let's learn to put the past behind us, styx.

Fygaro poussa la porte de la célèbre banque d’Amérique. Accompagné de Styx, il avait décidé de s’y rendre pour effectuer une transaction entre son compte et celui de son père. Fygaro lui avait rendu un léger service, et malgré qu’il ne manque en aucun cas d’argent, Mr Blackwood avait entrepris de le remercier financièrement. Il était donc là pour déposer l’argent envoyé par son père, et par la même l’utiliser pour offrir un voyage à Styx. Le fait d’appartenir à la gente féminine lui laissait le droit de choisir la destination qu’elle préférait, et Fygaro s’était promis de ne pas intervenir la dessus –même si son choix se portait malencontreusement sur le Canada..- Fygaro échangea avec la femme postée à l’accueil, parla du beau temps et surtout de la pluie, puis s’apprêta à quitter l’établissement. Oh bah… un homme habillé en noir venait d’entrer dans la banque. Fygaro lui dévisagea la cagoule, avant de se rendre compte qu’il était armé. Sa première réaction fut d’entrainer Styx derrière l’un des guichets. C’était un peu risqué, mais Fygaro n’avait pas franchement envie qu’ils finissent tels deux lapins abattus de sang-froid par une fermière mi-homme, mi-koala. Styx voulut articuler quelque chose, mais le blond l’en empêcha en plaçant son index dans le creux de sa bouche. A partir de ce moment, ils devaient se faire tout petits.

Agrippée à la main de Fygaro, Styx se retrouva à la Bank of America pour des affaires qui ne concernaient que Fy. Elle savait de quoi il en retournait mais elle préférait se tenir à l'écart. Simplement parce que le compte en banque de Fygaro ne la concernait pas et que la moindre dépense d'argent pour elle la gênait au plus haut point. Elle n'avait pas pu s'opposer à ce qu'il lui offre un voyage dans le pays de son choix et elle avait donc fait le choix du Canada, et ce, simplement parce que c'était le pays le plus proche et qu'elle savait que ça coûterait moins cher que partout ailleurs (et puis en plus de ça, elle pourrait rendre une petite visite à Ocean, réfugié là-bas après sa rupture avec Apple). Enfin bref, tout ça pour dire que Fygaro était là pour mettre de l'argent envoyé par son père sur son compte en banque et que Styx devait assister en tant que spectatrice à la scène. Elle se contentait de sourire, de dire bonjour, au revoir et c'était bon. Une fois que Fygaro eu finit, ils se dirigèrent ensemble vers la porte lorsqu'un homme cagoulé entra dans la banque, armé. Sinon c'est pas drôle, de toute façon. La brune n'eut pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il se passait, elle se retrouvait déjà derrière un guichet avec Fygaro. Assez choquée, assez apeurée (parce que merde, elle n'avait pas envie de mourir comme ça !), Styx voulu balbutier quelques mots mais Fygaro l'en empêcha. Styx eu envie de lui mordre le doigt mais elle s'abstint, peut-être parce qu'elle avait peur qu'il crie et qu'ils se fassent repérés. Dans tous les cas, ils étaient dans la merde et elle en était consciente. Et puis d'un coup, des tires retentirent dans la banque et Styx ferma les yeux avant de les rouvrir lorsque les coups de feux semblèrent s'être arrêtés. La brune plongea son regard dans celui de Fygaro et resta muette. A quoi bon parler ? Pour dire quoi ? « CECI EST UN BRAQUAGE. » Non, sérieusement ? On avait pas compris déjà. « Et vous êtes tous mes otages. » Styx ferma les yeux et se déplaça légèrement vers Fygaro pour se coller à lui.

Tout compte fait, Fygaro était prêt à se battre avec Styx pour ne pas aller au Canada. Non pas que le pays en lui-même lui déplaise, mais il connaissait une certaine personne canadienne qu’il n’aimait pas particulièrement. Elle avait d’ailleurs réussi à le dégouter de ce si beau pays. Histoire tragique. Bref, tout ça pour dire que Fy et Styx étaient coincés dans une banque avec un mec un peu fou qui venait de les prendre en otage. A quoi bon prendre des gens en otage dans une banque ? Fygaro regarda Styx, sans vraiment pouvoir faire quoi que ce soit. Ils étaient bloqués ici, et rien pour l’instant ne pouvait les sortir de là – à part peut-être Jackie, tombée du ciel-. Il tourna la tête pour observer discrètement ce qui se passait devant eux. L’homme portait plusieurs armes sur lui, et il n’avait pas franchement l’air très intelligent. Il demanda à l’une des hôtesses de l’accueil d’ouvrir les coffres, ce qu’elle exécuta sans rechigner. Styx se rapprocha de Fy pendant que celui-ci sortit son portable. La police ! Ils devaient appeler la police ! Le blond commença à composer le numéro, lorsque le preneur d’otage s’excita. « TOUT LE MONDE ICI, TOUT DE SUITE ! » Fygaro regarda Styx avec interrogation. Ils n’étaient peut-être pas encore repérés, mais si ce type venait à les découvrir, alors ils étaient carrément dans la merde. Fy et Styx se rendirent donc à l’endroit indiqué, le fond de la banque. L’une des femmes présente commençait à mettre l’argent dans des mallettes. Il n’avait donc plus qu’à prendre l’argent, et ils pourraient partir.

Fygaro commençait à composer le numéro de la police quand le forcené cria d'une voix ferme et sèche : « TOUT LE MONDE ICI, TOUT DE SUITE ! » Fygaro et Styx se regardèrent, il ne leur fallait rien de plus pour se comprendre et c'était sans doute un avantage dans cette situation on n'peut plus délicate. Elle n'avait pas vraiment envie de perdre Fygaro, elle n'avait pas non plus très envie de perdre sa propre vie... Alors, sans doute pour les mêmes raisons, ils se décidèrent à bouger pour se mettre dans le fond de la banque avec toutes les autres personnes. Il y avait assez peu de personnes, dans le sens où ils étaient environ une quarantaines de personnes dont environ cinq enfants et une quinzaine d'employés de la banque. Styx leva les yeux et observa celui qu'elle n'avait pas pu observer avant, leur ravisseur. C'était un homme qui semblait assez jeune à en juger par le son de sa voix mais qui n'était pas des plus minces. Pour achever le ridicule de ce mec, il avait une sorte de combinaison qui le moulait et qui faisait de lui un énorme cachalot moulé dans ce qu'elle décrirait comme du latex. On s'éclate comme on veut, elle n'avait rien à dire à propos de ça, surtout au vu des penchants un peu spéciaux de Fygaro de temps en temps... Elle aurait bien continué à le détailler du regard si elle n'avait pas eu peur de représailles si jamais il remarquait son regard trop insistant et également parce qu'elle commençait à entendre les sirènes des voitures de police approcher. Il recommença à crier tout avant de pointer une arme automatique au dessus de sa tête pour tirer de nouveau dans le plafond. « QUI A PREVENU LA POLICE ? » Styx prit la main de Fygaro dans la sienne, elle ne voulait jamais perdre le contact. « QUI ? » cria de nouveau l'homme tout en pointant son arme sur une personne. La brune tenta de suivre la trajectoire que prendrait la balle mais n'arriva pas à faire un choix entre une jeune mère, son fils ou un homme qui se trouvait près d'elle. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Il ne pouvait pas tirer, ça ne pouvait pas commencer comme ça.

Boom. Le preneur d’otage tira en direction du plafond pour manifester son mécontentement. Il n’appréciait visiblement pas beaucoup le fait d’entendre des sirènes de police arriver en direction de la banque. « QUI A PREVENU LA POLICE ? » Fygaro se contenta de regarder le cachalot s’égosiller la voix. Il en devenait ridicule. Il avait simplement à prendre son fric, et à se barrer. Mais il n’avait apparemment pas inventé le fil à couper le beurre… « QUI ? » Il pointa son arme en direction d’une femme et de son enfant. Fy serra la main de Styx, avant de prendre la parole. « Y a des caméras de surveillance partout mec… » L’homme vêtu de latex porta rapidement son attention sur le blond, qui ne lâcha pas son regard. Il pointa son arme sur lui quelques secondes. Et puis Fygaro songea qu’il était en fait un peu con d’avoir pris la parole pour dire un truc aussi inutile. Un truc qui allait peut-être lui couter la vie. Parce que s’il le voulait, latex-man n’avait qu’à appuyer sur la gâchette pour que tout soit terminé. Soudain pris d’une illumination, la forcené détacha finalement son attention de Fy, et rassembla les mallettes qu’il avait en sa possession pour prendre la fuite. Bah voilà, c’était pas si compliqué que ça ! Il allait s’enfuir, lorsque les voitures de police arrivèrent devant la banque. Eh merde.. ils n’étaient pas sortis de l’auberge.. L’homme fit quelques pas en arrière, et tourna la tête de gauche à droite pour essayer de trouver une solution. Il était pris comme un rat, et sa dernière chance semblait être sa vulgaire prise d’otage.

Elle sentit la main de Fygaro compresser un peu plus la sienne et son cœur fit un bond lorsqu'elle entendit la voix de Fygaro s'élever dans ce calme plat. « Y a des caméras de surveillance partout mec… » Sans faire vraiment attention, Styx enfonça ses ongles dans la peau de la main de Fy. La brune sentait son cœur battre à tout rompre pendant que le canon de l'arme était pointé sur son copain qui se trouvait maintenant impuissant. Le pire c'est qu'elle ne pouvait même pas lui en vouloir, parce qu'elle aurait sans doute préféré dire que c'était elle qui avait appelé les flics plutôt que de le laisser tuer une mère et son enfant. Son regard restait braqué sur ce boudin enveloppé de Latex, tout en espérant qu'il ne presse pas la gâchette. Quoi qu'il était fichu de tirer à côté, il avait véritablement l'air débile. Mais pour le coup, s'il en venait à tirer, elle préférait que ce soit à côté, vraiment. Il finit par baisser son arme, pour le plus grand bonheur de Styx qui ferma les yeux et qui laissa un léger soupir de soulagement s'échapper de ses lèvres. Pendant que la brune laissait peu à peu ses doigts se desserrer, l'homme attrapait ses valises et se dirigeait vers la porte clopin-clopant. Ca devait être dur de marcher avec cette combinaison, elle pouvait le comprendre ! Et l'homme se sentit sans doute prit au piège puisqu'il revint rapidement vers ses otages. Sa putain d'arme automatique avait le don de faire peur à Styx, il faisait de grands gestes et semblait chercher du regard quelqu'un et elle espérait juste qu'ils ne seraient pas ses prochaines cibles. Il finit par pointer son arme sur la fille qui s'était occupé du couple quelques minutes auparavant et lui demanda de venir vers lui. La fille fit quelques pas en avant... avant de partir en courant pour se cacher jenesaisoù. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Les coups de feu fusèrent dans la pièce mais la petite blonde semblait hors de portée. Le regard du mec fit des allés retours entre la direction qu'elle avait prise et le groupe d'otages. Sans doute conscient qu'il risquait la fuite des autres s'il allait chercher la blonde, il resta devant les otages et se tourna vers la porte. Les néons s’éteignirent brusquement ce qui plongea le fond de la banque dans une atmosphère un peu plus sombre.