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(REAMY) We're gonna stick together.

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We're gonna stick together
ROMY & REAGAN

S'il y a bien quelque chose que je regrette encore plus d'être revenue à Harvard, c'est de ne pas avoir vu en tout premier le visage de Reagan. J'ai croisé d'autres personnes, soit pendant le Spring Break, soit dès mon retour à Boston. Reagan n'a donc pas pu être la première personne que j'aurais revue depuis mon retour et j'avoue que ça m'attriste un peu. Elle a été la seule personne avec qui je suis restée en contact pendant mon année de disparition, elle a gardé mes secrets, elle ne m'a pas jugée et c'est pour ça que j'aurais aimé qu'elle soit la première à savoir que j'étais de retour. Mais puisque mon plan n'avait absolument pas fonctionné, je me suis décidée d'aller directement jusque chez elle pour lui montrer ma tête. Même pas envie de lui envoyer un sms d'abord, j'ai envie de lui faire la surprise. En espérant que personne ne soit aller lui raconter que j'étais rentrée bien entendu. Mais ça m'étonnerais que ça soit le cas, car sinon elle m'aurait déjà harcelée de messages et d'appels pour qu'on se voie. Je me dirige alors jusqu'à son appartement et toque quelques coups en attendant qu'elle vienne m'ouvrir. En espérant qu'elle soit bien là. Bordel ça m'arrangerait pas qu'elle soit absente. J'ai pas fait tout ce chemin pour rien hein. « Devines qui c'eeeest ? » je lance de l'autre côté de la porte alors que j'entends des bruits de pas à l'intérieur de l'appartement. J'ai essayé de pas prendre la voix que je fais d'habitude, du style j'ai été dans des tons plus aigus. Ce serait pas drôle qu'elle devine alors qu'elle a même pas vu ma tête. J'ai vraiment envie de voir quelle tête elle va faire quand elle va ouvrir la porte. Je regrette presque de pas avoir mit un noeud papillon dans mes cheveux ou un truc dans le genre pour faire genre je suis son cadeau. Non, je vais trop loin là. C'est pas son anniversaire non plus, faut pas abuser. Je suis là, telle que je suis, que j'ai toujours été et je pense que ça lui suffira. J'espère en tout cas parce que sinon c'est mort, moi je retourne en Amérique du Sud.

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ROMY OSWALD & REAGAN ASHBY.

Journée repos. Qu'est-ce qu'on fait lors d'une journée repos ? On ne repose pas. Non, on nettoie l'appartement parce qu'une certaine personne semble apprécier ne pas nettoyer derrière lui à mon grand désespoir. Probablement le plus gros inconvénient de vivre avec un mec; il ne connaît pas le mot « nettoyage » alors je dois tout faire par moi-même. Walter parti je-ne-sais-où et franchement, je m'en fous un peu, j'ai l'appartement à moi toute seule. Dès le réveil, je m'active à faire en sorte que cet appartement soit accueillant et je crois que j'ai réussi. Ça sent la propreté dans cet appartement avant que les aiguilles d'une horloge affiche 13 heures. Maintenant que c'est fait, je peux me reposer... C'est ce que je crois. Ce n'est pas le cas puisqu'on toque à la porte et en râlant je vais répondre. Qui est-ce qui vient jusqu'ici ? Surtout que la personne se trouvant derrière la porte semble malade avec cette voix de merde. Avec un petit délai, j'ouvre enfin la porte et surprise : Romy. Romy est devant moi et plus en Amérique du Sud. Bah oui, je sais où elle était parce qu'on a gardé contact. Ça me fait plaisir qu'elle soit là et je crois que ça se fait savoir quand je lui saute dans les bras. « Depuis quand tu es de retour ? Et comment ça se fait que tu ne me l'as pas dit ? » Ce sont les deux questions principales.

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ROMY & REAGAN

Quand je vois la porte s'ouvrir face à moi et que le visage de Reagan apparaît dans mon champs de vision, je peux pas m'empêcher de lui adresser un large sourire. Vous savez, le genre de sourire qui vous échappe. Que vous n'arrivez pas à contrôler parce qu'il est juste trop sincère, trop naturel. Voir sa bouille doit être la plus belle chose qui me soit arrivée ces dernières semaines. De un parce que je peux voir sur son visage que mon retour et ma petite surprise lui fait plaisir. Et de deux parce que la revoir me rassure. Elle est probablement la seule personne que je ne craignais pas de rencontrer parce que j'étais resté en contact avec elle et qu'elle ne pouvait donc pas m'en vouloir. Voilà, Reagan est la seule à ne pas vouloir me tuer à l'heure qu'il est. Alors quand elle me saute dans les bras, je me dois de la serrer contre moi, juste assez longtemps pour me rendre compte que cette scène est bien réelle. Juste avant qu'elle ne commence à me poser des questions auxquelles je ne m'attendais pas à devoir répondre tout de suite. Dans quelques minutes, oui, mais pas tout de suite. « Bonjour à toi aussi Reagan. Je vais bien, merci de le demander et toi ? Merci de m'inviter à rentrer, c'est sympa. » je lui lance pour la taquiner. En réalité, ça ne m'étonne pas vraiment d'elle. Reagan elle a des réactions un peu chelou parfois. Je l'aime bien comme ça hein, d'ailleurs je suppose que c'est pour cette raison de nous sommes devenues amies il y a quelques années maintenant. Alors je lui en veux pas et je lui réponds puisque très clairement mes réponses devaient beaucoup lui tenir à coeur. « Je suis là depuis quelques jours tout au plus. Et je ne te l'ai pas dit car je voulais te faire la surprise. » je lui réponds alors que je m'éloigne un peu d'elle. Pour le coup, je pense que c'est réussi. Elle n'avait vraiment pas l'air de s'attendre à me voir à la porte de son appartement. Tant mieux car sinon j'aurais vraiment été dégoûtée. « Alors voilà, supriiiiise ! » je lui lance, les bras écartés. Je me prends un peu pour une diva ou un cadeau tout droit venu du ciel. Alors que très franchement c'est pas le cas. Tout le monde sait que je suis un peu le boulet qu'on traîne derrière soi.

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ROMY OSWALD & REAGAN ASHBY.

Oui, Reagan, elles sont où tes bonnes manières ? Envoler en fumée dès le moment où mes yeux ont réalisés que c’était Romy devant moi. Je ne pensais pas revoir sa jolie petite bouille de sitôt, j’avais l’impression qu’elle était partie il y a seulement quelques mois. Même si Romy me donnait des nouvelles, je comptais les jours. Lorsqu’elle me disait où elle était, je l’inscrivais sur mon calendrier. Une vraie mère avec elle, c’est incroyable. Mais ça c’est parce que je l’aime Romy et qu’elle est importante dans ma vie. Une des rares que je considère réellement comme une amie, comme une sœur. « Chut et laisse-moi te regarder. » Descendant de ses bras, je détaille son visage afin de voir si y a des trucs qui ont changés tout en l’écoutant parler. Un truc que je remarque tout de suite : sa voix est toujours la même. C’est bien, si jamais je perds Romy dans une foule, elle n’a qu’à parler pour que je sache que c’est elle. Reconnaître Romy de dos ? Please, ne m’en demandez pas trop. « C’est la plus belle surprise de ma vie. Ça surpasse toutes mes futures surprises, c’est certain. » La dernière partie, je suis légèrement sarcastique. Je ne sais pas si Romy arrivera à faire la différence. Je crois bien que oui. Elle me connaît comme moi je la connais. Bref, je lui prends la main et je la tire avec moi pour qu’elle entre chez moi. Mon Dieu, je suis heureuse que Walter ne soit pas ici. Il l’aurait dragué, c’est certain et ça je n’en ai pas envie. Elle est chasse gardée, bordel. « Je veux tout savoir ce que je ne sais pas déjà. Primo, pourquoi t’as décidé de revenir ? Pas que tu ne me manquais pas, mais tu devais être bien là-bas non ? Deuxio, on doit célébrer ton retour. » Pas le choix. S’il le faut, j’irais acheter du champagne.

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ROMY & REAGAN

Avoir Reagan à nouveau face à moi relève presque de l'iréel. Quand je suis partie il y a un peu plus d'un an, je ne savais pas dans quelles conditions je la retrouverais. Je ne savais pas si je reviendrais au bout de deux mois, ou un an. Je ne savais pas si je reviendrais tout court en réalité. J'avais absolument aucun plan, je partais à l'aveugle, à l'improviste. J'avais besoin de m'en aller sans avoir à me retourner. Et ça Reagan l'a bien compris. Même si elle voulait toujours avoir des nouvelles de ma part, elle a respecté mon besoin de distance. Elle ne m'a jamais suppliée de revenir comme l'auraient fait certains, elle m'a traitée comme l'adulte que je suis. Oui, elle se comportait comme une maman, mais une maman qui comprend que son petit canard a besoin de nager sur un autre lac. Quelle comparaison. Enfin bref, elle a réussi à adoucir mon départ avec ses paroles pleines de sagesse et c'est pourquoi je voulais qu'elle soit la première personne à me revoir une fois de retour. Voilà pourquoi je voulais absolument lui faire la suprise de ma venue. « Tant mieux car je voulais justement que tu te rappelle de ce moment toute ta vie. » je lui réponds, un sourire sur le coin des lèvres. Bordel ce qu'elle m'avait manquée. Heureusement qu'elle est toujours là, à Harvard, pour moi. Mon retour aurait été bien terne sans elle. D'ailleurs je sais même pas si je serais vraiment restée en fait. Je serais passée, pour m'excuser, pour vérifier que tout le mode va bien, puis j'aurais repris ma vie autre part, pas bien loin, mais pas tout à fait ici. Puis Reagan m'attire chez elle et je la suis sans rouspéter. Je sais bien qu'elle va vouloir me poser dix mille questions et que j'aurais pas une minute de tranquillité avant d'y avoir répondu. « T'es sacrément exigeante pour une fille qui a déjà eu le privilège de connaître toutes mes aventures. » je lui dis avec ironie. Oui, elle m'a suivit à travers son téléphone pendant plus d'un an. Mais bon, c'est Reagan. Je me doutais bien qu'elle se comporterait comme ça. Comme une folle. Comme ma mère. « Tu vas pas y croire mais pendant votre Spring Break j'étais moi-même de passage au Chili. Du coup j'ai croisé deux ou trois personnes et ça m'a donné envie de revenir. » je commence à lui expliquer. Oui, revoir des têtes familières m'a donné envie de retrouver ceux qui m'étaient proches. « C'est parce que tu me manquais trop, tu le sais ça. » je lui dis, avec un regard de chien battu. Oui, Reagan était l'une des premières personnes à qui j'ai pensé. « Absolument, c'est une très bonne idée. Tu veux qu'on s'organise un truc ? » je lui lance, hyper motivée par sa proposition. J'ai envie de me changer les idées, et faire la fête avec Reagan est la meilleure chose qui soit pour cela.

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ROMY OSWALD & REAGAN ASHBY.

« Il est à jamais inscrit dans ma mémoire. Plus tard, si je décide d'avoir des enfants, je vais leur raconter ce souvenir en disant à quel point leur tante Romy aime surprendre les gens. » Parce que ce n'est pas la première fois qu'elle me surprend. Lorsqu'elle avait décidée de partir, ça m'avait surpris et son retour me surprend davantage que le moment où elle était partie. Je ne dis pas que son départ m'a déçue parce que ce n'était pas le cas, j'étais heureuse pour elle. Romy l'aventurière. Et sans vouloir me vanter, j'avais des nouvelles donc c'était comme si elle était toujours présente. Bref, je l'invite à entrer pour qu'on ne continue pas les retrouvailles dans le couloir de l'immeuble. Y a des voisins chiants même à cette heure-là. Par la suite, c'est le moment où je lui pose des millions de questions parce que je suis curieuse et que j'ai envie de savoir. J'en connais probablement plus que les autres, mais je connais Romy. Il y a des détails qu'elle a oubliée de me dire, c'est certain. « Exigeante et fière de l'être. On m'aime de cette manière. » Réplique typique d'une meuf qui s'en fout de ce que les gens pensent d'elle et qui aime bien se prendre la grosse tête. « Pour de vrai ? C'est un drôle d'hasard qui fait bien les choses. » Si on ne compte pas les événements des derniers jours. Sans pouvoir m'en empêcher, je lui ricane au visage. Elle est mignonne avec son regard de chien battu. « Oui, je le sais. Je suis comme l'oxygène que les poumons ont besoins dans ta vie. » Tes chevilles, Rea, elles vont bien ? Oui, merci. En prononçant ses mots, je lui tire la langue. Y a que moi dans sa vie qui peut dire autant de conneries, ce n'est pas possible. « Je suis d'accord ! Tu penses à la même chose que moi ? » Personnellement, je pense à un souper entre filles où je vais me régaler et plus tard, se rendre en soirée. Je dois profiter de Romy avant qu'elle ne décide de repartir à l'aventure ou que le travail me rattrape. Puis, si on sort, Romy a moins de chance de croiser mon colocataire génial. De quoi la terrifier dès son retour.

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