Meera V. Talwar ► Deepika Padukone

Je suis née en Inde à New Delhi dans une famille nombreuse malgré que je sois fille unique. Beaucoup de cousins, d'oncles, de tantes, une parfaite petite famille aimante à souhait. Ma mère m'a éduqué comme la femme indienne idéale. Chanter, danser, cuisiner mais j'ai toujours été une petite rebelle. J'aimais me mettre en danger, grimper haut dans les arbres, sur les toits des maisons avec les garçons de la ville. Avec eux j'étais confiante mais auprès des filles, d'inconnus j'étais timide et horriblement maladroite. Je préférai me renfermer dans mes livres ou grimper sur les toits, être dans ma bulle. Ma mère me réconfortait, jouait avec moi et me parlait pour que je sois plus confiante. Ma mère était très importante pour moi, je vivais pour elle littéralement, je l'aimais tellement que tout passait au second plan. De plus, mon père était souvent absent, il avait d'énormes opportunités pour gravir les échelons dans son travail, il ne pouvait pas laisser passer de telles chances d'être propulsée dans les sommets. C'est son travail qui nous a poussé à déménager quand j'ai eu dix ans à Paris, en France dans un grand appartement, trop grand pour nous trois. Mon paternel amassait beaucoup d'argent, ma mère ne travaillait pas et s'occupait de moi. Je n'avais pas d'amis à Paris, j'étais bien trop timide et maladroite. Durant mon premier jour j'étais tombée sur un garçon qui a fini en béquilles c'est pour dire. Personne ne faisait d'effort pour m'intégrer, je n'en faisais pas plus également. J'ai appris le français sur le tas, lisait des livres et je ne sortais pas beaucoup. Ma mère s'en plaignait, disant que je devais essayer d'aller voir autrui. Mais je n'y arrivai pas, c'était au-dessus de mes forces.

C'est quand j'ai eu quinze ans que ma vie changea en mal. Cela faisait trois heures que j'attendais que ma mère vienne me chercher dans mon établissement scolaire, passant mon temps à l'appeler quand mon père est arrivé et nous a emmené à l'hôpital devant les yeux des autres élèves qui sortaient au même moment. Ma mère avait eu un accident de voiture sur la route vers l'école et était morte en arrivant aux urgences. L'effondrement pour moi était total, je me demandai comment j'allais pouvoir vivre sans elle surtout dans ce pays et cette ville qui ne m'acceptait pas. Je n'avais plus que mon père, le reste des Talwar avaient disparu de la circulation quand nous avions quitté l'Inde. A peine une semaine après l'enterrement de ma maternelle, mon père retournait au travail, essayant d'oublier et j'étais seule face à ma peine et ma douleur. Alors, j'ai fait ce que je n'aurai jamais pensé faire. Sortir la nuit.

C'est durant cette période que j'ai rencontré Charlotte qui avait deux ans de plus que moi. Elle m'avait pris sous son aile, me protégeait de tous ceux qui voulaient s'approcher de moi. Je pensai bêtement qu'elle était une fille bien. Elle m'aidait à prendre confiance en moi et je m'intégrai beaucoup plus au sein de mon lycée parmi les élèves, je commençai même à me faire quelques connaissances avec qui je m'amusai à prendre des photos dans la rue pendant une journée entière. Réellement tout allait mieux avec Charlotte, je souriais, riais et je découvrais le monde de la nuit. Et c'était peut-être le problème, je l'ai trop connu.

Quand je disais que j'aimais me mettre en danger, ce n'était pas des paroles en l'air. J'aimais vraiment cela et j'aime encore ça aujourd'hui. Charlotte l'avait compris et elle a décidé de passer à la vitesse supérieure avec moi. Fumer ? Fait. Boire tellement que le lendemain on ne se souvient plus de rien ? Fait. J'ai presque tout fait avec elle, elle m'a montré à quel point le corps d'un homme et aussi le corps d'une femme était agréable. Et enfin elle m'a montré les courses de motos. C'est probablement le hobby le plus excitant que j'ai vécu de toute ma vie. J'ai rencontré tout un tas de personnes, je me suis ouverte aux autres et j'ai découvert que j'étais capable d'être une fille assurée et provocatrice, sarcastique. J'ai appris auprès des motards pour en être une moi-même. Au fil du temps, j'ai réussi à gagner des courses, à devenir meilleure et gagner de l'argent. J'étais une des personnes à fréquenter parmi cette « communauté ». Mais parmi tous ces gens, il y avait quelques personnes que je n'aimais pas fréquenter, des dealers, des pervers. Charlotte me protégeait alors je ne risquai rien mais, je prenais en pitié les autres filles qui étaient seules, essayant de les prendre à mon tour sous mon aile mais Charlotte me disait qu'elles ne méritaient pas cela et ne me laissaient pas les voir. En fait elle ne voulait pas me voir parler à qui que ce soit d'autres si elle n'était pas là.

Quand j'ai eu dix-huit ans, une nouvelle circula à mon sujet. J'avais apparemment volé de la drogue à une bande de dealers, les empêchant de se faire un paquet de frics. Au début je n'y prêtai aucunement attention mais tout s'est précipité d'un coup. Plusieurs inconnus venaient me confronter, m'insultant de tous les noms et me crachant mes expériences avec Charlotte dans la gueule alors qu'ils étaient censés être dans l'ignorance. La bande de dealers concernée était également venue à ma rencontre pour me menacer alors que je n'avais rien fait. Cela prenait une telle ampleur que mon père fut mis au courant dieu seul sait comment j'imagine. Il m'a crié dessus, me disait que j'étais une honte pour lui, que je n'étais pas digne de la famille. Ouais il m'avait clairement renié. J'en avais assez des agressions, des insultes, des rumeurs et de mon paternel alors je lui ai dit que si je n'étais plus sa fille, qu'il me foute à la porte et c'est ce qu'il a fait. Il m'a envoyé à l'autre bout du monde, à Harvard en passant un marché avec moi. Il me payait mon loyer et mes études, je devais payer le reste des dépenses et avoir un bon diplôme puis on s'oublierait mutuellement. J'ai accepté sans vraiment réfléchir, j'étais juste au bord de la dépression nerveuse alors j'ai pris mes affaires le soir même et je suis partie le lendemain matin à l'aube. J'ai trouvé un loft pas loin de l'université et aujourd'hui j'y fais mes études avec rigueur. Je suis redevenue cette fille timide et renfermée mais, en gardant également les traits de caractères que Charlotte m'avait inculqué. En passant je suis persuadée que c'était elle qui avait volé la drogue et qui avait balancé tous ces ragots à mon sujet. Pour payer mes autres dépenses, je suis photographe et il m'arrive également de poser. J'ai également trouvé des lieux où se déroulent des courses de moto, où j'y ai ma place. Je ne peux pas vivre sans cette adrénaline, j'aime beaucoup trop le danger et les courses de motos m'aident à satisfaire ce besoin en moi et de ramener encore un peu d'argent dans mes poches.