OCTAVIA 'ANYA' L. PETROVA ► teresa palmer

« Fumes avant que la vie te fume. » Ne baisse jamais les bras, relève toi après un échec, essuie tes larmes et recommence. Un jour, tu y arriveras, tu pourras lever le poing, tu pourras être fier de toi. Mais, en attendant, tu dois te battre, tu dois tout faire pour le mériter. Tu ne dis pas reculer devant le danger, tu ne dois pas baisser les bras devant le premier obstacle, tu dois bouger ton cul dans toutes les situations. Tu te prenais des coups de poings, ton front suait et tu mettais tes bras comme bouclier, tu te baissais pour éviter chaque coups. Et tu en faisais de même, jusqu'à ce que tu reçoives son poing dans la figure et que ta tête culbute en arrière pour tomber et t'écraser sur le tapis. Le nez en sang, pourtant tu te relève, tu n'as pas peur du danger, tu es inconsciente. Tu fais de la boxe depuis plusieurs années, tu te bat contre des hommes, tu ne veux pas te battre contre des femmes. Tu as cette rage au fond de toi, ta famille t'a limite oublié et abandonné. Tu rentres chez toi juste pour te laver et dormir et manger quelques choses, tu passes chez toi comme dans un courant d'air. Tes parents ne veulent plus te regarder, ne veulent plus te voir. En gros, ils ne t'aiment pas, ils ne veulent plus faire d'effort pour toi. Tu n'as plus d'argent venant d'eux, tu te retrouves avec plus un sous sur ton compte. Tu dois te débrouiller à trouver de l'argent pour te payer les études. Tu n'as pas mis bien longtemps avant de te plonger dans ce métier dangereux et interdit. Au début, rien n'était bien simple et pourtant, tu as continué. Tu ne marchais plus dans la rue sans un couteau sur toi, ou même des bombes d'acrimo. Tu fais ça de nuit, dans des petites ruelles, et au final plus le marché fonctionnait et plus tu en vendais. Jour et nuit, tu ne te cachais même plus, tu faisais ça discrètement et tu ramassais des billets et des billets. Tu n'avais plus besoin de tes parents pour vivre, tu avais un revenu assez large. Mais, la vie n'est pas toujours magnifique, quand tu pensais pouvoir relever la tête et vivre heureuse. Tu as appris quelques semaines plus tard que ta meilleure amie avait perdue vie lors d'un accident de voiture. Elle était sous l'emprise de l'alcool et de la drogue à ce moment-là.

Tu avais fourni ta meilleure amie dans l'après-midi, soi-disant que c'était juste pour ce soir et au final, elle en avait pris une bonne dose avant de reprendre le volant. Tout était de ta faute, tu n'aurais pas du lui donner, tu n'aurais pas du lui vendre. Tu t'es refermé sur toi-même pendant plusieurs jours, plusieurs semaines après son enterrement. Un enterrement ou tu étais en première ligne, tu avais fait l'effort de mettre une robe noire avec un simple gilet. Une coiffure légère et un maquillage aussi noir que ta robe. L'angoisse prenait toujours le dessus, pendant toute la cérémonie tu repensais à cette journée. Tu t'en voulais tellement, tes mains tremblaient. Ton esprit n'était pas là, les larmes coulaient le long de tes joues. Elle était la seule personne en qui tu avais confiance et sur qui tu pouvais toujours compter. Tu venais de perdre la moitié de ta vie, la moitié de ton cœur, une sœur, ou plutôt ton âme sœur. Tu l'aimais bien plus qu'une amie, plus d'une fois vous avez échangé des baisers, des câlins sensuels. Plus d'une fois tu as dormi avec elle, dans ses bras en sous-vêtements ou même totalement nue. Il n'y a qu'avec elle que tu partageais des moments aussi intime. Tu ne savais pas si tu pouvais te prétendre être bisexuelle, sachant que les autres femmes ne t'attiraient même pas. Il n'y avait que cette jeune femme au long cheveux blonds, aux yeux verts avec des formes élégantes. Elle était comme toi, elle avait le même caractère, les même passions et la même vie, difficile avec des parents incompétents. Cela s'expliquait, pourquoi tu étais toujours avec elle et rien qu'avec elle. Tes virées en vacance avec elle, tes soirées avec elle, tes parties de jambe en l'air avec elle. A chaque fois que l'homme parlait de cette jeune femme, ton cœur se resserrait un peu plus à chaque fois. Ton cœur se détruisait, se consommait petit à petit. Réduisant à la forme de cendre, le néant s'était emparé de toi, tu avais tellement mal. Tes larmes n'en finissaient plus, ta souffrance ne faisait que de s’agrandir, un peu plus à chaque fois. Tu n'avais rien trouvé de mieux que de t'enfoncer à ton tour dans ce cercle vicieux. La drogue et l'alcool, te permettait de respirer, de te poser sans penser à tes problèmes. C'est pour ça qu'en plus d'être une dealeuse, tu étais devenue une tox, dépendante de la drogue. Tu ne pouvais plus t'en passer et tu étais devenue le genre de personne à éviter.

Plus d'une fois tu t'es battue en pleins milieu de la rue, que tu t'étais fait arrêté pour violence, pour ivresse sur voie public et tant d'autre chose. Tu soupirais, tu regardais ton visage un peu plus abîmé à chaque fois. Tes études coulaient petit à petit, tu ne faisais plus rien pour que ça fonctionne. C'est seulement après le troisième avertissement de ton école, que tu as recommencé à te relever. Grace à ton ami, celui qui t'épaulait depuis l'accident de Siobhàn. Il était dans sa voiture, quand elle a percuté un camion. Il s'en est sorti avec une jambe cassé et la clavicule fracturée. Avec des blessures plus ou moins profonde, il sait ce que cela faisait. Elle était sa petite amie, un triangle assez particulier, il n'avait jamais été au courant de ta relation avec sa copine. Au final, c'est lui qui a repris la relève, il te faisait sortir, voir des autres personnes. Il reprenait là ou Siobhàn s'était arrêté, il te faisait sourire, il te faisait rire. Il te considérait comme sa plus grande amie, il te protégeait et t'accompagnait quand tu allais vendre. Il était devenu un pilier dans ta vie, il te forçait à remonter tes moyennes, à repasser les examens ou tu avais échoué. Il t'avait obligé à tourner une bonne fois pour toute la page, il voulait recommencer sa vie, avec toi. Tu as accepté ce choix, tu as décidé de lui faire aveuglement confiance. Grace à lui, tu trouvais ta place dans ta classe, tu reprenais goût à continuer tes études en science. Il savait qu'il ne pourrait jamais te faire arrêter la vente et aussi la drogue, mais il continuait à y croire. Il était le bon mec, il était toujours là pour te remettre sur le droit chemin dès que tu commençais à t'éloigner un peu trop. Le genre de mec, avec qui tu ne pensais jamais t'entendre et pourtant si. Il était comme ton meilleur ami, comme un frère. Jusqu'au jour, ou il avait décidé de t’amener dans ce festival, te connaissant pratiquement par cœur. Il savait que tu allais apprécier cette soirée, et ça n'avait pas manqué. De la musique, des joints, de l'alcool, et lui, oui lui était important. Il  fini par t'embrasser au moment ou tu ne t'y attendais pas. Il t'avait surpris et pourtant tu ne regrettais pas, tu avais prolongé ce baiser et tout au long de la soirée, il y avait cette tension sexuelle entre lui et toi. Au final, la soirée s'était terminée dans son lit, dans son énorme appartement.

Alors que tout se passait parfaitement bien, tu ne sentais pas à l'aise et tu avais besoin de lui parler de ta relation avec son ancienne petite amie. Tu ne pouvais pas lui cacher encore pendant bien longtemps, il avait le droit d'être au courant. Tu savais pertinemment que tu allais le perdre, qu'il allait t'en vouloir. Mais, tu faisais ça pour qu'il ne souffre pas de ton départ dans seulement quelques jours. Tu avais été prise dans une université, loin, bien plus loin de l'endroit ou tu résidais. Tu avais arrêté la boxe, prévenant ton entraîneur que tu n'étais plus faite pour les compétitions et que tu déménageais. Tu avais préparé tes valises, tu avais largement l'argent qu'il te fallait pour le voyage, tu avais déjà acheté ton billet d'avion. Il fallait juste que tu le préviennes, tu ne voulais pas le perdre, mais tu ne voulais pas lui cacher durant toute ta vie cette relation. Tu n voulais pas le faire souffrir, mais tu ne voulais pas souffrir non plus. En te réveillant, après cette soirée plus que mouvementé, tu étais plus distante avec lui. Tu avais mis des barrières et au final, tu devais lui expliquer. Assise à l'autre bout du lit, tu l'avais longuement regardé avant de prendre le parole. « Max, je dois t'avouer pas mal de chose... » lâchais-tu doucement, te mordillant doucement la lèvre. « Siobhàn, n'était pas qu'une amie pour moi. Elle était bien plus que ça. Je n'ai jamais aimé une femme, pourtant elle, si. Je n'ai jamais embrassé une femme, mais elle, si. Je n'ai jamais fait l'amour avec une femme, mais avec elle, si. » tu tournais la tête, tu ne voulais pas lui laisser le temps de te répondre, de prendre la parole. Il te dévisageait du regard, il n'avait plus ce sourire qu'il avait en se réveillant. « Elle te trompait avec moi, elle t'aimait, mais elle m'aimait aussi... Je suis désolée, mais je ne pouvais plus garder ça pour moi. » soufflais-tu à mi-voix. Ton cœur se serrait, tu ne le regardais pas. Tu n'étais pas capable de le regarder droit dans les yeux. Tu lui avais menti pendant des mois et des mois et c'est seulement aujourd'hui, que tu étais capable de lui expliquer. « Dégage. » les seuls mots qu'il avait réussit à prononcer. Il s'était levé, m'envoyant tout mes vêtements à la gueule. « Dégage de chez moi. » hurlait-il en pleins milieu de son appartement, te raccompagnant rapidement à la porte une fois tes vêtements enfilés. Il te poussait en-dehors de son appartement, claquant la porte derrière toi.

Il te détestait et il avait toutes ses raisons, tu étais rentrée chez toi le plus rapidement possible. Tu n'avais pas envie de traîner dans la rue, même si la rue était ta maison, ta vie. Tu avais fini tout ce que tu devais terminer, tu avais retrouvé tes amis juste pour une dernière soirée. Annonçant ton départ, plusieurs voulaient te retenir et d'autres étaient content pour toi. Tu as pris ton envol quelques jours plus tard, sans avoir de nouvelle de Maximilien. Tu es arrivé à Cambridge quelques heures plus tard, tu avais pris un appartement le temps que la rentrée se fasse. Tu as fini par prendre place dans la chambre de ta maison. Reprenant ta vie entre tes mains, des cours plus ou moins difficile, plus ou moins intéressants. Parfois tu t'endormais, parfois tu participais. Tu n'étais jamais pareil dans le même cours, mais au final tu continuais tout ce que tu faisais dans ton ancienne vie. Tu fumes, tu bois, tu vends pour te faire de l'argent, bref rien de bon , mais pourtant tu continue. Tu es entrée dans ce cercle, tu ne peux plus en ressortir. Tu profites de ta vie, tu fais des pires soirées, tu te fou mal, mais pourtant tu n'oublie rien. Tu as beau être à des kilomètres, tu penses encore à Siobhàn et Maximilien. Mais surtout à ton père, il était mort et c'était à cause de cette raison que tu étais devenu un déchet. La seule explication du pourquoi du comment. Sa perte, t'avait simplement brisée en mille morceaux et tu n'avais rien trouvé de mieux que de t'enfoncer dans ces choses plus que sombres. Tu t'étais éloignée de ta famille, devenant une personne étrangère, ta mère n'arrivait même pas à te relever, et tant que tu ne tournerais pas cette page, tu resterais cette femme totalement paumée. Même si tu faisais des efforts pour rattraper ton travail, même si ta famille avait réussi à te faire entrer à Harvard, tu devais te prendre en main. Et même si tu continuais la drogue et l'alcool et les soirées, tu tentais de travailler.

L'architecture pour toi, ce n'était pas que ton avenir, c'était tout d'abord une passion. Depuis toute petite, tu adorais dessiner et réaliser des nouveaux bâtiments, des nouveaux aménagements. Malgré tes laborieux débuts, tu étais devenue une professionnelle du dessin et tu ne faisais que de t'améliorer. Et même avec ces changements dans ta vie, ton but principal restera à tout jamais l'architecture. À cause de tes nombreuses conneries, tu avais eu dû redoubler pour obtenir ton année, ce qui explique pourquoi tu te trouves encore maintenant en étude. Et tu espères que d'ici quelques années, tu pourras ouvrir ta propre entreprise et reprendre une vie normale.