SLOAGE • “And everytime i close my eyes I see your face.”

The way you said that you loved me too

Adossé contre la vitre, Sloan terminait sa clope. Il était en avance et pour cause, il était parti plus tôt de l'hôpital pour ne pas être en retard. Il ne devait pas être en retard. Revoir Sage était une bonne nouvelle mais il appréhendait un peu ce moment. Après tout, il avait quitté le Chili précipitamment et n'avait pas donné la raison de son départ. Mea Culpa, il était en tort et le savait. La vérité, il n'avait pas eu le courage de l'écrire. Savoir sa mère dans le coma eu l'effet d'une bombe chez le jeune homme qui a extrêmement de mal à gérer la situation. Instable, il était plus que jamais ce mec bipolaire un peu étrange. Beaucoup de choses se bousculait dans sa tête, il était incapable de faire du tri et de se concentrer sur l'essentiel. Sloan avait besoin de calme, il ne se sentait pas bien du tout et savait qu'il n'arriverait pas à tenir longtemps dans cette situation. Sa mère lui manquait beaucoup, il y pense jour et nuit, incapable d'admettre l'inévitable. On dit que l'espoir fait vivre mais à ce point-là, c'est de l'aveuglement. Les médecins étaient plutôt pessimiste sur son état de santé mais pas lui. Non, il se raccrochait à ce lien unique qu'il avait avec sa mère, ce lien indestructible. L'Eliot passait son temps libre à l'hôpital, il lui parlait pour essayer en vain de la faire revenir. Tant de souffrance, tant de peine et de rage. Sloan tournait mal, il avait besoin de soutien et ne voulait pas admettre sa détresse. Le regard vide de toute expression, sa tête était baissée. Il apporta la clope à sa bouche et tira dessus calmement. Sloan était d'un calme déconcertant mais ne faut-il pas se méfier de l'eau qui dort ? A l'intérieur de lui, c'était la guerre. Trop de questions sans réponses, trop de rejet, il n'en pouvait plus. La moindre contrariété de plus le faisait rentrer dans une rage sans précédent. Une fois la clope terminée, il la jeta par terre et fourra ses mains dans ses poches. Il cligna des yeux et leva la tête. Son esprit semblait avoir quitté son corps. Il revint rapidement à lui en voyant l'heure. Autant il était en avance, autant il ne devait pas trop traîner sinon il allait être en retard. Il entra donc dans l'aéroport et chercha des yeux quel chemin prendre. Sloan repéra le vol de Sage, bon au moins il n'y avait pas de retard, c'était déjà ça. Le jeune homme tourna à droite et emprunta la couloir interminable. Il croisa des gens en sens inverse, il ne faisait pas attention à ce qu'il l'entourait. Il avançait, le regard vide. Son visage était creusé, des cernes ornaient son visage, lui donnant un petit côté mystérieux sexy. Sloan bouscula un homme, il se retourna pour le regarder. Il arqua un sourcil en l'entendant s'excuser. L'Eliot semblait perturbé, outre le sujet délicat de sa mère, il ne savait pas trop comment allait se passer ses retrouvailles. Après tout, Sage lui avait simplement répondu un banal ok. Il fut un peu blasé de sa réponse, il s'attendait à autre chose. Surtout avec le rapprochement qu'il y avait eu quelques jours avant. Sage lui en voulait, c'est clair. Mais bon, Sloan se devait de rentrer sur Cambridge, il n'avait pas d'autre choix. La santé de sa mère passait bien avant un voyage d'étudiant. Il pourra tout à fait y retourner plus tard, là n'était pas la question. Le beau brun arriva rapidement sur les lieux, là où tous les passagers venaient récupérer leurs bagages. Il se mit dans un coin et s'adossa contre le mur. Au moins d'ici, il pourra voir Sage arriver. Sloan enleva ses mains de ses poches pour checker son portable, il était pile à l'heure. La porte s'ouvrit et les premières personnes entrèrent dans la pièce. L'Eliot serra la mâchoire avant de déglutir. Il avait un mauvais pressentiment. Quoiqu'il en soit, Sloan regardait les gens sortir, il ne mit pas longtemps avant d’apercevoir Sage qui avait l'air, comment dire, blasée. Le beau brun leva les yeux au ciel en la voyant, il n'avait pas besoin de ça en ce moment. Le visage de Sage était tout à fait lisible, elle cherchait le règlement de compte. Sloan regrettait déjà d'être là. Néanmoins, il allait quand même faire un effort. Il se décolla du mur et avança dans sa direction. Il afficha un petit sourire avant de s'arrêter à son niveau. Voyant que Sage n'était pas très réceptive à sourire, il laissa ses mains dans ses poches. « J'suis content de te revoir beauté. » dit-il avant de finalement lui sourire. Sloan s'approcha d'elle et déposa un chaste baiser sur sa joue avant de se reculer. Il scrutait la moindre de ses réactions. Il ne savait pas trop à quoi s'attendre là.

Adios le Chili, retour à Cambridge avec la boule au ventre, tu laisses derrière toi une montagne de bons souvenirs, de mauvais, un voyage mitigé, une bonne expérience à vivre malgré tout, tu ne regrettes rien d'ce voyage à part ce putain d'séisme.. Heureusement t'as rien eu de grave toi, tu t'en es bien sorti grâce à Ana' qui ne t'avait pas laissé tomber, tu lui en devais bien une bonne pour ça. Le trajet n'était pas long, tu t'es un peu endormie pendant le vol, t'as eu une longue nuit, t'était vraiment fatigué, qu'une hâte c'était de rentrer te coucher pendant au moins deux jours entiers. Ton avion n'a pas eu de retard, y'avait pas grand monde à l'intérieur alors tout est allé très vite. Tu récupères tes valises rapidement, tu savais que juste derrière cette porte Sloan devait sûrement déjà être là à t'attendre, c'était lui qui venait te récupérer.. Tu savais pas trop comment ça allait se passer, tu savais pas trop comment tu devais réagir avec lui depuis la dernière fois. Il était parti avec simplement un minuscule message en guise de réponse, votre histoire était un gros point d'interrogation pour toi, tu comprenais pas pourquoi ce départ soudain alors que tout avait l'air de bien s'passer. Tu te disais que c'était sûrement de ta faute, que ça venait peut-être de toi, qu'il avait peut-être quelqu'un à Cambridge au final et que tu n'étais qu'un jeu, une distraction ou tu n'sais pas trop quoi. Tu arrêtes de te poser ces milliards de questions, t'as plus envie d'gamberger sans cesse, merde maintenant s'il devait se passer quelque chose entre vous ça s'fera sinon tant pis pour toi, pour lui, pour vous ! Au fond qu'est ce que l'amour pour toi ? C'est pas comme si t'en avais besoin ou comme si tu pouvais pas t'en passer, tu finiras par essuyer ta déception d'un coup d'éponge comme tu la toujours fait dans le passé. Tu te mélanges à la foule, les portes vitrées coulissantes s'ouvrent pour que vous puissiez sortir, tu avances doucement laissant les passagers passer avant toi. Tu cherches Sloan du regard en balayant le hall de l’aéroport, tu l'aperçois enfin, adossé au mur il croise ton regard et vient se rapprocher de toi. Il avait l'air.. Changé ? Il avait pas l'air vraiment enthousiaste de te revoir, tu te tends un peu. Sa réaction te blesse au fond mais tu n'en montres rien, c'est bon tu voulais plus montrer qu'il était ta faiblesse. Bizarrement l'image d'Artur et toi cette nuit survient dans ton esprit, ton ventre se noue, tu avais enfin franchi cette limite, ce moment que tu appréhendais et, tu te sentais mieux, plus en confiance mais tu savais pas comment t'allais l'annoncer à Sloan.. Au pire qu'est ce qu'il en avait à foutre c'est pas comme si vous étiez ensemble, il s'est pas passé grand chose entre vous en soit. Tu arrives à sa hauteur, il n'est pas le même, il a l'air fatigué, de grandes cernent orné son visage, tu remarques tout d'suite son manque de sommeil, t'étais une experte là-dessus. Tu savais reconnaître une personne tourmentée et clairement Sloan n'allait pas bien, tu le ressentais immédiatement. Tu te gardes de tout commentaire sur son allure. Il dit être content de te revoir, tu ne sais pas si tu dois vraiment y croire vu le ton de sa voix, il dépose un baiser sur ta joue. Tu lui rends son sourire à ton tour. - Je vois ça.. Tu dis en faisant la moue sur avec ironie. Tu regardes autour de toi furtivement puis tu te met en route vers la sortie en attrapant tes valises que tu faisais rouler. - Sinon moi aussi je suis contente de te revoir ! Tu marches en fixant le sol, tu n'oses pas trop le regarder, tu te sentais ridicule, son départ n'est pas trop passé. Vous sortez de l’aéroport, tu lèves les yeux vers le ciel, le temps n'était pas au rendez-vous aujourd'hui, de vilains nuages. - T'es garé où ? Tu dis en posant ton regard sur lui, tu le dévisages, t'aimais pas le voir comme ça, tu voyais clairement qu'il y avait un truc derrière son état. Tes explications tu pouvais te les foutre au cul, ce sera pas pour aujourd'hui..