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 i saw my life in a stranger's face.

feldt
&
jamie

Ta journée de cours venait tout juste de se terminer. Enfin. Tu n'avais cessé de regarder ta montre, inlassablement, tant pressé de vite sortir de cet amphithéâtre. Si tu étais si impatiente, c'était parce que tu avais pris rendez-vous, et pas avec n'importe qui. Tu n'avais pas eu l'occasion de voir Feldt au Spring Break – ne savais même pas si elle y avait été ou non – et les semaines écoulées sans la voir devenaient insupportables. C'est pourquoi tu avais eu la bonne idée, hier, de lui envoyer un petit message pour lui demander si elle était libre. Sans raison particulière, tu souhaitais juste la voir et lui parler. Que vous vous posiez quelque part pour piailler pendant des heures, comme vous saviez si bien le faire. C'était donc au Luna Caffe que vous deviez vous voir, un petit café situé aux abords du campus. Tu t'étais installée à l'extérieur, souhaitant profiter au maximum du soleil. Enfin, surtout pour pouvoir fumer tranquillement, en fait. En attendant ton amie, tu t'allumas alors une cigarette. C'était une bien mauvaise habitude que tu avais, mais c'était plus fort que toi. Dès que tu étais dehors, tu ressentais le besoin de fumer. Ta pire addiction, ça c'est certain. Mais qu'importe, tu ne comptais pas arrêter, tu n'avais aucune raison de le faire. Du moins, pour le moment. Soit. Les jambes croisées, tes yeux cherchaient à droite, à gauche la tête de Feldt, qui ne devait pas tarder à arriver.

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J’avais peur que mon séjour à l’hôpital empiète sur mon travail pour ma défense oral. J’avais déjà rendu mon travail avant de partir au Spring Break d’après ce que mes professeurs m’avaient dit. Je me sentais un peu mal étant donné mes trous de mémoires. J’allais avoir des circonstances atténuantes, mais je m’inquiétais tout de même de ne finir mon année à temps. Je ne voulais pas avoir à le repasser plus tard, mais je n’avais pas d’examens pour cette session, alors peut-être que j’aurai ma défense début mai. Je stressais beaucoup, et une nouvelle, je revenais d’une réunion avec mon promoteur pour que nous discussions des circonstances. Ma capacité intellectuelle n’avait pas pris un coup, mais ma capacité de me concentrer pendant longtemps oui. Cela me faisait peur. Je travaillais dans un domaine où l’on passait la plus tard du temps devant un écran d’ordinateur; je ne pouvais pas juste arrêter. On m’avait conseillé d’attendre encore un peu, de prendre les choses doucement. C’est ce que j’essayais de faire, et de me distraire un peu. Les jumeaux à la crèche, je me rendais au rendez-vous avec Jamie. C’était étrange comment on pouvait rencontrer certaines personnes et le contact était quasi direct. Je la voyais assise sur la terrasse du Luna Caffe, un endroit que je ne connaissais que trop bien y ayant passé quasi toute ma scolarité à Harvard, outre que la salle informatique bien sûre. Je lui faisais un signe de la main, espérant qu’elle le voit. « Hey, salut toi ! » Lui dis-je en venant m’asseoir en face d’elle.

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feldt
&
jamie

Il était certain que ce Spring Break 2016 allait rester gravé dans ton esprit. Entre ton étrange réconciliation avec Jarod, le fiancé de ta défunte jumelle, et ta panne de quad en plein milieu de nul part avec Olyvia, tu avais mille et mille souvenirs encore chauds au fond de ta tête. Mais partir t'avait fait un bien fou, un bien que tu ne pouvais nier. Tu commençais à devenir folle avec ce foutu train-train, entre la fac et le travail, jour après jour. Les cours touchaient à leur fin, c'était certain – et vivement ! Mais tu ne pouvais t'empêcher de te demander : mais que vas-tu faire après ? Tu aimes ce que tu étudies, mais tout ce boulot de fin d'années te fatiguent. Cependant, ça t'occupes et c'est ce dont tu as besoin. Que l'on t'occupe l'esprit. Quand tu ne fais rien, tu as tendance à trop penser, à trop réfléchir sur des choses de ta vie. Parfois de bêtes détails, et puis parfois tu en viens carrément à douter de tes fiançailles. Et ça, tu ne le veux pas. Non, toi tu préfères éviter le sujet, te dire que ça passera tout seul. Se voiler la face est constamment plus facile, en même temps. Et puis, une voix bien familière vient te réveiller alors que tu lèves la tête pour voir la sienne. Feldt venait de s'installer en face de toi, après t'avoir salué. Et automatiquement, un sourire prend place sur ton visage. « Coucou ma belle ! J'ai l'impression que ça fait dix ans qu'on s'est pas vues ! » Tu ries, mais tu le penses vraiment en fait. Tu n'aimes pas rester écarter de tes amis les plus proches trop longtemps, ça te donne une horrible impression de vide en toi. Feldt était toujours aussi rayonnante, mais quelque chose avait comme changé en elle. Tu pouvais le voir aux traits de son visage, comme si elle était épuisait. « Dis-moi, ça va toi ? »

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J’étais contente de pouvoir sortir de chez moi. Les dernières semaines enfermées dans la chambre d’hôpital ne m’avaient pas fait du bien, et j’avais grandement besoin de sortir prendre de l’air et de voir du monde. Peu de monde étaient vraiment au courant de ma situation, et j’avouais m’en vouloir de n’avoir rien dis à mes proches. N’ayant pas envie de les inquiéter d’avantage par rapport à une situation déjà désastreuse je m’étais faite discrète ces derniers temps. Puis honnêtement, j’avais besoin de temps pour moi, de venir à terme avec mon amnésie ainsi que mes problèmes de coeur. Je prenais d’avantage de médicaments pour ce dernier, mais je savais pertinemment que je ne pouvais pas continuer ainsi pendant des mois ou même des années. Je refusais de me faire opérer, alors le plus longtemps possible avec des médicaments, je pourrais le tenir. Je pensais point à mes problèmes en cette après-midi. J’allais voir Jamie, une amie que je connaissais depuis quelques années, et que je n’avais pas oublié, choses qui auraient pu être gênant au moment de son message. Je m’asseyais en face d’elle pour commencer notre discussion. « Pour moi ça semble faire dix ans vu les dernières semaines. » Elle n’avait pas vraiment de savoir, bien que je finirais surement par lui en parler. Trop de choses s’étaient passées pour moi, et j’avais besoin de décompresser un peu. « Fatiguée, mais ça va. Et toi? Je ne t’ai pas vu depuis le Spring Break, ça a été pour rentrer avec le tremblement et tout? » Ne sachant pas ce qu’il s’était passé, pour moi, tout était le néant alors je demandais des nouvelles pour m’assurer qu’au moins mes amis n’avaient rien eu.

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