N. LENA KHALSKI ►Skyler Samuels

C’est donc l’histoire assez basique de Lena Khalski. Elle n’a aucune prétention. Non, vraiment, et pourtant c’est mon histoire. Je suis juste née avec mes deux frères et j’ai toujours aimé faire parti de ces triplés, de cette famille de quatre personnes qui n’ont jamais été riche, mais qui débordait d’amour. Que pouvais-je demander de plus. J’ai toujours eu ce dont j’ai besoin. On n’a jamais été gâté pourri, et aujourd’hui j’arrive très bien à me débrouiller toute seule, sans l’aide de ma mère. Notre père, nous ne l’avons jamais connu. On a assez embêté ma mère là-dessus, je n’ai jamais aimé le faire, c’était plus Niko et Masxym les bout en train qui faisait tout comme des gamins. Rien que pour ça, j’ai grandi plus vite qu’eux, pour soutenir et aider ma mère aussi. Vous auriez vu l’état dans lequel elle était par moment, je me demandais comment ma maman arrivait à s’en sortir avec trois enfants du même âge. Elle m’a tellement remercié pour penser de la sorte, pour la soutenir, mais j’ai toujours trouvé ça plus que normal. Mais à ne pas confondre, j’ai toujours aimé mes frangins, et je n’aurais jamais voulu les échanger pour rien au monde. Alors forcément quand Max est parti pour l’armée, ça m’a fait du mal. Alors vous imaginez quand Niko n’a plus voulu m’adresser la parole ? J’ai bien cru que j’allais quitter Harvard pour rejoindre ma mère et trouver un travail dans n’importe quoi. Même si mon rêve a toujours été l’archéologie et le voyage, j’aurais été prête à faire ça. Il se trouve que lorsque nous avons été tous les trois acceptés à Harvard, on a un peu trop bu et je les ai suivi bêtement dans leur délire. Pourtant je ne buvais presque jamais, très peu et très rarement. C’est toujours le cas, voire encore moins depuis cet événement. Parce que oui, on a emprunté la voiture de notre mère et Max a renversé une pauvre personne, morte sur le coup. Je crois bien que je me serais évanouie si je n’étais pas en train de dormir à cet instant, totalement épuisée par l’alcool. Je n’ai eu le temps de rien comprendre ni de prendre aucune décision, que Niko m’avait embarqué pour m’emmener loin de la scène et de Max, le laissant tout seul. Je sais que j’ai hurlé auprès de Niko, que je n’aurais jamais du, mais il l’avait laissé seul face à cette situation horrible, j’étais sensé faire quoi ? On s’est tellement pris la tête, je ne reconnaissais plus mon frère. Mais j’ai parfaitement compris le choix de Max. Partir pour l’armée était sa rédemption. On l’avait laissé tomber, tout comme il nous laissait tomber. Mais Niko. On habite toujours au même endroit, et il me déteste toujours autant alors que je suis vide dans lui, sans Max, et je n’ai pu que continuer d’avancer, de travailler, de bûcher, d’étudier, me changer les idées comme je le pouvais. Aujourd’hui encore. Je n’arrive même plus à rencontrer de garçons qui m’intéressent. L’amour ne m’a jamais importé, tout ce que je voulais, c’était resté avec mes frères. Aujourd’hui, il me manque deux morceaux de mon être. Et pourtant nous avions choisi cette université ensemble. C'était notre rêve à tous les trois. C'était pas donné pour mes frères mais moi je me suis toujours démené à l'école pour atteindre cet objectif, et j'ai l'impression de m'y retrouver toute seule dans ce rêve, alors quel intérêt ? Mais j'ai toujours été positive, je sais qu'un jour mon frère me pardonnera, il peut pas éternellement me faire la tête. Du moins, je l'espère vivement.