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(flashback) anna&lawrie ✗ Our love is like the wind. I can’t see it, but I feel it.

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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Tu avais dix-neuf ans, j’en avais onze de plus. Ca ne nous a pas arrêtés. Nous avons continué à nous voir, à prendre rendez-vous, à nous taquiner. Sans doute à l’époque que je recherchais dans tes yeux mon ancienne jeunesse, et toi dans mes bras le réconfort d’un ami. Je n’étais pas encore agent, mais sur le point de le devenir. Je n’avais pas encore rencontré la femme qui allait partager ma vie pendant six ans, avant que notre histoire ne se termine tragiquement. Il n’y avait que nous. Toi, moi, et ce château hanté où je t’ai donné rendez-vous ce jour-là. Un homme, parait-il, se mesure à son courage, sa dignité et son humour. Je ne t’avais pas encore prouvé combien les fantômes pouvaient être un sujet divertissant. En fait, je m’en fichais, je ne voulais que te revoir, te serrer contre moi et que nous parlions, comme d’ordinaire, de la pluie et du beau temps, de l’hiver et du printemps, de nos rêves d’enfants.

Assis sur un rebord de mur décimé par le temps, les cheveux au vent, ils étaient mi-longs à cette époque, retombant en cascade sur mes épaules, j’étais vêtu d’une chemise entrouverte de couleur beige, en lin, dévoilant un torse finement musclé, imberbe et bronzé malgré les nuages qui clairsemaient presque toujours le ciel écossais.  Un pantalon en lin vert kaki et des sandales accompagnaient un bracelet en cuir tressé de couleur marron que je portais au poignet et à la cheville. Dans mes rares moments de tranquillité solitaire, j’étais toujours habillé avec naturel et désinvolture. De toutes façons, ma famille n’étant pas riche, bien qu’il ne s’agissait que de ma famille d’adoption, je ne pouvais revêtir que ce que mes maigres économies me permettaient.

Les paupières closes, un vague sourire aux lèvres, je patientais devant ce château que l’on disait dans la région hanté par les esprits des anciens. Le ciel maussade comme à son habitude ombrageait le peu de verdures qui m’entourait. Face à moi, l’horizon à perte de vue. Une falaise de plus d’un kilomètre de haut sur laquelle j’étais perchée me laissait entendre les vagues qui s’écrasaient en contrebas. Une mer indomptable et inhospitalière aux étrangers.


© belzébuth


@Annalynne Malcolm
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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

J'ai dix neuf ans, et mes cheveux ont fouetté mon visage lorsque je suis sortie de la voiture qui m'a conduite jusqu'ici. Je suis déjà fanatique de Louboutin, j'en ai accumulé quelques paires et elles ne me quittent toujours pas, même lorsque je pars loin de chez moi. Je suis à l'aube d'un avenir si grand, une destinée que mon père a déjà toute tracée. Une luxure incomparable pour un univers grandiosement doré. Et je l'accepte, et j'aime ça. C'est mon monde, ça coule dans mes veines, c'est un foutu mélange savant de pouvoir et haine. Ce pour quoi un jour j'ai été achetée, combler les désirs d'un couple ne pouvant enfanter. Et se refusant à larguer leur entreprise à un simple associé. Il fallait faire perdurer, le nom Malcolm, pour encore des années. Génération à venir. Et d'Annalynne conduire les désirs.

J'ai dix neuf ans, et je me suis octroyée, des vacances en Ecosse, plutôt qu'en Italie, je voulais l'air, la pluie, autre chose que le beau et le sable fin, justifiant un désir de découvrir un pays pas encore visité, quelques jours sans trop être enchaînée. Je me voulais indépendante, sans pouvoir prévoir à l'avance, que j'allais devenir un brin intriguée par lui. Acceptant un rendez-vous donné dans un de ces endroits que depuis toujours je hais. Peu coutumière de perdre la maîtrise de moi, être effrayée, ce n'est pas mon fort, cela va de soi. Mais Lawrence avait réussi à me convaincre … A la première seconde où j'ai parlé avec lui, pour penser avec honnêteté. Son prénom balancé avec nonchalance, me faisant penser à ce livre qu'enfant j'ai pu parcourir, en user les pages, avec une certaine rage. Louisa May Alcott, publiant l'histoire de quelques sœurs, et de leurs coeurs, un Lawrence faisant flancher la jeune Amy. J'ai accusé de ma stupidité, en me disant que mon père n'aurait pas apprécié. Puisque la plupart de mes livres sont à présent sous clefs. Rêveuse, alors qu'on ne m'avait jamais demandé de l'être, je devais me contenter d'ambitionner.

J'ai dix neuf ans, et je m'approche de lui. Avec l'insolence de mon âge, je lui souris. Sans retenue, je pose ma main sur son épaule, en ressent les esquisses dessinés, je me permets une proximité qu'on ne doit pas tenir avec un homme d'une trentaine d'années, lorsqu'on à mon âge. Je m'envisage comme amie, alors que je sais très bien ce qu'on pourrait dire de lui. Je me perds, avant de me fondre, en parfaitement, vipère. « J'ai une préférence pour les soirées arrosées, tu sais. » Celles où je peux noyer mon avenir, oublier leurs dires. Et me complaire, en de centaines de rires.


© belzébuth


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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Enfin, elle est là. Cette jolie métisse que j’avais connue il n’y a pas si longtemps. Une amie que j’appréciais, avec laquelle je pouvais me lâcher. Les mauvaises âmes nous prendraient pour des amants, me fustigeraient en me traitant de saligot s’ils l’apprenaient, mais je m’en fichais. Annalynne était spéciale. Unique en son genre. Une perle noire dans l’océan déchaîné. Elle avait accepté ma solitude et en avait fait ma plus belle qualité. Auprès d’elle, je me sentais vivre, je n’avais pas besoin d’une autre, je voulais qu’elle découvre. Elle si jeune, moi expérimenté déjà. Annalynne, ce n’était pas une amante, c’était bien plus que ça. Une compagne d’aventures à laquelle je m’étais immédiatement attachée. Passionnée et emprisonnée. « Il me semble que la météo a prévu un bel orage et des pluies torrentielles. » répliquai-je avec humour en référence au mot ‘arrosé’ employé, alors que mon regard rencontre le sien, malicieux et heureux de la retrouver. Mes jambes se tendent, et je me relève. Mon bras se glisse tranquillement derrière sa taille et pendant que je lui souris, un baiser se dépose sur sa joue tiède. Ephémère. « Ne me dis pas que tu n’as jamais voulu savoir si ce château était vraiment hanté ? » arguai-je, presque ironiquement, en sachant pertinemment la réponse qu’elle avait me conter. Non, il n’y avait que moi, et de pauvres fous. Le sexe masculin, plus généralement. Les femmes préfèrent les magasins, la lecture, la magie que le paranormal ou les films d’horreur. « Je te protègerai, promis. » ajoutai-je en guise de second argument, un fin sourire en guise de preuve. C’était aussi une manière pour moi d’oublier que bientôt, je partirai. A l’heure où blanchit la campagne, les études s’arrêtaient et mon avenir commençait. Je voulais la voir une dernière fois, la tenir serrée contre moi, qu’elle sache au moins combien sa présence m’était précieuse. Un lien d’amitié que jamais rien n’ébranlerait. « Allez, suis-moi… » soufflai-je près de son oreille en passant devant. Ma main se tend, et se rapproche de la sienne qu’elle effleure en une douce caresse. Viens, n’aie pas peur dit-elle, je ne te lâcherai pas


© belzébuth


@Annalynne Malcolm

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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Mes prunelles s'accrochent aux siennes, déversent de la malice dans ses dernières tandis qu'elles me le rendent et que sa voix vient fendre le vent, l'instant. « Il me semble que la météo a prévu un bel orage et des pluies torrentielles. » Alors un sourire fin prend place sur mes lèvres, j'accueille le goût de ses paroles, humour qui a su m'interpeller dès la première fois, il y a quelques jours déjà. Une désinvolture qu'on ne prête pas à un homme de son âge, mais qui pourtant lui va si bien, lui donne des airs faussement enfantins. C'est un trait de caractère que j'apprécie, qui me rapproche tout doucement de lui. Il se redresse et je l'attends, incline le visage lorsqu'il me marque de son affection, une bise volée que je n'accorde qu'à quelques rares privilégiés. « Ne me dis pas que tu n’as jamais voulu savoir si ce château était vraiment hanté ? » Je ne suis pas du genre à afficher mes défauts, ou plutôt, j'en assume la plupart, mon amour pour l'argent, mon désir de monde plus grand. Mes envies de régner sur l'empire qui m'est destiné. Cependant, il est des parts de mon être que je garde pour moi, comme la terreur que peuvent engendrer les choses que je ne contrôle pas. Une trouillarde, invétérée. Cependant je ne me risque pas encore à le confier, qui sait, je pourrai peut-être feindre l'assurance, et la candeur de mon cœur. J'en secoue le visage, négativement, synonyme d'un « je relève le défi, te moques pas de moi. » Je fais ce que je peux, tu vois. « Je te protègerai, promis. » J'en plisse les paupières, amusée, pour finalement en mordre mes lèvres, un instant qui me permet de le jauger. Curieusement, je le prends comme un adieu, je le sais, c'est enfoui, au fond de mes entrailles, les vacances s'arrêtent toujours, et mon père se hâte de mon retour. « Parce que contre un fantôme tu feras le poids ? » A mon tour d'être taquine, de donner raison à mes dix neuf ans, de ne plus penser à rien, et surtout pas à ces demains, qui verra mon escapade dans cet ailleurs s'achever. « Allez, suis-moi… » Expire son accent contre moi, et j'en 'observe cette main, qu'il m'offre, une seconde, ou deux, j'hésite encore un peu. Mais ces phalanges me frôlent, et aussi facilement que cela, je me laisse convaincre. Lui attrapant pour de bon sa paume, et commence à ses côtés à avancer. Mon regard se pose sur le sol, en prémices de mes pas, afin d'être certaine de ne pas tordre mes chevilles surélevées par mes talons, en me disant que j'aurai du choisir d'autres chaussures pour ce genre d'excursion. Et remettant mes mèches noires derrière mes oreilles au moment de redresser le visage vers le sien, je le contemple en biais, détaille – comme à mon habitude – ses traits, les apprenant par cœur, pour ne jamais les oublier, avant de lui dire d'une manière faussement distraite. « Tu l'as déjà fait ? » Visiter un château prétendument hanté ? Alors que la pluie menace de tomber ? Alors que la soirée est déjà bien entamée ? Avec une fille que tu ne connais pas, ou presque, que tu as invité, juste comme ça. Parce que tu as su rire avec elle, plusieurs fois. Je me fais patiente, pour entendre à nouveau sa voix, je sourire encore, sans avoir sur mes épaules un semblant de poids. Il y a dans l'air cette liberté, celle que j'apprends de plus en plus à aimer. Il y a dans notre marche, une harmonie, un moment unique dans une vie. Il y a mes iris qui se pose sur la grande porte d'entrée, venue d'un autre temps. Et mes paroles qui glissent sur cette dernière. « Parce que c'est ma première fois. » D'accord, je le sais, elle était facile celle là.


© belzébuth


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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Un sourire étire à nouveau mes lèvres et dévoile des dents d’un blanc éclatant. Cet humour, je le tiens de mon père. Unique, apprécié ou non mais qui faisait toujours son petit effet. « Je pèse 75 kg alors oui, je pense que je peux faire le poids. » répondis-je, l’œil malicieux alors que nous finissions par pénétrer à l’intérieur de la bâtisse décrépie, emplie de vieux souvenirs non ternis. Aussi étrange que cela puisse paraître, puisque la majorité des gens craignait les fantômes, soucoupes volantes, elfes et autres trolls, je ne parvenais pas à fixer ma peur sur un élément que je ne pouvais ni voir, ni percevoir, ni entendre, ni même toucher. Trop rationnel et pragmatique, c’était l’une de mes plus belles qualités de chercheur et de mathématicien, l’un des défauts les plus horribles pour celle qui recherche une âme d’artiste et de rêveur. Mes rêves à moi demeuraient hélas ancrés dans une réalité si concrète que l’on pouvait décemment se demander s’il ne s’agissait pas tout simplement d’une simple altération de mon quotidien. Quoiqu’il en soit, j’avançais, attentif et précautionneux à l’égard de la démarche incertaine d’Annalynne, bercée par ses talons hauts sur lesquels je n’avais fait aucun commentaire malgré l’ironie délicate de sa tenue en pareille situation. « Déjà fait quoi ? » soufflai-je en guise de réponse alors que nous étions enfin devant l’immense entrée en bois émaillé du château hanté. Mon sourire s’agrandit, et je ne peux que comprendre là où elle voulait en venir malgré la tournure non dénué de sous-entendus des mots qu’elle venait de prononcer. « Pour moi aussi, ce sera la première fois. » lui retournais-je en osant effleurer sa joue d’une caresse du pouce avant de la tirer à l’intérieur.


© belzébuth


@Annalynne Malcolm

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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Alors il me donne un nouveau sourire, lorsque je l'insinue incapable de lutter contre un fantôme qui ne se peut réellement exister. Je ne recule devant rien, jamais, assumant jusqu'au moindre frisson que la peur, malgré moi, peut provoquer, mais je me dois d'avouer, que je suis plutôt hésitante ici et maintenant, bien que j'essaie de le cacher. « Je pèse 75 kg alors oui, je pense que je peux faire le poids. » Alors tu te portes garant de la brindille que tu trimballes avec toi ? Assurée et pourtant effrayée, c'est un spectacle qui doit donner envie de rire, c'est vrai. Et mes prunelles vont flirter une seconde avec le ciel, un millième agacée, tandis que je suis tentée de lui dire, comme une enfant, qu'un peu trop ici, je suis ; « Te moque pas de moi. » Après tout, je ne fais que croire aux légendes qu'on raconte chez toi. Contes puériles au sujet de nombre incalculable d'âmes sur terre encore bloquées. Et finalement, c'est assez taciturne, autant lui que moi, qu'on s'approche de l'endroit qui doit nous forcer à faire face à nos peurs, à faire s'aliéner nos coeurs. Aux miennes surtout de frayeurs, mais peu importe puisque j'ai choisi de les partager avec lui. Peu coutumière de m'entendre aussi bien avec un homme plus âgé, j'apprécie les instants qu'il veut bien m'offrir, par l'écosse et ses secrets, envoûtée. Nos paumes entrelacées nous guident jusque l'entrée, et c'est à ce moment même que je choisi de rire à nouveau avec lui. « Déjà fait quoi ? » Tu le sais bien, ne mens pas.

Je lui rends son regard enclin à l'espièglerie, patientant tout de même pour obtenir une réponse à ma question détournée, d'un sérieux ironiquement luxurieux. Bien sur, depuis que nous nous sommes croisés, au détour de mes vacances improvisées, les rumeurs sur nous ont très vite couru, nous faisant rire autour d'un café, où d'un repas partagé. Ces instant où mon insolence nous a bercé. Comme à présent puisque je me permets de le taquiner. « Pour moi aussi, ce sera la première fois. » Ses phalanges viennent alors frôler ma joue, accélèrent les pulsations de mon pouls. Mais pour palier au fait que je suis mal à l'aise avec l'affection, bien qu'elle soit ici détournée, lorsqu'il me traîne à l'intérieur de la bâtisse – enfin – c'est en feignant une expression outrée que je lui réponds. « Pour toi aussi ?! » Je m'exclame faussement, m'accole à lui, déjà peu encline à apprécier de beaucoup l'endroit. « Et je devrais tout de même avoir confiance en toi ? » Puisqu'il a parlé de me protéger, de ses kilos qui doivent à cette mission. Parce qu'il a insinué, qu'il ne voulait pas me voir sombrer, dans ce château hanté, mais aussi pour mon père et ses quatre volontés. Oui, je le sais, que Lawrence approuve mes envies de liberté, bien que je ne les obtiendrai jamais. Qu'à mon argent, je suis trop attachée. « Passé la trentaine, normalement, y a de l'expérience qui traîne. » Hausse futilement les épaules, étant beaucoup plus douée pour provoquer que pour explorer le degré hanté des murs nous entourant. Mais pourtant quand un bruit se fait entendre tout à côté, j'omets la provocation, pour, comme une conne, sursauter.


© belzébuth


@Lawrence H. Austen

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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Ces vieilles bâtisses ont une odeur de bois de jadis. Pas de poussière mais de souvenirs enfouis. Le vent qui s’infiltre à travers les embrasures des portes fait couiner les gonds. On a presque l’impression de cris déchirants parfois, tels des sanglots à jamais bercés par la brise. A chaque craquement, on s’imagine les pas d’un enfant qui court dans le salon ou à l’étage maintenant disloqué. Chaque souffle à travers les fenêtres percées par carreau fendu donne au lieu un espoir de retrouver l’ancienne terre. Le château Ecossais obtient alors sa chance de reprendre vie, le temps d’une rencontre face à deux jeunes impertinents avides de savoir et de jeu. Anna, son corps près du mien me réchauffant, m’inspire courage et conspiration. Les garçons sont toujours plus prompts à faire sursauter les filles par quelques diableries. Et tandis que ma main demeure dans la sienne, l’autre frotte et caresse presque tendrement le bois usé de la bâtisse, appréciant ses contours, ses courbes et ses inclinaisons imparfaites jusqu’à ce qu’un sourire vient poindre sur mes joues glacées. « Pourquoi pas ? Penses-tu qu’être expérimenté aurait fait de moi un homme en qui on peut placer une confiance aveugle ? » la taquinai-je en riant. « Tout au plus serais-je passé pour un garnement qui emmène ici ses conquêtes pour mieux les effrayer afin qu’elles tombent plus facilement sous son charme, car nul cavalier n’est plus courageux que lorsqu’il a impressionné la gent demoiselle, même si ça n’est qu’artifice. » énonçai-je en relevant le menton et en gesticulant, tel un comédien sur la scène devant son public. Sa provocation incessante, je l’entends bien et l’apprécie tout autant. Je n’oublie pas son besoin d’aventure, de liberté surtout, face à un géniteur obnubilé par sa gloire au point d’en oublier l’essentiel : le bonheur de son enfant. Je gage de m’en rendre digne au moins jusqu’à son retour triomphant. « Ah oui, crois-tu ? » Oui, j’avais de l’expérience. En vérité, j’avais de l’expérience dans bien des domaines, mais le paranormal n’en faisait pas partie, hélas. Son sursaut fait de moi un nouveau héros, et de mon bras je possède maintenant une épée, prête à fondre sur sa proie hantée si jamais elle s’avisait de nous surprendre encore. D'un pas au devant, je protège ma princesse, et avance à tâtons en gardant l'épée levée...


© belzébuth


@Annalynne Malcolm

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2006.
Un château hanté, quelque part en Ecosse.

Mes iris ébènes fixent les siens qu'il ballade sur les murs ayant trop vécus de la bâtisse, mes doigts sont accrochés à sa peau, sa main libre semble épouser les courbes du temps, quand je réalise que ce semblant de confiance est peut-être finalement mal placé. Que je devrai un peu plus, de lui, me méfier. Qu'il se pourrait qu'il ne soit pas le mieux afin de me protéger. De fantôme ou de quoi que ce soit d'autre. Le problème, c'est qu'au milieu de mon indépendance, je crois dur comme le fer, que personne ne le pourrait. Que je me dois, de me suffire à moi-même. Comme mon père tente de me l'apprendre à mesure que passe les années. « Pourquoi pas ? » Paupières finalement plissées, j'ai presque envie de lui préciser, que les suppositions ne sont pas permises lorsqu'on porte mon nom. « Penses-tu qu’être expérimenté aurait fait de moi un homme en qui on peut placer une confiance aveugle ? » Et j'apprécie malgré tout la légèreté des paroles, qui diffère si brillamment du bordel incessant des abysses de mon âme. Courant de songes qui n'ont pas lieux d'exister. Il faut savoir lâcher prise, laisser tomber. Ne pas tout analyser. Stopper la volonté de vouloir toujours contrôler. Maniaque invétérée. Une confiance aveugle, peut-être pas, mais plus élevée en tous les cas.

Mais c'est son rire, que j'apprécie, puisqu'il provoque le mien duquel s'extirpe quelques mots murmurés. « Aveugle, n'abuse pas. » On ne se connaît que depuis peu de temps, mais il a bien deviné, que je ne suis pas de celles qui s'ouvrent vraiment au premier étranger. « Tout au plus serais-je passé pour un garnement qui emmène ici ses conquêtes pour mieux les effrayer afin qu’elles tombent plus facilement sous son charme. » Et assurément je n'ai pas de mal à le voir sous cet angle là. Bien des filles ont du se laisser charmer, par le côté élégant qui se trouve derrière son mystère écossé. D'ailleurs il me serait simple de croire qu'il l'a déjà fait, que je ne suis ici que pour être impressionnée. Cependant il me faut plus que de simples esprits malins pour me perdre dans les bras d'un homme qu'on qualifie de trop vieux pour moi. « car nul cavalier n’est plus courageux que lorsqu’il a impressionné la gent demoiselle, même si ça n’est qu’artifice. » Et en un sourire je me fonds, bien évidemment je suis consciente qu'il joue, qu'il fait semblant, et c'est à son image que je réponds, nous octroyant un espace temps où nous nous transformons en deux personnes en totalement inadéquation avec ce que nous sommes réellement. « Ce n'est donc que de l’esbroufe ? » Encore un pas, pour conclure avec nonchalance. « Alors c'est que la demoiselle, celle en détresse, n'a pas souvent de cervelle. » Ma langue claque sur mon palais, et je jubile une seconde, peut-être deux.

Et alors je le pique encore d'une réflexion au sujet de cette expérience, au sujet de son âge, de notre étrange duo. Binôme de mes vacances improvisées. « Ah oui, crois-tu ? » C'est ce que j'ai entendu dire en tous les cas. C'est ce que cherchent les filles que parfois je traîne avec moi en soirée, que ce soit dans les mondaines ou dans celles de personnes moins friqués. Un homme plus vieux, ça attire, attise. Ça aiguise les esprits. Elles en deviennent bêtes, ridicules à souhaits. Elles sont d'un ridicule, quand elles veulent jouer les grandes et qu'elles se contentent de glousser. Je me sais différente, je me connais compliquée. Mais ce n'est pas ce qui m'empêche de le blaguer. Lawrence, ce n'est pas le genre d'homme à forcer les choses, si elles ne sont pas désirées. Bien que je réalise qu'en pensées, je m'avance sur des sentiers que nous n'avons pas vraiment empruntés. « Je le sais. » Faux, archi faux, mais lui faire croire me plaît.

Finalement je sursaute, à la suite de mon arrogance, comme une pauvre débutante. Une gamine, une vraie enfant, qui m'insupporte mais que je suis, évidemment. Tout à côté, on avance encore un peu, et à présent c'est lui qui nous guide. Il en devient ce chevalier, précédemment décrit. Le seul souci, c'est que je ne suis pas comme les autres, je ne crois pas vraiment au prince charmant. Je sais que bien d'autres choses passent avant les sentiments, les rêves de romantismes. Moi je veux de l'aventure, de la gloire. Je veux tout un monde à mes pieds. Je veux être chef d'orchestre et maîtriser. Je veux commander, comme on se lève le matin, aussi simple, aussi mesquin. Je suis reine en devenir. « Tu en connais l'histoire ? » Du château, de l'endroit. Sait-il seulement un peu plus renseigné que moi ?


© belzébuth


@Lawrence H. Austen
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