ELEANOR J. WINDSOR ► Katy Perry

Avec du recul, c'est tout de même assez impressionnant de se rendre compte du pourcentage de chance que j'avais de naître dans la famille royale de Grande-Bretagne. Fille d'Andrew et Sarah, respectivement duc et duchesse d'York, c'est le 17 octobre 1990 que mon destin s'est celé à celui de la couronne britannique. Mon père étant le deuxième fils de l'Elizabeth II, cela fait effectivement de moi la petite-fille de la reine.

Il n'est pas difficile d'en arriver rapidement à la conclusion que je n'ai jamais connu la misère, la galère ou l'insalubrité. Je ne vais pas le nier, j'ai eu une vie pour le moins confortable pour ne pas dire over the top. Alors oui, c'est plutôt agréable de se voir réaliser le moindre de ses désirs à n'importe quel moment lorsque tu as 9 ans, mais tout est dans l'artificiel. Je suis consciente aujourd'hui que cet environnement rêvé par tout être humain camouflait cet aspect de prison dorée que représentait le fait d'appartenir à l'élite royale britannique.

Dès ma naissance mon destin était tout tracé. Toute mon éducation était encadrée et si je dérivais ne serait-ce qu'un instant, on me remettait rapidement dans le droit-chemin. Jusqu'à l'aube de mes 20 ans j'ai baissé la tête et n'ai fait que ce que l'on me "suggérait". Je n'aime pas tenir un discours victimisé, mais la réalité était telle. Par exemple à partir de mes 6 ans j'ai commencé à pratiquer la gymnastique artistique au sol. J'avais beau ne pas être excité à l'idée d'en faire, il fallait que je "développe mon sens sportif et artistique, c'est bon pour une princesse". Et bien évidemment je ne faisais pas ça pour le plaisir, ce qu'il fallait c'était gagner. Et j'en ai fait de la compétition, beaucoup. Dès ma première victoire lors de ma première compétition, j'ai forcément fait naître des étoiles dans les yeux de mes parents et de ma famille en général. Une étoile du sport était née. Alors si au début je n'aimais pas spécialement l'idée de pratiquer ce sport, je suppose qu'avec le temps je m'y suis accommoder jusqu'à presque l'apprécier. J'ai cessé la compétition en même temps que le sport à l'âge de 17 ans, après mon terrible échec lors des qualifications olympiques après m'être fracturé la cheville en ayant voulu exécuter une acrobatie risquée. Alors certes, mon palmarès était assez impressionnant au final, mais j'ai passé 11 ans de ma vie à pratiquer un sport qui ne me faisait pas rêver et qui m'a valut une fracture à la cheville qui encore aujourd'hui me gêne.

Comme je le disais c'est à partir de mes 19 ans à peu près que j'ai osé prendre une autre route que celle qu'on voulait m'imposer, quand mes parents ont souhaité me faire intégrer le Cambridge britannique pour que j'y étudie le droit ou la médecine. J'avais le choix entre deux domaines, quelle ouverture d'esprit de la part de mes parents j'étais gâté par tout ce choix. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que je n'avais pas l'âme d'une princesse, loin de là. J'ai commencé à comprendre qu'être la jeune femme parfaite, mielleuse et maladivement sobre et classique ne me correspondait pas. Il fallait que j'élève la voix pour faire comprendre à mes parents et particulièrement à cette famille que je n'étais pas un pion dans leur collection de poupées royales. L'Eleanor rebelle était née.

J'ai commencé à cultiver un look punk/rock limite grunge. C'était ma manière de protester contre cette affligeante sobriété qu'on m'imposait depuis toujours. Mes parents on très mal vu cette période. Non-seulement ils me voyaient me transformer physiquement en ce qu'ils imaginaient de pire, mais c'est à cette période que je suis devenu l'Eleanor insoumise, indomptable et hargneuse. Pendant des mois j'étais à l'apogée de ce look déjanté qu'il me plaisait d'arborer. Pendant des mois mes parents et moi étions en conflit constant. C'est une période ou mes apparitions publiques se faisaient beaucoup plus discrètes bizarrement. Oh non il ne fallait pas entacher la famille presque céleste qui faisait rêver notre nation. Finalement moi et mes parents ont tenu à faire un deal. Je devais assagir ce look, en échange de quoi ? Pouvoir étudier la seule chose qui me permettait d'être totalement libre : la mode.
J'ai réellement réussi à faire changer mes parents après cette phase de ma vie. Ils avaient cessé de m'imposer quoique ce soit, et nous étions désormais sur la même longueur d'ondes sur le fait que j'étais libre de mes choix tant que je n'allais pas à l'encontre des valeurs de notre famille. C'est donc un peu avant mes 21 ans que J'AI décidé d'intégrer Harvard, dans l'optique de découvrir de nouvelles influences aux États-Unis et ayant l'impression d'avoir fait le tour de ma bien-aimée culture britannique que je ne comptais cependant pas reniée.