Ma famille était une source d'honte et de déception. Si je le savais depuis un certain temps maintenant avec Soren dans les rangs, cela s'était confirmé ces derniers temps avec l'autre côté, cette fois ci Weasley et Jordan qui avait trouvé cela marrant d'embrasser une fille. Pour tester. Pour savoir l'effet que ça faisait. Et tu vas aller embrasser un dromadaire pour mettre l'expérience sur ton cv aussi ? La frontière entre les deux est bien mince, autant tout faire pour n'avoir aucun regret. Je sentais que je me crispais rien que par la présence de l'être déchu dans l'ascenseur. Pour lui, il n'y avait pu rien à faire, il était perdu. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé de le ramener sur le bon chemin. Mais non. Trop de débauche en lui. «
Ce qui est drôle dans tout ça, pour une fille comme toi qui ose utiliser le terme de maladie pour parler de mes préférences sexuelles, c'est que tu es rousse. Si je deviens aussi borné que toi on est pas sortie. Je peux te répéter que tu n'as pas d'âme et que tu me répugne de ta simple odeur, c'est facile mais je n'en vois pas l'intérêt. Je reste optimiste, un jour tu grandira. » Qu'est-ce que l'âme déjà ? Et c'est tellement ridicule de juger quelqu'un sur son apparence physique alors que les colorations capillaires par exemple ? Soren était risible en essayant de trouver des arguments pour contrer les miens, mais on pouvait lui reconnaître une certaine ténacité. Les clichés sur les roux étaient bel et bien des clichés. Il n'avait qu'à venir me sentir d'une part. D'autre part, l'âme était une notion extrêmement subjective, qui faisait référence notamment à la religion. Lui, il essaie de se servir de la religion ? Lui, l'être contre nature ? Allez, vas t'acheter une crédibilité, bisous. Pas la temps de répondre. Un bruit se fit entendre. Fort. Lugubre. Sans appel. «
Qu'est-ce que... » Les lumières finirent par jouer des tours, un coup intenses, un coup absentes. Damn. Je passais une main devant mes yeux pour ne pas me faire aveugler. La descente de l'ascenseur cessa alors brutalement. «
Il ne manquait plus que ça tiens... T'es vraiment maudite toi. » Je le fixais du regard, l'observant se faire du mal. Quel intérêt de frapper son poing contre la porte ? Ah oui, vrai que c'est un super héros et que ça va faire une brèche nous permettant de sortir en sautant. Sans nous écraser en bas, naturellement.
J'aimerai qu'on revoit qui est vraiment maudit ici. Je pense pas que tu sois le plus à plaindre. Soren avait de la chance de se retrouver avec moi en réalité. «
J'aurai préféré être enfermé ici avec mon copain... » Si j'étais déjà crispée avant, j'étais encore plus tendue maintenant en entendant ces mots. Des gens trouvaient une stabilité avec leur homosexualité ? Ils essaient de faire comme les gens normaux ? Mais on frôle le ridicule là. C'est comme si des lamas se construisaient un foyer, que l'un allait travailler et tout ça. Mais n'importe quoi. Je le voyais s'affaler au sol après avoir tenté d'appuyer sur le bouton.
J'aurai préféré ne pas être enfermée tout court, évites moi tes délires sado-masochistes en plus de tout le reste. Il pouvait quand même pas avoir toutes les tares de ce monde ce garçon ? Encore heureux, il était blanc de peau. Notre famille aurait été encore plus déshonorée sinon. «
Fais attention, on respire le même oxygène, tu risques d'attraper mon homosexualité. » Je lui jetais un regard plein de dédain avant de sortir un téléphone pour aller sur internet et choper le numéro de l'accueil du centre commercial.
Crois moi, on restera pas enfermés assez longtemps ici. Hors de question que je devienne comme lui, une chose immorale. Je trouvais le numéro et le composais, me concentrant prête à faire du grand Célestine pour obtenir ce que je veux. Ce qui était présentement être loin de mon cousin.
Je pense que vous un soucis avec votre ascenseur dans la partie Ouest de votre bâtiment. Si vous voulez conserver votre job et évitez que mes avocats poursuivent en justice vos patrons pour préjudices moral et physique, ainsi qu'abus de confiance et perdre tout ce qu'ils ont, vous serez bien aimable de faire en sorte que ce détail soit rapidement régler. Je raccrochais, sur les nerfs. J'avais été extrêmement calme au téléphone. Trop calme. Le genre inquiétant en fait.
Je suppose que c'est maintenant que t'essaies d'engager la discussion, qu'on finit par se sourire l'un à l'autre et qu'abracadabra on devient les meilleurs cousins du monde trop inséparables ? dis-je avec sarcasme.
Vivement que je sorte de là.