i will be there for you ◄ aladen

Elle n’était pas la seule à être négative dans ce genre de situation. Il suffisait de voir comment était certains étudiants d’Harvard pour le comprendre. Je la regardais en souriant légèrement, la consolant comme je le pouvais soit en lui donnant le plus de tendresse possible. « On peut te pousser à le faire, nuance. » dis-je en la regardant dans les yeux. Si elle pense que j’allais la laisser être aussi négative et s’enfoncer un peu plus dans la dépression post-événement choquant. Je la regardais voyant que ce sujet ne lui plaisait pas tant que cela. La preuve, elle vient me demander de l’embrasser une nouvelle fois… Si je l’ai regardé dans les yeux pendant quelques secondes, je décide tout de même de laisser faire les choses. Des baisers de tendresse et de réconforts ne veulent rien dire, à part un plaisir certain et un moyen d’oublier quelques minutes notre vie. Je me penche pour laisser mes lèvres se poser sur les siennes, une fois de plus, sauf que j’ai pris l’initiative cette fois-ci. Je laissais nos lèvres se caresser doucement, alors que mon cerveau se déconnectait pendant l’espace de quelques secondes.

Me pousser à le faire ? À être plus positive ? À aller mieux ? Non. C'était impossible. J'étais beaucoup trop têtue, beaucoup trop compliquée pour réussir à m'en sortir aussi facilement. Personne ne pouvait me venir en aide. Personne n'avait réussi jusqu'ici, personne n'y arrivera. Et puis, désormais, je n'allais pas me laisser faire par les gens, par les hommes. Je ne comptais plus tomber amoureuse, je ne comptais pas revivre ce que j'avais pu vivre jusqu'ici. C'était impossible, sinon, ça allait me tuer. Et, jusqu'ici, les personnes qui m'étaient venues en aide et qui avaient réussi à changer les choses, c'était surtout les personnes dont j'étais amoureuse et ces personnes, elles m'avaient détruites. Mais bon, je ne voulais pas en parler avec Maden ce soir. J'étais bien trop perdue, bien trop désorientée pour en tirer quelque chose de bon. Je voulais simplement du réconfort et au lieu de continuer dans la discussion actuelle, je lui demandais plutôt de m'embrasser. Ses lèvres sur les miens, c'était la seule chose dont j'avais envie. Nos regards se croisent quelques instants avant qu'il penche un peu plus son visage dans ma direction pour venir poser ses lèvres sur les miennes. J'étais bien là, dans ses bras, mes lèvres sous l'emprise des siennes. Cela faisait du bien dans des moments aussi chaotiques, ça permettait d'arrêter un peu le temps. Je lui rendais son baiser, le faisant durer un peu plus longtemps avant de finalement le rompre et de poser ma tête contre son torse. « J'ai juste envie d'être à Boston et de tout oublier » glissais-je simplement alors que mes yeux commençaient à se brouiller de larmes. Je suis fatiguée, épuisée.

Je pouvais faire ce que je voulais, je savais qu’elle n’allait pas changer sa façon d’être. Elle était dans sa période négative et c’était ainsi. Je ne pouvais que me contenter de rester auprès d’elle en faisant ce qu’elle voulait. Elle voulait de la tendresse et du réconfort, un câlin aurait pu suffir mais elle voulait en plus de cela un baiser. J’avais l’impression de profiter d’elle et si c’est ce que je fais généralement, je n’aimais pourtant pas cette idée actuellement. Si le baiser a été plus loin que le premier, il a aussi été un moyen de réconfort, comme une bouffée d’oxygène. Toute bonne chose à une fin, je pose ma tête contre celle d’Alaska quand elle vient se loger contre moi. Je lui caresse les cheveux légèrement en l’écoutant parler et elle n’avait pas tort. « On a besoin de retrouver un lieu qu’on connait et en bon état aussi. » Je ne sais pas si elle est sortie de l’hôpital et à en croire son état j’en doute, mais les rues sont totalement détruite à cause du tremblement. Beaucoup de bâtiments se sont effondrés et heureusement pour nous, notre hôtel a tenu bon malgré quelques dégâts tout de même. On s’en souviendra de ce Spring Break 2016… Déjà que l’année commence par des attentats un peu partout dans le monde, on aurait pu y croire mais nan, c’est mère nature qui a décidé de se réveiller un peu.

Il est clair que nous avions besoin de retrouver une certaine stabilité. Moi la première. J'avais besoin de rentrer à Boston, de retrouver mon chez moi, mes petites habitudes. Ici, j'étais en train de péter les plombs et ce n'était bon, ni pour moi, ni pour les autres. Maden se montrait patient, allant même jusqu'à trouver une trousse de premier secours afin de soigner mes quelques plaies. Je pouvais attendre qu'un médecin s'en charge, mais maintenant qu'il était là, en face de moi et qu'il commençait à désinfecter et nettoyer le sang, pourquoi pas. Je me laissais faire, restant sage pour une fois. Je me laissais simplement porter par le moment présent. Puis quand il eut terminé, je vins me rapprocher de lui, posant mes lèvres sur les siennes pour un premier baiser chaste et tendre. Ça faisait du bien mine de rien, un peu de tendresse dans ce monde qui ressemblait de plus en plus à un chaos. Je me blottissais contre lui, fermant brièvement les yeux et lui avant que j'avais plus que tout envie de rentrer à la maison. Je me défaisais finalement de lui, le regardant d'un air triste. « Je dois retrouver ma sœur.. » Il fallait que je veille sur elle, je n'avais pas le choix.

On n’avait plus longtemps à attendre, on allait pouvoir rentrer et retrouver nos repères. En attendant, il fallait juste endurer en se disant que les choses aillaient évoluées. Enfin, je ne m’attendais pas à ce qu’on endure les choses en s’embrassant, mais c’était loin d’être désagréable, c’était même plutôt apaisant. Un câlin par la suite, je compris qu’elle s’inquiétait beaucoup trop pour sa sœur et que maintenant qu’elle s’était évadée pendant l’espace de quelques minutes, il fallait qu’elle y retourne. « Tu veux que je te laisse ? » demandais-je en me détachant pour la regarder. Je lui fais un léger sourire avant d’approuver de la tête et de me dégager légèrement d’elle. « Allez va la soutenir, je suis sûre qu’elle sent ta présence et qu’elle a envie de s’en sortir quand tu es là. » dis-je en lui ébouriffant légèrement les cheveux en signe d’affection.

« Oui, s'il te plaît » lui confiais-je d'un petit sourire. Maden était adorable avec moi, comme à son habitude. Il n'était pas obligé pourtant. Bon techniquement, c'était moi qui allais le laisser tout seul. Je devais retourner auprès de ma grande sœur pour veiller sur elle. Feldt était dans le coma et je m'en voulais de ne pas être à son chevet à cet instant, mais en même temps, j'étais contente d'avoir eu la présence du jeune homme. L'embrasser, être dans ses bras, c'était très agréable, et c'était un peu comme une petite bouffée d'oxygène avant de retourner en direction du chaos. Je quittais finalement ses bras, le regardant dans les yeux. « Merci d'être là » lui confiais-je à nouveau. C'était mignon ce qu'il disait en plus de ça. Je ne pouvais pas rester plus longtemps, il fallait que j'aille aux côtés de ma sœur, m'assurer qu'elle reste encore en vie, qu'elle se batte. « On se capte quand on est à Cambridge » lui dis-je avant de lui faire un bisou sur la joue et de m'éloigner.

FIN DU RP ?