Comme on se retrouve
— WITH TALYA
Tu te sentais avoir le droit de la juger. Alors peut-être que ce n'était ni noble ni droit, mais après tout, tu n'étais ni quincy, ni parfait. Tu prenais les informations qu'on avait bien voulu te donner, et tu affichais ton avis dessus, et peut-être qu'au fond, elle avait été comme l'investigatrice de ton ras-le-bol contre tout ce qu'on pouvait entendre dans cette université, de ton ras-le-bol contre tous les infidèles qui se mettaient en couple quand ils savaient pertinemment qu'ils avaient déjà trompés toutes leurs précédentes copines et que rien ne sera différent avec la nouvelle, un ras-le-bol de toutes les personnes n'ayant pas assez de couilles pour mettre terme à une relation avant de faire ce qu'il voulaient de leur corps. « Des conneries, hm ? Alors dis-moi blondie, qu'avait fait le grand méchant Priape pour que tu te sentes si malheureuse et désespérée dans ta vie amoureuse que tu écartes tes cuisses devant un mec que tu continues de voir aujourd'hui alors que t'étais en couple ? » Tu lui demandais simplement, arquant un sourcil interrogateur. Si ce n'était pas elle la fautive, alors dans ce cas-là c'était Priape, qui avait du faire quelque chose de vachement horrible pour la pousser à commettre l'irréparable. En attendant, c'était elle qui continuait à se faire passer pour la gentille, c'était elle qui s'était faite pardonner sans que tu ne comprennes comment, et c'était elle qui continuait à avoir la belle vie toujours en contact avec le mec tout aussi connard qu'elle avec qui elle avait couché. « Mais dis-moi, pourquoi n'aurais-je pas le droit de donner mon avis, outre le fait que ça te fasse du mal parce que je t'ouvre les yeux sur l'ignoble personne que tu es ? » Après tout, si on commençait comme ça, adieu la liberté de penser et d'expression, qu'on en vienne de suite dans une dictature avec Talya et son harem en guide dont personne n'aurait le droit de critiquer. Elle s'était cru à Cuba ou quoi la fille ? Elle te parlait ensuite de son retour avec Priape et oui, oui, tu en avais bien évidemment entendu parlé par l'intéressé que tu avais croisé l'autre jour en pleine rue. Et ça ne t'avait pas ravi, non, loin de là. « On a eu une petite discussion lui et moi, c'est vrai. Mais tu sais, je n'pense pas être celui dont tu devrais avoir le plus peur – je crois que j'étais l'un des plus raisonnables étrangement. » Tu commentais en te remémorant un peu votre interaction. Pour le coup, t'étais un peu déçu de toi, mais c'était peut-être parce que tu ne t'étais pas concentré sur Talya, mais sur Priape plutôt. T'avais tenté en vain de comprendre comment il pouvait faire ça, comment il pouvait pardonner, et ton cerveau avait bouillonné avec désespérance, sans jamais parvenir à trouver le point de vue des souillés qui pardonnaient valide. Et puis merde, tu l'as descendais si tu voulais quoi. Elle avait fini par se prendre pour une princesse ? Puis soudainement, tu sursautais un peu, posant une main sur l'un des murs de fer comme pour te retenir et rester en équilibre, tes yeux regardant tout autour de toi rapidement lorsque la lumière s'éteignait. Oh non. Pas ici. « Putain, mais c'est quoi ces ascenseurs de merde là, y a personne qui sait les faire marcher correctement ? » Tu jurais déjà, parce que t'étais vraiment malchanceux. On t'avait déjà fait le coup en octobre dernier avec Xaver dans l'ascenseur du centre commercial de Boston, et t'avais de plus en plus l'impression que les ascenseurs ne t'aimaient peut-être pas.