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Avances putain ! Il traine des pieds, des jambes. Les deux. C’est peut-être moi, le bruit du caoutchouc qui chauffe sur le bitume crade des rues d’Boston. Boston aux petites lumières scintillantes, grands panneaux de pub que plus personne ne regarde à force de croiser le même chemin. Les grands immeubles qui longent les bords du trottoir où on essaye de se tenir droit, un contre l’autre, l’un sur l’autre. Je jette un regard à la bouteille vide entre mes doigts. Bouteille qui glisse. L’alcool dans nos corps. Corps souillés, comme par habitude de s’faire du mal, après quelques heures d’plaisir à plus s’sentir. J’lève la tête, en lâchant le bras d’Maxence. Ce bras que je tiens agrippé à moi depuis la sortie du bar. Depuis que les dimensions m’ont paru trop floues. Il supporte l’alcool peut-être mieux que moi, peut être que j’ai plus forcé que lui. Un, deux. Trois verres. Cinq. Trop. Regaaaaaarde, c’est là. La piscine. La porte, fermée. Cette idée de génie. Le génie aux mauvais vis. J’avance, nonchalante. Rien à foutre vers cette porte censée être infranchissable par les gens comme nous. Les bourrés, les gens pas nets. Minutes, quelques douces secondes à passer le temps de crocheter la serrure, facilement. Trop facilement. Un coup de barrette, le coup classique, le coup Skyler. Je rentre, presque impatiente. L’excitée. Cette odeur de chlore. L’odeur d’la piscine. Le nombre incalculable de champignon, de mycose qui traine dans cet endroit. Je l’attrape par le bras, presque brutalement. La poigne sévère sur son poignet pour le tirer vers moi. Porte qui se referme. Porte qui claque. Le sursaut de mon corps à moitié endormi, à moitié en sursis. Putain fait noir ici. Accrochée, à lui. Encore. Accrochée pour ne pas avoir peur. Accrochée pour pas décrocher sur la panique, l’obscurité. T’as pas la lumière sur ton téléphone la ? J’plus d’batterie.. Enfaite j’ai même pas mon téléphone. Merde!mise en page par blasphemy
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