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A beautiful book
Jacobs Hell Ford & R. Indiana Odyssey-Thrace
Des livres. Partout. Nous sommes Samedi matin, il doit être onze heures passées, le soleil s’infiltre dans la librairie au travers de la devanture et réchauffe l’atmosphère. J’ai passé la matinée à ranger, un à un, les nouveaux arrivages, les anciennes collections, et quelques romans dépassés. Par ordre alphabétique, par catégories, tout était parfaitement classé, à ma grande joie. Le travail bien fait, mon péché mignon, je ne cacherai à personne que je suis extrêmement perfectionniste. Je m’assieds une seconde, derrière la caisse et je commence à rêvasser. Encerclée par ces monstres de la littérature, eux : des milliers de tomes. Leurs os sont en cuir, tarasques de papier, et leur peau des mots lâchés parcourus par cette encre qui tambourine dans leur cœur. Ici, tout sent la colle et la connaissance. Et tout est tranquille. Ce n’était pas le genre de lieu à accueillir une foule surexcitée, nous sommes spécialisés dans les livres anciens et bien souvent les clients sont des littéraires cinquantenaires. Mais ça n’en était que plus plaisant. De pouvoir profiter d’un moment de calme après une semaine épuisante. De pouvoir se plonger quelques heures dans un autre univers, noyé dans les pages. J’en profitais pour étendre ma propre culture lorsqu’il n’y avait personne à l’horizon. Quelques ouvrages de la littérature russe classique, quelques mémoires historiques. Aujourd’hui, Les Mains Sales, Sartre. « On croirait à t’entendre que toutes les opinions se valent et qu’on les attrape comme des maladies. ». C’était l’une de ces phrases qui restent ancrées dans ma mémoire. Je décortiquais chaque acte de la pièce, fascinée, et finalement le crissement strident de la porte qui s’ouvre m’a rappelé à l’ordre. Avant même de ne pouvoir apercevoir son visage, j’ai récité, les sourires aux lèvres, mes quelques formules de politesses habituelles d’un ton enjoué. « Bonjour, et bienvenue à Lorem Ipsem Books ! »
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