[FB] HIPPOLEO ⊹ Des retrouvailles pimentées

J'avais bien du mal à me réintégrer à la vie à Harvard, à me remettre dans le bain comme avant parce que rien n'était plus comme avant. J'avais perdu l'être qui était pour moi le plus important et j'avais cette horrible sensation d'être toute seule. J'avais mis personne au courant de mon retour, ni même Leo.. Je vois pas vraiment pourquoi il aurait dû être au courant d'ailleurs c'est pas comme s'il comptait réellement pour moi mais, c'est comme si mon fort intérieur me disait le contraire, que finalement il avait sa place dans ma vie. Je ne lui avais plus donné de nouvelles depuis sa mort, je ne l'avais même prévenu que je ne revenais pas à Harvard ni même où j'étais pendant tout ce temps. Il avait pas besoin de savoir mais, aujourd'hui j'avais l'impression d'avoir besoin de lui, peut-être une envie de parler, de voir une personne qui m'était familière, que j'avais besoin de ressentir ça, c'était comme si j'étais redevenue une inconnue, en plus d'un an Harvard avait tellement changé. La tête haute, toujours bien apprêté, gâchant ma douleur sous du fard à joue et un bon mascara je me rends à son appartement. Une touche d'anxiété faisait surface, je ne savais pas pourquoi je venais lui rendre visite, pourquoi à lui ? Un vulgaire mather, rien de plus. Incompréhensible. Je regardais les ruelles d'Iman Square pour finir par trouver ce que je cherchais. Voilà, on y est, c'est là, tu appuies sur la sonnette avec légèreté. Un petit blazer sur le dos, des escarpins, je repousse ma chevelure blonde d'un geste fin derrière mes épaules. La porte s'ouvre, je rentre d'un pas hésitant, prenant le temps de refermer la porte, la pensée de faire demi-tour m'avait effleuré mais, maintenant que j'étais là, autant y aller. Je regardais autour de moi, un escalier juste en face que je montais les marches une à une. Je lève doucement la tête, j'aperçois Leo à moitié en dehors de son appartement. - Tu comptes un jour quitter ce coin miteux ou pas du tout ?! Je grimace en dévisageant les lieux. J'avance finalement vers lui avec un large sourire aux lèvres. - Je ne t'ai pas trop manqué ?

Wouahou. Quel accueil magnifique et chaleureux qu'il m'offrait là. Je restais un peu perplexe face à sa réaction réaction, je pensais qu'il montrerait au moins une once de joie  ou d'enthousiasme en me revoyant débarqué mais non même pas, même pas une fine lueur sur son visage. Vexée, j'étais vexée mais c'était pas le moment de faire une scène. Non je n'étais pas venu pour ça, je n'étais pas venu ici pour flatter mon ego même si au fond j'en avais pas besoin. Mais j'avoue que j'appréciais particulièrement l'intérêt que me donnait Leo il fut un temps. J'hausse à peine les épaules face à sa remarque en levant les yeux au ciel. Je me rapproche de son palier doucement en dévisageant de loin son appartement puis mon regard se reporte rapidement sur lui. - Tu n'a qu'à travailler dur comme tout le monde pour sortir de ce milieu de paumé ! Investit ton temps dans de bonnes choses, tu verras tu deviendras quelqu'un de bien plus grand que ça. J’esquisse un léger sourire avant de le pousser à se décaler pour entrer dans son horrible..Demeure pour campagnard ? Foyer pour sdf ? Je ne savais pas lequel des deux choisir. Je fais quelques pas autour de son salon, comme si j'étais chez moi. Je découvrais les lieux brièvement quand Leo vient attirer mon attention. Je fais demi-tour sur place pour me retrouver en face de lui.  - Je t'ai connu plus gentil que ça.. Pas vraiment, j'ai rarement pensé à toi pendant cette longue période en fait pour tout te dire. Mon visage reste de marbre même si au fond, j'aurais aimé que sa réponse soit tout autre. Je reprends finalement pour répliquer sur la suite de sa réponse. Ridicule. - Je pense que je n'ai pas besoin de répondre là-dessus, tu sais très bien que PERSONNE n'est indispensable à ma vie.Je lui lance un clin d’œil avant de venir m'asseoir sur son canapé, croisant les jambes. - Tu m'offres pas quelque chose à boire Leo ?

Je souris face à sa remarque, pertinente.. Ou pas ! Dans quoi il investissait son temps au juste ? Baiser des putes ? Re-baiser des putes ? Vendre de la drogue ou encore consommer de la drogue ?! Quel boooon investissement mon pauvre Leo. Je faisais une mine légèrement dégoûtée avant de lui répondre. - Oui, justement d'où le fait que tu n'iras jamais très loin. Je relevais les épaules en entrant chez lui comme dans un moulin, comme si j'étais chez moi, comme si j'étais la bienvenue et si je ne l'étais pas, clairement son avis m'importé peu. J'avais envie et, on faisait toujours ce dont avait envie Hippolyte Dunford. Ahah. Je voyais un petit sourire en coin, ce sourire en coin que j'avais l'habitude de voir dans d'autres circonstances autrefois, à l'heure actuelle je sentais bien que c'était un peu tendu. Mon dieu, ne me dite pas que je lui ai brisé le cœur à ce pauvre Mather avec mon départ ? Ahum, au pire je le reprendrais bien assez vite ou du moins, je vais récupérer toute son attention, c'était mon but. Je m'étais assise sur son canapé, le scrutant du regard de ma place. - J'avais envie de te voir.. C'est mal ? Je lance avec un petit sourire séducteur, malsain et vicieux. Après tout ce temps, j'avais le droit d'avoir envie de le voir non ? Voir ce qu'il devenait, qu'y avait-il de nouveau dans sa vie et, surtout s'il m'avait oublié.. - Sinon à part tout ça, comment tu vas Leo ? Oui, autant commencer par le début tout simplement. Puis ça me faisait quand même plaisir de le voir, je dois l'avouer.. Il se dirige vers la cuisine, cherchant deux verres et il t'en donnait un que tu t'empressais de prendre. Assis face à toi, tu ne le lâches pas du regard, il était vraiment plaisant à regarder même si ça m'écorcherait la bouche de l'avouer. J'hoche la tête en sa direction tout en me laissant tomber légèrement sur le dossier du canapé. - Pourquoi faudrait-il que ma visite se fasse seulement par intérêt au juste ? Je suis vexée.. C'est vraiment l'image que tu as de moi ? Je dis en renforçant les traits de mon visage.