GIDEON BLACKTHORN ► sam claflin

Notre vie est définie par des opportunités... Même celles qu’on manque. Gideon est né dans une chambre d’hôpital à New York, lors d’une après-midi agréable de mars. Sa mère est Adèle Blackthorn (née Grace), un mannequin qui a arrêté de bosser après avoir porté ses premiers enfants, des jumeaux et son père est Jeremy Blackthorn, un avocat ayant repris le cabinet de ce dernier sur New York. Ses parents sont des gens vernis ayant eux même grandis dans l’opulence. Avant Gideon, ils avaient déjà un garçon et une fille, des jumeaux et après lui, trois ans après plus précisément, ils eurent un dernier enfant, une petite fille. Deux garçons, deux filles, pour une fratrie bien équilibrée.

Gideon ne s’imagine pas sans ses frères et sœurs et ne peut que difficilement concevoir une vie en tant que fils unique. Son frère et ses sœurs ont toujours été des piliers pour lui. Ils se sont toujours soutenus en dépit des disputes tout bonnement inévitables dans toute fratrie (il a toujours trouvé sa sœur aînée très autoritaire et compliquée et sa petite sœur trop collante sur les bords, entre autre) De façon générale, la vie de famille a toujours été plutôt agréable. L’argent n’a jamais été un problème, le père de famille a toujours beaucoup bossé, mais ce n’était pas le cas de la mère qui après être tombée enceinte a décidé de se concentrer sur d’autres activités en s’impliquant dans des associations, dans l’organisation de galas en tout genre. Il y a toujours eut une sorte d’équilibre et les Blackthorn n’ont jamais cessé de se considérer comme une famille relativement soudée, bien qu’au goût de Gideon trop centrée sur les apparences. Sa mère notamment est quelqu’un de très directif et qui mise énormément sur la première impression. Elle ne flicait pas ses enfants et les a même toujours laissé relativement libres à la condition qu’ils s’affichent avec elle au besoin en dépeignant l’image du portrait de famille parfait.

Aucune famille n’est parfaite pourtant et Gideon plus exactement ne l’est définitivement pas. Il a bon cœur, c’est indéniable. C’est quelqu’un de très fier, soit, mais aussi très fiable, du moins en amitié, en amour c’est une autre affaire (sans être des plus volages, le qualifier de véritable cœur d’artichaut est bien plus juste). Quand quelqu’un qu’il aime à besoin de lui, il est toujours volontaire et présent. Il adore parler, ce n’est plus à prouver, mais il sait aussi écouter. C’est une bonne oreille, quelqu’un qui ne manque pas de ressource et qui a toujours des plans à mettre en place pour atteindre un but x ou y. C’est un fonceur à la réalité corrompue. Une réalité fragmentée, vue à travers les barreaux d’une cage dorée, alors non il n’est pas superficiel, mais il n’a pas franchement non plus les deux pieds bien ancrés dans le sol. Avant toute chose, il a quand même grandit avec une petite cuillère en or dans la bouche et ça se ressent. Il est déconnecté, un brin immature, ou du moins il l’était. A l’école, il a eut tendance à faire le minimum durant un premier temps. Il aimait y aller pour retrouver ses copains, mais ses professeurs lui ont souvent reprochés de s’en tenir au minimum syndicale, préférant s’amuser plutôt que de se donner davantage sur ce plan là.

C’est quelqu’un d’intuitif, de spontané, qui n’aime pas prévoir les choses ce qui l’a attiré dans bien des embrouilles plus jeunes (et ça continue parfois encore aujourd’hui). Il s’est toujours reposé sur ses instincts, faisant les choses comme bon lui semblaient sans se soucier vraiment des conséquences, comme s’il avait trouvé le moyen de presser le bouton pause de son cerveau. Une certaine immaturité due en partie au fait que tout le monde lui a toujours tout fait avant qu’il ne lève le petit doigt. Et il a payé le prix de cette immaturité. A l’âge de dix-sept ans, il y a eut un drame. Alors qu’il avait autorisé sa petite sœur (dont il a toujours été très proche) à venir à une soirée avec lui, il y a eut un accident sur la route et elle a perdu la vie. Il s’en souvient encore comme si ça c’était produit hier. Il se souvient des sirènes et des couleurs qui se fondaient l’une dans l’autre devant ses yeux. Il se souvient du sentiment de vide intense et de ses jambes se dérobant sous lui. Il se souvient du corps de sa sœur, tordu, comme celui d’une poupée cassée et les poupées, ça ne respire pas. Sa poitrine ne se soulevait déjà plus. Et il s’est mis à se flageller lui-même, à se dire qu’il avait incroyablement merdé, qu’elle serait toujours là si ce n’était pas lui et son imprudence, lui qui l’avait laissé venir avec lui et qui l’avait perdu des yeux. Il l’avait perdu tout court. Ca a été une période déchirante, pétrifiante dont il est sorti mais qui le pèse toujours. Il déteste parler de tout ça car ça lui brise à nouveau le cœur à chaque fois, mais il y pense énormément, tous les jours. L’image de sa sœur sur cette route est gravée en lui avec tous les autres souvenirs et cet événement horrible l’a indéniablement aidé à grandir.

Durant les mois qui suivirent le décès de sa soeur, il n'avait goût à rien et ne supportait pas d'être à la maison car il avait l'impression d'être regardé de travers, alors il a décidé de se concentrer, pour la première fois de sa vie, vraiment sur ses cours. Ca lui permettait d'arrêter de penser à sa soeur, de se focaliser sur autre chose. Il fit une très bonne année de lycée durant laquelle il se coupa un peu de tout le monde, ne sortant plus ou quasiment pas. Ses proches ne le reconnaissaient pas trop, mais il tenait bon et c'était une façon comme une autre de faire son deuil. Lorsque le moment a été de remplir les dossiers pour entrer dans une université, il a postulé dans plusieurs universités aux USA comme à l'étranger. Il n'avait pas peur de bouger et même au contraire, il en avait envie, en mode loin des yeux loin du coeur (New York ayant tendance à lui rappeler beaucoup sa petite soeur et vu qu'il détestait mettre les pieds dans la rue où sa soeur a perdu la vie).

Pour le domaine d'étude, il a choisit le droit en grosse partie pour faire plaisir à son père. Il n'était pas sûr de ce qu'il voulait, mais il avait fait des stages chez son père et il n'avait pas trouvé ça trop mal. Il a croisé les doigts pour que ça lui plaise et il s'est lancé, prenant le sport en mineur pour la bonne raison qu'il a toujours été sportif et que se dépenser de cette façon est une excellente façon (et saine avec ça) de se changer les idées. Il a été pris à Harvard et a décidé d'y aller, trouvant que c'était un bon compromis : changer de ville, mais ne pas trop s'éloigner quand même. Loin, mais pas trop non plus. Depuis, il étudie là-bas et si à la base quand il est arrivé, il s'est mis à étudier le droit sans y croire vraiment, maintenant il est bien plus assuré et souhaite désormais devenir avocat et ce pas seulement pour faire plaisir à son paternel. Il a réalisé que son assurance, l'aplomb dont il sait faire preuve peut-être un réel avantage et il s'applique dans ses études.

Il a pris du plomb dans la tête, même s'il reste un garçon très sociable et qui aime beaucoup s'amuser, il essaie juste de trouver un juste milieu entre les cours et tout le reste.