# 4 Quiet Storm
- contexte/résumé:
Lewis et Romy ne se sont plus parlé depuis le bal. Presque inconsciemment, ils se dirigent tous deux jusqu'à leur lieu de rendez-vous habituel, leur cabane dans le parc. Ils pensent être seuls mais découvrent qu'ils ont tous deux eu la même idée. Ils décident alors de se dire leurs vérités afin de tourner la page sur leur précédente dispute.
romy-
« Je m'attendais pas à te voir là. » je dis à Lewis d'un ton neutre alors que j'arrive à sa hauteur. Non, je m'y attendais pas. Et je ne sais pas si ça me fait plaisir ou souffrir.
lewis- "
Quand t'étais partie, je t'ai attendu ici. (...)
Mais tu n'étais jamais venue, parce que t'étais déjà plus dans le coin et j'avais bien vite compris. Et j'étais content pour toi. (...)
Alors pourquoi, pourquoi aujourd'hui quand j'suis ici sans t'attendre, en te voyant arriver, j'arrive pas à sourire ?" (...) T'aimerais connaître la réponse, parce que t'avais la gueule triste et le coeur qui venait de tomber au sol sur la terre. Il était sale, un peu cassé, et tu commençais seulement à te rendre compte de tes conneries.
romy- Après tout, je peux pas l'empêcher de venir ici, tout comme lui ne peux pas m'en empêcher. On est pas en instance de divorce, il n'y a pas de garde partagée ou de séparation des biens. De toute façon, il n'y a même pas eu de nous au départ. Lewis et moi, c'était juste quelques nuits partagées, pas de quoi en faire un drame. Et pourtant nous voilà, comme au coeur d'une tragédie grecque.
lewis- "
On va jouer à un jeu, toi et moi" que tu commençais doucement. Tu reprenais une latte, tu la fixais en essayant de discerner la moindre désapprobation. "
Ça s'appelle l'honnêteté. Et chacun son tour, on va se dire une vérité. Tu sais, les mots qui se trouvent ici et qu'on sort jamais".
romy- «
J'avais peur. Ça se passait bien, toi et moi, mais au bal j'ai perdu le contrôle, j'ai flippé. Je voulais pas que tout se complique ou devienne bizarre, qu'on perde ce qu'on avait. Du coup je t'ai repoussé. » je lui explique, non sans peine, presque incapable de le regarder dans les yeux. J'ai presque envie de me frapper quand je m'entends parler. J'ai horreur de tomber dans le sentimental, dans le mélodramatique.
lewis- "
J'sais que j'ai été un piètre cavalier au bal. Et j'voulais pas que tu ..." tu marquais un temps de pause, tu tirais sur ta cigarette. "
J'voulais pas que tu partes quand on était dans ce couloir" que t'avouais pleinement. Parce que c'était la vérité, mais t'avais pas eu les couilles de la rappeler. T'avais trop de fierté, puis d'ailleurs, tu voudrais lui en dire des dizaines d'autres de choses.
romy-
« Il n'y a personne d'autre avec qui j'ai ce que j'ai avec toi. » j'avoue à mon tour. Traduction : t'es le seul Lewis, t'es spécial. J'en reviens pas. Qu'il mémorise bien cet instant car une telle chose n'arrivera plus jamais.
« Je voulais pas partir, c'est avec toi que je voulais terminer ce bal. »lewis- Tu laissais ton coeur parler, pour une fois. Les sentiments n'étant plus seulement que des pierres, comme des poids insurmontable à traîner derrière toi. T'étais plus prisonnier de tes émotions, et ça, c'était bien la première fois depuis des années que ça t'arrivais. "
T'es spéciale pour moi Romy. Je tiens à toi, et c'est peut-être con à dire, mais tu m'manques tu vois. Et j'ai pas envie de perdre ce qu'on a"
romy- Je me dis qu'on a été cons de tout foutre en l'air. Mais maintenant qu'on est là, qu'est-ce qu'on peut y faire au juste ? Je suppose que notre relation ne sera plus jamais comme avant, plus jamais aussi légère. L'a-t-elle été vraiment un jour ?
« J'ai l'impression de perdre tous mes repères avec toi. » je lui dis, troublée, tracassée.
lewis- Puis d'un sourire malicieux, tu te reculais pour finalement te pencher en avant et attraper Romy par la taille. Hop, ni une ni deux, tu la portais pour venir la mettre sur ton dos comme un sac à patate. Le jeu était terminé, les vérités avaient été dites.
romy- Couchée dans la poussière, je reste sur le dos, les bras en étoile, à rire et à la fois observer le ciel. Je me rends compte que l'univers est vaste et qu'on est tellement insignifiants. On est que deux abrutis dans un parc, deux abrutis parmi tant d'autres.
« Je voudrais que ce moment finisse jamais. »lewis- Tu tournais la tête vers elle, l’observant à demi éclairé par les restants de lune mais aussi par les réverbères de la rue. C’était votre endroit, votre cabane, votre moment, c’était vous, ensemble. Elle était belle Romy, là, tout de suite. Elle l’était toujours, même après une nuit de désir. Mais à cet instant, elle avait cet éclat. T’avais les émotions dans une balançoire, ou encore dans un avion Paris ; New-York qui irait à toute vitesse. Tu te laissais aller de l’amour à la haine, envers elle, envers toi-même. Tu laissais difficilement la vérité entrer dans ta tête, mais ce soir, tu baissais les armes. Tu te laissais aller à tout, à rien, à vous. Tu finissais par te redresser sur le côté, toujours en observant Romy. Finalement, assez furtivement, tu t’approchais d’elle, de son visage, plus particulièrement de ses lèvres. Et yeux dans les yeux, les visage un peu penché l’un de l’autre, tu venais déposer tes lignes rosées sur les siennes. Toi aussi, Lewis, tu voudrais que ce moment ne finisse jamais.
romy- Dans ses putains d'yeux bleus. Je pourrais me noyer dans le turquoise de ses iris. J'y plongerais volontiers, même si j'ai pas pieds, et sans bouée. Ses lèvres finissent par effleurer les miennes pour les rencontrer enfin. Un simple baiser, le premier depuis le bal. La violence aura fait place à la tendresse.
lewis- "
Tu m'as manqué" que tu laissais échapper. Romy, t'avais manqué à Lewis. Le goût de ta peau, la tension sexuelle, la simplicité, la folie. Vous deux, ensemble, Lewis et Romy, Romy et Lewis, vous, nous, toi et moi. C'était tout ça, un mélange de choses dont on ne peut énoncer la grandeur.
romy- Lewis n'est pas une de mes soeurs, il n'est pas l'un de mes meilleurs amis. Lewis n'est pas non plus mon petit ami ? Qu'est-il au juste à mes yeux ? Une évidence, une âme soeur. Celui en qui je me reconnais, celui avec qui je suis moi. Coupable de lui donner autant d'importance, coupable d'avoir tant besoin de lui.
lewis- On a tous une étoile qu'on préfère par dessus toutes dans le ciel, et peut-être que Romy ça pouvait être cette étoile. La tienne, celle que tu voudrais voir briller pour toi durant le reste de ta vie. T'avais pas envie de courir après ta solitude, t'avais pas envie d'te barrer en courant parce que tu l'avais embrassé un soir de lune, ouais
romy- On a certainement pas envie de se l'admettre, pas envie d'en parler de peur de gâcher cet instant, mais on ne peut pas nier la vérité. Lewis et Romy a évolué. En bien ou en mal, je ne saurais pas vraiment le dire, en tout cas pour l'instant c'est doux, c'est agréable, c'est rassurant. C'est tendre et c'est probablement ça qui est nouveau.
lewis- Cette fille te mettait sur les nerfs, Romy, elle était sujet à beaucoup d'émotions chez toi. Et en fait, fallait bien l'dire que les sentiments et toutes ces conneries, tu ne t'y connaissais pas trop.
romy- Je me perds dans mes souvenirs, je repense à notre rencontre, nos retrouvailles, la fois où il m'a invitée au bal. Je repense à ses sourires quand il me voit. A la joie que je ressens quand je le vois.
« Je t'aime trop Lewis. » je dis dans un soupire, d'une voix à peine inaudible.
lewis- Lewis, respire, t'as peut-être mal entendu. Non, impossible. Elle l'avait dit Romy, elle avait dit je t'aime. Tu te passais une main dans les cheveux, t'osais même pas la regarder. "
Ouais, bon bah à la prochaine" que tu disais dans un souffle avant de tourner les talons.
romy-
« Donc tu te casse ? » je lui dis froidement à mon tour. (...) J'aurais tout entendu sérieusement. Et le voilà qui me tourne le dos et me laisse plantée là, toute seule sur le sol. Sérieusement ? C'est ça Lewis, barre toi. Vas donc aider ton assistée de soeur.