don't freak out (eurydice)

Joan essayait de se repérer malgré la cohue, les secours étaient un peu dépassé et la jeune femme s'était contenté de récupérer discrètement quelques pansements et du désinfectant pour soigner rapidement les égratignures que lui avait causé la chute de cheval, elle boitait légèrement mais elle était bien plus inquiète d'avoir perdu de vue les étudiants avec qui elle discutait juste avant le tremblement de terre. La balade à cheval s'était transformée en cauchemar d'autant plus que la plupart des participants n'arrivaient pas à se faire comprendre auprès des quelques médecins chiliens qui venaient d'arriver sur les lieux. Jugeant donc son cas léger, Lindley s'assit sur un rocher avec sa boîte de pansements, redirigeant les quelques personnes qui vinrent lui demander si elle n'avait pas vu un de leurs proches. Elle ne savait même pas comment ils étaient censés rentrer à l'hôtel, les routes avaient du être endommagées. Elle repéra au bout d'un moment une silhouette connue et fit signe à Eurydice qui semblait un peu perdue – comme toujours merci le boulet. « Eurydice ! Ça va ? Tu as rien ? » Joan se leva et s'approchant en boitant un peu de la blonde. « Je savais pas que tu étais là, tu t'es fais mal ? » Elle posa une main sur le bras de la jeune femme pour la rassurer, pas de plaie béante en vue mais on sait jamais.

La poisse, genre vraiment, j'pouvais pas dire autre chose. J'étais maudite, pour une fois que je m'autorisais quelque chose, partir pas trop loin mais quand même assez pour emporter une valise pleine de médicaments et voilà qu'il y avait un tremblement de terre. Bon heureusement je n'étais pas sur un cheval durant la secousse, non non je n'étais assez folle pour m'aventurer sur le dos d'un de ces canassons, bien trop imprévisible comme situation, le sol ce n'était pas si mal. Enfin pour le coup le sol il décidait aussi de faire des caprices et moi, j'étais morte de peur. Je tombais et immédiatement, je criais. J'étais persuadée d'avoir des plaies partout, une jambe cassée et une commotion cérébrale. J'étais morte peut-être ? Ouais non quand même pas, allez Eurydice un peu de courage. Le temps passait très vite et je restais spectatrice des gens qui s'agitaient autour de moi jusqu'à ce qu'une voix que je connaissais bien me réveille un peu. Joan, ah, elle tombait bien celle-ci, c'était mon petit Indiana Jones quoi. Je sais pas trop dis-je perdue. J'étais ridicule et franchement pathétique incapable d'aligner deux mots mais j'étais encore sous le choc, j'étais une âme sensible, voilà tout. Je pense pas non, enfin, on le sent non quand on a mal ? Tu crois qu'on va pouvoir rentrer ? Non parce que moi je veux rentrer, maintenant, ça suffit. Voilà que je pétais un plomb, pauvre Joan.

La panique d'Eurydice était presque communicative néanmoins Joan tentait de garder son sang froid. Bien que désemparée par l'attitude de la blonde, Lindley s'approcha et après un rapide examen elle vit qu'elle n'avait rien, pas de plaie ouverte, pas de bosse apparente pour l'instant pourtant elle la conduisit près du rocher qu'elle venait de quitter pour la faire s'asseoir, qu'elle se remette de ses émotions. Ouais c'est elle qui a la cheville en frac et elle qui sauve des vies, tu m'étonnes que Joan c'est l'exemple dans l'histoire. « Détends-toi et respire un grand coup, ils vont évacuer les blessés en premier, je pense qu'on est pas vraiment prioritaires pour le coup, on va encore passer un moment ici. » Elle lui montra d'un geste le bazar qui avait lieu autour des ambulances, les secouristes complètement dépassés par la situation. Elle se laissa glisser au sol pour étendre sa jambe avant de taper sur la jambe d'Eury – t'as vu le bon diminutif bravo moi – pour attirer son attention. « Tu veux faire un truc qui pourrait nous sauver la vie à toutes les deux ? » Elle regarda fixement la jeune femme pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas le choix. « Tu vas là-bas et tu piques une bouteille d'eau, on va en avoir besoin et tu as besoin d'hydrater ton cerveau. » Non parce que clairement, il fallait la rassurer dans deux secondes elle allait avoir soif et paniquer, Joan anticipait le problème.