Cameron I. Bosveld ► lily macapinlak

MATHER HOUSE.
C’est simple, clair et net. Vous avez vu ma face ou bien ? Je suis le genre de nana qu’on peu qualifier de fêtarde invétérée, la timbrée de service qui va couper vos cocktails avec du GHB et saupoudrer votre glace à la fraise de coke. Manger vos Crunch le matin et trouer toutes vos chaussettes rien que pour faire chier. Me faire tatouer le nom de votre plat préféré sur les fesses et teindre vos cheveux en vert caca d'oie. Organiser une Bar Mistva dans des chiottes publiques et faire une rave party chez votre grand-mère. Le pire, c’est que ce sera surement démentiel. La fille qui se trimballe sur le campus avec une gueule de bois constante et qui vomit juste avant de débarquer dans le mauvais amphi. Il m’arrive d’être sérieuse, si si je vous assure. j’ai l’esprit d’équipe, je suis fidèle aux miens et mieux vaut pas s’en prendre à ceux que je considère comme ma famille sinon je risque de partir un peu loin. J’ai tendance à faire brûler les choses qui me dérange. Et pis c’pas de ma faute si t’as trop de cheveux. Hein. On dit que j’ai un don pour foutre la merde, que nenni, j’appelle ça être une personne « originale et parfaite pour ne pas passer sa vie à se faire chier devant les feux de l'amour avec une bière bon marché entre les orteils ». Le truc qui est bien avec moi, c’est que même si je suis bordélique, je finis toujours par nettoyer derrière moi. J’vous promet que ce vomi sur le canapé disparaîtra demain. Comme si de rien n’était, pouf, c’est magique. J’suis magique ? J'ai bien vu que la casa était pleine à craqué mais j'y peux rien si j'vous sent comme une sorte d'âme-soeur. Comme Bonnie qui nettoie les caleçons de Clyde. Comme Jekyll qui fait un brushing à Mr. Hyde. (j'ai d'autres exemples en réserve mais je garde une part de mystère, quand même) Allez, j’suis sûre que vous le pensez, tout au fond de vous, que j’suis une Mather dans l’âme.

LOWELL HOUSE.
Bon, tout ce qui est esprit artistique, un peu perché, c'est tout aussi mon délire et il me semble que je suis aussi à la hauteur de cette maison. Enfin si les membres seraient prêts à accepter une malade mentale comme moi m'enfin bon, c'est peut-être pas gagné. Je sais peindre des portraits avec mes pieds, ça peu être un atout ?

Once upon a time

Je suis née une chaude nuit d’été au début des nineties, quelques minutes après mon frère jumeau, au coeur d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Là ou les couleurs s’entremêlent à des notes de musiques frénétiques et où la nature prendrait presque le dessus sur l’Homme. Non loin de la poésie ambiante d’un accouchement sanguinaire et douloureux, j’ai vu le jour les yeux grands ouverts et -pour une fois, Dieu merci- je ne me suis pas mise à hurler comme tout nourrisson le ferait à sa naissance, j’ai juste regardé mon père droit dans les yeux et je lui ait gentiment gerbé dessus. Hi Dad ! Malgré la tension de ce dernier face aux insultes de ma mère sous l’effet de la douleur, mon père avait fini par fondre en larmes. Et oui, parfois je fais ce genre d’effet là. Non pas que ma naissance soit aussi cool que l’arrivé du petit Jesus, mais tout de même, il y a de quoi faire un peu d’effet.

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Ma mère, une sublime métisse néo-zélandaise - japonaise, est une ancienne mannequin devenue accroc au yoga et au botox après avoir rencontrée mon père. Elle est constamment en voyage à travers le monde pour y tester toute sorte de gigolos en tout genre, m’voyez. Mon père fait parti de ces gosses de riches Américain qui a hérité d’une énorme maison de disque à New York : il a fini par se barrer à l’autre bout du monde avec un de ses associés. Hé oui, mon cher géniteur se la coule douce aux Bahamas avec son petit copain et leur chihuahua tondu comme Britney Spears lors de sa dépression. Mes parents sont bel et bien divorcés depuis que j’ai 7 ans, ils allaient pourtant bien ensemble à aller voir à droite à gauche et à flamber leur fric comme on grillerait des merguez sur un barbecue.

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Bref, tout juste sept ans et mon frangin et moi nous débarquons chez notre tante à Boston. Dans le genre fétichiste un peu fêlée et auteur de romans à succès. On à fini par immigrer chez elle histoire d’avoir un minimum de vie à travers la folie de nos parents. C’était réussi, en soi, à côté de la masse de conneries que je fais depuis que j’ai douze ans, j’ai toujours été une excellente élève. Je suis carrément consciente que ça ne pardonne pas mon comportement mais je n’y peu rien, les choses sont ainsi, je fou la merde, je fais de la merde et j’emmerde le reste. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de changer : fini les petits tours en garde à vue, les joints longs comme mon avant-bras et les litres d’alcool ingurgités par semaine : j’ai tenue une semaine dans un centre qui relevait plus d’un couvent qu’autre chose. Oh malheureux, plus jamais de ma vie, je crois bien que ça m’a rendu pire. Ma tante croyait en la justice des établissements non-mixtes : je me suis donc retrouvée dans une sorte de pensionnat pour gonzesses, le genre de truc vachement privé mais où la jeunesse dorée du coin se lance à corps perdu dans une débauche sans fin. Ou comment envenimer les choses en ce qui me concerne.

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Et voilà, sept ans que je traîne mon petit cul sur les bancs d’Harvard, à osciller entre gueule de bois et cours intensifs d’astronomie. Enfin, quand je me présente en cours. Je suis généralement là quand ils y a des examens, le reste du temps je vadrouille à droite à gauche en quête de soirée déjantées ou personnes à faire chier. Voilà à quoi se résume ma vie depuis ces quinze dernières années.

(Invité)