Appel de Zoya vers Gabriel

Enroulée dans une immense couette, Zoya avait le regard perdu dans le vide. Elle était rentrée du Chili avec Gabriel et Teddy et ceux ci l'avaient déposé chez Calypso où la jeune russe espérait retrouver sa jeune soeur. Cependant, aucun indice ne laissait présager que celle ci était rentrée à son appartement depuis le tremblement de terre. La boule nichée au fond de son ventre devint encore plus douloureuse quand elle s'en rendit compte. Elle rentra alors à son ancien appartement, espérant cette fois tomber sur Lizzie, mais elle ne trouva toujours personne. Alors elle passa des coups de fil aux hôpitaux, aux gens de son entourage, mais aucun foutu moyen d'avoir des nouvelles de sa soeur. Elle était morte d'inquiétude, mais surtout épuisée. Epuisée d'avoir mal à l'âme comme à ses blessures. Alors elle s'enroula dans sa couette et resta des heures allongée dans son lit, à contempler le plafond. Quand une envie pressante la poussa enfin à se lever, elle remarqua que Gabriel avait essayé de la joindre un bon paquet de fois et lui avait laissé des messages. Soudain envahie d'un très mauvais pressentiment, elle composa le numéro de l'homme qu'elle aimait, les doigts tremblants et priant pour que rien de grave ne soit arrivé.

A peine Gabriel eut il décroché qu'il passa ses nerfs contre elle. Zoya était un peu perdue face à la réaction de son brésilien, mais elle ne tarda pas à comprendre que s'il était dans cet état, c'était parce qu'il était arrivé quelque chose à Joey. Aussitôt, l'adrénaline lui fit oublier ses propres blessures et elle rétorqua : " Enlevé Joey? Tu dramatiserais pas un peu là? Qu'est ce qui te dit qu'elle s'est faite enlever? " Même si un kidnapping lui paraissait absurde, elle sentait tout de même l'inquiétude la gagner. Certes Joey n'était pas sa fille, mais elle s'en était beaucoup occupé depuis sa naissance et elle était profondément attachée à elle. " Tu veux que je vienne? "

A ces mots, Zoya sentit son bras valide se tétaniser. La situation décrite par Gabriel la faisait replonger 5 ans plus tôt, dans un contexte qu'elle aurait évité ne plus avoir à revivre. Mais la jeune russe n'était pas une froussarde, et la colère monta en elle : " Tu vas pas m'écarter comme ça Batista, hors de question que vous y alliez sans moi! " Elle se dirigea vers sa grande armoire, ouvrit un tiroir et fouilla au fond de celui-ci d'où elle ressortit son flingue. Elle prit le chargeur remplit de munitions se trouvant dans un autre tiroir, le glissa dans son arme, puis elle ajouta : " Je suis là d'ici 30 minutes avec du renfort, fait pas de connerie Gab " Quitte à ce que quelqu'un se salisse les mains, autant que ce soit elle.