NEMAGE • " Once upon a time.. NEMAGE ♥ "

Voilà, c'est terminé, SB finit pour toi. Tu fais glisser ta valise jusqu'à en dehors de ta chambre, jetant un dernier coup d'oeil sur toute la pièce, vérifiant par la même occasion que tu n'avais rien oublié. Tu abandonnais cette chambre remplie de souvenirs, tu laissais une partie de toi ici, au Chili, c'est quand même là que tu auras perdu ta virginité.. Tu n'arrivais plus à rester ici, t'avait plus le coeur à la fête, c'est bon t'avait bien profité pendant ces quelques jours, tu te souviendras toute ta vie de ce premier SB, ça c'est certain. T'as vécu et appris pas mal d'choses ici, t'as fais d'excellentes rencontres, d'autre un peu moins bien, y'a eu des bons moments comme des mauvais. Cette histoire de séisme t'avait pas mal refroidi, plus Sloan qui n'était pas présent pour toi alors que t'aurais aimé qu'il le soit, tu voulais retourner dans le calme, dans ta bulle et t'en tenir à là de ce spring break. Tu finis par fermer la porte à clé, ça te faisait bizarre, tu ressentais un truc bizarre, tristesse ? Joie ? Les deux mélangés, t'en savais trop rien. Tu soupires légèrement en tournant les talons pour te diriger vers l'ascenseur accompagnée de ta valise. T'appuie sur le bouton, t'attend qu'il arrive en parcourant ton portable brièvement, Sloan devait venir te chercher à l'aéroport ce soir.. Tu savais pas si c'était une bonne chose, t'as beaucoup pensé ce soir, t'était fatigué, tes cernes le prouvaient d'ailleurs ! Tu ressemblais à un vrai zombie, t'avait pratiquement pas dormit de la nuit et tu te réveillais avec une putain de gueule de bois. Tu t'avachis sur l'un des murs quand le petit bruit sonore prévenant que l'ascenseur était arrivé se fait entendre. Tu t'empresses de vouloir monter dedans en regardant le sol, tu regardes pas où tu vas et tu fonces sur.. Quelqu'un. - Par.. Tu relèves la tête à ce moment-là et tu croises un des connards de l'armée Eliot. - Décidément je vais finir par croire que je te laisse pas indifférent à force d'me suivre partout ! Tu souris légèrement en ramenant ta valise à tes côtés.

Jeudi dix-sept, t'avais prévu de te lever tôt ce matin pour profiter de la dernière vraie journée au Chili. T'avais pu voir la veille Graham à l'hôpital, et tu sentais que tu avais comme besoin de calme, et de regarder la ville et la nature qui lentement se réveille, bien moins chaotique qu'hier. Alors t'étais habillé, et tu prenais l'ascenseur afin de pouvoir sortir de l'hôtel et rejoindre la plage. Petit bruit retentissant, tu regardes les portes de métal s'ouvrir pour laisser entrer une femme que tu n'arrivais pas à distinguer, entre le fait qu'elle regardait le sol et celui qu'elle te rentrait littéralement dedans sans avoir fait attention de s'il y avait quelqu'un dans l'ascenseur ou non. Tu grognais lorsque vos corps s'entrechoquaient, et la voilà qu'elle levait son visage vers le tien, et oh, la meuf de l'autre jour. La meuf de l'autre jour qui semblait s'y croire beaucoup à en juger par la première phrase qu'elle te sortait, comme quoi tu l'a suivais partout comme un amour transi qui harcèle et espionne méthodiquement ses victimes. Tu lâchais un petit rire incrédule. « Oh, j't'en prie, ne t'fais pas trop d'idées poupée, ceci n'est que coïncidence. » Tu lui disais directement, parce qu'il ne fallait pas trop qu'elle s'emballe la petite, elle ne t'attirait vraiment pas. Tu réfléchissais quelques seconde dans ta tête, puis tu la regardais de nouveau, arquant un sourcil interrogateur face au résultat que tu venais de trouver. « Puis te suivre partout, c'est un peu gros non ? C'est que la seconde fois qu'on se croise. » Bah oui, elle était drôle mais la première fois que tu la rencontrais c'était lors de l'activité paintball en groupe, qui avait fini par dériver entre les Eliots et les Mathers. Et... C'était tout. Littéralement tout. C'était la première et seule fois que tu voyais cette fille, et elle osait dire que tu la suivais partout ? Décidément, tu ne rigolais peut-être pas complètement lorsque tu faisais remarquer que leurs cerveaux cramaient par trop de fumée et d'éléments toxiques dans leur corps – la voilà qui ne savait même plus différencier une rencontre de dix. Tes yeux dérivaient sur la valise qu'elle transportait, et tu plissais légèrement tes paupières. « Tu t'tires ? Tu survies une bonne baffe mais un séisme ça t'fous les jetons ? » Tu demandais.

Le sprint break prenait fin pour toi, faut dire qu'il restait rien avant qu'il se termine réellement et tu pouvais très certainement rester encore 2,3 de plus sans trop de difficulté mais l'envie n'y était plus ! Tu aimes le calme parfois et te retrouver un peu seule et, là clairement c'était pas le meilleur moment ni endroit pour y parvenir, tu voyais des étudiants partout et à longueur de journée. C'était étouffant limite. Tu voulais reprendre ta petite routine habituelle, retrouver ton appartement, ton lit, ta chambre, ton petit jardin secret entre autre. Tu arrives à proximité de l'ascenseur mais ta démarche a rapidement était freiné par une rencontre inattendue. Pas la meilleure non plus faut le dire c'est pas comme si tu portais ce mec dans ton cœur, au contraire son attitude lors du paintball n'en donnait pas une bonne image. Il réplique à ta remarque, tu souris. Tu t'attendais à ce genre de réponse, c'était plus que prévisible. Tu hoches la tête d'un air malheureux. - Faut croire que le hasard ne fait pas toujours bien les choses apparement.. Tu soupires longuement en levant les yeux au ciel. Il continue sur la même lancée, prenant ton ironie un peu trop à cœur à ton goût.. Ces Eliot.. Aucun sens de l'humour avec leur coupe à la con et leur style bon chic bon genre à deux balles. Tu le dévisages sans scrupule. - La fois de trop, c'est beaucoup trop pour moi de te rencontrer deux fois ! La première m'avait largement suffit et je m'en serais bien contenté pendant un long, très long moment ! Ouais pour le coup c'était pas l'une de tes meilleures rencontres de ce SB, c'est pas une personne dont tu te souviendras et encore moins en bien, c'était plus une rencontre que tu aimerais oublier très vite. Tu te rendais compte à quel point les personnes de cette maison était en total désaccord avec ce que toi tu es. En arrivant à Harvard tu n'imaginais pas l'écart, le fossé qu'il y avait entre chaque maison et, t'étais très fière de ton choix, t'avais bien choisi ton camps et tu ne le regrettera pour rien au monde. Il demande si tu te barrais, ton regard se baisse sur ta valise brièvement avant de relever la tête vers lui. - Faut croire que oui ! Il remettait cette histoire avec ce gars dans les gradins sur le tapis, rien que d'y repenser t'avais envie d'aller le trouver et de lui en mettre une, il t'avais quand même bien amoché ce jour-là. - C'est pas une histoire de séisme, on est pas comme vous les bleus qui partent en courant s'cacher dans les jupons de sa maman quand un danger pointe le bout de son nez .. Tu lui lances un pique sur un ton enfantin, nan t'avais pas envie de te disputer avec lui, de jouer à qui est le plus con des deux. C'était pas ton jour. - J'me sens pu très bien ici. Tu fais la moue en relâchant tes membres.

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Tu avais plutôt hâte de partir. Tu te forçais un peu à sortir, à voir du monde, parce que tu voulais profiter à fond de ta dernière journée, et de tes dernières heures au Chili avant votre long voyage en avion pour vous ramener à Boston. C'était plus par soucis de conscience en fait, comme pour ne pas avoir de regret et de te dire plus tard que tu avais fais l'imbécile à gâcher la fin de ton spring break 2016, même pour un putain de séisme. Malheureusement, peut-être que tu aurais mieux fait de rester dans ton lit douillet dans les bras musclés de ton copain, ça t'aurait permis de ne pas tomber sur la mather à qui tu avais tiré les cheveux l'autre jour, et qui avait été assez chiante en général dans son attitude de toutou aigri. Tu levais tes yeux au ciel à la suite de ses paroles – mon dieu, que les gens n'avaient pas d'originalités, que les gens étaient fatiguant. On te l'avait déjà sorti le truc de la fois de trop alors qu'on ne t'avait rencontré qu'une seule fois avant, et olala, que c'était difficile de te rencontrer une deuxième fois mon dieu mon dieu venez l'aider tellement c'est duuuuur – avec un peu de chance ce serait tellement trop pour elle qu'elle finirait en arrêt cardiaque et adieu la meuf qui n'exagère jamais ses émotions. « T'es mignonne, on dirait une petite eliot née avec une cuillère en argent dans son cul. Le genre de meuf qui n'a tellement aucun problème qu'elle est obligée de s'en créer pour rendre sa vie plus palpitante, et ouah, quel honneur, ton faux problème c'est ma présence. J'me sens mit sur un piédestal, ça fait plaisir.. » Tu répondais dans un sourire – tu comprendrais jamais les gens comme ça, qui faisaient les divas. Tu peux ne pas apprécier quelqu'un, mais dans ce cas-là, la chose facile à faire c'était aussi d'être totalement indifférent à sa présence et de l'ignorer. Il fallait croire que tu étais devenu si important dans sa vie dénuée de sens qu'elle t'avait prise comme totem, comme sauveur de son existence banale, comme si ta simple figure remuerait son être tout entier à la recherche d'un peu d'émotion à vivre. Puis tu voyais ses valises faites, et tu te souvenais pourtant bien que ce n'était pas aujourd'hui la date du retour mais le dix-huit, comme c'était l'anniversaire de vos six mois avec Graham, tu ne pouvais pas l'oublier. Et c'était marrant au fond, qu'elle ai peur d'un séisme qui ne semblait pas l'avoir touché – était-elle lors d'une activité de groupe ou tranquille dans sa chambre durant le tremblement ? Puis la voilà qu'elle en profitait pour dire du mal de tes confrères, comme quoi vous alliez vous cacher au moindre danger. Déjà, ce n'était pas censé être mal de tout faire pour rester en vie devant un danger, c'était responsable. Mais là, t'avais l'impression que cette fille, c'était l’hôpital qui se fout de la charité tout entier. « 'Scuse-moi, on se connaît depuis combien de temps pour que tu sois si sûre de ça ? Non parce que là, c'est toi qui part, pas moi ni aucun des bleus. » Tu lui faisais bien remarquer puisqu'elle était celle dans le tord, avant de lâcher un tout petit rire lorsqu'elle disait ne plus s sentir bien au Chili. « Ô je vois. C'pas le séisme alors. Ce sont les moustiques. » Quoi ? Elle semblait bien être l'une de ses divas à refuser un beau voyage pour deux trois piqûres de ces êtres diaboliques.