I hate other people's children | Léo

Les rues bondées de la ville, un léger souffle d'un vent chaud caressant mon visage. Je serpente entre les différents passants, regardant les étalages dressés à même les trottoirs, même la couleur des bâtiments étincelant de mille feux grâce au soleil est magnifique .J'ai réussi à oublier mes propres soucis et problèmes l'espace de quelques instants, profitant seulement de l'ambiance, du bonheur et de la gaïté que dégage ce lieu . J'en oublie ma solitude, l'envie de me replier sur moi-même, au fond de mon lit et de ne plus penser à rien. Mais ça ne me fait pas oublier mes ampoules aux pieds pour autant. Le premier café qui se présente fait l'affaire, tandis que je pousse les portes et part m'installer à la première place trouvée. Un serveur vient me demander avec un très fort accent ce que je souhaite, disant la première chose qui me vient en tête : une téquila, même si , en milieu d'après-midi ce n'est pas forcément la meilleure chose, mais je m'en fiche un peu, je n'ai pas l'intention de me saouler non plus. Et de toute façon ce n'est pas prêt d'arriver avec un serveur pareil. Je peux pas m'empêcher de grimacer en le voyant renverser mon verre sur une pauvre femme, après avoir trébuché dans les roues de la poussette à côté d'elle . Je me sens tout de suite coupable, et bien plus que ne l'est le serveur, qui retourne presque aussitôt en cuisine. Je me lève rapidement de mon siège pour me diriger vers elle, savoir si tout va bien, mais à part un dégât vestimentaire, il n'y a rien. ' je vais aller nettoyez ça, vous pouvez me le garder quelques minutes ? Merci'
me dit-elle . J'écarquille les yeux , n'ayant pas le temps de répondre qu'elle est déjà parti en direction des toilettes . Je pousse un soupir me tournant vers l'enfant que je dois garder, qui ne doit pas avoir plus de 2 ans et demi, toujours présent dans sa poussette. J m'agenouille pour être à sa hauteur, lui adresser un sourire quelque peu crypsée. «  salut toi, tu t'appelles comment ? » Les enfants, je les adore, mais sincèrement, je suis une quiche avec eux, j'ai pas l'instinct maternel je crois, et il doit le ressentir car il se met tout de suite à pleurer, tandis que les autres clients du bar commencent à me regarder« Hey pleure pas petit chat, je suis pas méchante... » Je lui veux aucun mal c'est vrai, mais il a pas l'air d'accord, se mettant à présent à hurler, criant des trucs dans sa langue, que je ne comprends pas, n'étant pas vraiment douée en Espagnol, mais les clients ont l'air choqué me fusillant du regard. Mais il y a personne qui peut me dire ce que ça veut dire « volar » ?

Se promener une minute dans les rues de la ville, et se retrouver la seconde d'après , avec un gosse dans les bras. On apprend pas à s'occuper d'un enfant comme ça, surtout un petit garçon qui ne parle même pas la même langue que moi . Je fouille du regard le café, à la recherche d'une aide quelconque, mais tous les autres clients me regardent comme si j'étais soudain devenu l'ennemi public numéro 1. Je fronce légèrement les sourcils mais n'y faisant pas vraiment attention pour le moment, je veux juste que ce sale mioche arrête de pleurer. Merde je lui ai rien fait à la fin ! Je me décide à le sortir de sa poussette, peut-être que c'est le fait d'être attaché et avoir l'impression d'être prisonnier qui le fait pleurer ? Je me rappelle que j'n'aimais pas vraiment mon parc, juste à côté des barreaux qui me retenaient prisonnière et m'empêcher de courir partout . Je le prends dans mes bras, essayant de le bercer un peu, pas vraiment sûr que ça marche encore sur un gosse de 2 ans. Je tourne mon regard vers la seule personne daignant m'aider, adressant un sourire en reconnaissant Léo. « Moi enceinte ? Ça risque pas ! » je lève les yeux au ciel, faut être deux pour un gosse à la base ; et de toute façon je ne vois pas être enceinte, rien que pour les prises du sang que j'évite à tout prix. Je le regarde du coin de l'oeil s'installer avant de lui tendre le gosse, pas peu fière de m'en débarrasser, avant de moi-même m'installer sur une chaise , poussant un soupir de soulagement, souriant légèrement le voyant adoucir le gamin. « t'es plus doué que moi. » je passe une main dans mes cheveux, cherchant le serveur qui doit toujours me ramener un verre après celui qu'il a renversé. « Même pas , foutu serveur qui a renversé mon verre sur sa mère... » et je parle pas un mot d'espagnol pas vraiment ce qui a de mieux pour faire du baby-sitting. «
Et toi? T'as personne avec qui faire le con et profiter de ton Spring Break? » dis-je un petit sourire sur les lèvres.