Il faut qu'on parle - Jay

Il faut qu'on parle
— with @Jaysaël D Scott-Castellan

Et pourquoi il faudrait une raison parfaitement logique et construite à chaque chose ? On dit bien... Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Alors pour le coup Nate était juste convaincu que Jay a développé des sentiments pour ce garçon parce qu'il en avait effectivement besoin et envie. C'est le genre de trucs qui se font tous seuls. Le genre de choses qui nous tombent dessus sans calculer. Peut-être qu'il n'avait jamais été attiré par les hommes avant parce qu'il n'était jamais tombé sur le type qu'il lui fallait. C'était bête et méchant mais très certainement vrai. Mais Nate... Nate avait trop de mal à s'exprimer sur le sujet. Alors il haussa un peu les épaules.

"Je sais pas vraiment quoi dire... Pour savoir leur réaction le plus simple serait d'aller les voir. Et puis... Moi je pense que tu n'as pas tord. Ce garçon t'a donné ce dont tu avais besoin. Il t'a donné de l'attention, une place dans sa vie. C'est pas rien. Peut-être que tu n'as jamais été attiré par un mec avant par déni, ou alors... Simplement parce que tu n'avais pas rencontré celui qui pouvait t'apporter ce que tu cherches. Ce qu'il te faut dans ta vie pour te sentir bien et avancer." Nate marqua une pause. "Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Parfois les émotions prennent le pas sur la raison."

Nate était peut-être jeune, il avait moins d'expérience que Jay. Mais il avait pas mal de temps pour cogiter et philosopher sur des sujets divers. D'autant plus depuis qu'il essayait d'arrêter la drogue... Ça avait le mérite de lui occuper l'esprit. Sauf que... Nate baissa rapidement les yeux à la façon dont Jay lui répondit ensuite. Le dunster serra son gobelet vide entre ses doigts, tellement fort qu'il le tordit. Il en avait un peu marre qu'on interprète mal tout ce qu'il pouvait faire ou dire. Alors il serra les dents et releva ses yeux bleus, froids sue Jay.

"Je sais pas ce que je veux. C'est si dur à comprendre ? Qu'est-ce que tu comprends pas dans le fait que je suis complètement paumé ? Tu l'es toi-même alors tu pourrais au moins tenter de te mettre un peu à ma place. Si tu ne m'imposes rien il ne se passera rien. Parce que je suis incapable de bouger. C'est clair ?" Il lâcha un rire un peu jaune et sarcastique. "Oh mais non. Suis-je bête. C'est pas logique, c'est pas bien carré, c'est flou et ça ne suit rien de normal, ça rentre pas dans une case teeellement adorée par ce monde de merde. Alors... Alors non ce n'est pas bien. C'est juste que pour ton fonctionnement à toi, tu l'interprètes comme si j'en ai rien à foutre. C'est tellement facile de ne pas chercher à comprendre. L'empathie. C'est un truc que tu devrais apprendre." Il lâcha son gobelet en le poussant un peu et finit par se lever de sa chaise. "Je vais m'en griller une."

Et il partit. Excédé. Il passa une main sur son visage sur le chemin et lâcha un soupir. Il était vraiment pas assez en forme pour pouvoir contrôler son impulsivité. Mais il en avait marre de faire preuve de patience, de compréhension avec tout le monde pour qu'au final on ne lui rende presque jamais la pareille. Car au fond, si Jay avait écouté Nate et fait preuve de patience... Il n'avait jamais vraiment compris. Ni son errance, ni sa maladie, rien. Il posa une cigarette entre ses lèvres, sortit du café et se posta devant avant d'allumer son cancer en bâtonnet. Il cracha la première bouffée de fumé et ferma les yeux quelques secondes pour s'apaiser.

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Il faut qu'on parle

Je cherche un peu à comprendre ce que Nate veut dire, cherchant dans des termes connus dans un sens, mais le dunster semble désireux de rester dans l'abstrait... Je l'écoute donc, cherchant à comprendre ses paroles... Je soupire alors. "J'en sais rien... Est-ce qu'il m'a réellement donné une place dans sa vie ou bien n'est-ce que pour un soir ? Il a quelqu'un d'autre dans sa vie. Un autre homme qu'il aime réellement, c'est pas comme moi. je dois être qu'une aventure pour lui... je crois..." Je baisse un peu la tête, n'appréciant pas cette possibilité étrangement... Pourtant, au début, c'est bien moi qui suit aller le voir pour être consoler, pour trouver des bras pour m'accueillir le temps d'une nuit... Alors pourquoi est-ce que maintenant, j'ai encore envie de ses bras à lui plutôt que d'aller retrouver ceux de la fille après qui je cours depuis janvier, pour ne pas dire décembre... "Je ne comprends pas..." Soufflais-je alors. Une pensée à voix haute, un aveu en même temps, témoignant encore plus de mon état de trouble à cause de cette histoire...

Ensuite, je ne comprends pas pourquoi le blond s'enflamme d'un coup, alors qu'au final, je cherche juste à comprendre usant de terme pour lui comme je pourrais le faire pour moi, pour tenter de définir une case comme il le dit... Je soupire en me prenant en pleine face ses propos, son agacement et ainsi que ses paroles. Je le regarde se lever, sans dire un mot, partir, sortir pour fumer. Ok. Si tel est son désir. Je pose mon regard sur ma tasse de café et la termine rapidement. A quoi bon m'attarder ici plus longtemps ? J'ai accepté de lui parler, pas de m'en prendre plein la gueule, j'en ai déjà assez avec mes propres pensées que pour en plus subir la mauvaise humeur de quelqu'un qui ne tolère pas que je cherche à comprendre la situation, le merdier même, dans lequel je me trouve. Parce que franchement, ses remarques à deux balles comme quoi je connais pas l'empathie ou quoi, parce que je ne lui impose pas, que j'essaie de le comprendre aussi, faut qu'il arrête là. Stop la parano. Je soupire, dépose un billet de cinq dollars sur la table et je prends la direction de la sortie, je m'approche ensuite de lui, le toisant un instant du regard avant de prendre la parole. "Je t'impose rien, parce que j'estime que t'es assez grand pour faire tes choix, mais soit. Si tu veux qu'on se la joue comme ça, je vais le faire. Au bal, tu viendras à ma table et je vais te trouver une cavalière. T'as pas intérêt à te désister et je te présenterais des Winthrops. Sur ce, bonne journée." Je suis froid, mais merde quoi, je suis pas venu le voir ici pour me prendre la tête alors je ne vois pas pourquoi je resterais plus longtemps. Je m'écarte alors de lui et m'éloigne pour me diriger vers le stade et aller faire un peu de sport comme je l'vais prévu.

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