(alezael) it's my fucking problem

It's my fucking problem
— with Azraël

Malade, j'étais putain de malade et ça me rendait juste fou. Alors avec ma bombonne d'oxygène que je devais garder le plus à proximité, je me baladais un peu trop souvent dans les rues de Boston. Ce soir ? Ouais, encore. Et pire encore, j'étais carrément entré dans un bar, buvant encore et encore, jusqu'à presque oublier où j'habitais. La Mather House ? Plus maintenant noooon. Maintenant, j'habitais avec ma copine qui attendait notre enfant. J'habitais dans le centre ville et même que du coup j'étais pas looiiiin. C'était cool parce que du coup, je rentrais à pied. Les clés, elles s'étaient emmêlées par contre donc c'était dur de pouvoir entrer dans l'appartement. Ouais, en fait, je m'étais trompé d'étage, damn. Bon, on en monte encore un et on recommence. GAGNÉ ! Oh yeah, j'étais trop fort. J'attrapais mon masque, aspirant un peu d'oxygène avant de le relâcher et fermer la porte derrière moi. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était et du coup, je tentais d'attraper mon iPhone dans ma poche sauf que je le faisais tomber. Et merde. Lâchant ma bombonne, je l'avais pas stabilisée et maintenant, elle tombait aussi. Vacarme, un peu trop ouais. Az ? J'avais aucune idée d'où elle était, de ce qu'elle faisait. Je chopais mon téléphone que je remettais dans ma poche et j'allais dans le salon, m'allongeant dans le canapé, tirant bien évidemment mon oxygène avec moi. Heureusement, j'allais mieux qu'au Chili et j'avais pas de crise à chaque fois que mon coeur s'emballait trop. Bon, peut-être un peu si, mais bon.

It's my fucking problem
— with Alex

Y avait tout qui partait en vrille. Tout et surtout ma relation avec Alexander. Depuis qu'on était rentrés du Chili, c'était la catastrophe. Je ne le reconnaissais plus et j'avais la sensation que plus les jours passaient et plus il tentait d'instaurer des distances entre nous. Résultat, je me bouffais intérieurement et je gardais tout pour moi pour empêcher les détresses respiratoires de sa part. Et voilà une nuit de plus, une nuit de plus où il n'était pas là, où il quittait l'appartement sans rien dire et où j'attendais pendant des heures qu'il rentre enfin. J'en pouvais plus, ça pouvait pas continuer comme ça. J'pouvais pas supporter ça encore et encore. Même la fatigue l'emportait plus et j'avais passé les trois quarts de son absence assise dans un fauteuil du salon attendant que cette foutu porte daigne s'ouvrir. Mais non. Les heures passaient et toujours rien. Puis Morphée avait emporté la bataille et c'est le vacarme qui me tirait du sommeil. Les membres engourdis, je laissais mes yeux s'habituer à l'obscurité alors qu'une odeur de whisky venait flotter dans l'air. Putain Alex. J'avais laissé glissé ma main jusqu'à l’interrupteur de la lampe posée sur la petite table éclairant donc la pièce. Alors ce serait ça maintenant ? Le regarder rentrer soir après soir complètement bourré. Ne plus rien partager avec lui et le laisser défoncer tout ce qu'on pouvait avoir. C'est la dernière fois que tu rentres comme ça, t'as compris ?

It's my fucking problem
— with Azraël

Pourquoi j'agissais comme ça ? C'était simple : tout allait mal. Ma santé, mes sentiments... Perdu ? Non, mais bordel, ça me faisait juste flipper. Az était là, avenante et toujours présente et moi, j'avais juste besoin d'air. C'était compliqué parce que je n'avais pas envie de lui faire du mal. Seulement, c'était bien malgré moi. Je m'en allais, j'errais pendant des heures dans les rues de Boston, préférant la solitude ou la compagnie de mes amis plutôt que celle d'Az. Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ? Je n'en avais aucune idée. Alors je me laissais aller dans mes envies, rentrant à pas d'heure, comme maintenant. Ouais, j'entrais dans l'appartement, non sans fracas et puis une fois la porte fermée, mon téléphone ramassé et ma bombonne tirée, je m'allongeais comme un loir sur le canapé, ne prenant même pas la peine d'aller jusque dans la chambre à coucher où Az se trouvait sûrement. En fait, je croyais ça, mais non. Ce soir, elle était sur le fauteuil non loin de moi. Et de la lumière. Qu'elle allumait sans crier gare. « MHHHhhh » J'avais le visage enfoui dans un des coussins présents sur le mobilier et j'avais tourné la tête pour ne pas avoir la lumière dans les yeux. Et je l'entendais parler et ça m'exaspérait. Alors je tournais la tête, fermant toujours les yeux - peut-être n'avais-je pas envie qu'elle voie à quel point ils pouvaient être rouges - et je lui répondais « Gniagniagnia! T'es pas ma mère » Je tirais la langue et je me remettais face au dossier, pour pas avoir la lumière. Ouais, je suis bien mieux ainsi.

It's my fucking problem
— with Alex

Ouais, la dernière fois. Parce que ça pouvait plus continuer comme ça, j'pouvais plus le supporter. Il avait pas le droit de faire ça et j'en pouvais plus. J'avais l'impression que.. J'savais même pas comment expliquer mais c'était comme s'il ne me regardait plus. Comme si je n'avais plus aucune importance. Comme s'il cherchait à fuir ma présence et que n'importe quel prétexte était bon pour s'éloigner de moi. Alors non, je ne pouvais pas continuer comme ça. Je ne pouvais plus. J'avais allumé la lumière l'observant avachi sur le canapé, râlant probablement gênée par l'éclairage soudain. Et quand il tournait la tête vers moi, il gardait les yeux fermés s'contentant d'une réplique d'enfant y appliquant même le comportement. Non, j'pouvais vraiment plus. Peut être bien. Et à ce rythme là, j'serais bientôt plus grand chose. Je m'étais levée soudainement attrapant son bras pour le tirer hors du canapé. Du moins j'essayais, c'était pas avec mon poids plume que j'allais arriver à grand chose. Mais bordel tu cherches quoi Alex ? C'est quoi ton foutu problème en fait ? T'as envie de tout ruiner ? Parce que ouais, tu t'y prends vraiment très bien et j'ai pas que ça à foutre que supporter tes conneries d'abrutis ! Non mais dis moi comment on a fait pour s'perdre autant.

It's my fucking problem
— with Azraël

Bien sûr que j'agissais comme un gamin, j'étais bourré et je puais le whisky à deux kilomètres. Fallait pas s'attendre à plus que ça venant de ma part. Elle le savait depuis le temps qu'on était revenu du Chili. Ouais bon, on est resté un peu plus longtemps à cause de mon état mais finalement, on a su regagner le pays assez rapidement. Et c'était la dégringolade. J'étais de sortie, on faisait plus grand chose. Et c'était quand même assez bizarre. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Ma condition physique m'empêchait de faire quoique ce soit avec elle. On pouvait à peine s'embrasser. Coucher ensemble ? C'était pas envisageable si je ne voulais pas mourir. Alors ouais, je m'éloignais. Et on ajoutait à ça le paramètre des sentiments. Ouais, je tombais amoureux d'elle et c'était complètement dingue. Je devenais fou et c'était une des raisons de ma nouvelle descente aux enfers. Alcool, drogue. Les Narcotiques Anonymes n'ont pas su m'aider et me voilà, presque à toucher le fond. Mais la voilà qu'elle attrapait mon bras, tentant de me tirer hors du canapé. Tombant sur le sol, je la regardais, le regard presque noir. Je me redressais, la regardant. « Mon problème ? Tu me demandes ce qu'est mon problème ? C'EST ÇA MON PUTAIN DE PROBLÈME ! » Je montrais ma propre personne. « J'suis un putain de problème ambulant, tu l'as pas compris depuis le temps ? » Ouais, j'avais envie de rebondir que là dessus parce que non, j'ai pas envie de tout ruiner, mais je ne prenais pas la peine de lui dire.t

It's my fucking problem
— with Alex

Tout allait bien et.. Depuis qu'on était rentrés du Chili, c'était l'enfer. Y avait plus rien qui fonctionnait, rien du tout. Il ne me parlait plus, ne me regardait plus. Peut être que je l'intéressais plus au final, qu'il voulait plus rien avoir à faire avec moi et je préférais encore me le prendre dans les dents plutôt que continuer à le regarder nous défoncer comme ça. Et mon dieu, il était pire que bourré pour tomber sur le sol quand je tirais sur son bras. Non Alex, ça peut clairement plus continuer comme ça. Puis il pétait les plombs haussant le ton plus que de raison et moi, j'savais plus quoi faire. Et il était là, debout, face à moi. Me surplombant de sa taille. LA FERME ! T'es pas un problème, tu l'as jamais été. J'serrais les poings inspirant profondément. Co.. Comment tu veux que les choses s'arrangent si t'agis comme un enfant Alex ? J'peux pas t'aider si tu me repousses tout le temps. Et pourtant, j'essayais. J'étais là jour après jour à tenter de ramasser les pots cassés. Je me battais contre l'enfer qu'il NOUS faisait vivre et j'avais l'impression qu'il ne le remarquait pas. Je t'aime, tu sais que je t'aime mais.. J'peux plus continuer comme ça. Et je refuse de rester là à le regarder s'détruire et défoncer nos souvenirs parce qu'il était trop lâche pour tenter de s'en sortir.

It's my fucking problem
— with Azraël

J'étais un problème à moi toute seul et bordel que c'était épuisant. Mais j'y pouvais rien, c'était juste impossible pour moi d'agir normalement. Mon corps était complètement flingué et je ne pouvais rien faire pour que j'aille mieux. Alors je ne faisais qu'enfoncer le clou quant bien même ce n'était pas la bonne solution. Et une fois tombé au sol, je me relevais pour faire face à ma petite amie qui était loin d'être heureuse ce moment précis. Je l'exaspérais, bien plus que de raison. Maintenant, elle me disait de la fermer, elle était sérieuse ? Non mais parce que moi, je ne me la fermais pas, j'en avais assez de la fermer et damn, non, je me tairai que si j'en avais envie. Serrant la mâchoire, j'allais lui répondre et putain, elle redisait la même chose encore et encore. Je t'aime. Ouais, c'était énervant quand on s'appelait Alexander Strudwick et qu'on était pas encore capable de lui répondre. Alors... c'était ce que je lui disais. Sans filtre. De but en blanc. « ARRÊTE ! Arrête de dire que tu m'aimes alors que j'suis même pas capable de t'aimer en retour ! » Parce que ouais, j'étais pas capable de lui rendre ces mots et je ne savais pas quand j'allais pouvoir le lui dire. Et ça me stressait parce qu'elle n'arrêtait pas de le dire.

It's my fucking problem
— with Alex

Je ne pouvais plus. J'avais plus la force de continuer sur cette pente là et.. S'il faisait pas un minimum d'effort, j'avais peur qu'on arrive à un point de non retour. Alors je tentais une nouvelle fois de lui faire comprendre que je l'aimais. Que tout irais bien mais qu'il fallait qu'il s'en donne les moyens et soudainement, je prenais la plus grande claque de toute ma vie. Je regardais Alex reculant d'un pas, puis deux. Le regard vide. Je ne suis pas capable de t'aimer en retour. La phrase se répercutait dans chaque coin de mon esprit et j'avais rien à répondre à ça. Rien sauf le silence. Je glissais une mèche de cheveux derrière mon oreille me mordant la lèvre inférieure. Mon dieu, ça faisait mal. J'avais l'impression qu'il venait de m'arracher le coeur puis de me le lancer au visage. J'vais me coucher, demain je serais partie. Que je murmurais avant de contourner le canapé pour me diriger vers la cuisine. J'arrivais pas à croire ce qu'il venait de dire, ce qu'il venait de m'envoyer. J'attrapais un verre que je remplissais d'eau avant de le porter à mes lèvres. Les larmes venaient juste après roulant sur mes joues comme des torrents d'eau salés. Bien joué Alex, tu pouvais pas me faire plus mal.

It's my fucking problem
— with Azraël

Quelle connerie ne venais-je pas de dire là ? Ouais je tombais amoureux d'elle et pourtant, je venais de dire que j'étais pas capable de lui dire. Bon, techniquement c'était vrai, je n'arrivais pas à le lui dire mais ça voulait pas dire que ça n'allait jamais arriver. C'était juste... putain quoi, la pression que je ressentais à chaque fois qu'elle me le disait. J'avais l'impression d'être face à un mur et qu'elle me forçait. Que dire, que faire ? Aucune idée. Demain, partie ? Non, j'étais pas d'accord. Immobile, je tentais d'assimiler les informations de tout ce qui venait de se passer mais rien n'y faisait, je n'y arrivais pas. Elle partait en direction de la cuisine et ça percutait enfin. Elle me quittait ? Non, elle pouvait pas me quitter. Je laissais la bombonne où elle était et je me dirigeais vers la cuisine pour voir ce qu'elle faisait, la découvrant face à l'évier. « Azraël.. » Je ne savais pas quoi dire de plus. Est-ce que tout ça venait de vraiment se passer ? J'en étais même pas sûr. Peut-être était-ce mon esprit qui avait fait des siennes, tant l'alcool que j'avais ingurgité était fort. Ouais, je n'y allais pas de main morte pour le coup et mon coude était plus souvent en l'air qu'accoudé contre le bar. Maintenant, j'en payais les conséquences.

It's my fucking problem
— with Alex

J'avais ce trou béant qui venait de se créer dans ma poitrine. Cette sensation de vide. Ouais je suffoquais clairement la. La désagréable impression de manquer d'air. La tête qui tournait. Non mais comment est ce qu'il avait osé me balancer ça ? Je prenais sur moi depuis le début de notre relation. J'attendais sagement que ca se fasse acceptant totalement le fait que ca puisse prendre du temps et.. Non. Il me balançait ça de but en blanc en sachant par avance que ca allait me blesser. Parce que ouais, il le savait que ce genre de phrase de sa part allait m'atteindre en puissance. Et j'entendais le bruit de ses pas, signe qu'il venait de me rejoindre. Et le voilà à prononcer mon prénom comme s'il se sentait coupable. Oh ouais, il pouvait la sentir la culpabilité parce que c'était pas permis de blesser autant quelqu'un. Tais toi.. Je me retournais pour qu'il puisse voir mon visage. Qu'il puisse lire la peine sur mon visage. Ne me parles juste pas. Avec ce qu'il venait de me dire on avait juste plus rien à se dire. Je posais mon verre sur le plan de travail passant à côté de lui sans un regard. Et une fois l'avoir passé je reprenais Tu te rappelles de notre dispute dans ta chambre ? Sur le fait que je cherchais à te blesser intentionnellement et pas toi ? T'as réussi à inverser les positions. C'est totalement intentionnelle de ta part cette fois.