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❝ Le passé colle à la peau ❞
Mon bel amour, ce n'est que le débutTrois heures du matin. Le temps passait à une vitesse incroyable dans cette ville où la jeune Elena venait à peine de mettre les pieds. Comme seul bagage, une valise avec quelques affaires à elle. Sa première vie, qu'elle avait quitté en 2013 en faisant croire à son suicide, elle n'en garde aucune affaire. Ni celle qu'elle venait de quitter pour revenir à Boston. Les biens matériels l'importaient très peu et cela, depuis le plus jeune âge. Pourquoi garder ses vêtements de nourrisson alors qu'elle ne pourrait plus jamais les mettre ? Ou mettre sur un cintre une robe qu'elle a déjà mise une fois et dont elle est certaine de ne plus jamais enfiler une seconde fois ? Cela ne servait à rien d'avoir trop d'affaires et de les garder à tout prix. Même si elle avait énormément d'argents, la brune n'en avait jamais fait trop et elle préférait donner que de jeter ou de revendre. Soit, la demoiselle secouait sa tête alors que cela faisait une heure qu'elle était debout devant un grand immeuble de Cambridge. Little Italy. Les souvenirs de cet endroit lui provoquait un mélange explosif en elle. Sourire, tristesse, excitation, frustration, tout passait dans l'intégralité de son corps en quelques fractions de seconde. La clé qu'elle tenait dans sa main s'enfonçait dans sa peau depuis une bonne demi heure déjà sans qu'elle ne la relâche un seul instant. Malgré son hésitation et ses doutes, jamais elle ne s'autoriserait à reculer. Partir. Fuir. Non, elle ne le ferait pas une seconde fois.
Son retour auprès de son père à Las Vegas pour commencer avait été.. Très complexe. Son père l'avait regardé de bas en haut, s'attendant sûrement à ce qu'elle lui dise « hey dady, je suis un fantôme ». Sauf qu'il n'en avait pas été le cas et elle ne se serait jamais permis de lui parler de cette manière, de toute façon. Ses seuls paroles ? « Bien, au moins ton frère ne sera plus le seul à reprendre l'entreprise. Harvard est une bonne école, suis les cours qu'il n'a pas et bon retour dans ma famille » La sienne parce que Madame Archibald n'en faisait plus partie. Ni elle, ni sa femme. Pouvoir réapparaître devant ces deux femmes et leur donner une légère crise cardiaque avait fortement amusé la cadette. Une vengeance ? Oui. Une parmi tant d'autres, bien entendu. La jeune Elena leur avait fait promettre de ne rien dire à Baptiste et.. De toute façon, il ne les aurait jamais cru. Cependant.. Ce soir, ce n'était pas devant son bâtiment qu'elle se trouvait. Non. Elle savait qu'il comprendrait qu'elle aille d'abord voir une autre personne.
Un homme, grand, brun, le regard transperçant. Chaque détail était incrusté dans son esprit. Des souvenirs à en avoir le vertige. Leurs baisers passionnés, leurs caresses sensuelles, leur fou-rires à répétition, leurs sourires amoureux qui crevaient les yeux de tous les jaloux et.. Ceux moins appréciables. Ceux qui nous retournent l'estomac sans vous demander votre avis. Son ventre se soulevait alors qu'elle respirait profondément pour ne pas vomir à ces images. La mafia, la souffrance, la fuite, la fausse-couche. ça va aller, Elena, respire doucement et va le retrouver. Son bras se levait à toutes ses pensées et le badge glissait sur la paroi électronique. Un léger « tac » et la porte s'ouvrait devant elle. Ne perdant pas plus de temps, ses pas la menèrent rapidement jusqu'à l’ascenseur.. Puis jusque devant la porte de l'appartement qu'elle connaissait par cœur. Avait-il changé la décoration ? Y avait-il toujours leurs photos accrochés sur les murs ? Son cœur battait tellement vite que sa main tremblait alors que la petite clé rejoignait la serrure pour laquelle elle était faite. Deux tours vers la gauche et..
La porte s'ouvrait dans le plus grands des silences. La brunette ne respirait même plus tant les émotions se bousculait en elle. L'envie de crier était tellement forte qu'elle dut se mordre violemment l'intérieur des joues en avançant dans l'entrée. Refermant la porte derrière elle, ses chaussures retrouvèrent leur place alors que l'odeur familière de cet endroit arrivait brusquement dans ses poumons. L'envie de pleurer lui montait et la prenait à la gorge. Doucement, elle avançait à l'aveuglette dans l'appartement. Tout était familier. Les meubles n'avaient pas changé de place et ce fut un grand soulagement à ses yeux. Tout était comme avant. Tout peut redevenir comme avant . Douce illusion à laquelle elle tend à croire depuis quelques semaines. L'espoir fait vivre, après tout. Poussant la porte de la grande chambre, l'excitation emmêlée à la peur agrippait son cerveau alors qu'elle visualisait les contours du lit et là.. Il était allongé, entrain de dormir. La Lune épousait ses traits avec une douceur folle. Au bord du lit, se tenant de côté, le sommeil le rendait tellement beau. Trois ans, mais il n'avait pas changé. Elle se rappelait encore de ces nuits où elle prenait plaisir à le regarder dormir si paisiblement alors que des milliards de questions lui saccageait la tête.
Dante. Son premier amour. L'homme de sa vie. Son âme sœur. Le père de son enfant parti bien trop tôt. Sa moitié et son tout à la fois. Faisant le tour du lit, son jean skinny retrouvait le sol ainsi que ses chaussettes. Gardant son t-shirt et ses sous-vêtements, Elena glissait sous la couette de ce lit où elle allait régulièrement il y a trois ans. Pour dormir, pour faire l'amour, pour se calmer après une dispute, pour se réconcilier en douceur. Une part d'elle s'y trouvait et elle la retrouvait enfin. Le jeune homme bougeait légèrement à ses côtés. Se tournant vers elle, son visage illuminait de mille feux. Résister à l'envie de l'embrasser devenait bien compliqué alors qu'il semblait si bien dans les bras de Morphée. Se rapprochant de lui, son corps frôlait timidement le sien. Une longue décharge électrique passait dans tout son corps. L'envie de pleurer lui revint mais elle gardait la tête haute, même allongée contre lui. Venant tout contre lui, elle respirant à plein poumon son parfum. Son odeur rien qu'à lui. Revivre, voilà ce qu'elle était entrain de vivre alors qu'elle sentait ses bras venir enlacer sa taille fluette.© LOYALS.
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