DELHI MARCH ►Jane Levy

Bon, Delhi, pourquoi Delhi ? Drôle de nom hein ? Je vous mets en contexte et tout deviendra claire par la suite.

Mon père est un grand vétérinaire, spécialisé dans les animaux exotiques. Il aurait pu travailler dans les zoos les plus réputés, il est très brillant, très professionnel. Mais non, il a toujours voulu s'impliquer dans l'équilibre écologique. Comme ses parents d'ailleurs. Dans sa famille, ils sont soit médecins, soit politiciens, en général, ils finissent ambassadeurs ou secrétaires de quelques choses, je sais plus quoi. Mes oncles et mes tantes, j'en connais peu de choses, on était pas le genre grand repas de famille à tout les Noël ! Bref, je m'éloigne.Il a commencé sa carrière à l'internationale dans les Parcs nationaux du Nord de l'Inde. C'est là-bas qu'il a rencontrer ma mère. Nope ! Pas une indienne ! Bon vu ma gueule, je suis sûre que je n'avais pas besoin de le préciser. Bref, ma mère n'est ni plus, ni moins qu'une autre vétérinaire, plus âgées, de quelques années, plus expérimentés et aussi diplômé de la fameuse université d'Harvard. Le dada de mon père était les mammifères, les prédateurs mais ma mère, c'était les oiseaux qui la passionnait. Ils se complétaient à merveille dans leur métier. Et ils tombèrent amoureux, se marièrent et furent heureux ! Fin...

Sauf que voilà, les choses changent et maintenant mariés, une nouvelle proposition leur ait faite en Afrique centrale. Tout d'abord sur la réserve, ils ont longtemps hésité. Avant de finir par accepté. Ma mère était enceinte de 2 mois quand elle est arrivée au Botswana. Je n'étais pas vraiment prévu mais pas rejeter non plus. Ils y étaient préparés au final et si vraiment la vie d'une enfant craignait là où ils étaient, ils auraient décidés de revenir aux Etats-Unis. Je suis donc bel et bien américaine, mais je n'y suis pas née. Ils m'ont donc appelé Delhi, en simple hommage du lieu où ils m'ont conçu. Si j'écoute ma mère sur ce passage, c'est quelque chose de super romantique, mais d'imaginer mes parents copuler ensemble ça me donne juste la nausée, donc je l'arrête souvent dans son récit.

Mes parents sont très occupés à la réserve naturelles, les terrains sont immenses et les animaux très variés, éparpillés sur des dizaines de kilomètres. Je crois que ma mère à laissé mon père s'occuper du boulot seul, le temps de ma première année et puis une nourrice à pris sa place. Je l'appelais Nana, c'était une femme du village voisin à notre maison. Elle avait deux enfants aussi, qui sont longtemps étaient comme ma famille. Je naviguais beaucoup entre l'anglais et le tswana, la langue de Nana. A 5 ans, il a été urgent de m'offrir une éducation plus adéquat. Les enfants du village apprenne à peine à compter ou lire. En faite, les filles restent avec leurs mères tandis que les garçons vont vite travailler. Pour moi, c'était bizarre qu'on me demande de faire autrement que les autres enfants, et il m'a été très dur de quitter le village pour une ville Namibienne. La vie là-bas est beaucoup occidentalisé. Les blancs se mélangent aux noires, mais tous semblent vouloir garder la frontière entre eux. Un restaurant sera vite rempli que de blancs et servit par des noirs, mais pas l'inverse. En grandissant, j'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la séparation avec Nana et mes parents, car ils étaient occupés et moi j'étais en pension. Là-bas on parlait anglais et Afrikaans. L'anglais c'était pour les cours, pour qu'on puisse s'intégrer en société, mais tout les enfants et même le système enseignant était plus à l'aise avec l'autre langue.

Il m'a fallu ma treizième année et des notes extraordinaire pour convaincre mes parents de me laisser revenir parmi eux à temps plein. Parce que oui, ce ne sont pas des monstres, je rentrais un week-end sur deux et pendant les vacances. Le deal était de continuer mes cours, des cours selon les écoles américaine par correspondance. L'internet n'était pas la chose la plus fulgurante ici, mais je n'étais pas incapable de lire et j'aimais beaucoup étudier. L'histoire, la formation des peuples et des pays sont vite devenu ce qui m'intéressait le plus. Les sciences moins. J'étais correct mais jamais aussi brillante que dans les matières ou je m'épanouissais. Ça faillit me coûter un retour aux États-Unis plus tôt que prévu d'ailleurs. Malgré tout mes efforts, j'ai quand même été envoyée pour ma dernière année de lycée à New York. La pire année de ma vie. Pour eux, c'était capitale que je bénéficie d'un dossier propre et brillant pour mon entrée à Havard. J'ai longtemps débattue pour ne pas y aller, mais j'ai réussi à négocier ma bonne volonté avec eux. L'histoire et la géographie sinon rien !

Je suis donc arrivée en septembre dernier à l'université d'Harvard, après avoir passé les tests d'entrée quelques mois plus tôt, sans bourse d'étude. J'ai encore beaucoup de mal à m'y faire, non pas au cours, mais à la faune locale. J'ai l'impression d'être un ovni, je me fais discrète, pas effacée non plus. J'ai des amis qui me ressemble et j'évite au maximum les gens populaires. Je suis une Freshman, ici je suis un bébé, c'est un peu effrayant. Parfois je me dis que tomber face à face avec un lion serait plus rassurant que de se faire encercler par une bande d'idiot en quête de gloire. Bref, pour les fraternité, je pense n'être d'aucun intérêt si vous voulez mon avis...