i'll be your wings / dante

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — Même si Coline avait vécu quelques années à Londres et vécu au milieu d’une culture anglophone, Boston lui semblait inconnu. Elle avait beau être là depuis la rentrée, elle ne ressentait que maintenant la difficulté d’acclimatation. Elle était la petite française, la petite conne par excellence qui avait sans trop de mal réussi à s’acclimater au début mais qui finalement faisait maintenant face aux difficultés.
Et puis elle ne connaissait personne aussi.
Alors elle avait été entrainé par une connaissance en boîte. En boîte se trouveraient bien évidemment tous ses vieux démons : alcool, drogue, mec. Et puis merde. Personne ici n’avait jamais connu la vraie Coline.
Elle avait donc bu un verre, deux verres, trois verres de vodka redbull, et dansait, son sac en bandoulière tapant contre sa hanche et ses talons hauts martelants le sol. Fatiguée de ces grands mouvements, elle sortit de la piste quelques instants (et surtout pour remplir à nouveau son verre qui était miraculeusement devenu vide)
Et la française fonça dans quelqu’un. Merde.
« Pardon » se met-elle à bégayer, se rendant compte qu’elle avait peut-être bu plus que trois verres.

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — Une soirée comme les autres, elles se ressemblent toutes à force. L'italien avait passé une journée exténuante et le voila reparti. C'est l’inconvénient des doubles vies. Il faut pouvoir assumer derrière. Il avait des livraisons d'armes illégales dans le nord de la ville avec un ami, pour le compte des Basini bien sûr et de la mafia italienne qu'elle représente Mais ce soir, tout ne s'est pas passé comme prévu. Son rendez vous fixé à 2 heure sur les quais du port, il s'y ait rendu, histoire de finir vite le truc. La vente achevé, il reçoit un appel d'un cousin qui lui demande de lui rendre un service : aller livrer dans une des boites de nuit de la ville pour un gars, ce à quoi Basini a répondu que ce n'était pas son job, il n'est pas un vulgaire dealeur de boite, il fait ses affaires mais à un plus haut niveau. Seulement son cousin semblait bloqué et après des négociations, Dante a été obligé d'accepté, c'est comme ça qu'à 2h20 il s'est retrouvé en boite. Il repère bien vite le gars, l'échange se fait sans accro et l'italien s'apprête à repartir quand il voit au loin une jeune femme brune foncée dans un mec. Ce dernier, n'avait pas l'air spécialement content. En même temps, il avait l'air complètement saoul. Basini s'accoude au bar et surveille de loin cette fille, voir si le gars resterai ou non calme avec elle. Si ce n'était pas le cas, il interviendrait, sans aucun scrupule.

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — Coline s’en voulait presque d’être dans cet état ce soir. Elle avait dit qu’elle avait changé, qu’elle n’était plus cette peste égoïste et mal lunée qu’elle avait pu être, mais en fait si, elle l’était toujours. Ça dormait au fond d’elle. Son ex-fiancé avait apaisé mais la bête féroce qui somnolait dans la parisienne était toujours là : autodestructrice, fascinante, désolante. Elle avait toujours ce don pour l’autodestruction. Elle avait toujours une petite partie d’elle qui lui disait qu’elle ne valait pas grand chose. Et puis une autre, qui s’était réveillée avec l’âge qui lui disait qu’elle ne serait rien tant qu’elle n’essayerait pas.
Elle titube, s’excuse encore auprès de l’homme qu’elle a bousculé. Mais celui ci ne daigne pas bougé d’un centimètre. Elle glisse vers la droite, lui aussi, l’empêchant d’avancer. Elle glisse alors vers la gauche, l’homme fait de même. Elle et sa petite taille ne peuvent évidemment rien faire contre l’immensité du bonhomme.
« Mais » se contente-t-elle de dire.
Il sourit, la dominant d’une tête. L’alcool l’empêche de trouver quelque chose de censé ou de réagir. Il lui prend alors la main. Alcoolisée, elle ne peut que secouer la main et gémir pour manifester son contentement.
Non finalement elle n’était pas comme avant. Ce mec là, avant, elle serait rentrée avec lui.

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — Au bar, adosser, il venait de faire des affaires avec un gros client. Ce genre de client à qui on envoie les gros calibres tout simplement pour faire bien. Parce que chez les Mafieux, Dante était de ce genre : les gros calibres. Il n'était pas envoyé pour les petites ventes minables de coke dans la rue, il avait fait ça à 16 ans, non maintenant avec 10 ans de plus il était au niveau supérieur. Il était un des capots de la ville de Boston sous la gouverne de la Camora italienne. Bref, la vente terminée, il observait donc une jeune femme, qui semblait fortement alcooliser. Il aurait pu la laisser, mais en elle, il retrouvait juste une âme perdue. Et le gros gars face à elle ne semblait pas vouloir la lâcher. Quel pauvre type. Elle vire à droite, il y va. A gauche, de même. C'est quand il lui prend la main qu'elle fait part de son mécontentement. Un soupire d'exaspération, autant pour le comportement de ce gros boulet que de celui de la jeune femme qui a bien trop bu. Il lève les yeux au ciel un instant avant d'ajuster sa veste de costume et d'aller vers eux. Une fois arriver, il se met devant la fille, face au gars qui est à peu près de sa taille et le fixe dans les yeux avant de dire avec un air menaçant et froid à la fois « Tu es sourd ? Je crois qu'elle vient de dire qu'elle ne voulait pas. Va jouer ailleurs gamin. » il ne le lâche pas des yeux, son regard azur perçant dans celui du goujat. Quand on sait se tenir et qu'on a de bonnes manières, il est exclus d'agir de la sorte. Tout en disant ses mots, il indique de la main vaguement un endroit qui n'est pas ici surtout. La fille derrière lui, histoire de la protéger l'italien reste quand même en alerte, on sait jamais si un coup part.

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — Ivre. Elle était ivre. Elle, l’ex presque alcoolique auto-destructrice doublée d’une droguée avait refais connaissance avec ses vieux démons, ses vieux travers, depuis quelques temps. Bien sûr, elle avait déjà été ivre depuis qu’elle avait arrêté ses conneries, elle avait déjà refais des soirées, mais elle avait été en quelques sortes encadrée. Elle avait quelqu’un sur qui se reposer. Quelqu’un qui la retiendrait. Et là non. Elle n’avait pas été aussi ivre depuis longtemps. Elle n’avait pas sentie ses jambes danser sans qu’elle le veuille, son corps aussi léger qu’une plume mais à la fois lourd comme du plomb.
Et elle n’avait pas flirté avec le danger depuis longtemps.
La pression qu’exerce cet inconnu sur son poignet lui rappelle un bon nombre de soirée bien dangereuse qu’elle a déjà fait. Entre nostalgie et peur, elle se perd dans ses émotions et est incapable de faire quelque chose contre ce brute.
Et c’est là qu’un homme intervient, la faisant passer derrière lui, comme pour la protéger. Un coup part en face, mais il l’évite. Coline s’accroche alors à l’homme qui s’est porté volontaire pour la protéger. Un autre coup part, mais cette fois ci de son côté. Son tortionnaire s’en va alors.
« Me…Merci, j’en attendais pas autant… Je »
Elle se laisse alors tomber sur la banquette juste là. Elle a instantanément l’impression d’avoir décuvé.
« Coline. Je suppose que t’es mon ange gardien ? »

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — L'alcool fait des ravages, il suffit de voir cette fille. Toute mignonne, toute frêle mais pourtant tellement mal. Elle était en état d'ébriété. Ca se voit à des kilomètres. Du bar, il l'observe de loin. Il aurait même pu boire un verre pour savourer le spectacle mais visiblement ce gars sans limite, sans gêne se croie tout permis avec la gente féminine et devient donc de plus en plus insistant auprès de la jeune et jolie femme saoule. S'en est trop pour l'italien, qui se lève et avance à grand pas vers l'homme en question. Il remet en place sa veste de costume sur mesure et espère ne pas avoir à en venir aux mains, vous savez le coût de ce costume ? Il coûte cher, il est fait par un des meilleures tailleurs italiens, donc l'abimer avec une bagarre serait regrettable. Il se pose dans la jeune femme, face à l'homme qui est à peine à sa taille mais face à la carrure imposante de l'italien, la jeune femme était bien planqué. Elle se tient même à l'italien alors qu'il intime le gros bras de bouger. Il n'a pas vraiment peur de l'homme en face. Dante Basini pratique les armes martiaux et le self défense, c'est un des avantages à faire partie de la mafia, on sait se défendre et rendre les coups. Le gars tente un crochet du gauche que Dante esquive sans mal avant de lui coller dans le nez un direct du droit. Un bruit sourd de cartilage, et le gars jure et disparait le nez en sang. Le Winthrop secoue sa main un instant à cause du choc, il n'a pas vraiment mal c'est juste instinctif et se tourne vers la fille qui se laisse tomber dans un canapé « Aucun problème, tu vas bien ? » elle se présente, Coline. Il s'installe près d'elle et reprend « Il semblerait oui. Moi c'est Dante. Enchanté »

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — « Je crois que je vais bien, oui, merci »
Pendant quelques secondes, assise sur son canapé, Coline se rend compte du danger auquel elle s’est exposée. Elle n’avait plus seize ans merde. Elle en avait vingt-cinq. Elle n’avait plus besoin de sniffer de la poudre dans les toilettes de la boîte de nuit pour se sentir cool, elle n’avait plus besoin de coucher avec le mec qui ramenait la poudre pour se sentir mieux dans sa peau. Elle n’était plus cette garce antipathique qui ne voulait pas qu’on sache qu’elle avait un coeur.
Duvauchelle ne réalise que maintenant que si elle faisait tout cela, c’était sûrement parce qu’elle n’était pas elle même, avec tout ce qu’elle prenait.
Les jambes toujours en coton, elle observe son sauveur. Dante. Il a les yeux clairs, il est grand. Il a ce petit air méditerranéen qu’elle trouve presque craquant. Pas le moment de penser à ça Coline
« Sacré droite, boxeur amateur ? »
Elle ne sait pas trop quoi lui dire. Il vient de la sauver d’un mauvais quart d’heure, en meme temps elle n’aurait jamais pu faire le poids, elle et ses points d’enfants.
« Merci encore. Je suis désolée je ne sais pas quoi dire d’autres, je suis un peu… ailleurs. »
Entre choc et ébriété.

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — La jeune femme lui annonce qu'elle va bien. Bon, elle est arrachée mais elle va bien quoi. Dante n'a jamais compris ces filles qui se mettent la tête à l'envers et surtout qui s'exposent clairement au danger. Franchement, c'est ridicule. Elles cherchent quoi ces filles ? A se faire violer ou kidnapper en rentrant de boite ou un truc du genre ? Parce que on va pas se mentir, c'est pas la même chose un gars bourré et une fille bourré. Les gars courent quand même bien moins de risque que les jeunes femmes. A la rigueur un gars cuit, ça peut se faire tabasser mais bon, violer c'est quand même pire non ? Passons, il lui adresse un demi sourire, un peu quand même fâché contre elle même si il ne la connait pas : non mais enfin, il lui a prit quoi de boire autant ? « Tant mieux alors. » elle semble ailleurs, complètement déconnecter de la réalité. Elle lui demande si il est boxeur, sûrement à cause de la droite qu'il a décroché à son assaillant. Il ne peut s'empêcher de sourire avant de dire « Non pas vraiment, j'ai juste appris à me battre quoi. » ouais, appris à se battre pour s'en sortir car dans le monde de requin qu'est la mafia si on ne sait pas, on crève. Mais la boxe n'est pas spécialement ce qu'il préfère, il est plus arts martiaux, après c'est un peu chacun son truc. « C'est rien, tu vas bien c'est le principal. Tu veux un verre d'eau ? Ou de jus de fruit peut être ? Ca te fera du bien. » histoire qu'elle s'hydrate un peu avec un truc non alcooliser parce que là, elle en a foutrement besoin. Ses yeux sont posés sur cette petite brunette menue et très mignonne mais bon, pas le temps de la draguer, clairement elle est pas dans son état normal.

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — Ça aurait pu être un désastre, cette soirée aurait pu se transformer en catastrophe. Si ce fameux Dante n’avait pas été là, l’autre débile qui lui avait saisi le poignet aurait tiré le poids plume qu’elle était au loin, je ne sais où, dans une camionette, dans son squat de violeur, dans un endroit sombre dans lequel il y aurait pu lui arriver malheur -même si malheur était clairement un petit mot comparé à tout ce qui aurait pu lui arriver.
Elle prend une grande inspiration, assise sur le canapé, comme soulagé de se savoir en vie et presque en sécurité. Presque oui, parce que Dante a beau être son sauveur il peut aussi bien se transformer très vite en cauchemar semblable à celui qu’elle venait d’éviter.
« Savoir se battre c’est pas donner à tout le monde. Je devrai apprendre peut-être tiens. Comment tu as fais » dit-elle en rigolant.
Ouais, elle s’était toujours dis, en rentrant talons en main de soirée en plein milieux des rues de Paris, qu’un jour il lui arriverait un pépin et qu’elle ferait mieux d’apprendre à se défendre.
« De la vodka ça me ferait passé le choc » elle réalise alors que vu son état ça serait une mauvaise idée. « mais de l’eau ça pourrait être pas mal ! »
Elle sort alors une liasse de billet vert de son sac à main.
« Paye toi un truc avec ça, c’est pour te remercier. »

If I got rid of my demons, I’d lose my angels. — L'italien venait de s'interposer entre une jolie femme, brune et éméché et un espèce de sauvage qui était visiblement prêt à tout pour chopper ce soir, même se contenter d'une jeune femme non consentante et bourré. Une fois l'énergumène partie, il se tourne vers elle. Bon sang, si il l'avait connu, elle aurait eu le droit à un savon, parce que franchement son attitude irresponsable lui irise les poiles. Il faut vraiment être inconsciente pour se mettre dans un état pareil, quand on est seul et pas accompagné de copine ou de copain qui peuvent te protéger en cas de besoin. La jeune femme finit par se laisser tomber dans un canapé après lui avoir demander si il sait boxer. Il lui répond que non pas vraiment, Basini est plus pro art martiaux moins boxe, mais dans ce domaine, il se débrouille quand même. « J'ai appris tout petit. Mais si ça t'intéresse, tu peux toujours apprendre, il y a des cours qui sont donnés. » bon, il parle mais elle ne s'en souviendra surement pas demain, surtout qu'elle rigole après ses paroles. Le trop plein d'alcool surement. Il lui demande alors si elle veut boire un truc. De la vodka ? Un regard lourd de sous entendu et de reproche lui est adressé par Basini qui sourcils froncé n'était pas pour. Elle finit par se rétracter et demande de l'eau, lui tendant des billets. Il les regarde un instant avant de repousser sa main gentiment et dire « Range ça avant que quelqu'un vienne te voler. Je vais te chercher de l'eau » en bon gentleman, il ne pouvait pas accepter qu'elle paye, ça non. Il disparait un instant, un regard poser sur elle toujours régulièrement pour vérifier que personne ne revient et commande au bar un verre d'eau et un verre de jet 27.