GABE PHINEAS ROSENBACH ► Josh Hutcherson

Tu avais cinq ans lorsque tu as perdu ta mère. Cette dernière rentrait du travail alors que tu dormais paisiblement sous la surveillance de ta voisine. Lana. Elle venait très souvent s'occuper de toi. Tu étais un peu comme son fils au final. Elle tenait énormément à toi. D'ailleurs, après le décès de ta mère, Lana avait fait les démarches nécessaires pour ton adoption. Tu étais encore qu'un gamin et elle ne supportait pas l'idée de te savoir dans les mains d'une autre famille. Pour elle, tu devais continuer ta vie avec des personnes qui t'étaient familières. Et elle l'était. Lana avait déjà un petit garçon. Il a un an de plus que toi et il s’appelle Shane. C'est un petit garçon hyperactif, tout le contraire de toi. Tu étais du genre très flemmard. Toujours devant la télé ou en train de dormir. Le temps que le dossier soit pris en charge, puis examiner, tu as continué ta petite vie dans un centre pour orphelin. Tu as fait pleins de rencontres. Des enfants de tout âge. Tu avais tissé des liens avec certains. Ce n'est que quatre mois après que le juge des enfants à accepter de te confier à Lana. Tu es donc officiellement devenu son deuxième fils. Tu n'avais beau qu'être un enfant, tu comprenais les choses. Quand tu étais en âge de comprendre, Lana t'a tout expliqué. Le pourquoi du comment, la relation qu'elle a toujours entretenue à tes côtés, le lien qu'elle avait avec ta mère. Tu ne pouvais que la croire. Et elle a également fini par t'expliquer où était ton père. Car oui, tu n'es pas né par le biais du saint-esprit. Tu avais bel et bien un géniteur. Et tu l'as toujours puisque, actuellement, il est encore en prison. Et il y restera. Ton père, Donald, a prit un bon nombre d'années d'enfermement pour avoir agressé et violer une jeune fille. Triste réalité. Tu n'as jamais su comment réagir face à ça, et pourtant les faits sont là. Tu n'avais jamais rencontré ton père et tu n'en avais aucune envie de toute manière. Donald t'avait écrit des lettres. Plus d'une cinquantaine. Ta mère les avait mises dans une boite à chaussure, qu'elle a soigneusement rangée dans un des placards. Lana les a récupérés quelques semaines après son décès. Mais elle ne te les avait jamais données jusqu'à un certain âge.  
En grandissant, tu as commencé par te forger une carapace. Un caractère assez dur, provocateur. Tout le contraire de ce que tu étais auparavant. Il faut dire que Shane n'est pas d'une très bonne fréquentation. Il t'entraînait dans beaucoup de bêtises et Lana pensait sans arrêt que tu étais le vilain petit canard, que tout venait de toi. « Gabe est un enfant perturbé, légèrement déranger. » Avait-elle pensé à plusieurs reprises. À la suite de tes comportements, plus louches, les uns que les autres, Lana a finit par te faire consulter un professionnel. Quelqu'un qui chercherait à comprendre ce qui te rend ainsi. Tu n'étais qu'un adolescent, tu étais comme ça parce que tu le voulais. Tes potes sont pareils que toi, parfois même pire. Tu suivais juste leur chemin en réalité. Tu ne t'es jamais posé la question du pourquoi tu étais comme ça. Et encore aujourd'hui, tu ne te le demandes pas. Tu te fiches royalement de ce qu'on peut penser de toi. Durant ton adolescence, il y avait également cette fille. Ilona. Elle te faisait tourner de l’œil. C'était ton gros coup de cœur, un vrai coup de foudre en réalité. Cette fille, tu l'as voulait vraiment. Seulement, elle, c'était la fille qui rêvait de sortir avec le plus grand sportif du lycée. Tu lui avais avoué tes sentiments. Et elle t'a recalé. Tu t'es pris le râteau du siècle et tu ne t'en es jamais remis. À tel point qu'aujourd'hui, tu te préoccupes que d'une seule chose, le sexe et les filles.
Tout se passait assez bien chez Lana. Tu le croyais en réalité, mais c'était loin d'être le cas. Elle ne te supportait plus. Tu étais insoutenable, violent avec son fils, tu rentrais à des points d'heures souvent éméchée. Tu te droguais également. S'en était beaucoup trop pour elle. Lana a donc pris la décision de te laisser vivre ta vie. Elle t'a émancipé. D'une manière ou d'une autre. Elle ne voulait plus de toi chez elle. Tu n'avais nulle part où aller. Tu t'es réfugié chez Lenny, un de tes meilleurs amis. Seulement, ce n'était pas un squat chez lui et sa mère n'avait pas de quoi nourrir une sixième bouche. De ce fait, la seule solution que tu avais, c'était de t'installer dans une chambre d'étudiant. Ce que tu as fait jusqu'à ta majorité, tout en poursuivant ta vie de fêtard et d'adolescent perturbé.
Bénéficiaire d'une bourse, tu es entrée à Oxford vers tes dix-huit ans, pour étudier la médecine. Comme ta mère. Elle était chirurgienne et d'une façon – ou d'une autre – tu avais besoin de lui rendre hommage et de lui montrer que tu n'étais pas un moins-que-rien. Que tu ne finirais pas comme ton père, à croupir en prison. En entrant à Oxford, tu as fait la rencontre d'Ozias. Il y a eu un très gros feeling entre vous et à partir de là, vous ne vous êtes plus lâchés d'une semelle. Ozias est très rapidement devenu ton meilleur ami et avec lui, tu as passé les meilleurs moments de ta vie. Les 400 coups. Vous avez vraiment tout fait ensemble. Ozias est devenu bien plus qu'un meilleur ami pour toi, c'est devenu un frère. Un frère que la vie a oublié de te donner. Quelques années après, Ozias t'annonce son grand départ pour Harvard. L'envie de rejoindre sa famille. Pour toi, c'est l'électrochoc.
Tu n'apprécies pas l'idée de le laisser partir. Il est ta seule famille jusque-là, tu n'as personne d'autres. Vraiment. Un soir, alors que vous étiez en train de siroter une bière sous le beau couché de soleil d’Angleterre, tu lui fais part d'une grande annonce. « Tu sais, il n'y a rien que me retient ici. Tu es ma famille. J'vais t'suivre à Harvard. » Et honnêtement, Ozias fut très touché par cette nouvelle. Il ne s'attendait pas du tout à ça et il faut dire que tu comptes beaucoup pour lui. Ça ne pouvait que le toucher, clairement. C'est donc l'été qui a suivi que tu as pris ton envol pour la Californie, laissant ta vie à New Castle. Du nouveau. Tu allais pouvoir recommencer une toute nouvelle vie sans que l'on te porte aucun jugement sur ton passé. Tu n'y voyais que du positif. En arrivant au pays, tu as fait la rencontre de la famille d'Ozias, notamment sa demi-sœur, Cornélia. Cette fille, tu ne sais pas pourquoi, ni comment, mais elle te fait tourner la tête. Ton cœur s'emballe à chaque fois que tu croises son regard. Ce n'est pas de l'amour. Ce n'est pas ton genre. Tu n'es jamais tombé amoureux et tu ne tomberas jamais dans le panneau de cupidon. Toi, ton but, c'est d’agrandir ton tableau de chasse. Et il faut l'avouer, il est déjà énormément comblé. Seulement, il t'en faut toujours plus. Ozias n'apprécie pas le fait que tu dragues ouvertement sa sœur. Il te l'a fait savoir, mais toi… Quand il s'agit d'une fille, le reste autour n'a aucune importance. C'est un challenge. Ozias te connaît par cœur, c'est ton meilleur ami. Il sait comment tu fonctionnes avec les filles. Il n'a donc aucune envie que tu brises le cœur de sa demi-sœur. Mais est-ce que ça va t'arrêter ? Seul l'avenir nous le dira ...