles sont très importantes, je ne peux pas me permettre d'obtenir une seule mauvaise note, l'idée de lire la déception sur le visage de mon père me glace le sang. Vous voyez? Pathétique. Plus j'y pense, plus je me dis que ce la ne peut pas me faire de mal "Mais je rentre pour 23h dernier délai" Les deux mains sur mes épaules, je l'entends éclater de rire derrière mon oreille "Promis" Promesse non tenue. J'ai enfilée une robe bien trop courte à mon humble avis que sa sœur m'avait gentiment proposée de porter, c'était plus une obligation qu'autre chose. Et me voilà, à cette soirée, à boire naïvement les verres qu'il me ramenait, à attendre patiemment 23h que je puisse rentrer chez moi et me coucher pour être en forme le lendemain matin, j'avais des choses à faire. Plus les verres s'enchaînaient, plus je buvais, il m'ordonne de m'arrêter, mais il m'est impossible de me stopper, j'ai toujours soif et j'ai pris goût à cet élixir qui me brûlait à la première gorgée la gorge. Résultat... première cuite, premier retour à la maison à 5h du matin, premier 'je vais mourir' tellement je me sens mal et première grasse matinée. Le pire, c'est qu'au final, j'ai bien apprécié la soirée, à sortir m'amuser. Comme quoi, il faut parfois me pousser un grand coup de pied au cul pour me sortir de cette zone de confort que je me suis imposée.

Mon meilleur ami a toujours été celui qui m'a poussé à faire les choses, à m'aider à profiter de la vie, à me détacher de ce train de vie que j'avais bien défini. Je sortais plus avec lui. Qu'est-ce qu'il me manquait depuis mon départ pour Harvard! Quelle joie de le retrouver à chaque retour à Tokyo pour les vacances. Cet été là, je m'étais précipitée dans son hôtel, cette chambre dans laquelle il s'était installé, là où il m'attendait pour qu'on puisse passer le plus clair de notre temps ensemble, tous les deux contre le reste du monde. J'étais arrivée plus tôt, je voulais lui faire la surprise. Je me précipite à la porte de sa suite, toquant contre la porte, une fois que celle-ci s'ouvre, je redresse rapidement mon tee-shirt dévoilant ainsi mon magnifique soutient gorge à son effigie. Weird, mais cela faisait partie de ces délires idiots que nous partagions "Je suis de retouuuur pour te jouer un mauvais touuuuur" Et je me mis à secouer ma poitrine avant de m'apercevoir que... ce n'était pas lui. J'abaisse tout de suite mon tee-shirt, j'étais devenue rouge de honte face à ce jeune homme qui me dévisageait. Je pense qu'il était en train de se demander quel genre de folle j'étais "Je.... excusez-moi... je... me suis trompée" Je ne le regarde même pas, si je le pouvais, j'aimerais pouvoir m'enterrer vivante à cet instant. Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, après mes excuses présentées, je file aussi vite que la lumière le plus loin possible de cette chambre de cet étage.

"Alors? Il te plaît?" Me dit-il. Hein? Qui? Quoi? L'incompréhension sur mon visage "Le mec de la 112" Qu'est-ce que je dois comprendre? Qu'il m'a délibérément donné un mauvais numéro de chambre? "Je me suis dit qu'il te plairait" Le con! Il a fait exprès, visiblement dépité de me voir, à ce jour, toujours célibataire "Mais t'es con ma parole!" Il éclate deux fois plus de rire quand je viens à lui raconter la situation, il rit, je le tape, il rit plus encore. Les hommes sont cons, c'est définitif. Mon meilleur ami en est le roi, je ne peux plus rien pour lui, il est irrécupérable et moi, je me sens toujours aussi honteuse, toujours encore quand je viens à recroiser cet homme dans le hall de l'hôtel, incroyablement séduisant qui plus est.

Pas que je sois coincée, j'aime les hommes, seulement je ne me pose avec personne, j'ai connu une fois l'amour avec un grand A et ça m'a suffi, la peur de l'engagement sûrement, mais j'ai autre chose à penser que les mecs. Je ne dis pas non plus que j'ai fais vœux de chasteté, mais la vie de couple, je ne connais pas. Je préfère me concentrer sur ma vie professionnelle, réussir à obtenir mon diplôme. Entrer à Harvard est une grande opportunité pour moi, je ne dois pas la gâcher, j'ai mis l'amour entre parenthèse, je pense à m'amuser, mais je ne vois jamais plus.