(AZMY) sweetheart, what have you done to us

Il avait du mal à la comprendre parfois, Azraël. Elle s’attendait à quoi? À ce qu’il oublie tout, à ce qu’il s’en foute complètement? Elle aurait mieux réagi elle, si elle était à sa place? C’était une sacré manipulatrice, à pouvoir le faire se demander s’il n’était pas idiot de réagir de cette manière. À toujours le faire passer pour celui qui ne l’aime pas, qui ne lui fait pas confiance. Elle était enceinte de quelqu’un d’autre et il était resté avec elle même si s’engager dans une relation le terrifiait. Il était censé tomber amoureux d’elle tout de suite, peut-être? C’est pas comme ça que les choses marchent, Azraël. ”Arrête”, il l’interrompait. ”Arrête de parler en mon nom. Arrête de prétendre savoir exactement ce que je peux penser ou ressentir.” Tu me détestes. Si ça peut te rassurer. Elle n’avait pas le monopole sur sa personne. Elle ne le connaissait pas. Pas assez. Et il ne lui voulait pas de mal. Elle se trompait sur toute la ligne. Je regrette. Il ne savait pas comment le prendre. Ça devait le rassurer? Parce que ce n’était pas le cas. ”J’espère qu’un jour ce ne sera plus le cas.” Parce qu’elle ne pouvait pas retourner en arrière. Parce qu’elle avait perdu ce qu’ils avaient pour de bon.

Et est ce qu'un jour ça changera ? Est ce qu'un jour il sera capable de me regarder comme celle qu'il aurait pu potentiellement aimer plutôt que comme celle qui l'a lamentablement lâchée ? J'savais pas. Peut être qu'il pouvait pas. Peut être que sans même m'en rendre compte, j'avais empreint sa peau de mon acte et que ce serait le genre de cicatrice qui resterait gravé. Mon dieu mais qu'est ce que je nous ai fais Tommy ? Parce que je ne voulais tellement pas en arriver là. Le voir me regarder comme ça. J'posais mes prunelles abîmés sur l'histoire que j'avais gâché. Je serais pas forcé de le faire si tu parlais un peu. Mais c'était ça le problème avec toi Tom. Tu parlais jamais. Tu disais rien, tu laissais rien paraître et moi, je savais pas quand j'allais trop loin ou pas. Ca à l'air tellement facile pour toi. D'oublier tout, de passer à autre chose. Comme si rien n'avait compté. Alors que moi, je suis un foutoir. J'me repasse tes rires en mémoire et je frémis à chacun de tes sourires même s'ils ne me sont plus réservé. Voilà où j'en suis sans toi.

Peut-être qu’elle était juste naïve. Elle le trompait, elle mettait un terme à leur histoire et elle s’attendait à quoi? Elle pensait arriver à quoi avec cette histoire? C’était pas tellement difficile de deviner les conséquences. Il lui avait toujours été fidèle, il ne lui avait jamais fait de mal et c’était ça qu’elle lui retournait? Même pas le respect de tout arrêter avant que ça ne dégénère? Alors, oui, ça passait mal. Très mal. Et il souhaitait la haïr complètement mais il n’y arrivait pas parce qu’il y avait encore une partie en lui qui tenait horriblement à elle. J’suis con. Elle puis elle lui reprochait de ne pas parler. Seulement, il savait qu’elle n’avait pas envie d’entendre ce qu’il avait à lui dire. Ça allait la briser. Quoique il n’était pas vraiment sûr que ça ait de l’importance maintenant. ”J’ai rien à te dire.” Faux. ”Pas maintenant.” Vrai. Elle le fixait avant de continuer à parler. Il serrait le poing un peu inconsciemment. Il ne parlait pas mais elle, elle disait tout ce qu’il ne fallait pas dire. ”Vraiment? Ça en a vraiment l’air?”, il demandait les dents serrées, la colère clairement dans la voix. Ça le mettait hors de lui qu’elle puisse lui reprocher de s’en foutre. Elle voulait quoi? Qu’il se mette à pleurer devant elle? À la supplier de se remettre avec lui? À lui déclarer sa flamme? C’était pas franchement difficile de voir à quel point il était dans un mauvais état. Il avait bu toutes les vacances, il ne s’était pas rasé, ses vêtements étaient sales et il avait mauvaise mine. ”Ton comportement me saoule, Azraël”, il disait doucement pour éviter de crier. Et puis il se déplaçait pour attraper ses béquilles avant de les lui tendre. ”Je vais y aller.”

J'pensais pas que ça puisse être aussi douloureux. Oh non, je pensais pas avoir si mal aux entrailles quand il s'agissait de toi et pourtant, c'était réel. Ca me bouffait à l'intérieur, me laminait le coeur. Tout ça parce que je ne t'avais pas choisis toi. Parce que j'avais opté pour la passion qui prend aux tripes plutôt que pour l'amour simpliste. Et pourtant, j'savais qu'on aurait été heureux toi et moi. J'savais qu'on aurait pu construire quelque chose et que j'aurais eu l'impression de vivre à chacun de tes sourires. A la place de ça, je te regardais me détester, t'éloigner, nourrir cette rancoeur envers moi qui m'tuait à chaque fois. Mon dieu Tommy, si seulement tu ressentais ce que je pouvais ressentir à ce moment, tu comprendrais. Mais c'était pas le cas. Ouais.. que je soufflais dépitée. J'te dégoute à ce point là ? Parce que c'est l'impression que tu donnes. Comme si mon simple visage te filais la nausée et c'est dur à supporter, crois moi. C'est dur de voir un tel changement arriver. Un jour tu m'aimes, l'autre jour je ne suis plus rien. Tout ça à cause de moi. J'sais pas. J'arrive plus à savoir avec toi. Et encore une fois je ne pouvais m'en prendre qu'à moi. Ma faute, encore et toujours. Comme si j'étais destinée à tout conduire à l'échec. Lui, moi, et puis tout les autres aussi. Ton comportement me saoule. Aoutch. Elle faisait mal cette gifle là. Je l'avais pas vu venir surtout. Et il tendait mes béquilles, déterminé à rompre la conversation. Tout comme j'avais rompu avec lui. Juste retour des choses. Y avait mes yeux tristes qui s'posait sur lui. Comme un dernier regret. J'pouvais rien faire de plus.