Jules ✗ nice meeting in morning

Comme tous les matins, j’étais très motive pour faire mon petit jogging. C’était un rituel que je pratiquais tous les jours et cela avant même d’aller en cours. Cette pratique m’aidait à ma réhabilitation, et même si j’avais eu du mal à m’y mettre au début de par les courbatures et mes muscles qui ne suivaient pas, j’y avais pris goût. J’en étais déjà à mon troisième tour, quand tout d’un coup je me percutais de plein fouet avec un passant. « Ha ! » Je tournais mon épaule alors que je me faisais sermonner par l’habitant en question qui n’avait pas l’air d’être heureux que je le percute. Bon, c’était compréhensible, mais fallait se calmer, ça pouvait arriver à tout le monde. « C’est bon ! » Lâchais-je en m’emparant de ma gourde alors que je sa tête m’était familière. « Vega ? » Il n’y avait aucun doute, une demoiselle avec un caractère de merde comme elle, ça ne pouvait être que ma pote parisienne. Je riais en lui tendant une clope. Quand elle était ainsi il y avait deux solutions, soit elle avait ses règles, soit elle avait envie de fumer.

J’avais vite oublié de m’excuser en changeant les reproches par des éclats de rire. Sa réaction était épique et je l’accueillais avec grand plaisir dans mes bras. Cela me faisait du bien de la revoir. « Oui, c’est moi » déclarais-je en resserrant mon étreinte sur ce petit bout de femme qui avait bien grandi depuis Paris. « Ha bah attend, je tiens à mes bijoux de famille, Vega la tornade, non merci » Disais-je en riant alors que je lui passais le briquet qui allait avec. Si je n’étais pas trop gentil, je me faisais pardonné comme je pouvais (a) « ça va, je ne t’ai pas fait trop mal ? » m’assurais-je tout de même, sachant que je l’avais cogné de plein fouet et que j’étais loin d’être en mousse. J’en profitais pour allumer à mon tour une clope histoire d’accompagner la jeune femme.

Ou comment commencer une journée lambda pour finir avec une ancienne amie et parler de tout et de rien. Voilà qui m’avait mis du peps et de la bonne humeur pour le reste de la journée. Clope allumée, les deux pieds sur le sol, mon regard se dirigea vers un petit stand matinale de beignet/café et gosh, sa proposition me faisait envie –surtout si c’était tout frais payé- « Et comment ! » Si j’avais des choses à lui raconter depuis Paris ? Mon dieu, il nous faudra plus qu’un café, alors je décidais de payer de ma poche les viennoiseries histoire de faire durer notre rencontre matinale un peu plus longtemps. Je partais m’asseoir en sa compagnie. Il faisait bon alors je pris place dans le parc, sur un banc laissé à l’abandon pour ce matin. « Je dois dire ne même pas savoir par où commencer » Disais-je en riant, commençant par siroter mon café. « Nan, mais Buenos Aires c’était cool, on s’est tous retrouvé avec Belen, Solène, Jenny aussi » Ha, Jenny, on pourrait en écrire tout un bouquin sur notre relation, se serait encore pire que Twilight je suis sûr. « Pour faire simple on a bu, bu et encore bu, on s’est drogué et on a beaucoup enchaîné les soirées, entre temps on pensait à aller en cours » Je roulais des yeux en souriant. « J’suis même pas sûr que l’un de nous ai eu un jour son diplôme » Ce qui est vrai. Faut dire que j’avais arrêté les cours à un moment donné ce qui n’était pas de l’avis de papa Cooper. Je ne lui avais pas rendu la tâche facile, lui qui était déjà veuf. « Puis je suis sorti avec Jenny plusieurs fois. Trois fois je crois, on a eu quelques ruptures entre temps, elle est tombée enceinte suite à quoi on s’est remis ensemble et au final j’ai eu un grave accident de voiture qui m’a fait plonger dans un coma de trois mois et en fait ils m’ont déclaré mort aux yeux de la lois, du coup j’ai jamais voulu remettre les pieds à Buesnos Aires. J’ai pris ça comme un signe pour recommencer tout à zéro. » Je croquais dans mon donuts une fois l’histoire racontée. « Et je t’ai faite l’histoire abrégée » Disais-je en rigolant. ; De toute manière, depuis Paris c’était le dawa entre nous tous. Problèmes de cœur, de coucherie et j’en passe et encore, étant plus jeune, on se prenait tout de même moins le choix. « Allez, à ton tour ! » Je buvais une autre gorgée, me préparant à l’écouter attentivement.

A vrai dire lorsque la demoiselle est parti de Paris je n'aurais jamais imaginé qu'il aurait pu se passer autant de chose. Certes, du temps s'en est écoulé, mais de là à avoir une vie digne d'une série américaine, jamais ! "Nan, j'ai aucune nouvelle" Malheureusement, car mon fils me manquait énormément, sa petite bouille, ce mini moi que j'avais énormément chéri dès les premiers jours, mais il fallait que je garde les pieds sur terre, pas que je fasse exactement les mêmes conneries qu'à Buenos Aires. Surtout pas. J'écoutais la demoiselle qui n'avait quant à elle pas chômé non plus durant ses quelques années loin de nous. "Bah fallait resté avec nous !" Riais-je. Je savais que si elle aurait pu réellement choisir elle serait resté pour picoler avec nous, mais la vie en avait décidé autrement. "Et bien on fera des fêtes étudiantes ensemble !" Faire la fête à deux c'est mieux que tout seul.