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« Je vais bien, ne t'en fais pas. »

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A peine arrivée sur le sol américain que déjà il lui fallait reprendre son envol. Heureusement qu’elle n’avait pas le mal de l’air, et encore moins du pays. Après moult négociations avec son paternel et son médecin traitant, les deux avaient fini par abdiquer : elle irait comme d’autres étudiants au Chili. Bien sur elle aurait droit à un traitement spécifique, avec des référents sur place qui pourraient recharger ses bouteilles d’oxygène et veiller à ce que sa santé ne se détériore pas, mais elle pourrait profiter d’être là-bas, dans ce pays qui l’avait toujours attirée de par ses grands espaces à perte de vue. Lily était heureuse de pouvoir faire ce voyage, elle qui venait tout juste de débarquer, et qui ne connaissait encore pas grand monde. Les étudiants à partir étaient nombreux, leurs groupes étaient déjà formés, et dans l’avion, elle eut à peine l’occasion de discuter, les hôtesses et professeurs accompagnants étant bien trop préoccupés à gérer leur petit monde, et surtout à scruter de leurs yeux ronds, en se demandant probablement si avec la pression atmosphérique, elle n’allait pas finir par exploser en vol. Et pourtant, au risque de les décevoir, elle arriva entière, sans encombre.

Les étudiants semblaient arriver par convois. Des programmes étaient prévus, et des activités. Elle avait atterri dans un petit hôtel charmant pour la durée du séjour : le Reino Fungi Lodge. Ça ressemblait plus à un champignon géant en bois qu’à un hôtel, mais la chambre qu’on lui avait attribuée était agréable. Elle était censée être avec deux autres personnes, vu qu’il s’agissait plus de mini dortoirs que de chambres individuelles, mais ignorait encore de qui il allait s’agir. Déposant ses affaires ici et là, ayant soif de découvrir la petite ville qu’ils avaient traversé en prenant le bus de l’aéroport pour arriver jusqu’ici, elle s’arma de son sac à dos dans lequel elle fourra une bouteille d’eau et sa bouteille d’oxygène, enfonça un chapeau sur sa tête pour éviter de cramer au soleil, et partit en vadrouille en ville à pieds, fuyant les référents et professeurs inquiets qui ne cessaient de s’enquérir de son état à chaque fois qu’ils la croisaient dans les couloirs de l’hôtel.

Une heure plus tard elle déambulait en ville, prenant visuellement des photos de chaque couleur, de chaque instant pour le graver à jamais dans sa mémoire. Lily avait cette particularité de vivre les choses à sa manière, avec un émerveillement proche de la naïveté et de l’enfantin. Comme si chaque instant pouvait être le dernier, et devait donc être apprécié pleinement. Un positivisme qui se dégageait d’elle comme une aura bienfaisante. D’ailleurs, elle ne cessait de sourire aux passants autour d’elle. Les maisons étaient colorées, il y en avait de partout. Bruits, couleurs, odeurs, elle ne savait plus où donner de la tête. Solitaire dans sa mésaventure mais pleinement heureuse, elle s’octroya une pause à l’ombre prêt d’un point d’eau, prenant le temps de sortir son calepin et un fusain pour faire une esquisse d’un marchand de tissus traditionnels.

           
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« Vivent les étudiants
Ohé, Ohé vivent les étudiants de Cambridge
Ohé, Ohé vivent les étudiants américains

Les femmes des étudiants
Sont chaudes comme de la braise
Quand elles n'ont pas d'amant
Elles prennent des barreaux d'chaiseuuhhh… »

Très poétique, vous n’trouvez pas ? Pas encore l’heure de la boisson, et y’en a qui sont déjà ronds. En fait, non. Hercule n’était pas vraiment saoul, il était juste complètement con lorsqu’il s’agissait de la gent féminine. Il les aimait ces femmes, presque autant que de les emmerder à chaque coin de rue avec son accent espagnol merdique que même les chiliens prennent pour de l’allemand, à vouloir les embrasser et à se prendre un coup de talon bien senti là où vous pensez, ou une gifle dans le meilleur des cas. Mais rien malgré tout ne pouvait altérer sa bonne humeur. Nous étions étudiants américains au Chili, autrement dit, nous nous prenions pour les rois du monde. Marchant derrière lui comme des soldats veillant sur leur capitaine, chacun d’entre nous avait les yeux rivés sur autre chose que l’homme qui croassait en menaçant le beau temps devant nous. Nemo consultait pour la millième fois de la journée son dictionnaire pour apprendre de nouveaux mots savants sur la langue chilienne, tout en s’acharnant à bien prononcer avec l’accent. Deven sursautait dès qu’un bruit se faisait entendre – il faut dire que nous avions réussi dès le premier jour de notre arrivée ici à engager une bagarre dans un bar et à manquer de se faire ruer de coups par les chiliens, apparemment très solidaires entre eux – et me lançait un regard noir – parce qu’évidemment la faute me revenait entièrement – Cody soupirait en songeant à son ex et rigolait parfois en songeant à la nouvelle qui ne l’avait pas occupé plus d’une nuit depuis que nous étions ici, et enfin moi. Qui admirait le paysage en se fichant royalement des jeux de lumières, des ombres, ou du mignon petit coléoptère posé sur la chute d’un pétale de fleur. Tout ce que je voulais, c’était rentré. Prendre un bon bain parce qu’après cette énième soirée, nous avions tous des odeurs suspectes qui feraient fuir un mort, parce qu’à force de trainer, on allait finir par se perdre, surtout que j’avais hélas constaté par moi-même que notre sens de l’orientation était désastreux, et enfin, parce que je n’avais pas ENCORE envie de me faire punir pour les conneries de tout le lot. « Aa-aahhhh !!! » P’tinn, quoi encore !!? « Chhttt, je viens de voir une fleur, je vais aller la sentir de plus près, bougez pas. » Des fleurs, des fleurs, y’a que ça ici ! Ruminant en guettant l’air soit disant léger et feutré de mon meilleur ami, je l’observe s’approcher d’une… personne, apparemment très occupée. Une fille, si j’en juge par ses longs cheveux tombant dans son dos. Des cheveux...roux. Est-ce la raison pour laquelle je me sens soudainement pousser une envie d'arracher Hercule à son aventure pour prendre sa place ?

Alors, tandis que Nemo lève les yeux au ciel en signe d’exaspération, Deven soupire de désespoir quant à la cause d’Hercule, pendant que je regarde, faisant mine d'y être indifférent, se jouer la scène devant moi.  « Bonjouuur, mi amor. Como estas ? Je…euh…merde…me llamo Hercule. But you…tu…peux m’appeler Herc’ ! » Génial comme approche ! « Y toi…cual es tu…nom... »  « Nombré ! » tonna Nemo derrière lui, en bougeant la tête de gauche à droite. Désespérant.


           
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En tee-shirt léger et aérien, ses bras blancs et nus commençaient à prendre une teinte légèrement rosée suspecte, tandis qu’elle perdait progressivement toute notion du temps. Clairement, elle était en train de cramer au soleil, même s’il ne faisait guère plus de 20 degrés, et elle serait bonne pour se balader avec une tartine de crème solaire dans les jours à venir. Mais qu’est-ce que c’était bon … Elle était tellement habituée au froid de la Russie qu’elle prenait vite goût à la tiédeur de ce pays. Les paupières à présent closes, ayant laissé en suspens son esquisse pour des songes moins sérieux, sa paupière se souleva d’un air suspect. « Bonjouuur, mi amor. Como estas ? » Elle n’avait même pas entendu la suite. Relevant le visage pour regarder son interlocuteur, elle le vit quasiment tout de suite la dévisager. C’était toujours comme ça avec les garçons de son âge (ou à peu près). Ils la voyaient de dos, ils s’interrogeaient, étaient attirés par l’image de la rousse à la peau d’albâtre à la silhouette fluette, et lorsqu’enfin ils la voyaient de près, ils étaient obnubilés par les tuyaux respiratoires. Comme s’ils annihilaient tout son être, ne laissant voir qu’une fille malade. Elle avait bonne mine pourtant. Et des fossettes adorables en souriant. Mais non, cela effaçait toute qualité à leurs yeux. Trop superficiels ces énergumènes, trop superficiels. C’est la raison pour laquelle elle se méfiait à présent. Ou se moquait gentiment d’eux. « No va a la cabeza ! ¿ Crees que es cómo usted trata a una mujer por primera vez ? entonces qué ? Usted perdió su lengua ? » dit-elle en parlant volontairement rapidement comme le voulait la langue. Son accent n’était pas parfait, mais il n’y verrait que du feu, et aux vues de la tête qu’il faisait, n’avait probablement pas capté un traître mot de ce qu’elle venait de dire. L’air sérieux jusqu’alors comme si elle était en train de rouspéter, elle se détendit alors devant son air déconfit, et finit par esquisser un sourire. « Je déconne. » prononça-t-elle pour qu’il se détende un peu, son air joyeux semblant imparable à toute situation. « Je m’appelle Lily. Ravie de te rencontrer … Hercule. C’est curieux comme prénom, tu ne dois pas remercier tes parents tous les jours pour avoir eu cette idée. » Dans son dos, il lui avait semblé entendre des rires, ou des éclats de voix. Probablement le reste du troupeau d’étudiants qui l’accompagnait. « Toi aussi tu es de Cambridge ? Je te retiens pas plus longtemps si tu veux rejoindre tes amis. » finit-elle par énoncer, ne se faisant aucune illusion aucune. Elle se doutait bien que ses intentions avaient dû virer du tout au tout en quelques minutes. Souvent elles passaient du stade de la proie potentielle à la bonne amie utile en quelques secondes. Après, ne connaissant personne, elle n’était pas contre l’idée de rentrer dans un groupe, même de façon éphémère. Cela pourrait être amusant. Encore fallait-il qu’il ait l’idée de proposer.

         
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Un coup de coude de Nemo, et un sourire entendu de Deven me fait ronchonner. Quoi ? Ce n’est pas parce que cette fille est rousse que je vais forcément en faire mon quatre heures hein ! Bon ok, c’est pas l’envie qui me manque, étant donné que j’avais un faible plus que suspect pour les rouquin(e)s, mais visiblement, sur ce coup, j’étais arrivé trop tard. Encore que la technique d’Hercule était mémorable. A ce propos, ce dernier avait subitement froncé les sourcils devant l’attirail de la demoiselle de son cœur, réfléchissant d’instinct à ce tube qui reliait ses deux narines, et du fil qui pendait de l’autre côté vers un coin où siégeait une bombonne d’oxygène. D’abord gêné d’avoir affaire à une « handicapée », il la trouva cependant suffisamment jolie pour ne pas faire demi-tour. Hercule avait toujours surmonté les problèmes, quels qu’ils fussent, du moment qu’il y trouvait un intérêt. Sauf que…il ne s’attendait certes pas à ce qu’elle lui réplique dans une langue dont il ne parvenait à comprendre que deux mots : « si », « no » depuis une semaine qu’il était ici. La bouche grande ouverte, les sourcils atteignant pratiquement le sommet de son crâne, c’est cette position, l’air d’un ahuri, blême et tétanisé, qui le rendait aussi comique à regarder. D’ailleurs, sitôt la répartie de la demoiselle terminée, Nemo ouvrit à son tour de grands yeux ronds l’espace d’une seconde, avant d’éclater de rire devant la tête de son meilleur ami, suivi, quoique plus discrètement, de Deven, tandis que je fronçais les sourcils en me demandant pour ma part si elle avait fait exprès de lui répondre en espagnol, ou si elle était vraiment d’origine chilienne. Il y a vraiment des chiliennes qui sont rousses ? Ca existe ? « Euh…euhhh…j’ai…pas compris. Peut-être…plus lentement… » réussit finalement à articuler Hercule en rougissant comme une écrevisse. « En gros, elle pense que tu es un idiot, et elle n’a pas tout à fait tort. » lui répondit Deven, tandis que Nemo acquiesçait lentement. Le « je déconne » parvint cependant à détendre considérablement l’atmosphère, tant et si bien que Hercule se mit à son tour à rire en donnant une tape amicale sur l’épaule de la jeune femme. « Pourquoi ? » Oui enfin, jusqu’à ce qu’on évoque son prénom et que l’humour de la demoiselle ne soit pas encore parvenue au cerveau du grec. « Laisse tomber. Enchanté…Lily, c’est ça ? Joli prénom. Moi c’est Nemo. » Un jeune homme, grand et élancé, aux traits fins et aristocratiques s’approcha à son tour en tendant la main à Lily, un grand sourire sur les lèvres. « Heyy, mais qu'est-ce que tu...!?! » Pour le plus grand désespoir de Hercule qui, malgré son mètre 90, sa musculature saillante et son bronzage impeccable, semblait s’être fait griller tout seul. « Pousse toi Herc’. Voici Deven et… » « Sachka. On s’connait déjà. » murmurai-je pour moi-même en fronçant les sourcils après avoir, enfin, mis un visage sur cette voix qui m’avait effectivement paru familière. Un court silence s’installe. Nemo et Deven me sentent tendu. Hercule lui, n’a d’yeux que pour sa future ex petite-amie. « Hum, oui oui, nous sommes aussi de Cambridge. » expliqua Nemo en faisant l’aller-retour visuel entre Lily et moi. « Qu’est-ce que tu faisais là, toute seule ? » demanda alors Deven pour tenter, à son tour, de me débrider.


           
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Vraisemblablement tombée en plein complot de la ligue des gentlemen extraordinaires, son esprit allait et venait entre les différentes voix et silhouettes avec au début un air assez enjoué.  Le Hercule la regardait comme une glace à la fraise. Il était mignon, mais pas trop son genre. Rapidement rejoint par ses acolytes, elle comprit qu’elle incarnait à présent le sujet d’occupation de ce groupe de joyeux lurons en quête de distraction (voire de nouveauté). Difficile de fait de s’en dépêtrer. Mais a priori elle n’avait nullement l’intention de le faire, trop ravie de croiser des esprits amicaux (même si un esprit s’attardait un peu trop à détailler ses traits à son goût) pour les fuir tout de suite. Loin d’être asociale, Lily aimait autant la compagnie que la solitude. Et ce voyage, elle le faisait surtout pour réussir à s’intégrer. Son regard continuait d’osciller entre les silhouettes, jusqu’à ce qu’une voix n’attire exclusivement son attention. Son cœur sembla rater un battement. Elle osa à peine tourner la tête, sentant une sensation proche de l’irradiation monter en elle. Un mélange de colère incontrôlable, de tristesse, et … De joie. Sauf qu’elle devint blême, et inexpressive. Elle qui jusqu’alors arborait un sourire adorable. « Sach … Sachka ? » murmura-t-elle alors que ses prunelles se posaient dans les siennes. Elle n’avait même pas entendu les questions posées. Sans même s’en rendre compte, elle s’était hissée sur ses jambes, lui faisant de front avec un mélange d’hostilité et d’imperméabilité. Naturellement, les mots commencèrent à déferler de ses lèvres en russe, comme un flot incandescent (laissant les autres perplexes face à une autre langue incompréhensible pour eux). « Qu’est-ce que tu fais ici ?! Alors quoi ?! T’es pas mort ?! » Furieusement triste, oubliant la fragilité de son souffle, son index accusateur s’était enfoncé une première fois sur le devant de son torse, puis une seconde fois, au final elle le frappait presque, le faisant reculer à mesure qu’elle avançait dans son hostilité. « Espèce de lâche ! T’avais pas le droit le partir comme ça ! J’ai cru que j’allais crever tellement je m’inquiétais ! Et toi tu pars comme ça … Soit disant tu voulais plus me voir ! » A chaque mot, elle semblait vouloir le frapper plus fort, et en même temps, elle sentait son visage devenir rouge, et des larmes lui enserrer la gorge. Elle toussota, n’arrivant pas à reprendre une respiration régulière, sembla un instant vouloir recracher ses poumons. Ses poings se firent moins costauds. Il la connaissait, Lily était un gouffre émotionnel difficile à contrôler.  Lorsqu’elle ne pouvait pas contenir une émotion, elle devait exploser. Elle ne savait pas fonctionner autrement. Et c’est la raison pour laquelle elle se fichait des regards interrogateurs alentours. Elle prit une longue inspiration les lèvres entre-ouvertes, essuyant rageusement une larme qui avait coulé le long de sa joue. « T’avais pas le droit de partir comme ça … » elle parlait désormais dans un souffle, ses nerfs semblant lâcher complètement, les mains légèrement tremblantes. Elle ne pensait pas le revoir un jour. Avait appris à faire avec. Il lui avait promis qu’il ne l’abandonnerait jamais comme sa mère l’avait fait … Elle ne lui pardonnerait jamais cette trahison.

         
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Mes souvenirs remontaient à la surface, tandis que je l’observais, loin d’être concentré sur le babillage incessant de mes amis autour de nous. Une bulle semble nous envelopper, et bientôt, je ne suis plus le seul à y revenir des années en arrière, alors que nous étions encore…amis. Je lis dans ses prunelles et sa posture, de la colère, un mélange de tristesse et de nostalgie. Je sais que la colère prendra le pas sur ces autres émotions, et qu’il n’y avait rien à faire pour l’en empêcher. Alors, je reste stoïque, campé dans mon pantalon, les poings serrés le long de mes bras, la laissant me hurler dessus dans notre langue natale, reculant à peine de quelques centimètres lorsque ses doigts cognent mon torse. Loin de lui répondre, je l’observe toujours, attentif et magnanime. Je n’aurais jamais pensé que cette scène aurait un jour lieu. Je n’aurais jamais pensé la revoir, et pourtant… il allait bien falloir que je m’explique… qu’elle me pardonne. Maintenant que je l’ai revu, putin, ce qu’elle m’a manqué, cette fille avec ses fils dans le nez, sa fragilité apparente que cachait un tempérament de feu et ses fossettes adorables aux joues.

« Elle parle quelle langue là ? » Hercule, fidèle à lui-même échangea un regard avec ses deux autres compagnons de route, frustré de ne pas pouvoir participer à la conversation. « A ton avis ! Sachka a dit qu’ils se connaissaient, donc je suppose qu’elle lui parle en Russe, étant donné que c’est sa langue natale. » souffla Nemo en commençant à s’inquiéter de mon absence de réaction. « Ouais, et alors ? J’vois pas le rapport, ça pourrait tout aussi bien être du latin ! » répliqua Hercule en fronçant les sourcils devant la colère inexplicable de la jeune femme qu’il comptait bien épouser. « Le latin est une langue morte, Hercule, alors ça m’étonnerait. » souligna le brun en lui jetant un coup d’œil blasé. « Ettt, elle n’est pas morte, donc, j’ai raison. Ca peut très bien être du latin. » reprit le Grec en nous contournant pour ne pas se prendre des coups de la part de la demoiselle. Levant les yeux au ciel, Nemo préféra se taire, et en profita pour attraper le poignet de Deven qui ne nous avait pas lâché des yeux et n’avait pas suivi un mot de leur petit débat, trop occupé à se ronger les ongles en paniquant devant la scène qu’il avait sous les yeux, de pousser Hercule devant lui, avant de crier haut et fort : « Sach', tu … hum, on commence à avancer hein…ce fut…un réel plaisir de vous rencontrer mademoiselle ! » ajouta t-il en s’éloignant avec ses comparses. « Mais… Quoi ? mais je veux pas y aller moi, pourquoi … Pfff, c'est pas juste !! je l’avais vu le premier d’abord ! » grommela Hercule en accélérant le pas sans se retourner et faisant mine de bouder.

« Je suis désolé. » furent les premiers mots que je lui soufflais, avant que mes bras n’agrippent ses épaules pour la forcer à s’asseoir. « Continue comme ça et tu vas nous faire un arrêt cardiaque. Et vu que j’ai aucun sens de l’orientation, on s’ra dans la merde après pour dénicher un hôpital dans le coin. » Dégageant ses épaules, mes mains glissèrent jusqu’aux siennes, et mes pouces entonnèrent alors une douce et ferme caresse sur le dos de ses mains, massage qui n’avait d’autre but que de la calmer. Une habitude que j’avais déjà prise, il y a bien longtemps, en Russie. « Respire…doucement… » Soufflant avec elle, je lui montrais presque l’exemple en ouvrant la bouche en inspirant et expirant à petites doses, jusqu’à ce que je sois certain que son cœur tiendrait le choc. « C’est bon, t’es calmée là ? » Enfin, si c’était pour l’énerver à nouveau, c’est sûr que ça servirait pas à grand-chose remarquez…


           
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Il croyait quoi, que ce serait suffisant ? Qu’un petit « Je suis désolé. » suffirait à lui faire oublier cette sensation de vide absolu qu’elle avait ressenti en se réveillant sur ce lit d’hôpital, quand son paternel lui avait annoncé sobrement que son meilleur ami l’avait jetée comme une vieille chaussette ? Non. Elle ne pourrait pas oublier si facilement. « Je vais parfaitement bien ! » tonna-t-elle en toussant de nouveau, le dégageant d’un balayement de main en réajustant le tuyau dans ses narines pour prendre une bonne inspiration. C’est pas demain la veille que son cœur lâcherait. Il était d’ailleurs d’une santé de fer. Elle ne pouvait pas en dire autant de ses poumons par contre. « De toute façon c’est pas ton genre les hôpitaux nan ? » Sous-entendu, un reproche. Probablement mérité. Les sourcils froncés, elle se força malgré tout à écouter ses recommandations en reprenant un souffle régulier et normal. Il faisait toujours ça quand ils étaient plus jeune : l’aider à respirer, lui intimer un mouvement. Une initiative qui l’énerva autant qu’elle l’aida sur le coup. En fond sonore, elle entendit vaguement la conversation de ses trois acolytes. Une remarque capta son attention, et Lily tourna brièvement la tête, retrouvant un anglais correct pendant quelques instants. « Premier ou non, je suis pas une sucrerie, ni un morceau de viande, ok ? » En d’autres circonstances, elle ne se serait jamais montrée plus fine et moins hostile. Mais bon. Circonstances atténuantes.  Elle reprit spontanément en russe, finissant par écarter les mains du jeune homme d’un geste vigoureux, et par se lever  promptement, ajustant son sac sur son dos. « Sois honnête au moins. Fais pas semblant de t’inquiéter pour moi, ça n’a pas de sens. » Un regard un peu amer, dissimulé par un regard triste qu’il ne devait pas beaucoup lui connaître, étant d’un naturel plutôt joyeux et positif en toutes circonstances. Elle n’avait qu’une envie : partir. Courir jusqu’à s’époumoner et disparaître dans les méandres de la ville. Pourtant elle savait que les jeux étaient faits. Ils étaient coincés dans un même voyage organisé, ils seraient amenés à se croiser de nouveau, que ce soit aux expéditions organisées, aux événements nocturnes ou autres … « Hercule ? » l’interpella-t-elle par-dessus l’épaule de Sachka. « Excuse-moi, c’était maladroit ma remarque de tout à l’heure. Une prochaine fois peut-être. » Puis elle reposa son regard sur le russe, le toisant avec une sorte de lassitude proche de la fatigue, dû probablement à l’émotion. « Je suis fatiguée. Je vais rentrer. » Et en effet, la journée l’avait épuisée. Elle ne savait même pas si elle allait avoir la force de rentrer à pieds comme à l’aller. Peut-être y avait-il des bus ? (c’est beau de rêver). Si son père la voyait faire autant d’effort, il serait probablement en train de s’arracher les cheveux. « Pour l’instant j’ai pas l’énergie de t’écouter, mais t’as plutôt intérêt à me donner des explications. » une autorité qui ne lui faisait pas peur, simplement parce qu’il avait perdu le pouvoir de l’impressionner. Aussi parce qu’elle était une tête de mule. Surtout pour ça en fait.

       
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Loin de me concentrer sur mes amis qui s’éloignaient en nous jetant des coups d’œil mi effrayés, mi agacés, mi amusés par derrière, je n’avais fait que répliquer à Lily, également en Russe, sans prendre le temps de m’expliquer. Ce n’était ni le lieu, ni le moment, ni à moi de le faire. Ou peut-être que si ? Bahh j’en sais rien. Elle devrait probablement avoir une discussion avec son cher paternel avant non ? Quoique, ce type sera bien capable de m’envoyer à Katmandou pour avoir osé adresser la parole à sa fifille chérie. « Ouais, toi par contre, c’est comme un parc d’attraction non ? Vu que t’y passes tout ton temps ! » tonnai-je à mon tour en faisant référence aux hôpitaux qu’effectivement, je haïssais au plus haut point. C’était limite phobique. L’odeur, le silence, le blanc… De son côté, Hercule avait soudainement ouvert les yeux ronds comme des soucoupes devant l’accent anglais de sa supposée futur ex petite-amie, tandis que Nemo appréciait peu le ton moralisateur de cette dernière à son égard. Hercule s’était mal exprimé, certes, mais de là à lui hurler dessus parce qu’il s’était montré un peu trop zélé et qu’elle avait des problèmes avec Sachka, ce n’était pas très sympathique de sa part. Finalement, il l’appréciait déjà beaucoup moins cette fille.

« Ahh, laisse tomber, c’est pas grave, j’ai déjà entendu pire. » la rassura le Grec quelques minutes plus tard après qu’elle lui ait fait des excuses. Un sourire, et une expression abasourdie sur le visage, il ajoute encore « Biiieen pire ! Bon sinon, tu fais quoi ce soir, on pourrait peut-être… Quoi ? QUOI ENCORE NEM’ ? » gronda t-il alors que dans son dos Nemo lâchait un long soupir en cachant son visage dans une main. « C’est ça, très bonne idée, bon vent ! » m’exclamai-je en Russe en avançant à pas rapides, dépassant la petite troupe sans un regard en arrière pour la jeune femme. Quant au ton qu’elle avait employée, elle pouvait s’estimer heureuse que je ne l’envoie pas paître avec la même cruauté que les autres enfants la qualifiant de « Lily la bombonne » lorsque nous étions encore en petites classes. C’aurait été si facile pourtant. Et si lâche venant de toi, me souffla ma conscience.


THE END

           
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