RAUDENFORD ⊹ You play with fire without thinking of the flames, you just forget that it is I who hold the lighter.

J'étais venu à la Eliot House pour venir rendre visite à Cole, en même temps j'étais passé voir mon bizuteur pour savoir quelques trucs, ça me permettait de sortir un peu de mon immense villa pratiquement vide. Je m'y ennuyer rapidement mais, vivre à l'intérieur de ma confrérie c'était juste impossible pour moi, la cohabitation serait très difficile, j'ai besoin de mon espace personnel et, là clairement il serait beaucoup trop restreint. Je longe le grand couloir pour arriver tout en haut des marches d'escalier qui menaient au hall d'entrée. Il était bien vide, je descends les marches une à une en faisant glisser ma main sur la rampe. J'entends des bruits de pas, je relève alors la tête pour voir qui venait de faire son entré et, malheureusement pour moi ça n'était qu'Ael.. Non pas lui, pas encore, j'avais pas besoin de le croiser maintenant, aujourd'hui, je me disais que si j'avais été plus rapide de quelques secondes je n'aurais pas eu à le croiser. J'essaye de me faire discrète en calculant le bruit de mes talons qui tapaient le sol sous chacun de mes pas, baissant la tête en espérant qu'il ne me verra pas ce qui est pratiquement impossible à moins d'être aveugle. Au pire des cas, je ferais comme si il était inexistant s'il en vient à m'adresser la parole, être en présence d'Ael me rendait presque nerveuse, je ne contrôlais plus grand chose même si je me saignais à montrer le contraire. J'arrive à la fin de l'escalier, on se frôle légèrement, je sens rapidement son parfum me chatouiller les narines, je m'empresse de sortir en dehors de la EH.

Je m'apprêtais à quitter rapidement la EH mais mes intentions ont vite été coupés malheureusement. Je croise Ael dans le hall alors que je n'éprouvais aucune envie de lui faire face, vraiment. Il m'insupporte, malgré qu'il est censé être l'un de mes confrères, avec lui tout était pluuuus compliqué.. Il y avait une terrible attraction sexuelle entre nous deux, une attraction tellement irrésistible qu'elle me dégoûtée. J'aime pouvoir être seule maître de mes choix, de ce que je veux désirer ou pas mais.. Lui, lui c'était complètement différent, la situation m'échappe à chaque fois, tout me glisse entre les doigts alors je trouve beaucoup plus simple de le détester. Rapide solution et, plutôt efficace pour l'instant. Je m'étais précipité vers la sortie, posant un pied en dehors de la maison en pensant m'en être sortie indemne. Il ne faut pas crier victoire trop vite comme disait autrefois mon cher père. Je ne pouvais pas me taire et passer mon chemin, c'était plus fort que moi, je me sentais obligé de renchérir à sa remarque. Je n'étais pas une femme faible, loin de là, je n'avais pas besoin d'être une bodybuildeuse ou autres connerie dans le genre, ma langue était ma seule arme. Mes mots étaient plus que tranchants et, je savais en jouer. Je fais alors demi-tour sur moi-même pour venir faire face à Ael qui était à la moitié de l'escalier. - A quoi bon fuir devant un caniche ? Quand on parle de fuir en général, cet acte est poussé par la peur, hors là, je ne voyais aucun danger en Ael. Tu croises les bras sur ta poitrine avec un sourire hautain comme jamais. - Mais je vois que tu as du mal à te passer de moi.. J'essayais juste de vite déguerpir, parce que je trouve que ta présence n'est pas vraiment intéressante pour que je trouve le temps de te saluer vois-tu..Mensonges. Encore des mensonges.

Je crache mon venin comme si c'était de l'acide en pensant que ça le brûlerait au passage. Il prend son air faussement vexé, triste, tu souris face à autant de sarcasmes des deux côtés, vous jouez à un jeu cruel tout autant qu'il est plaisant. Je ferme les yeux en soupirant face à sa mascarade enfantine. - Je sais.. Je sais que ce sera dur de te remettre de cette déception.[/b] Je le regarde redescendre pour venir vers moi, ton coeur accélère ses battements, je ne comprends pas pourquoi il revient sur ses pas, j'aurais aimé que cette discussion prenne vite fin mais, non, il préfère titiller ton désir une fois de plus. Touché. Il m'avait bel et bien touché en plein coeur comme on dit, réellement je venais de perdre une bataille avec le missile qu'il venait de me sortir en pleine gueule mais officieusement il n'en était pas certain. Il n'en savait rien, j'étais plutôt forte pour dissimuler ce que je pouvais vraiment ressentir alors je vais continuer de porter ce masque qui me facilite tellement la vie. Il rend la distance minime entre vous, il vient murmurer à mon oreille, je recule d'un pas légèrement, instinctivement. Mon coeur s'arrête, mon ventre se noue et honnêtement à ce moment-là, je n'ai qu'une envie, c'est qu'il puisse me faire l'amour en plein milieu de ce hall. Je fais taire ces putains de pulsions qui me détruisent en sa présence. Il s'éloigne finalement en lançant un dernier pique en ma faveur. Je le dévisage de haut en bas en pouffant un petit rire. - Mon pauvre.. Mes rêves sont beaucoup plus intéressants que ça ! Je balance une mèche de cheveux en arrière. Il tourne les talons, je trouve le moment propice pour lui relancer la pierre. - Qui fuit qui maintenant ? Tu baisses la tête en souriant fièrement. - T'as peur d'assumer l'effet que j'peux te faire.[/b] Je remonte la bandoulière de mon sac par-dessus l'épaule et, je me tourne vers la sortie pour reprendre ma route.

Et voilà il ne fallait pas longtemps pour ce jeu horrible commence entre nous, ni lui ni moi ne voulions se retirer de la bataille qui constitue nos deux êtres. C'était d'une connerie infantine mais au fond, j'aimais ça, j'aimais jouer, j'aimais voir jusqu'où mon pouvoir de séduction pouvait aller, savoir à quel point je peux plaire.. C'était toujours flattant, j'étais loin d'être une femme de nuit et, je ne me donnais à n'importe qui, ce n'était pas du tout mon genre j'étais plutôt du genre frigide. Parfois quand je vois Ael en face de moi, en train d'se chercher, de jouer avec le désir de l'autre, je me dis pourquoi ne pas me laisser tenter au final ? Puis je me rends rapidement compte que ce serait comme une défaite pour moi, que je prendrais la chose comme telle, comme si j'étais qu'un vulgaire objet sans prix qu'on arrive à avoir trop facilement. Non, je ne voulais pas faire partie de ces femmes trophées que les hommes prennent malin plaisir à collectionner. Je mérite bien mieux que ça, je mérite le respect et l'honneur, et j'en inspire tellement que je ne pourrais jamais me permettre de balayer d'un seul coup ces aspects de ma personnalité au fond d'un pieux avec un pauvre connard qui penserait m'avoir berné. Je secoue désespérément la tête envers Ael.. Le pauvre, il prenait vraiment ses rêves pour des réalités, n'avait-il pas encore compris que tout le monde ici m'était indifférent ? - Tu fais vraiment peine à voir quand même.. Arrête d'être si sûre de toi, tu te fais du mal plus qu'autre chose. Je pose une main au-dessus de son épaule comme un genre de signe de compassion face à autant de conneries sortant de sa bouche. Il réplique rapidement à tes propos, je souris, il venait enfin d'avouer qu'il se délècte littéralement de ma présence, un grand sentiment de satisfaction t'envahit. - Tu vois.. Quand je disais que tu as du mal à te passer de moi, je n'ai pas réellement tort au fond ! Je relève les épaules en levant les paumes de mes mains vers le ciel. - Ah quand je dis que tu n'es qu'un médiocre caniche, là aussi j'ai raison, quand ton maître appelle le clébard rapplique ! Je lève les yeux au ciel posant ma main sur ma hanche, m'appuyant sur une jambe plus que l'autre. Il tourne les talons, je fais de même dans deux directions totalement opposées puis il revient finalement à la charge en me provoquant, trop difficile pour moi de résister à la tentation d'y répondre. - Mais encore heureux, c'est que je ne suis pas un tapin de première, alors je prends ça comme un compliment. Je marque une pause, je fronce les sourcils en faisant mine de réfléchir et d'avoir mis le doigt sur quelques choses. - Mais attend, si tu ne rêves pas de moi dans ton lit ça veut dire que tu ne me vois pas comme un objet sexuel mais, c'est aussi que tu dois ressentir de fort sentiments à mon égard..

Ma cruauté ? J'étais donc si cruelle que ça ? Cooool, j'aime bien, j'aime bien personnellement. J'avais l'impression d'être une méchante reine comme dans les contes de fées.. Je trouve que cette image me va comme un gant, j'étais vraiment loin d'être la femme niaise, peace and love qui aime et aide son prochain, blablabla. Tout ça était d'un ennui à mourir. Je haussais les épaules en mode "que veux-tu c'est le succès de mes prestations." Je soupire avec exagération. - Alors pourquoi tu es encore là, à me parler, à faire tout un cinéma si tu te moques juste de la cruauté ? Tu perdrais autant de temps pour quelque chose d'aussi futile ? Mon pauvre, il s'enfonce tout seul. Je savais bien que je ne le laissais pas indifférent, je ne sais pas s'il l'avait ressentit à mon égard en tout cas je faisais de mon mieux pour ne rien laisser paraître. C'était bien mieux comme ça de toute façon. Mes traits se durcissent un peu après ses paroles sur le fait que je ne suis qu'un simple jouet. Alors là, hors de question de m'enfermer dans une case comme celle-ci. - C'est ce que tu dis ça.. Mais je sais que ce n'est que mensonge ! Je me rapproche un peu plus de lui en montant que quelques marches d'escalier. - Personne ne joue avec moi, je veux bien te laisser croire que c'est le cas mais en réalité JE contrôle tout. Moi et moi seule. Je dis en relevant la tête. Il se prenait pour qui ce simplet à penser qu'il pouvait jouer avec Hippolyte Dunford. Je souris face à tant d'éloges de sa part, ironique, j'imagine bien mais comme on dit dans chaque "je rigole" il y a bien une part de vérité. - Je remarque tu es bien contradictoire dans tes propos.. Juste avant tu me dis que ma présence est indifférente à tes yeux et, finalement là tu me dis tout le contraire ! De légers troubles de la personnalité ? Tu affiches un sourire en coin. Sourire qui s'en allait aussi vite, je m'imagine la scène de ce qu'il venait de te dire.. Mes membres se contractent légèrement, l'humidifie mes lèvres en passant ma langue par-dessus. Le regard fuyant je réponds de la manière la plus certaine que je pouvais. - Malheureusement on a pas toujours ce que veut dans la vie.. Je ne finirais pas dans son lit, non je ne lui laisserais jamais cet honneur, ce privilège. Je le regarde prendre la mouche, piqué au vif on dirait, je souris de toutes mes dents. - Ouuuh apparemment j'ai touché un sujet sensible ! Je pouffe un petit rire avant d'arquer un sourcil en sa direction. - Fait moi taire alors.. Toi et la provocation, la provocation et toi c'était une grande histoire d'amour.