champagne & caviar (Hippo)

Je tourne la tête d'un seul coup vers Cole, un air incompréhensif sur le visage. Il savait qui était le fameux voleur et, à ma grande surprise c'était une femme, une femme du nom de Charline. Charline, je pouffe un rire moqueur, c'était quoi ce prénom merdique déjà pour commencer et, comment Cole a été assez bête pour tout se faire voler par une pétasse de matérialiste. Sûrement une histoire de sexe derrière tout ça, son amour pour les femmes le perdre, j'en étais certaine. - Tu comptes te venger j'espère ? Rassure-moi, tu ne comptes quand même pas la laisser t'avoir pris pour sa tête de turc ? J'arque un sourcil à la suite de sa phrase. Je relève alors la tête comme pour faire ressortir ma fierté. - Je t'en prie Cole.. Je ne suis pas aussi stupide que toi pour me faire arnaquer de la sorte. Bien évidemment, on ne peut pas être plus vicieux et malsain que la pire des garces. Impossible, j'étais la reine dans ce milieu ça, queen of the bitch. Implorez-moi. Je rejette une mèche blonde qui tombée sur mon visage en arrière de mon index, ma coupe de champagne en main je bois une mince gorgée en secouant la tête de gauche à droite. - J'ai déjà le nécessaire chez moi, pas besoin d'habiter à la EH, la seule chose qui pourrait m'y faire vivre c'est mon futur rang de Présidente Eliot. Un sourire diabolique sur mon visage, j'envoie un léger coup d'oeil en coin vers mon ami. Oui, j'étais ambitieuse, j'avais des objectifs et, le premier était de virer Tate de là comme je le pouvais pour commencer. Un petit jeu de rivalité c'était déjà installé entre lui et moi, un jeu plutôt amusant auquel je prenais goût à m'investir. Il me demande alors si il ne m'avait pas trop manqué ces derniers jours, j'hausse les épaules en lui répondant que pas vraiment, il était tellement sûr de lui qu'il me disait mentir. J'affiche un large sourire, oui, c'est vrai je m'ennuyais de sa présence pour être honnête, il a les mêmes principes que moi, les mêmes valeurs et il est celui avec qui je suis le plus proche de la bande, celui à qui je me confie, à qui je fais confiance.. Mais je me lasse aussi très vite, je peux passer du noir au blanc en deux jours, en trois heures, de l'attachement à l'ignorance la plus totale. Puis surtout, franchement je ne suis pas la femme la plus expressive du monde soi-disant passant. Je lance un sourire amical en sa direction en restant silencieuse. Il venait alors me murmurer son appréhension à l'oreille, il balayait la pièce du regard comme persécuté, le voir dans cet état-là m'amuse légèrement. Je pose alors ma main sur son bras comme pour le rassurer. - Détend toi, détend toi, tout le monde se fout bien de ta vie sexuelle mouvementée ici.. Je lui donne un petit coup de coude amical en portant une nouvelle fois le verre à mes lèvres. J'écoute son récit fantastique entre lui et ses 1001 femmes, fifty shades of Cole, je pense qu'il ferait un carton le film. J'hoche avec exagération la tête au fur et à mesure que ses mots découlent. - Alors tu es clairement en train de me dire que tu risques de briser tes fiançailles en carton pour une femme, excuse-moi pour la vulgarité, qui est juste bonne au lit ? Qu'il n'y a aucune histoire de sentiment là-dedans ? Je dis en imitant faussement son chuchotement d'avant. Alala, il s'enfonce. Il me prend pour qui là en fait ? Une blondasse écervelée ? Le problème c'est que je suis blonde, belle et intelligente, une BBI. Alors à d'autres ces conneries Cole. - Et tu veux donc me faire avaler ça ?! Je souffle un petit rire avant que celui-ci ne disparaisse totalement pour y laisser un visage de dégoût, de colère, de jalousie et autres régner. Je rêve où il vient de me dire qu'en gros je suis le second choix ?! Et face à Nes' en plus. - J'espère que c'est une blague, de très mauvais goût mais que c'est une blague ? Parce que dans ce cas-là, c'est simple je prends mes clics et mes clacs et en moins de deux secondes je débarrasse le plancher. Je le scrute en le fusillant du regard, il venait de toucher mon ego surdimensionné et ça me donnait des palpitations. - Alors ? J'attendais sa réponse et en fonction de celle-ci, tout pouvait aller très vite et, pas dans le bon sens.

« Je compte bien me venger oui…"  répliquai-je, piqué au vif par le rire un brin moqueur d’Hippolyte. Et oui le grand Cole Wildingham s’était fait avoir par une jolie paire de nibards et un beau sourire peint de rouge. Les femmes… Un décolleté un peu vertigineux, une jupe qui volait, et paf on me perdait… Mais pour Hippolyte, c’était différent : la blondinette était sûre qu’on ne l’y prendrait pas, qu’on ne réussirait pas à l’arnaquer si facilement. « Prends garde quand même… » La prudence, on n’en abusait jamais trop. Bref, c’est avec cette même assurance que mon amie affirmait ensuite qu’elle avait tout ce qu’il fallait chez elle, que sa venue à la EH ne se ferait qu’à la condition qu’elle se retrouve à sa tête. « Pff… » me moquai-je en plongeant à mon tour mes lèvres dans ma coupe, moqueur. « Tu ne serais pas présidente  rêve pas… Tu oublies que c’est ma sœur qui est à la tête de la maison. » Je le lui rappelais juste, histoire de la faire descendre un peu de son petit nuage.  Quoi que, dans le fond, pour succéder à Victoria, Hippo serait surement parfaite… Mais si je lui disais, elle allait vraiment finir par prendre le melon. C’était un peu comme ça entre nous, on s’adorait mais on ne se le disait pas trop. Elle nia donc d’abord que j’aie pu lui manquer avant de le reconnaître finalement. Aveu qui provoqua mon sourire, sauf que ça ne dura pas. Et ma panique lorsqu’elle évoqua ma liaison avec Kyla et mes fiançailles dans une seule et même phrase, cela sembla d’abord l’amuser, puisque d’un coup de coude elle me taquina sur l’intérêt inexistant de tous pour ce sujet. « Dans le doute, parle moins fort. Les murs ont des oreilles… » Et Ombeline, aussi fou que cette théorie puisse paraître, elle avait peut être des amis. Des connaissances ici présentes qui se feraient un malin plaisir de lui rapporter tout ce qui pouvait être dit entre ma confidente préférée et moi. Par prudence donc, et aussi parce que le déballage de sentiments n’était pas mon fort, j’essayais de réduire mon lien avec Kyla comme étant un simple plan cul. Une théorie qu’Hippolyte ne sembla pas gober une seule seconde. « Elle est pas juste bonne… C’est la meilleure. » rétorquai-je avec un petit sourire pervers, bien décidé à nier l’attachement certain que je ressentais pour miss Carmichael. Et par mon –c’est la meilleure- j’espérais bien réveiller l’esprit de compétition de mon interlocutrice. Ca + ma révélation bidon selon laquelle j’avais invité Nesayem avant elle ce soir. Voilà la recette pour piquer au vif Hippo et étouffer son petit rire moqueur et faire disparaître son petit air de miss je sais tout de son visage. Je m’approchais d’elle lentement, un petit air amusé se dessinant sur mes traits, alors qu’elle me demandait la confirmation que ce n’était qu’une blague et c’est à quelques centimètres de son visage que je lui soufflai : « A ton avis ? Allez Hippo, montre moi que j’ai eu raison de t’inviter en première… » Un peu de tendresse et de réconfort pour ma pauvre petite personne.

(Invité)