ALEX&OFEE ◊ Tu files un mauvais coton !

C'est rare que je quitte l'hôpital ces derniers temps du coup, je vois pas grand monde pour ne pas dire personne. Pourtant, comme je l'expliquais à Maëlys quelques heures plus tôt, on m'a envoyé une lettre comme quoi j'allais jamais en cours etc et avec cette histoire de nouveau doyen, j'ai vraiment peur de me faire renvoyer alors, je fais acte de présence de temps en temps pour que ça plaise à tout le monde. Je viens tout juste de terminer dans les cours dans lesquels je ne fais rien d'autres que de fixer l'horloge dans l'espoir que le temps passe plus vite. Parfois, je regarde mon portable aussi. En tout cas, cette journée a été vraiment longue et là, je marche super vite dans la rue dans le but d'arriver le plus rapidement possible à l'hôpital pour avoir la chance de croiser le médecin. Je pensais que j'étais tranquille ici, surtout en marchant aussi vite mais, ce ne fut pas le cas puisqu'on m'attrapa le bras. C'était Ofélia. Je sais, j'abuse. J'aurais pu au moins répondre à ses sms. Hey salut toi ! Je prends un air innocent mais, elle se rend compte que je donne de nouvelles à personne et que j'ai comme disparu de la circulation. Pourtant, les rumeurs circulent vite à Harvard non ? Je me mords la lèvre avant de soupirer : Je suis vraiment désolée, c'est que je suis pas mal occupée en ce moment. J'hausse les épaules; Je sais que j'aurais du lui en parler de moi-même, c'est juste que ça me fait toujours bizarre d'en parler et à chaque fois, j'ai un petit pincement au coeur. Bref, la cata !

Je suis un peu vénère qu'elle soit pas venue me voir ou qu'elle m'ait appeler pour m'en parler car si je fais style de pas savoir pour pas la blesser et qu'elle se rende encore plus compte que Harvard est au courant et parle sur le dos de son ex ou copain, je sais même plus, ça craint. Je me montre un peu froide et elle me salut normalement , ce qui a encore plus le don de m'énerver. Oui, c'est ça ! fais comme si tout allait bien ... dis-je d'un air lasse mais compréhensif, pas méchant sachant ce qu'elle traverse. Elle est confuse, je le vois et j'ai un petit sourire pour montrer que je ne l'ai pas si mauvaise que ça et surtout pour ensuite lui répondre : Je sais que tu dois avoir des bonnes raisons mais tu dois te reprendre en main peu importe la chose parce que je sais très bien que tu vas plus en cours.... j'ai des bons informateurs ! Avais-je repris sur un ton de maman poule protectrice à fond.

Je fais comme si de rien était et je vois que ça ne lui plaît pas trop. En même temps, j'ai pas envie de lui en parler, j'ai pas envie de dire à tout le monde que je vais mal. Je pense que n'importe qui peut le comprendre, surtout en vue de mon sale caractère de merde. En tout cas, je me mords quand même la lèvre pour ne pas m'énerver ou me mettre à pleurer, je ne sais pas trop. J'hésite encore. Telle une maman, elle me fait la morale. Faut dire que c'est pas ma mère qui va me la faire vu qu'on ne se parle quasiment plus pour ne pas dire plus du tout. Je déglutis parce que j'ai pas envie de me faire engueuler comme une enfant alors que oui, comme elle le dit, j'ai de bonnes raisons. Ouais je sais et j'y retourne étant donné qu'on veut me virer ! Je rigole mais, c'est pas franc. Je veux pas me virer, je galère déjà assez comme ça. Du coup, je lui explique quand même, rapidement, vite fait. Zakhar est dans le coma...

J'étais tellement énervée de la sentir si mal pas contre elle mais parce que j'aimerais faire un truc pour l'aider et c'était compliqué ! Je savais ce qui se passait mais en amie proche, je savais qu'il fallait que ca sorte donc je faisais l'ignorante. Elle consentit à avouer que oui, elle n'assurait pas face aux cours, que c'était catastrophique car elle annonça justement y retourner. J'eus un petit sourire : Oui, il serait temps ma belle... dis-je en attrapant tendrement son poignet et sa main en signe de soutien. Elle lança ensuite la raison et je me mordais la lèvre montrant que je prenais pas cela à la légère en ajoutant, serrant sa main : oui, et je sais que ça te fait du mal, c'est normal mais tu vas pas l'aider à en sortir en te foutant en l'air, foutant ta vie en l'air... Je grimaçais, montrant mon inquiétude pour elle. Il faut aller le voir, lui parler mais vivre ta vie pour qu'en se réveillant, il revienne dans une belle vie chérie ! Je la prenais dans mes bras, la serrant fort et de force sans soucie aucun.

Il serait temps ? Ouais non moi, je vois pas les choses comme ça et puis, j'y vais à contre coeur alors, je ne vois pas l'intérêt. Si je fais des efforts, c'est juste parce que je veux mon diplôme l'année prochaine, j'ai pas envie de retaper mon année encore une fois. J'adore Harvard mais, faut pas déconner non plus. Je lui donne une raison, la raison. Comme si je lui devais des explications. C'est juste que j'ai pas envie de me reprendre encore une réflexion dans la gueule parce que je ne fais pas les choses bien. J'ai mes raisons, je pense que c'est assez justifié comme ça. Je fous pas ma vie en l'air ! Mon fiancé est dans le coma et je devrais faire comme si de rien était ? Continuer ma petite vie tranquille, jusqu'à ce qu'il se réveille ? Non, ça se passera pas comme ça. Je continue d'avancer mais, je peux pas l'oublier juste le temps de... C'est top dur pour moi. Et puis, je sors quasiment plus donc pas de soirées, pas d'emmerdes. Je ne prends pas de drogues ni de médocs, juste un petit joint de temps en temps mais, je suis qu'une Mather après tout. Ok, je fume, ok, je ne vais plus vraiment en cours mais, je fous pas ma vie en l'air pour autant. Je fais ce qu'il me semble juste. Ma vie est pas belle sans lui. Elle le sera quand il se réveillera ! J'hausse les épaules comme si c'était normal. C'était normal même.

Elle ne semblait pas vouloir comprendre, je le sentais à son regard, ses traits tirés, dans l'énervement mais pas méchant, juste une révolte contre sa pauvre situation et si je comprenais, en bonne amie, je ne pouvais la laisser ainsi alors je la laissais se lâcher. Je l'écoutais déblatérer sur sa situation et contrer mes propos. Je restais impassible parce que avec Alexys, il fallait être ainsi surtout qu'elle était têtue et surement, que à la fin de cet entretien, elle continuerait ainsi, qu'il faudrait plusieurs fois pour qu'elle pige mais je ne lacherais rien. A la fin de sa tirade, je me contentais d'inspirer fortement montrant mon mécontentement et lassitude mais je ne dis rien. Je la laissais cogiter et s'exprimer avant de lâcher un pique ironique. Ah oui? elle sera belle quand il se reveillera ... bah là faut pas me tendre la perche ! Bien écoute, la sienne le sera pas quand il verra comment tu n'as pas essayé de la rendre belle avant qu'il soit là... il va arriver dans une sacré merde ! Dis-je non méchante mais en ironisant et montrant que je ne voulais pas abandonner qu'elle comprenne qu'un homme amoureux veut sa femme heureuse dans toute circonstance et que surtout, en partant comme ça, elle tomberait dans le gouffre.

J'ai tiré la langue à Ofélia parce qu'on arrive jamais à être d'accord toutes les deux d'ailleurs, je me demande comment on arrive à êtres potes parfois. On est tellement pareilles et tellement différentes aussi. Je ne sais pas comment expliquer les choses enfin bref. Elle est gentille hein mais, je pense pas qu'elle est déjà été à ma place un de ces quatre parce que sinon, elle comprendrait et là, ce n'est pas le cas. Elle voit le mauvais côté des choses alors que moi, c'est tout l'inverse. Ofélia ! Tu te rends pas compte dans quel état je me suis mise la dernière fois qu'il est parti... La drogue, la fatigue, les fêtes, le fait que je faisais que des conneries... là ok, je suis triste, j'ai plus trop faim et je préfère rester auprès de lui plutôt qu'en cours mais, je vais bien ! Je suis bien je trouve je veux dire, ça pourrait être pire ! J'hausse les épaules en espérant qu'elle comprenne ce que je voulais dire.

Je me retrouvais un peu conne parce que j'étais partagée entre la compréhension de son état, de son mal et le besoin qu'elle ne recommence pas à faire des conneries alors ma situation devenait compliquée. Je lui souriais pour la rassurer, montrer que j'étais là, que je donnais que mon avis. Là, bien sur, elle s'occupa de m'expliquer que c'était bien mieux qu'avant, que en gros, je voyais que le mauvais coté.  Je grimaçais, mordillais nerveusement ma lèvre et je répondais : Comment se porte-il ? Montrais-je alors toute ma compréhension. Je voulais qu'elle voit que j'étais là.

Je voulais la rassurer et lui faire comprendre que je ne comptais pas refaire les mêmes conneries que j'avais fait dans le passé. J'avais déconné mais, ce n'était pas la même chose. Désormais, j'avais confiance en Zakhar et puis, ce n'est pas comme s'il était parti loin de moi une nouvelle fois. Non, il était dans le coma et c'est clair que j'avais peur qu'il ne se réveille jamais or, je tentais de ne pas trop y penser. Je voulais rester positive autant pour lui que pour moi. Je sais que c'était la meilleure chose à faire et que c'est ce qu'il aurait voulu. Je ne peux pas dire que je suis au meilleur de ma forme mais, ça pourrait être pire et je ne considère pas que je suis en train de foutre ma vie en l'air. Je tente d'avance c'est juste que j'y vais moins vite et je pense que Ofélia est en train de comprendre parce qu'il finit par se radoucir et me demander comment il se porte alors, je hausse les épaules en soupirant légèrement. Toujours au même point... les médecins n'en savent pas plus. Mais, je baisse pas les bras. Je sais qu'il va finir par se réveiller. Parce qu'il 'a promis de ne plus jamais me laisser. Tu veux aller boire un café avant que je ne reparte ? Je jette un petit coup d'oeil à ma montre. Il me reste un peu de temps alors, autant en profiter.